JE LE REGARDE – chapitre 3

Chapitre3

Je le regarde parler. Sa bouche forme des mots doux et décousus à mon oreille pendant que d’un rythme régulier du bassin il entre et sort.

Son sexe splendide me caresse d’un long va et vient. Il glisse en moi comme ses mots glissent dans mon oreille ; Ses mots sont du miel, son sexe est le feu ; Une longue vague orgasmique monte. Elle est encore localisée à mon bas ventre mais la chaleur et le plaisir commencent à s’étendre inexorablement ; et comme les premières fois, il se retire, me laissant pantelante, le sexe contracté de spasme, saisie par la souffrance du manque de lui. Je me tortille pour tenter de le rattraper mais il se dérobe. D’une main, il a coincée mes poignets au dessus de ma tète, empêchant tout mouvement.

– Doucement, Chloé, dit-il de sa voix suave, doucement, tu as encore le temps ;

– Non ! Je crie presque, je t’en supplie, reviens !

Il excite délicatement du bout de sa langue mes mamelons dressés et offerts avant de réintroduire très lentement son sexe dans mon vagin qui se contracte violemment à son contact ; puis il reprend ses mouvements cadencés et on dirait que nos corps fusionnent. Il parle toujours, mais j’entends que sa voix devient rauque. Ses yeux, qui n’ont pas quitté les miens depuis le début, commencent à papillonner. Son torse puissant frotte contre ma poitrine. Il accélère légèrement le mouvement et la sensation d’intense plaisir se répand à nouveau ; elle gagne peu à peu en puissance ; il accélère encore, s’enfonçant toujours plus loin, plus profondément. Chaque coup de rein fait monter d’un cran l’orgasme qui se prépare. Mon sexe n’est plus que brulure et plaisir. Il me fixe intensément et dit :

– Vas y Chloé, jouit maintenant ! et pendant que ses yeux se révulsent, j’explose en un milliard de particules. Je suis tout à la fois éparpillée en mille fragments de plaisir et entièrement connectée à son corps qui se tend, se tord et se répand à l’intérieur de moi. J’ai l’impression de sentir chaque goutte de son sperme me percuter et glisser comme un onguent le long de sa verge qui continue ses mouvements. Nos longs cris de jouissance s’éteignent dans un dernier et puissant coup de rein.

Nous sommes en nage. La chambre ressemble à un champ de bataille. Nos vêtements trainent, répandus là ou nous les avons laissé tomber ; des préservatifs usagers se mêlent aux assiettes de nourritures à peine entamées qui jonchent la moquette. Les oreillers sont éparpillés dans toute la chambre. Nous ne sommes pas sortis depuis deux jours. Deux jours durant lesquels nous avons fait l’amour et nous avons parlé. Deux jours durant lesquels nos corps n’ont pas réussis à se rassasier, à s’apaiser. Deux jours de découvertes et d’expériences.

Jeff s’allonge à mes côté ; j’aimerai m’arrêter, me reposer, dormir peut-être, mais j’ai tellement envie de le sentir encore, de le toucher, de le lécher.

Son sexe s’est recroquevillé comme un escargot ; Je le regarde un moment, le temps de reprendre des forces, puis je le prends délicatement dans ma bouche et avec mes lèvres, je le tète doucement pour le faire grandir.

– Non, Chloé, dit-il, laisse moi souffler, je n’y arriverai plus, pas tout de suite… 

Mes petites aspirations ont pourtant raisons de sa résistance et de sa fatigue, et je sens sa verge peu à peu se dérouler dans ma bouche. Elle s’étend lentement et commence à grossir. Je masse légèrement son gland avec mes lèvres pour ne pas lui faire mal. D’une main j’attrape délicatement ses couilles que je caresse, de l’autre je le branle. Il commence à gémir doucement. Je bascule une jambe par-dessus son corps pour me retrouver assise sur sa poitrine. Je sens son sperme chaud se répandre sur son torse. Je me recule précautionneusement et viens appuyer mes fesses contre son visage. Ses gémissements s’accentuent pendant qu’il durcit de plus en plus dans ma main et je sens son gland palpiter et s’évaser dans ma bouche. Sa langue s’insinue dans ma fente et vient lécher mon anus. Il tourne à la périphérie puis en introduit lentement la pointe à l’intérieur.

– Arrête Chloé, je vais jouir ! Arrête ! Je veux que tu jouisses avec moi ! 

Je garde encore un peu son sexe dur et frémissant dans ma bouche puis me relevant, je le libère. Il se redresse et se met à genoux derrière moi. Je suis à quatre pattes sur le lit quand il glisse lentement son sexe dans mon cul. Un peu résistante au début, je sens sa verge s’enfoncer, comme aspirée à l’intérieur et à cet instant j’adore ça ! Le sentir en moi, prisonnière de ce sexe dur, enserré par les muscles puissant de mon anus, m’excite terriblement. Il commence à bouger en gémissant. Je me redresse et vient plaquer mon dos contre son torse. Il attrape mes seins dont il malaxe les mamelons douloureux. Le plaisir que je sens monter en moi les durci et rendent ses caresses brulantes. Il accélère le mouvement. Il halète dans mon cou ; je sais qu’il se retient tant qu’il le peut. Il pousse de plus en plus fort ; j’ai l’impression que ma chair va se déchirer sous la puissance de ses coups.

– Chloé, viens, viens avec moi ! Chante-il dans mon oreille ; Chloé, sens ma bite qui t’attend, elle a besoin de toi pour jouir, viens Chloé ! 

Ces mots sont comme un déclencheur : un volcan entre en éruption dans mon corps tout entier. Je jouis en hurlant pendant qu’il me va et vient sauvagement. Il crie à chaque poussée, comme s’il souffrait ; ses mains tordent mes seins ; Je jouis encore, je jouis sans que la sensation ne s’altère ni ne diminue, il me martèle encore et encore, et je jouis toujours. Je hurle à en perdre la voix tant la sensation est forte, violente et permanente. Jeff devient mou et se laisse tomber sur le lit ; je m’affale à ses côté tout en continuant à crier sans pouvoir m’arrêter. Je suis secouée de spasmes saccadés qui ne trouvent aucun répit. Face à mon plaisir qui perdure, il se redresse, écarte mes jambes pantelantes et enfouie sa bouche dans mon sexe ruisselant. Il enroule sa langue autour de mon clitoris et me lèche vigoureusement. La montée orgasmique reprend inexorablement, elle se déplace de mon cul à mon bouton en feu. Je hurle et me débat pendant qu’il me maintient de ses deux bras puissants, autant pour éviter mes ruades que pour continuer à me lécher. L’orgasme se déplace mais maintient sa puissance, il dure longtemps, puis dans un dernier cri je m’alanguie, molle, comme une poupée désarticulée.

– Oh, Jeff, dis-je quand je retrouve enfin ma respiration, c’est comme atteindre le ciel, le toucher, faire parti d’un tout. J’ai l’impression que mon corps ne m’appartiens plus, j’ai l’impression de n’être plus qu’une ramification de plaisir ; c’est cosmique !

– Je sais Chloé, c’est pour ça que j’aime te faire l’amour. Tu es si belle quand tu jouis. Tu es lumineuse ! Je pourrais passer ma vie dans ce lit à te donner du plaisir ; dit-il d’une voix douce et ensommeillée.

Nous n’avons pratiquement pas dormi depuis deux jours. Après la plage, Jeff m’a proposé de me ramener directement chez moi. Notre promenade et nos baisers de plus en plus passionnés m’ont ouvert l’appétit alors j’ai accepté.

Quand nous sommes arrivés à la villa, nous séparer était impossible. Nous sommes entrés prudemment dans mon studio et après un échange de regard entendu, nous nous sommes jetés l’un sur l’autre en une étreinte qui nous a vue nous embrassez goulument sans que nos bouches et nos langues emmêlées puissent se séparer, nous arracher nos vêtements l’un l’autre pour enfin se retrouver nus, toujours collés, toujours connectés. Mes mains ont palpé son torse musclé et chaud de nageur, sont descendu sur son ventre, ont caressé ses fesses fermes et rondes, puis ses sont doucement retrouvées sur son sexe en érection. Jeff m’a laissé faire. Ses yeux ne quittaient pas les miens. Lentement, il a posé ses mains sur moi et il a fermé les yeux. Il m’a caressé partout où ses mains pouvaient aller sans que nos bouches se détachent, comme un aveugle. Puis il a glissé ses bras sous mes fesses et m’a soulevée comme si je ne pesais rien. J’ai enroulé mes jambes autour de ses hanches et j’ai senti la pointe de son sexe se présenter à l’entrée de mon vagin, attendant mon autorisation. J’ai serré mes bras autour de son cou et d’une légère poussée du bassin j’ai laissé sa verge me pénétrer. Il est resté un moment sans bouger, puis me portant, il m’a allongée sur le lit permettant à mon corps de s’étirer, de s’étendre ; j’ai enserré son bassin dans l’étau de mes jambes pour qu’il sache à quel point je l’attendais, et il a commencé à remuer. Ces premiers instants ont été délicieux. Ce premier contact de nos sexes, qui allaient si souvent se rencontrer par la suite, a celé notre relation. Cette première pénétration, comme une virginité qui cède ; cette intimité absolue, totale, sans restriction, fut une sorte de pacte. La première fois est toujours un de don de soi, une permission donnée pour un accès au corps de l’autre, à son propre corps. Trouver la limite est en général instinctif. Avec Jeff, dès le départ, il était clair qu’il n’y aurait pas de limite. Peu à peu la frénésie nous a gagné tous les deux, et nous n’avons plus formé qu’un seul corps mouvant, fébrile, excité et insatiable.

Quand Jeff a jouit en moi pour la première fois, j’ai eu le sentiment que son sperme lavait celui de tout ceux qui l’avait précédé. Jeff m’apportait une virginité. Je repartais du début.

Jamais je n’ai eu d’amant plus passionné que lui ; plus attentif à mon plaisir ; plus esthète dans la façon de me faire l’amour. Chaque geste frise la perfection. Chaque mouvement de son corps est en harmonie avec le mien. Nous sommes le prolongement l’un de l’autre et notre union physique n’a pas de fin.

Deux jours durant nous explorons chaque parcelle de nos corps. Chaque orifice, chaque extrémité sont utilisés à seule fin de satisfaire notre besoin inépuisable de nous connaitre ; de ne pas nous séparer.

Mais je dois retourner travailler. La maison a été négligée et le club m’attend. J’ai obtenu deux jours de repos, prétextant un rhume, mais Monsieur Simon m’attend ce soir.

Je m’aperçois en préparant mes affaire pour retourner au club, que je n’ai pas envie d’y aller et que je ne sais pas ce que Jeff va faire.

Je prends une douche brulante pour essayer de me débarrasser de cette odeur persistante de sexe, puis j’enfile en vitesse un jean un tee-shirt et un pull.

Jeff est toujours allongé dans le lit. J’ai l’impression qu’il dort mais dès que je m’approche de lui il se redresse et me dit :

– tu dois vraiment y aller ? Tu ne peux pas retarder encore d’un jour ou deux ? Je ne veux pas que tu y retourne ; je veux que nous restions ensemble !

Je m’approche de lui. Je n’ose pas m’assoir sur le lit ; il est si beau, si accessible. Son corps dénudé est une tentation pour mes yeux, pour mes mains. Alors, je reste debout devant le lit et j’observe son sexe qui se redresse lentement.

– regarde, je bande pour toi, pour que tu restes !

– Jeff, je dois y aller, c’est mon travail ; c’est important ; j’ai besoin de cet argent pour vivre. Je ne peux pas me permettre de perdre ce boulot ! Je lui réponds. Lève-toi Jeff ! Il faut que tu m’emmène, ou alors je pars avec ta voiture !

Il souffle mais fini par se lever pour venir se coller à moi. Il prend ma main et la pose sur sa verge encore gluante de nos derniers ébats.

– Qu’est-ce que je vais faire de ça maintenant ? me dit-il en me regardant droit dans les yeux pendant qu’il glisse ses mains sous mon pull et commence à jouer avec mes mamelons à travers la dentelle de mon soutien gorge. La pulpe de ses index vient en masser la pointe qui se durcit. Mais il est presque vingt heure et je dois partir. J’attrape ses bras, sors ses mains de mon pull et le pousse doucement en arrière jusqu’à ce qu’il tombe assis sur le lit.

J’approche ma bouche de son gland et délicatement je le lave avec ma langue ; j’en fais le tour plusieurs fois puis je nettoie ainsi en descendant, la totalité de sa bite qui s’agite de plus en plus au contact de ma bouche. Je remonte ma langue jusqu’à son prépuce que je lèche longuement, puis je chapote son sexe de ma bouche et le suce, d’abord lentement puis de plus en plus vite pendant que mes mains le branle en cadence. Je sens la sève monter dans sa verge. Son gland s’affole. Il devenu énorme et lisse, il pousse contre mes dents. Je le mordille doucement et Jeff gémit. Mes lèvres et ma langue s’activent et mes mains accélèrent. Jeff commence à crier doucement puis de plus en plus fort et éjacule dans ma bouche dans un cri violent en plusieurs longs spasmes libérateurs. Il me regarde pendant que je me redresse. Un peu de sperme coule le long de ma bouche, je l’essuie d’un revers de main. Puis, je le fixe droit dans les yeux et avale le sperme chaud que je sens glisser dans ma gorge. Il a un gout d’orgeat poivré et gluant ; j’attrape son visage à pleine main et l’embrasse goulument. Nos deux langues s’emmêlent dans le sperme et je sens l’excitation monter en moi. Je me recule vivement. Je ne peux pas recommencer ! Je ne sais pas combien de fois nous avons fais l’amour durant ses deux jours ; je ne pourrais dire combien de fois et de quelle manière il m’a fait jouir, mais je ne peux pas me laisser tenter encore, je dois m’en aller !

Jeff fini par se lever, maussade ; il se douche et s’habille. Il enfile les vêtements qu’il portait deux jours auparavant et cette tenue le rend lointain, différent ; il est redevenu le dandy du club ; l’homme mystérieux et inconnu. Est-ce bien le même homme avec lequel je viens de passer les deux derniers jours nue dans un lit ? Comment allons-nous continuer cette relation ? Peut-être n’était ce qu’un leurre ; un coup d’une fois. Je n’arrive pas à croire à la sensation d’éloignement que je ressens soudain. Comme s’il m’était étranger ; comme si je ne pouvais plus jamais retrouver cette intimité physique avec lui, devenu inaccessible dans son costume habillé et son grand manteau. Il ouvre la porte du studio, descend les escaliers extérieurs et se dirige vers la voiture. Je saisi mon sac et mon manteau au vol, ferme la porte extérieure et marche vers lui, déçue et résignée ; mais il se retourne vers moi et son sourire, tendre et heureux, balaye mes inquiétudes. Je lis tant d’amour dans son regard que tout mon corps s’en trouve réchauffé.

Bien Que Jeff ait tenu à prendre le bord de mer, le trajet passe trop vite et nous nous arrêtons finalement dans le parking derrière le club. Je ne sais quoi dire. Je voudrai lui demander de ne plus me quitter mais je ne m’en sens pas le droit. Je m’approche de lui et l’embrasse tendrement.

– au revoir, Jeff…lui dis-je en ouvrant la potière.

– A tout à l’heure ma belle ! Quand tu auras fini ton service, retrouve moi à mon hôtel. Va voir le concierge et dis lui ton nom. Il te conduira à la villa. Je t’attends ! Je sens une hésitation dans sa voix. Tu viendras n’est-ce pas ? 

Je le regarde attentivement. Son visage est beau ; son regard franc me transperce ; je lui réponds sans hésiter :

– bien sur, je viendrai. Mais il sera tard !

– Je t’attendrai !

Puis il démarre et je rentre dans le club assaillie de sentiments contradictoires, le cœur battant la chamade. Toute la soirée je sers et débarrasse les tables sans réfléchir. Les clients m’indiffèrent et les effleurements de Vanessa me laissent de marbre. A un moment, celle-ci exaspérée me demande ce que j’ai, mais je ne lui réponds pas. J’ai envie de garder Jeff précieusement au fond de mon cœur. Je suis imprégnée de son odeur ; je sens encore les caresses de ses mains sur ma peau. Il m’obsède et m’accapare entièrement. Par intermittence j’ai des visions parcellaires de son corps ; des morceaux découpés par mes souvenirs mêlés ; sa bouche délicate et voluptueuse ; ses yeux si verts ; sa peau tendue sur ses pectoraux musclés ; un téton rond et foncé, plat et doux ; la courbe de ses fesses ; le sillon de sa colonne vertébrale dans son dos large et musculeux ; et bien sur, son sexe ! Long, dur, tendu ; son gland rond et généreux, comme un doux bonbon que je pourrais suçoter sans répit !

Je crois le voir entrer plusieurs fois, et un pincement d’excitation et de déception m’envahit à chaque fois.

Dès mon service terminé je prends une douche rapide, lave mes cheveux empli d’odeur de cigarettes, et file par le bord de mer jusqu’au célèbre hôtel du cap d’Antibes qui abrite les stars durant le festival de Cannes. A la fin de l’automne, il est plus calme. J’entre par l’allée majestueuse qui mène au bâtiment principal. L’hôtel, illuminé de doux projecteurs, brille dans la nuit. J’arrête mon véhicule devant le grand escalier qui mène au splendide bâtiment. Il est cinq heure du matin, pourtant, j’ai à peine le temps de descendre de ma voiture qu’un homme en costume s’avance vers moi et me dit :

– Vous devez être Melle Laforge ; Monsieur Vaucanson vous attend. Venez, je vais vous conduire. Laissez votre véhicule ici, nous allons nous en occuper.

 Il tend la main et prend délicatement mon trousseau de clé. Puis il me précède dans un lacis de sentiers vers une villa blanche à toit plat, enfouie dans les grands arbres du parc. Il me laisse devant la porte en me souhaitant une bonne nuit. Jeff a du nous entendre car il ouvre la porte avant que j’ai eu le temps de frapper. Il est pied nu et porte un jean et un polo noir à manche longue. Je l’aime immédiatement dans cette tenue décontractée que je ne lui connais pas. Ses cheveux sont un peu en bataille et ses yeux ensommeillés. Il m’enlace et m’attire à l’intérieur ; il m’embrasse fiévreusement me tenant toujours serrée contre lui ; Je réponds à ses baisers avec autant de passion. Il ne s’est écouler que quelques heures mais nos corps se sont manqués. Il referme la porte avec le pied et m’entraine vers un salon qui donne sur les jardins. Il m’allonge sur le divan beige et ses mains fébriles me déshabillent déjà. Mon sweat-shirt vole par-dessus ma tête, mon tee-shirt suit le même chemin, puis mon pantalon de jogging. Je suis en sous-vêtements  – que j’ai eu la bonne idée d’emprunter à Lisa ; un tanga blanc rebrodé de dentelle et un soutien-gorge lacé sur le devant. Jeff s’arrête un instant et me regarde de la tête au pied. Je fais glisser subrepticement mes chaussettes ce qui le fait rire. Il me contemple un moment et me dit d’une voix fiévreuse :

– que tu es belle, Chloé ; ton corps est une splendeur ! Tu es si grande ! Si fine ! Si ronde ! Si…je n’ai pas assez de mots…Je pourrais te regarder des heures entières ; puis secouant la tête il rectifie : non, je ne pourrais pas résister très longtemps ! En fait je ne peux pas résister du tout ! ajoute t’il en plongeant sa langue dans ma bouche. Je me cambre légèrement, faisant ainsi volontairement ressortit ma poitrine. Il rit puis ajoute :

– arrête, je suis déjà conquis, tu n’as pas besoin d’en rajouter !

– tu es sûr ? lui dis-je, en tirant délicatement sur le petit nœud de satin qui ferme mon soutien-gorge, libérant mes seins. Il pousse un soupir rauque et contemple un long moment ma poitrine dont il suit ensuite les contours du bout des doigts remontant jusqu’à mes mamelons, qui de doux boutons élargis, deviennent instantanément deux pointes dures ; Jeff a observé attentivement cette transformation et approche ses lèvres pour couvrir mes seins de baisers dont il suçote ensuite les tétons et je gémis de plaisir.

– ah, tu veux jouer ! Et que penses-tu de ça ? Ajoute t’il en déboutonnant son jean qu’il porte a même la peau, dégageant son sexe en érection. Une goutte à perlé au bout, et je la cueille de la langue.

– c’est bon ! Voilà ce que j’en pense ! J’enfourne son gland et l’y laisse sans bouger pendant que Jeff me regarde. Il semble fasciné par son sexe dans ma bouche. Sa verge gonflée s’agite, mais je ne bouge pas. Il tente quelques mouvements du bassin que j’amortis en renversant légèrement la tête en arrière. Son sexe avance et je le laisse se frayer un passage jusqu’à ma glotte. Il est trop long pour rentrer en entier. Attrapant ses couilles rebondies, je les caresse. Les petits poils fins qui les recouvrent les rendent extrêmement douces. La peau fine et lisse se contracte dans ma main et devient épaisse et granuleuse. Jeff a l’air de trouver cela plutôt plaisant. Nous restons ainsi un moment, lui allant et venant à petits mouvements contrôlés dans ma bouche, réceptacle consentant ; puis il se dégage et vient m’embrasser. Il s’allonge ensuite à coté de moi, mais le sofa est trop petit et nous tombons sur la moquette. Au passage je me cogne sur un affreux fauteuil recouvert de peau de panthère, que j’espère fausse.

Jeff me relève et m’entraine à l’étage dont il ouvre une des nombreuses portes. Je découvre une chambre rose, ouverte sur une terrasse. Il jette à bas le couvre lit fleuri, défait vivement les draps puis m’invite à m’allonger. Il éteint les lumières et s’allonge contre moi. La lumière extérieure nous éclaire et je contemple son corps splendide, musclé et bronzé. Nous passons un long moment ainsi, tendrement enlacé à nous regarder pendant que nos mains se joignent et s’approprient nos corps, puis Jeff entame une lente reptation et s’allonge sur moi. Le poids de ses jambes écarte lentement les miennes ; son sexe se présente, attendant que je le laisse entrer. Je l’embrasse passionnément. Cet homme représente tout ce que j’ai toujours souhaité ; il est sublime, attentionné, amoureux et à cet instant, je ne souhaite que me fondre en lui, qu’il se fonde en moi et que nous ne formions plus qu’un pour l’éternité. J’écarte lentement les cuisses au fur et à mesure que sa verge me pénètre et soulève mes jambes pour les enrouler autour de son bassin ; arrimée ; cramponnée. La lente pénétration est sublime. Je le retrouve avec bonheur ; je me retrouve enfin emplie ; le vide est parti, disparu ; le manque s’est effacé ; il a laissé la place à cet homme dont la présence en moi me semble si évidente.

Nous faisons l’amour lentement. Un seul corps se mouvant en parfaite harmonie. Nos regards ne se lâchent pas, nos corps ondulent au même rythme, nos bouches sont collées et laissent s’échapper de longs gémissements de plaisir. Une pulsion si forte, si prégnante et soudain je jouis, surprise, au grand dam de Jeff qui aurait bien voulu que notre étreinte dure plus longtemps. A sa mine dépitée, je m’empresse de dire :

– je suis fatiguée, Jeff, excuse moi ! Et puis tu me fais si bien l’amour que je ne peux pas te résister ! Jeff grogne. Il n’a pas envie que nos ébats s’arrêtent et il n’a pas jouit.

– ok, lui dis-je mais après, tu me laisses dormir ! Jeff rit mais son excitation est trop forte et il me presse de l’en soulager.

Je le bascule sur le dos et grimpe sur lui et enfourchant son manche tendu et agité ; j’entame un mouvement de va et vient ; Jeff grogne toujours. J’accélère le rythme mais cela ne le satisfait toujours pas. Je me redresse et me retourne, toujours assise sur son sexe, dos à lui ; je m’incline légèrement en avant de telle sorte que la tension de son sexe soit à son maximum. Je reprends mes allers et retours, lui révélant ainsi, à chaque mouvement, mes fesses et mon anus qu’il masse lentement avec son pouce. J’accélère la cadence et son souffle devient gémissement. Pratiquement accroupie au-dessus de lui, je regarde comme lui, sa bite entrer et sortir de mon vagin. Cette position plus qu’inconfortable pour moi est paradoxalement très excitante. Je ne le vois pas et nous ne sommes reliés que par nos sexes. Ces gémissements s’intensifient et deviennent des cris qui montent peu à peu dans les aigus. J’interromps mon mouvements quand je le sens au paroxysme et m’allonge lentement sur ses jambes ; me seins frottent ses cuisses et mes mains attrapent ses pieds. Sa verge est totalement renversée en arrière et je sais que je dois être très prudente pour que le plaisir intense qui s’annonce ne se transforme pas en douleur intolérable. Je reprends mes allers et venues sur sa verge contractée, et ses cris reprennent, gagnant en puissance au fur et à mesure que j’accélère. Je suis à nouveau accroupie au dessus de lui et m’aidant de mes mains, je m’empale sur son membre avec une violence calculée. Je le tiens ainsi enserré en moi, alternant rythmes rapides et temps d’arrêt jusqu’à ce qu’il me supplie de le faire jouir. Quelques forts coups de reins suffisent à faire exploser en un long cri vibrant, un orgasme que je fais durer suffisamment pour le rejoindre dans le plaisir. Nous unissons nos cris pendant un moment puis le silence et le calme font place à l’agitation. Je me dégage de son sexe déjà ramolli, lui faisant offrande d’une flaque de sperme sur le ventre et je m’allonge à ses coté. Il m’enlace en souriant et vient coller son ventre contre le mien.

– on partage tout ! dit-il en m’engluant de sperme ; puis il m’embrasse tendrement et me faisant pivoter, me positionne dos à lui. Il enfoui sa tête dans mon cou et me dit :

– bonne nuit, ma belle, dors bien ;

– bonne nuit Jeff, je lui réponds déjà à moitié endormie.

C’est ainsi que nous dormons pour la première fois ensemble.

Quand je me réveille, je suis seule dans la chambre dont l’obscurité  est à peine entamée par les lames des volets qui laissent filtrer une faible lumière. Je me lève et à tâtons, ma main rencontre un bouton sur lequel j’appui, provoquant la montée des stores électriques. La terrasse ensoleillée apparait, meublée de transats en rotin, recouvert de matelas épais. Je m’avance, nue, malgré la fraicheur de la journée, et je découvre Jeff en contrebas, tout aussi dévêtu, en train de faire des longueurs dans la piscine qui semble réservée à la villa. Il m’aperçoit et me fait signe de le rejoindre. Je descends les escaliers en vitesse, repérant au passage l’immense salle de bain à l’étage et confirmant d’un coup d’œil ma piètre appréciation de la décoration du salon, pour me retrouver rapidement plongée dans l’eau chauffée d’une piscine d’un bleu très doux. Elle est entourée par une haute haie de cyprès qui nous cache des jardins de l’hôtel.

Je nage un moment puis me laisse aller au plaisir de flotter dans cette eau tiède et agréable. Jeff s’approche de moi et m’embrasse.

– tu as faim ?

– oh, oui ! Je n’ai rien mangé depuis…je ne sais plus ; je réponds en plongeant à nouveau dans les profondeurs de la piscine.

Jeff me laisse nager un moment puis m’attrape par la main et m’attire à lui. Nous nous embrassons longuement, comme si nous nous étions quitté longtemps ; il m’entraine vers les marches de la piscine, de sorte qu’une fois assise, je reste presque totalement immergée dans l’eau. Il m’embrasse toujours et ses mains malaxent mes seins. L’eau rend les sensations étranges ; légèrement irréelles ; les mouvements moins assurés me donne l’impression d’être en apesanteur ; Jeff insinue un doigt dans ma fente et râpe mon clitoris ; malgré la rapidité du geste et le manque de préliminaire, je me retrouve immédiatement excitée. L’eau rend le contact de son doigt plus brutal et le plaisir plus fort et plus rapide. Je sens le clapotis de l’eau caresser les pointes de mes seins et je commence à gémir pendant que Jeff me branle de plus en plus vite. L’orgasme monte vite et violent ; je crie et me débat car la caresse devient brulure ; je suis encore en train de haleter quand il me pénètre. Il doit s’accrocher à mes hanches pour ne pas être entrainé par l’eau. Ses mouvements sont un peu désordonnés et je dois l’aider en me tenant à lui. Il finit par glisser ses mains sous mes fesses en me soulevant pour mieux m’empaler sur sa verge. Je m’accroche au bord du bassin, nous assurant ainsi une prise plus sure. Il reprend ses mouvements rapides, mais l’eau rend la pénétration douloureuse. Pourtant je ne dis rien et l’encourage du bassin. Jeff souffle, gémis, puis finis par éjaculer brièvement dans un grognement insatisfait. Il me regarde et je lis de la déception dans ses yeux.

– pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu n’aimais pas ? Nous aurions arrêté ! me dit-il.

– tu semblais en avoir tellement envie, et je ne pensais pas que ce serait douloureux.

– Chloé, je ne veux plus jamais que tu fasses ça ! Nous faisons l’amour ensemble, et l’idée même que tu n’ais pas de plaisir est inconcevable ; arrête moi la prochaine fois, tu me le promets ? 

– je te le promets, Jeff ! je lui dis d’une voix d’enfant.

Pourquoi est-ce que je me sens parfois comme une enfant avec lui ? C’est un mystère !

– J’ai faim, j’ajoute, on peut manger quelque chose ici ?

Jeff rit puis il dit :

– la cuisine est là, et ils nous attendent pour nous servir tout ce que tu voudras ! puis d’un geste du menton il désigne une bais vitrée derrière laquelle s’active deux hommes. Je le regarde outrée.

– depuis le début, tu savais qu’ils étaient là et tu te ballade à poil devant eux, et puis …et puis tu m’as…ils nous ont vu…Jeff, c’est…je suis… 

– ne t’inquiète pas, me dit-il, ils en ont vu d’autre !

– peut-être, mais pas moi ! Ils ne m’avaient jamais vue, moi ! Et j’aurai préféré que tu me préviennes !

– Chloé, tu passes tes nuits à regarder des hommes baiser des prostituées, et ça ne semble pas te gêner ! me rétorque t’il d’un ton cassant.

– C’est comme ça que tu me vois, Jeff ? Une pute que tu peux baiser devant n’importe qui ? C’est ce que je suis pour toi ? J’ai volontairement choisi un langage cru parce que je suis profondément blessée. Je me dégage de son étreinte et sort de la piscine par les escaliers, ruisselante et glacée. J’attrape un peignoir posé sur un transat et tout en l’enfilant je monte en courant à l’étage où, après avoir ouvert plusieurs portes, je finis par retrouver la chambre où j’ai dormi. Elle est rangée et le lit a été refait comme si nous n’y avions pas passé la nuit. Je ne trouve plus mes vêtements ! Je sens les larmes monter et un sentiment de désespoir m’envahir. J’ouvre d’autres portes, découvre deux autres chambres, puis enfin une immense salle de bain dont la baignoire est encastrée dans le sol. Une douche vitrée avec deux pommeaux au plafond lui fait face. J’ouvre un robinet et me glisse sous son jet brulant. A cet instant je voudrais disparaitre, être dans mon studio, seule ! Je voudrais ne jamais l’avoir rencontré ; ces histoires là ne marchent que dans les contes pour adolescentes romantiques, pas dans ma vie à moi ! J’accumule les coups foireux depuis que je suis en âge d’avoir une vie sexuelle, pourquoi celui-ci ferait-il exception ? Parce qu’il me l’a promis ? Parce qu’il m’a murmuré des mots d’amour en me faisant jouir ? Comme j’ai pu être naïve ! je dois rentrer chez moi !

J’attrape différents flacons à a recherche d’un shampoing. Je me frictionne la tête, puis replongeant sous le jet, je laisse l’eau tomber sur moi et les pleurs viennent sans que je puisse les réfréner. Je suis secouée par d’irrépressibles sanglots. Jeff arrive à ce moment là, laisse tomber son peignoir et me rejoint sous la douche.

– Chloé, mon amour, dit-il en me prenant dans ses bras, je ne voulais ni t’insulter ni te blesser, je tiens trop à toi ! Excuse moi mon amour, dit-il en couvrant mon visage de tendres baisers, je te promets que cela ne se reproduira plus jamais. Pardonnes moi, s’il te plait Chloé, pardonnes moi !

Tout en parlant, il me tient serré contre lui comme s’il craignait que je lui échappe. Je pleure un longuement dans son cou sans pouvoir arrêter le chagrin qui m’a envahit. Jeff murmure des mots apaisants à mon oreille tout en me tenant enlacée. Quand il sent que je me détends, préférant le confort de ses paroles rassurantes au vide qui m’a envahi, il attrape un baume qu’il répand délicatement sur mes cheveux. Il les fait glisser entre ses doigts, me tenant toujours serré contre lui, puis, inclinant légèrement ma tête en arrière avec sa main, il m’amène sous le jet et laisse l’eau les rincer doucement. Il prend ensuite un gel moussant dont il m’enduit les épaules, les bras, la poitrine, le ventre. Quand il arrive à mon sexe, je le sens hésiter puis, comme s’il lavait une enfant, il frotte doucement mon entrejambe. Il me pousse délicatement sous l’eau et se détachant enfin de mon corps, il se savonne entièrement; il allume ensuite l’autre pommeau et se rince. J’ai arrêté de pleurer mais la tristesse demeure. Elle est revenue des profondeurs de mon cœur, d’un endroit où je l’avais enfouie il y a bien longtemps ; et même si je sais que Jeff n’a fait que raviver des émotions, je n’arrive pas à chasser le sentiment de trahison qui m’enserre la poitrine.

Il sort de la douche et attrape deux peignoirs de bain blanc, long et moelleux. Il en pose un sur mes épaules et enfile l’autre rapidement. Je sors de la douche et me sèche. Je viens de voir mes vêtements pliés sur un fauteuil à côté du lavabo. Visiblement tout a été lavé et repassé. Je m’habille en vitesse, tournant le dos à Jeff. En cet instant je n’aspire qu’à m’en aller. Je veux rentrer chez moi ; la villa m’attend.

Jeff me propose de descendre déjeuner avec lui mais je refuse ; je dois partir. Je n’arrive plus à le regarder dans les yeux ; j’ai peur de me remettre à pleurer. Je revois le visage de ces deux hommes impassibles, face à nous, occupés à une quelconque activité dans la cuisine ; ils ne nous regardaient même pas ! Peut-être était-ce encore plus humiliant. Aucune curiosité ne les animait, comme si ce spectacle faisait parti de leur quotidien !

Je descends vivement les escaliers et ouvre la porte, Jeff sur mes talons. Il attrape ma main et m’oblige à me retourner. Il n’a pas fermé son peignoir et son corps nu, splendide et bronzé apparait ; Les muscles fermes et biens dessinés de ses abdominaux, ses longues cuisses, son sexe dans sa gangue de poils pubiens ; à cet instant il semble vulnérable. Il tient toujours ma main.

– pardonnes moi Chloé ; prends le temps qu’il te faut mais je t’en supplie ne me quitte pas ; pas maintenant, pas comme ça ! Nous commençons à peine et j’ai commis une erreur ! Je t’en supplie, efface là ! Elle ne se reproduira plus jamais !

Je le regarde enfin. Son visage est contracté par la souffrance ; ses yeux brillent comme si des larmes allaient les envahir incessamment. Il semble si sincère, si malheureux ! Un élan d’amour pur me pousse à me jeter dans ses bras mais je ne le fais pas.

– laisse-moi du temps; je dois rentrer ! J’ai du travail et j’ai besoin d’être seule !

– d’accord Chloé, mais promets moi que tu m’appelleras, promets le moi, je t’en supplie, je ne veux pas te perdre ; pas pour ça Chloé !

– D’accord, lui dis-je, sans savoir que nous allons dans l’avenir rejouer cette scène un certain nombre de fois ; je t’appellerai.

Je m’enfui presque, et file jusqu’au porche de l’hôtel où ma voiture m’attend, moteur allumée, prête à démarrer.

Je rentre à la villa et m’épuise dans le ménage, puis il est temps de me laver, de manger et de partir pour le club.

Je passe ainsi plusieurs jours dans une routine lénifiante qui a le mérite de m’apaiser. Jeff n’appelle pas, moi non plus. Le souvenir de cet épisode douloureux commence à s’estomper en même temps que l’image de Jeff devient plus floue.

J’enchaine les journées de ménage à la villa et les nuits au club ; les jours se succèdent égaux à eux même. J’en viens presque à me dire que j’ai rêvé cette rencontre si parfaite ; un rêve fantastique mais qui ne se réalise jamais pour les filles comme moi. Jeff est devenu pratiquement immatériel et seule son odeur persiste encore dans mon souvenir, entêtante, impossible à chasser. Je la sens partout. J’ai réussi à effacer partiellement les images de son corps, celles de nos corps emmêlés ; le souvenir du plaisir me tord encore un peu le ventre quand je m’égare à y penser, mais je peux le contenir. Il est préférable que cette aventure n’ait pas duré plus longtemps car elle m’aurait probablement détruite. Jeff semble être le genre d’homme capable de me briser sans que je puisse l’en empêcher. J’en arrive presque à me réjouir qu’il soit sorti de ma vie quand un soir, en rentrant, je trouve sa voiture garée en travers du portail de la villa. La lumière de mes phares l’éclaire et je m’aperçois qu’il dort appuyé contre la vitre fermée.

Je sors de mon véhicule et vais toquer délicatement à sa fenêtre. Il ouvre les yeux, me regarde un moment sans rien dire puis il ouvre la portière et sort. J’avais oublié à quel point il est grand. Ses vêtements sont froissés et il est mal rasé. Son regard un peu hagard ne me quitte pas.

Je m’approche lentement de lui ; j’aimerai lui dire de partir et de m’oublier pour toujours mais je n’y arrive pas. Instantanément je revois des flashs : son visage souriant dans le soleil levant ; son corps qui m’enveloppe, qui m’écrase et me soumet ; sa bouche qui rit, qui embrasse, qui lèche ; ses cheveux qui ondulent et qu’il doit sans cesse ramener en arrière d’une main distraite ; ses yeux qui me transpercent quand il me regarde ! Je veux le repousser, l’empêcher de revenir dans ma vie, mais taraudée par le souvenir et le manque de lui, je me blottis dans ses bras pendant qu’il me couvre de baisers en murmurant mon prénom. Nous restons longtemps ainsi enlacés, puis nous rentrons les voitures dans la propriété dont nous laissons les portières ouvertes tant nous sommes pressés de rétablir le lien, et nous montons l’escalier du studio sans nous lâcher la main.

Prise d’une soudaine inspiration, j’ouvre la porte de communication et entraine Jeff dans une des somptueuses chambres d’amis de la villa. Elle possède un lit bien plus grand que le mien et les draps sont propres, je les ai changé tous les jours depuis plusieurs semaines pour ne pas penser à ma solitude.

J’enlève le manteau de Jeff qui tombe au sol dans un bruit mou. Puis je lui enlève ses chaussures et ses chaussettes ; Je déboutonne sa chemise, faisant glisser mes mains sur son torse glabre. Son contact fait ressurgir des souvenirs que mon corps s’est efforcé d’oublier. Je défais un à un les boutons de son jean que je laisse tomber le long de ses jambes. Son boxer est gonflé ; je n’y touche pas, pas encore ; je me recule légèrement pour que Jeff puisse me voir, puis déboutonne lentement le gros gilet en laine qui vient rejoindre le tas de vêtements sur le parquet de la chambre. J’enlève mon tee-shirt, puis dégrafe mon soutien-gorge sans me presser, ma petite culotte tombe au sol. Jeff qui ne m’a pas quitté des yeux, gémit en me regardant nue. Il tend les mains vers mon corps mais je me dérobe. Ce soir nous jouons mon jeu. Je m’accroupie et embrasse son sexe tendu à travers le fin tissu de son caleçon. Je caresse ses fesses pleines et fermes pendant que de la langue je lèche le bout de sa queue qui s’est échappé par la ceinture du boxer. Jeff penche la tète en arrière et gémit de plus belle. Je le déshabille enfin et lui embrasse la verge longuement avant de la laper comme un cornet de glace. Son gland palpite et sa bite tape contre mes lèvres Alors, le sentant prêt, je l’enfourne dans ma bouche et le suce comme si je voulais en extraire jusqu’au dernier suc. Jeff gémit de plus en plus fort puis dans un cri perçant il jouit dans ma bouche longtemps, en longs jets chauds et puissants. Quand les spasmes s’arrêtent, ses jambes chancellent. Je le regarde et avale son sperme. Je n’aime pas ça normalement, mais avec lui cela semble délicieusement érotique. Jeff gémit à nouveau et je dois le tirer par le bras pour qu’il s’effondre sur l’immense lit plutôt que sur le sol.

– Chloé, je suis mort dix fois depuis que tu es partie. Je t’aime ! dit-il, et je ne veux plus jamais que nous soyons séparés ! Fais de moi ce que tu veux mais garde moi avec toi, je t’en supplie !

Il a l’air fatigué, pourtant quand je fais mine de le border pour qu’il puisse dormir, il m’enserre de ses bras puissants et m’enlace longuement, respirant mon odeur dans mon cou, me chatouillant avec sa barbe naissante. Puis lentement il rampe sur mon corps et je l’accueille avec félicité, le laissant me pénétrer enfin. Je sens son sexe entrer centimètres après centimètres, dans un ralenti calculé. Nous faisons l’amour lentement, sans nous quitter des yeux, mêlant nos souffles de plus en plus courts, unissant nos gémissements. C’est un tel bonheur de le sentir en moi, de le retrouver ; cette sensation de plénitude, d’accomplissement est si intense que je jouis fort et bruyamment ; mon corps brûle, ma peau est électrique, mon ventre explose de plaisir et je peine à retrouver mon souffle. Jeff m’a rejoint mais son orgasme a été bref tant il était attentif à se fondre en moi et à me procurer du plaisir. Je suis heureuse de l’avoir retrouvé mais une petite voix tapie au fond de mon cœur m’enjoint à la prudence. J’aimerai l’écouter mais je n’y parviens pas ; je me blottis dans ses bras, me régalant de sa chaleur et de sa présence rassurante contre moi. Je voudrai dormir mais Jeff n’en a pas fini.

– mon amour, dit-il, j’ai tellement de temps à rattraper, j’ai tellement manqué de toi… Il enfoui son visage entre mes seins qu’il pétrit de ses mains, puis il s’installe en tailleur sur le lit et m’invite à venir m’assoir sur lui. Son membre dressé m’attend. J’hésite à lui obéir, mais la vue de sa bite qui frémit m’emporte. Je viens me poser dessus, et elle pénètre en moi sans résistance ; nous nous enlaçons, ainsi, face à face. Il m’aide de ses mains à aller et venir sur son membre dur, me freinant quand l’orgasme devient trop proche, accélérant quand le plaisir redescend, tout en ne lâchant pas mes mamelons de sa bouche. On dirait qu’il les malaxe, les façonnant avec sa langue comme de la pâte à modeler. Il arrive à les faire durcir et pointer dans sa bouche, puis en les caressant doucement avec la langue, les faire s’élargir comme deux petites soucoupes pales qu’il fait raidir à nouveau sous la succion de ses lèvres adroites. L’orgasme devient irrépressible même si Jeff tente de le retarder le plus possible. Lui-même à du mal à retenir son plaisir. Sentant que nous sommes retrouvé, que nous sommes à l’unisson, il soulève mes fesses plus haut encore, puis d’un geste puissant des mains, m’empale sur son sexe. Nos corps se convulsent de plaisirs et nos cris se rejoignent pour ne former qu’un long râle. Le sommeil nous a définitivement quitté et la nuit ne suffit pas à apaiser nos corps affamés. Nous nous endormons enfin alors que la journée est bien entamée.

 

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