Le choix du prénom

2 juillet 2014

Quand j’ai commencé à écrire, j’ai découvert que mes personnages avaient des prénoms. Cela peut paraître étrange et je ne sais pas comment procèdent les autres écrivains pour nommer leurs personnages, mais les miens arrivent livrés avec. Je ne m’en préoccupe jamais.

L’histoire germe, je commence à l’écrire et à un moment ou à un autre, assez rapidement en fait, les personnages doivent être nommés pour être distingués. Une femme, ou un homme, peuvent servir quelques fois, mais ils ne peuvent constituer, à mon sens, les personnages principaux d’un roman. C’est à ce moment là que je m’aperçois que mes personnages ont déjà un prénom, des fois même un nom de famille ! Le fait de les avoir pensé, leur avoir donné vie sur le papier, de les avoir décrits, même succinctement, implique une existence qui parfois me surprends. 

Je me suis trompée de prénom pour le personnage féminin de « SUR LE FOND ». Je l’avais nommée à tort : Jennifer. Exceptionnellement, son prénom ne s’était pas imposé à moi et j’avais dû faire un effort pour lui en trouver un. J’avais finalement choisi celui-là, parce qu’il me semblait coller au milieu social du personnage, à ses origines. Mais Jennifer semblait inadaptée à mon histoire. Elle n’arrivait pas à trouver sa place. Rien de ce que j’écrivais ne fonctionnait avec elle. C’est alors que je me suis rendu compte qu’elle faisait une mauvaise Jennifer et une très bonne Virginie. Ce prénom lui collait à la peau. J’ai repris mes premières pages, rectifié son prénom, et immédiatement, elle a eut plus de latitude. Elle semblait soudain plus à l’aise dans sa peau de Virginie. Elle m’a permis de mener son histoire là ou je voulais qu’elle aille et elle a si bien évolué, qu’elle a connu une fin heureuse que je n’envisageais pas au départ.

Son amie, plus discrète, moins présente dans l’histoire, est devenue aisément Jenny et j’ai pu lui construire une petite vie plutôt pas mal, vu les circonstances.
Pour votre information, J’ai cherché autour de moi et je n’ai pas souvenir d’avoir côtoyé une vrai Virginie, ou alors, si loin que je l’ai oublié.

Pour le personnage masculin, le prénom s’est imposé à moi sans que j’aie à le chercher.

Paul, il s’appelait Paul et cela lui allait comme un gant. Rien à voir avec Paul et Virginie, je précise. Au départ, c’était paul et Jennifer, au cas où vous auriez oublié.

Donc Paul, j’en connais plusieurs et ils n’ont rien à voir avec MON Paul. Le séduisant salaud du roman. Le pauvre, il est mort des la première ligne. Avant même le premier mot. Il est mort et il le mérite.

Quand à Thomas, c’est un prénom que j’ai utilisé dans deux romans différents. Etrangement, les deux personnages sont si dissemblables – presque opposés – qu’on ne peut y voir aucun lien. Pourtant, ce prénom leur convient parfaitement, à l’un comme à l’autre.

Depuis que j’écris des romans de sciences-fictions, je dois inventer des prénoms. C’est bien plus amusant, même si l’exercice est périlleux. Pour la crédibilité du personnage, un prénom ne doit pas être ridicule. Quand il faut l’inventer, le créer de toute pièce, il faut procéder avec prudence.

Le prénom de l’héroïne à demandé quelques recherches. Heureusement, Google est là, et le grand œil scanne tout et recrache sa science prémâchée.

Zellana n’existait pas ailleurs et caractérisait si bien mon héroïne que j’en ai été ravie.

Comme on prénomme une enfant sur lequel on projette inconsciemment ses fantasmes, ses désirs et ses espoirs, un personnage de roman semble investi, à sa création, d’autant d’envies, aussi fictives soient-elles, qu’un nouveau né.

 

Paradoxalement, je ne visualise que très peu mes personnages. Leur description est souvent relativement floue car ils n’ont pas de visages. Je leur en invente un quand cela est nécessaire, mais quand j’écris, ils sont comme ces figurines que dessinent les tous petits, où les personnes souffrants de troubles psychiques…ils n’ont pas de traits caractéristiques. Ils sont dotés d’une face vide. Je peux décrire leur stature, leur allure, leurs cheveux, leur apparence, mais aucun détail physique ne me vient réellement. Ils semblent se cacher à mon regard.

Cela me facilite la tâche. Ils deviennent plus malléables et permettent au lecteur de projeter l’image qu’il souhaite. Ils ne sont pas fournis clé en main. Il faut les imaginer, les inventer. Ils sont multiples et uniques à la fois. Chacun a le sien.

Je me souviens qu’une amie qui avait lu mon premier roman, voyait le personnage de Chloé, petite et sportive, alors que dès la première page, j’expliquais qu’elle mesurait presque un mètre quatre vingt mais sa lecture du personnage, et la place que je lui avais laissée pour l’imaginer, l’avait conduite à la visualiser comme elle en avait envie.

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