ATTENTION SPOILER – SUR LE FOND – Chapitre 17 – Cependant

Chapitre 17

Cependant

Le 19 Avril, il y a eu comme un déclic. Comment expliquer ça ? Quelque chose s’est déchiré, comme un rideau qu’on écarte parce qu’il masquait la vue depuis trop longtemps.

Je repense aux lourds rideaux qui décoraient le loft ou j’ai fait l’amour avec Paul durant les premiers temps de notre rencontre.

C’est comme s’ils étaient tombés au sol, révélant enfin la vue. Si cela avait été possible, elle aurait été laide. Le loft donnait sur une ruelle crasseuse et les vitres dépolies étaient là pour embellir le laid. Et bien ce jour-là, il s’est passé la même chose. Les rideaux sont tombés et la vue était laide. Une paire de sein en plastique figé, bougeant à peine au rythme de la queue de Paul qui s’acharnait. Elle criait et sa bouche d’habitude boudeuse, s’ouvrait en un long et bruyant feulement d’extase. Je l’ai haïs si fort que j’aurais pu la tuer sur le champ, tous les deux d’ailleurs. Lui qui ne voulait plus me faire l’amour, la seule bonnechose qu’il m’ait jamais donné, elle qui me volait mon mari. J’ai été heureuse qu’il baise dans la voiture, même si l’image était grotesque. Le haillon du coffre ouvert, les sièges rabattus, la couverture, et leurs deux corps nus. Elle sur le dos, jambes écartées, pieds appuyées contre les montants, lui debout, l’empalant en grognant, comme il le faisait avec moi au début, quand il m’aimait encore et que je le faisais bander. Je voyais tout, comme une image au ralenti. Son sexe rasé parsemé de petits boutons rouges, la vulve tuméfiée et ouverte, laissant passer la queue énorme de Paul enrobée de glaires blanchâtres. Les seins factices qui ressemblait à deux flans en gelé, dressé et obscènes, ses orteils vernis d’un rose criard, ses phalanges blanches qui agrippaient les bras de Paul, y imprimant la marques de ses ongles carrés dont la french parfaite disparaissait dans la chair de ses avant-bras. Ils ne formaient plus qu’un seul corps, reliés par le bas ventre et ils étaient hideux. Paul éructait :

– ah putain, tes seins Vanessa, putain, tes seins !

Il a jouit en criant et un filet de bave a coulé de sa bouche et a atterri sur sa poitrine, ruisselant le long des bulbes de silicone. Elle criait déjà, mais son cri s’est amplifié quand il a éjaculé. Je les ai regardés se tordre de plaisir pendant que mon ventre se révulsait. J’allais vomir quand j’ai vu Robert, tapi dans un angle du garage. Une caméra dans une main, sa queue un peu molle dans l’autre. Son pantalon sur les chevilles laissant apparaitre ses cuisses grasses et ses mollets poilus. Son ventre ne lui permettait pas de voir sa queue, mais moi si. Il avait enfilé une chaussette dessus et le bout mouilléet plongeant attestait qu’il venait d’éjaculer. J’avais l’impression de vivre un cauchemar. Ces gens me dégoutaient. Robert, mon voisin si paisible, regardait sa femme se faire baiser par mon mari. Mais le pire était à venir. Paul s’est tourné vers lui. Je me suis dit qu’il allait le découvrir et lui fracasser la gueule mais pas du tout. Il a dit :

– tu l’as bien eu là ? C’était bon ? Ou bien tu veux que je la refasse ?

Il y avait tant d’ironie et de méchanceté dans sa voix, que j’aurai presque eu de la peine pour Robert. Puis Vanessa s’en est mêlée :

– moi je suis partante pour la refaire, les garçons, elle a susurré de sa voix mielleuse.

– toi, t’es qu’une salope, a dit Paul

– oui, mais tu aimes ça ! Dis le contraire !

– non, ma salope, je dis pas le contraire. Je te prendrai bien en levrette, mais on verrait pas tes seins. Qu’est-ce t’en  pense Robert, on se la refait en levrette ?

– oui, oui, a crié Vanessa, et Robert et sorti de sa cachette. Il remontait son pantalon tant bien que mal, mais la chaussette, coincée dans la ceinture perlait toujours. Il semblait au bord de l’évanouissement. Il a chancelé jusqu’à eux et j’ai vu une immense souffrance dans son regard quand il a vu le bel organe de mon mari encore enfoncé dans le vagin de sa femme.

– comme tu veux Paul, c’est toi qui décide.

– tu l’as dit bouffi !Et bien mon gars, prépare ta caméra, je vais te donner du spectacle.

J’ai vu Robert trainer les pieds. Il semblait en avoir assez mais personne ne peut résister à Paul, il exerce la même fascination qu’un lion en chasse. On sait qu’on va se faire bouffer mais on reste immobile à le contempler, tant il est impressionnant et beau. Il s’est tourné un moment vers Robert. Je voyais ses fesses parfaites et son dos musclé, puis je l’ai vu bouger encore un peu, presque subrepticement et venir frôler la cuisse de Robert avec le bout de sa bite encore gluante, comme une caresse, une promesse qui a laissé une trainée luisante sur les poils noirs des jambes boudinées. Paul a eu un petit clin d’œil et il est retourné à Vanessa qu’il a attrapé en lui a écrasant les seins entre ses grandes mains puissantes. Robert a fermé les yeux pour ne pas le regarder jouer avec sa femme ou pour profiter de cet instant volé. Paul a retourné Vanessa comme une poupée, les pieds posés sur le sol, le buste dressé. Il a pris le temps de lui poser les mains sur le haut du coffre. Il voulait que robert ne rate rien de la prestation ! Les seins, ses seins qui les captivaient tous !

– tu es en place ? A-t-il dit à Robert qui avait du mal à tenir debout Non, pas là, a-t-il ajouté quand il a vu l’autre s’appuyer un peu trop loin en arrière, tu vas tout rater. L’idée, tu vois mon gars, c’est que tu me vois en train de la lui mettre et que tu vois aussi ses putains de seins. Moi, je les verrais pas mais je les imaginerai en voyant ta putain de tête d’accro.

Robert s’est avancé, exactement en face d’eux. Il a levé sa caméra et Paul a approché sa queue gigantesque de Vanessa.

– on lui fait quoi à ton petit mari, ma cochonne ?

– ce que tu veux mon chéri, a dit l’autre, les jambes écartées, le cul tendu vers lui.

– le cul, on se fait le cul aujourd’hui ! Je vais t’enculer ma belle et tu vas beugler. Tu aimes ça le cul, hein mon Robert ?

– oui a dit l’autre dans un souffle, j’aime ça le cul. On aurait dit qu’il était hypnotisé ou sous l’emprise de la drogue.

– oh oui, a dit la blonde qui a cet instant ressemblait à Pamela Anderson. J’ai compris soudain la raison de toutes ces chirurgies esthétiques.

Paul n’avait pas de préservatif et je me suis demandé depuis quand cette relation durait, parce que je me souvenais très bien que la dernière fois qu’il m’avait baisée, c’était le 1° avril. Il m’avait dit « profite, c’est un poisson d’avril, ça n’arrive qu’une fois par an ! ».

Il a craché dans l’anus de Vanessa qui a gémit pendant qu’il étalait la bave avec son doigt. La rondelle rose et large luisait de sécrétion. Robert regardait,fasciné, et Paul s’en est aperçu.

– putain, le gros, tu filmes ? T’es pas là pour glander !

– oui, oui, pardon, excuse-moi, ça y est, j’y suis.

– et sors ta queue, je veux te voir te branler pour moi. Concentre-toi sur ma bite, il a dit et le ton était si ambigu que je me suis demandé ce que ça voulait dire.vas-y ! Il a hurlé et tout le monde a sursauté, même Vanessa.

– tout doux ma belle, n’ai pas peur, j’arrive et tu vas me sentir.

La salive coulait le long de son anus et une goutte est tombée sur le sol propre du garage. J’ai vu le regard de Paul se voiler un instant. Si ça avait été moi, j’aurais pris une baffe. Il s’est contenté de lui claquer le cul en disant :

– en selle, ma salope, c’est parti !

Mais j’ai vu ses orteils essuyer la trace mouillée sur le béton ciré. Puis il a introduit sa bite dans l’anus de Vanessa et on aurait dit qu’elle l’aspirait. Elle a disparu en moins de deux et Vanessa a gémit :

– oh, Paul, c’est bon !

Il a commencé à bouger en regardant Robert qui peinait à retrouver son sexe, pris dans les plis du pantalon. La chaussette avait commencé à coller et il l’a arrachée et glissée dans sa poche. Puis il a attrapé sa queue sous le regard attentif de Paul et lui a imprimé de petits mouvements. Ses yeux étaient humides, comme s’il pleurait.

– c’est bien, vas-y mon gars, branle toi, tu sais que j’aime ça  alors fais le bien, crache ta purée mon bonhomme, moi je m’occupe de ta grognasse.

– oh, Paul, j’aime pas quand tu parles comme ça, s’est plaint la jeune femme.

– prends ça et on en reparle, il a dit en lui enfonçant sa queue jusqu’à la garde. Elle a crié de plaisir et je l’ai enviée. Je savais ce que ça faisait de se faire baiser comme ça. C’était vraiment bon. Enfin moi j’aimais ça.

– Oh oui, Paul, vas-y, baise moi fort, a dit Vanessa.

On aurait dit une actrice de film porno. La position, les mots, l’intonation mais le plaisir n’étaient pas feint, ça j’en étais sure. Personne ne pouvait se faire sodomiser aussi violemment et faire semblant d’aimer.

Il l’a ramoné un moment et il a commencé à papillonner des paupières. Je connaissais bien ce moment, juste avant l’orgasme. A ce stade, il avait encore le choix, ralentir et faire durer ou accélérer et jouir. Il a ralenti légèrement, juste assez pour temporiser et martyriser encore un peu ce pauvre Robert. J’allais le plaindre quand je me suis aperçue qu’il avait la queue bien raide et qu’il se branlait allègrement. Les jambes légèrement pliées pour se stabiliser n’empêchaient pas la caméra de tressauter au rythme de sa main qui gardait un mouvement rapide et nerveux. Un son rauque et étouffé sortait régulièrement de sa bouche et ses yeux étaient rivés au  sexe démesuré qui entrait et sortait à un rythme soutenu. Seul Paul pouvait ainsi captiver les gens !Ensuite,il a repris ses mouvement amples et profonds et je suis partie, j’en avais assez vu mais je ne me suis pas éloignée assez vite pour échapper aux hurlements de plaisir de Vanessa, cris déchirants qui transperçaient la maison, et ceux conjugués de Paul qui jouissait en criant : « salope ! ». Dans le fond, un ahanement attestait que robert touchait lui aussi au but.

C’est là, à cet instant précis que j’ai décidé de le tuer. Je ne savais pas encore comment, mais il fallait qu’il disparaisse. Je me foutais des deux autres, ce n’étaient que des instruments que Paul utilisait comme il l’avait toujours fait. Après eux, ce serait d’autres. Il y avait eu plus d’une femme qui s’était retrouvées à l’arrière de cette voiture, empalées sur cette même couverture qu’il affectionnait particulièrement et qu’il me faisait régulièrement laver. Il avait l’habitude de ramener des filles à la maison, allongées sur la banquette arrière de la voiture pour que les voisins ne les voient pas. Il les baisait toujours dans la voiture, c’était déjà ça. Puis, quand ils avaient terminées, elles repartaient de la même manière.

J’étais détruite. Je n’aurais jamais du assister à ce spectacle dégradant, mais un instinct étrange m’avait amené là à ce moment précis pour que j’assiste à cette scène répugnante qui scellait le destin de mon mari. J’avais prétexté une migraine pour prendre l’air et j’avais couru jusqu’à la maison en passant par le sentier derrière le lotissement; Je suis retournée au travail par le même chemin et j’ai découvert que personne n’avait prêté attention à mon absence. C’est l’avantage d’être transparente et fantomatique. Je n’étais indispensable à personne, même pas à mon époux, je venais de le découvrir. J’ai ruminé un plan mais j’avais besoin d’aide. Ce même soir, après le travail, sur le chemin du retour, je me suis arrêté dans une rue sombre de la zone industrielle et j’ai appelé la seule personne capable de m’écouter et de m’aider sans faire d’histoire. Je lui ai raconté ce que je venais de voir, et comme je le pensais, elle m’a plaint.Je lui ai expliqué mon plan et après un long moment de silence où j’ai craint mille fois qu’elle ne me dise non, elle a répondu :

– c’est bien parce que je t’aime ma Virj. Je serais là,dis-moi quand.

– je t’appelle dès que je connais son emploi du temps…merci, je sais que je te demande beaucoup mais je t’assure que tu ne risques rien. Personne ne découvrira jamais rien, je te le promets.

– je sais, Virj,t’inquiète. Je t’ai suivi dans pas mal de coups foireux depuis qu’on est gamine et je suis toujours là. J’aurai juste aimé que tu ne rencontres jamais ce type.

– moi aussi.

Et on s’est quitté là-dessus.

Le soir, j’ai interrogé négligemment Paul sur son emploi du temps pour prévoir les repas. Il était absent le 20 et le 21. Mais le 22, il pensait rentrer à la maison en début d’après-midi. Le lendemain, j’ai rappelé Jenny et je lui ai dit :

– c’est pour le 22.

– ok, ma belle, je serais là, compte sur moi.

J’ai proposé de remplacer une collègue qui avait un rhume et j’ai pris sa place dans les frigos. C’était une véritable aubaine mais si elle avait été en forme, je lui aurais pris son tour de toute manière. Elle n’aurait pas fait d’objection. Personne n’aime travailler dans les grands entrepôts réfrigérés. Il y règne comme une ambiance de mort. Vers trois heures et demie, j’ai retrouvéJenny derrière le magasin. J’étais sortie prendre l’air et comme la veille, personne n’avait fait d’objection. Il faut dire que j’étais pratiquement la seule à ne pas fumer et je ne faisais que peu de pause dans la journée, ce qui plaisait à mes collègues. Je l’ai rejointe dans sa voiture, garée derrière un container à poubelle et nous avons échangés nos affaires. Je lui ai donné la parka au logo du magasin, le bonnet à visière avec des oreillettes que je porte les rares fois où je vais dans les frigos, l’écharpe, que j’avais ostensiblement portée sur mon visage devant toutle monde à râlant contre le froid, et mes gants. Ainsi harnachée, les cheveux attachés comme moi, elle devenait moi. Elle avait pris soin de mettre un jean et les baskets blanches que nous avions achetés ensemble, quelques mois auparavant. Elle connaissait le magasin pour y avoir travaillé quelques temps. Je lui ai expliqué rapidement ce qu’elle avait à faire : rester au fond, prendre les cartons de glace et les placer dans les frigos par parfums. Ne pas lever la tête et ne jamais regarder au-dessus de la porte en direction de la caméra. Elle m’a embrassé sur la joue, m’a serré dans ses bras et m’a dit :

– t’inquiète, je gère. Vas régler ton problème, qu’on en parle plus. Quel dommage que personne ne l’ai fait avant toi !

Puis elle m’a poussé pour me donner de l’élan et pendant qu’elle rentrait dans le magasin par la porte arrière, j’ai filé par le sentier. Le chemin était détrempé. Peu importe, j’avais tout préparé. J’ai couru tout du long. Je savais qu’il fallait être rapide et efficace. Arrivée dans le jardin, j’ai enlevé mes chaussures et j’ai grimpée les marches du perron. La clé était à sa place. J’ai déplacé le pot sans la prendre, j’avais la mienne. Je suis entrée, je me suis déshabillé presque entièrement et j’ai ouvert le congélateur sans faire de bruit. Il était éteint.À l’intérieur j’avais rangé une combinaison de peintre qui trainait dans les stocks d’invendus, une de ces combinaisonsblanches munies d’une capuche. Je l’ai enfilée et j’ai mis aussi les protège chaussures, les gants et les lunettes de protection. Puis j’ai ouvert lentement la porte du couloir et je l’ai longé sans bruit. Paul était là, téléphone à l’oreille. J’ai profité de son inattention pour me glisser le long du bar et prendre le plus grand des couteaux, puis je me suis accroupie derrière le bloc cuisine pour qu’il ne me voie pas pendant sa conversation. Je repassais dans ma tête les gestes que je devais faire. J’avais regardé sur internet comment porter un coup fatal. C’était assez simple à voir mais plus dur à faire. Quand il a raccroché, je me suis relevée. Il s’est retourné et il m’a vu. Il a eu l’air surpris, je l’aurais été à sa place si je l’avais découvert dans cet accoutrement avec un grand couteau à la main. Mais même là, il n’apas pu s’empêcher d’être désagréable. Il aurait dû ! Je l’aurais peut-être épargné. Il m’a dit :

– putain, Virginie, t’es presque baisable comme ça ! On te voit pas !

Je n’ai pas réfléchis, j’ai foncé droit sur lui, les bras levés légèrement fléchis comme je l’avais lu, et j’ai planté le couteau dans sa poitrine en visant le cœur. Il s’est enfoncé à moitié. Paul a eu un hoquet, comme s’il était plus surpris que blessé mais il a commencé à s’affaisser. Il a essayé de s’agripper à moi alors j’ai fait un bond en arrière. J’ai attendu qu’il soit au sol et avec mes deux mains, en pesant de tout mon poids, j’ai enfoncé la lame jusqu’au manche. Elle ne pouvait pas aller plus loin. Il a battu des bras un instant et puis il est mort. Le sang commençait à se répandre. Je suis allée chercher toute les serpillères neuves que j’avais déposées dans le couloir ainsi que les draps sales que j’avais enlevé le matin.  J’ai glisséles draps sous le corps pour que le sang qui s’écoulait de la blessure, ne se répande pas partout. À ce moment-là, j’ai entendu la porte s’ouvrir et des bruits de pas ont retenti sur le carrelage vernissé. Un petit couinement de caoutchouc sur le sol. Je me suis glissé derrière le canapé et j’ai vu Robert entrer. Il n’a pas vu Paul tout de suite. Il semblait perdu. Quand il l’a remarqué, il n’a pas pu s’empêcher de se pencher et de le toucher. Le pauvre, s’il savait le service qu’il me rendait ! Ensuite, il a détalait comme un lapin.J’ai respiré un grand coup. J’ai retiré le couteau afin que le sang s’coule mieux du corps sans vie et je l’ai lavé soigneusement. J’ai attendu encore quelques minutes puis, quand il m’a semblé qu’il s’était entièrement vidé, je suis allé chercher un seau et cinq litres d’eau de javel, planqués dans le congélateur. J’ai emballé les draps sanguinolents dans un sac poubelle renforcé et je l’ai doublé, au cas où. Puis j’ai lessivé le sol avec les serpillères neuves et de l’eau de javel quasiment pure. J’ai lavé et brossé en essayant de ne pas m’éclabousser. Ensuite, quand tout a été propre, je suis retournée dans l’entrée, j’ai enlevé la combinaison et remis mes vêtements.J’ai emballé tout mon attirail dans un autre sac poubelle et j’ai déposé les deux sacs dans le coffre de la voiture de Paul, sur la couverture de baise. J’ai lavé le congélateur et je l’ai remis en marche en le remplissant de nourriture stockée dans le frigidaire. Personne ne saurait que ces produits avaient été décongelés. Quant à la chaine du froid, qui s’en soucierait maintenant ! En chaussette, j’ai retraversé la maison. Je suis montée à l’étage où j’ai pris mis l’argent liquide que Paul cachait dans une caisse métallique. Il devait bien y avoir vingt-cinq mille euro. Le fruit de quelques trafics rentables qui échappaient à son patron et aux impôts. J’ai pris aussi mon passeport et celui de Paul, les quelques bijoux de valeur que nous possédions pour brouiller les pistes, et j’ai déposé le tout dans un petit sac en cuir, dans la voiture. Puis je suis ressortie de la maison après un dernier coup d’œil à la cuisine où il gisait toujours, mort, ça m’a rassuré. J’ai remis mes chaussures et j’ai essuyé le porche avec un chiffon propre que j’avais gardé dans ma poche. Je suis retourné en galopant au supermarché. Il était déjà quatre heures et demie. J’ai fait sonner le portable de Jenny qui m’a retrouvé peu après dans sa voiture. Nous avons à nouveau échangé nos vêtements pendant qu’elle me faisait un compte-rendu de ce qu’elle avait fait et de ce qui me restait à faire, histoire que je n’ai pas l’air trop paumée quand j’y retournerai.

– alors ? Elle a dit.

– ça y est, c’est fait.

– qu’est-ce que tu vas faire maintenant ?

– je vais aller travailler puis je vais rentrer chez moi. Ensuite je disparaitrai.

– alors ça y est, tu vas vraiment le faire ?

– oui, ça y est mais je te donnerai des nouvelles dès que je serai en sécurité.

– fais attention à toi ma belle, et trouve toi un gars gentil et attentionné.

– toi aussi, essaies d’éviter les ennuis et tiens-toi loin des grosses brutes !

– je t’aime ma Jenny !

– moi aussi je t’aime. J’espère qu’on se reverra…

– un jour, promis !

Je suis sortie de la voiture pour ne pas me répandre en larmes malvenues. J’avais encore des choses à faire. J’aurai le temps de pleurer plus tard. J’ai longé le bâtiment et j’ai ostensiblement franchit la porte, l’écharpe autour du cou. Je l’ai cependant remise dès que je suis entrée dans les frigos. Il faisait terriblement froid. J’ai travaillé consciencieusement jusqu’à la fermeture. J’ai quitté le travail en offrant mon visage inexpressif à la caméra. Puis, je suis rentrée chez moi. Le corps de Paul gisait encore sur le sol et j’ai constaté avec plaisir qu’il était toujours mort. Ses yeux ouverts me fixaient désagréablement. J’ai déplié deux chiffons sur lesquels j’ai posé mes pieds. Je me suis approché de Paul et je lui ai déposé un torchon propre sur la figure et croisé ses bras sur sa poitrine. Ils ont tenu sans difficulté.

Je me disais que plus la scène serait étrange, plus il serait difficile de la comprendre. J’avais raison !

Après je suis montée dans la voiture et au fil de la route, j’ai jeté les sacs poubelles sanguinolents dans de grands containers au hasard de mon périple.

Le reste, je vous l’ai déjà raconté, on ne va pas y revenir.

Rendez-vous sur Hellocoton !

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Proudly powered by WordPress | Theme: Baskerville 2 by Anders Noren.

Up ↑