JE LE REGARDE – Chapitre 4

Chapitre 4 

Je le regarde parler. Il est au téléphone depuis quelques instants et sa voix déjà contrariée est devenue murmure de mécontentement.

Il dit :

– Non père, je ne ferai pas le trajet jusqu’à Paris juste pour un repas…Oui, je sais que c’est important pour vos affaires…Pour les miennes aussi, d’accord, mais ma présence est t’elle bien nécessaire ? Ne pouvez-vous vous passer de moi ? 

 – D’accord ! Je serai là, mais je ne serai pas seul ! Je viendrai accompagné. Une jeune femme que vous ne connaissez pas…Elle compte beaucoup pour moi, père !

– D’accord, nous y serons…Au revoir.

– tu seras où ? dis-je.

– Nous serons à Paris, pour une nuit. Tu veux bien m’accompagner ? Je ne veux pas affronter cela tout seul !

Je réponds à Jeff que j’ai un travail, des obligations à la villa et que je ne peux pas m’absenter comme je veux. Mais Jeff insiste. Il ne veut pas se retrouver seul à Paris avec son père. Il a besoin de moi à ses côté.

– tu sais, Chloé, dit-il, avant de te rencontrer, je faisais des choses dont je ne suis pas très fier. Voir mon père est une épreuve pour moi ; j’ai besoin de toi ! Je ne suis pas sur de pouvoir résister à la tentation si tu n’es pas là. J’arrangerai les choses avec Simon. Ne t’inquiète pas, tu ne perdras pas ton travail, même si je ne comprends pas pourquoi tu continue à y aller. Je peux te donner tout l’argent que tu veux. Tu ne manqueras de rien ! 

–  je sais Jeff, tu me l’as déjà proposé plusieurs fois mais tu connais ma réponse. Je ne veux pas être entretenue. Je veux me débrouiller toute seule ! Pour Paris, c’est d’accord, mais juste une nuit et nous rentrons !

–  promis Chloé et merci. Je m’occupe de tout !

Et sur cette phrase énigmatique, il attrape son trousseau de clé et peu après j’entends sa voiture démarrer et disparaitre sur la route. Cette jolie route qui trace un trait arboré entre les propriétés et que j’emprunte tous les jours pour me rendre à mon travail. Cette jolie route sur laquelle Jeff retourne à son hôtel pour organiser un séjour qu’il m’extorqué sans m’en communiquer aucun détail. J’aurais pu lui demander ce que nous allions y faire, mais qu’elle importance cela aurait-il ? Là ou ailleurs, tant que je suis avec lui !

Depuis que nous nous sommes retrouvés, nous avons conclu un accord. Je ne me rends plus à l’hôtel où il séjourne toujours. Je dors dans mon studio même si plusieurs fois par semaine, Jeff passe la nuit avec moi. Je tiens à garder une certaine liberté. Liberté plus qu’illusoire me dis-je en repensant à la manière dont j’ai abdiqué si aisément.

Je descends l’escalier extérieur pour contourner  la villa que décidément je néglige de plus en plus et je tombe sur Jeremy qui nettoie la piscine d’un air maussade. Quand il me voit, son œil devient mauvais.

– je ne crois pas que tu es le droit de ramener des types à la villa ! dit-il avec hargne.

–  oh, Jeremy, ne joue pas à ça ! Je suis dans mon appartement et je reçois qui je veux. Je ne vois pas où es le problème !  et ce disant, j’entreprends de laver les baies vitrées du salon à grand coup de lavette savonneuse et de raclette à aspiration, abandonnant Jeremy à sa mauvaise humeur. Ce nouveau matériel électrique qui fonctionne presque comme un karcher, me fait gagner un temps fou et j’ai fini toute les vitres en un clin d’œil. Je rentre dans la maison pour me mettre activement au ménage. Je fais le tour du rez-de-chaussée, inutilisé depuis déjà quelques temps, et attaque les chambres. Cela ne devrait pas me prendre beaucoup de temps puisqu’elles sont elles aussi inoccupées depuis déjà plusieurs semaines.

Après avoir refait tous les lits, particulièrement celui dans lequel nous dormons de temps en temps Jeff et moi, ce que Jeremy ne sait heureusement pas, je passe dans la salle de bain attenante. Je suis entrain de nettoyer la vitre d’une des douches quand j’entends un bruit derrière moi. Une main se plaque sur ma bouche et un corps puissant me colle contre le mur ; pendant ce temps, de son autre main, mon agresseur descend mon pantalon d’un geste violent. Je sens un sexe dur et chaud s’insinuer entre mes fesses. Je voudrais crier mais la main me bâillonne. Durant une seconde je souhaite que ce soit Jeff ; j’accepterais cela de lui, peut-être… Le sexe force, cherche, et ne trouve pas. Je suis tétanisée de peur et de rage. Je respire un grand coup et m’oblige à reprendre mes esprits. Tu peux le faire me dis-je, tu peux virer ce type sans problème, tu es la plus forte. Je cesse de résister. Le sexe cherche toujours à s’introduire en moi. Une main s’insinue entre mes cuisses pour lui frayer un passage. Un doigt froid pénètre brutalement dans mon vagin, me faisant mal. Quand il se retire pour laisser la place à l’engin qui commence à entrer, je propulse mon bassin en arrière et repousse violement mon assaillant en lui envoyant mon coude à la hauteur de la gorge. Il s’effondre en gémissant :

– ma bite, tu m’as cassé la bite, petite salope ! 

C’est Jeremy qui git par terre, le sexe entre les mains, tordu. Il tousse et s’étrangle un peu. Apparemment mon coup a été efficace.

– Jeremy ! Comment peux-tu faire une chose pareille ? Tu as essayé de me violer ! Tu es devenu fou ? Parce que c’est toi et que tu n’es qu’un petit con, je ne vais pas porter plainte ! Mais je te conseille de dégager de là en vitesse. Disparais ! J’espère que ta bite restera cassée pour toujours, parce que c’est un viol, ce que tu viens de faire ! Un viol ! Tu m’entends ? Alors, ta bite cassé, c’est peu à coté des années de prison que tu risques si je te revoie par ici ! Je trouverai quelqu’un pour te remplacer. Dégage !  lui dis-je en lui donnant un grand coup de pied dans le ventre. Il se relève péniblement ; il est décomposé. Pendant qu’il s’en va en gémissant je m’assieds haletante sur le rebord de la baignoire. Ce type a essayé de me violer ; je ne réalise pas vraiment. Tout est allé si vite ! Mais je sais une chose, je ne dois pas en parler à Jeff. Quelque chose me dit que cela prendrait des proportions que je ne maitriserai pas.

J’entends la camionnette de Jeremy démarrer et je me sens un peu plus calme. Je suis seule dans la maison, protégée par le système de surveillance.

Je reprends fébrilement le ménage que je bâcle. Puis, l’après midi étant pratiquement terminée, je retourne au studio où je me noie sous une longue douche brûlante. Je me sens sale et misérable. Je ne pensais pas qu’une chose pareille pouvait m’arriver ici. J’ai frôlé plusieurs fois la catastrophe dans ma vie mais jamais dans un endroit où je me sentais en sécurité.

J’arrive au club un peu en avance. Nous disposons d’une grande loge pourvue de longues tables chargées de maquillages, de brosses et d’accessoires, surmontées de miroirs ornés d’ampoules rondes. Une vraie loge de théâtre ! J’aime son odeur sucrée, sa lumière rendue jaune par la poudre qui volette et la laque qui se dépose. Je m’y sens chez moi. Il y fait toujours chaud car nous évoluons à moitié nues. Des accessoires de lingeries pendent au hasard, posés par une main fatiguée. Bientôt les filles arriveront et remettront de l’ordre. Elles laveront les précieuses dentelles et les organza dans les grands lavabos de la salle des douches et des guirlandes de sous-vêtements goutteront quelques temps sur le sol carrelé, attendant qu’une main pressée vienne les détacher.

Comme tous les soirs, Vanessa est assise à côté de moi. Elle me dit que j’ai une petite mine et me demande ce qui m’arrive. J’hésite à lui raconter ma pitoyable mésaventure avec Jeremy. J’élude un moment ses questions, mais cette agression me pèse et je fini par tout lui déballer. C’est la seule personne à laquelle je puisse me confier. Vanessa fulmine ; elle enrage que je refuse de porter plainte et maudit longuement Jeremy, dont j’ai tût l’identité par prudence. Je suis étonnée de me sentir aussi honteuse et coupable ; aussi sale ; comme si j’avais provoqué Jeremy sans m’en rendre compte et l’avais légitimé dans cet acte violent. Je fini par demander à Vanessa ne plus en parler, et lui propose, pour faire diversion, de lui poudrer les seins, comme nous le faisons régulièrement. Il est plus facile pour nous de nous maquiller réciproquement que de leur faire nous même. Nos  gestes sont automatiques et experts. J’attrape la grosse houppette duveteuse que je plonge dans l’énorme pot de poudre posé sur la table. Je tapote délicatement les seins superbes de Vanessa en veillant à uniformiser la poudre. Je remonte jusqu’à son cou et sa nuque. Puis avec un gros pinceau, je brosse délicatement le maquillage pour le faire pénétrer. Quand je frôle ses mamelons, Vanessa ferme les yeux et émet un petit gémissement.

– oh, chérie, dit-elle, quand te décideras-tu à me donner du plaisir ?  C’est devenu un jeu entre nous.

– un jour, je te le promets, Vanessa, un jour…  Puis je lui tends la houppette pour qu’à son tour elle me poudre pendant que je dégrafe mon soutien gorge. D’un même geste expert, Vanessa déplace lentement la houppette sur ma gorge et ma poitrine. Elle s’attarde sur le bout de mes seins qui se trahissent en se durcissant sous la caresse répétée. Puis, consciente de mon trouble, elle prend le pinceau et délicatement concentre ses cercles de plus en plus serrés autour de mes aréoles qui pointent. Je me demande comment elle peut encore arriver à m’exciter après mes nuits brulantes avec Jeff et la violence de Jeremy, mais Vanessa connait mon point sensible. Un pinceau dans chaque main, elle tourne délicatement et l’excitation augmente progressivement.

– Vanessa, arrête ! Tu sais très bien qu’il ne se passera rien ; je ne peux pas ! Et puis nous n’avons pas le temps ! Je retourne à mon maquillage et à ma coiffure, puis enfile mon boléro et ma jupe. Mes escarpins sont posés sous la table. Je glisse mes pieds à l’intérieur et me voilà parée.

Toute la soirée, Vanessa m’allume. On dirait qu’elle a décidé de faire diversion. Elle glisse sa main délicatement entre mes cuisses quand je dépose les boissons sur les tables basses ; elle me vole un baiser dans les couloirs ; elle pince mes seins quand elle me croise. Je suis déboussolée. Vanessa est si belle, son corps de danseuse est une perfection : elle est longue et fine, mais ses rondeurs n’en sont pas diminuées pour autant. Sa peau crémeuse est d’une douceur incomparable. Et surtout, elle ajuste chacun de ses attouchements à la perfection !

Vanessa danse depuis un moment pour un client, un jeune type, la quarantaine, probablement père de famille, qui fréquente les clubs durant ses voyages d’affaire. Le rideau s’est refermé depuis un moment quand Monsieur Simon me demande d’aller servir un whisky. J’entre dans l’alcôve. Vanessa est sein nu, elle danse, provocante devant l’homme qui a posé la main sur sa braguette et se masse le sexe en rythme. Je dépose le verre sur la table basse et m’apprête à repartir quand Vanessa m’attrape et me colle dos à la barre. Elle plante sa bouche sur la mienne et m’embrasse passionnément. Le client en profite pour ouvrir sa braguette et libérer son sexe contraint. Vanessa se tourne vers lui sans me lâcher.

– ce qui va se passer maintenant, lui chuchote t’elle, doit rester entre nous, on est d’accord mon minou ? Tu fais ce que tu veux de moi et tu profites du spectacle !

Je voudrais m’en aller, mais la force de Vanessa et mon excitation m’en empêche. Elle revient vers moi et ses baisers reprennent. Nous mêlons nos langues durant quelques instants puis elle attrape délicatement mes mains et relevant mes bras au dessus de ma tête, les attache à la barre avec des liens en velours qui pendent. Les danseuses s’en servent parfois quand elles improvisent un numéro à deux. Elle dégrafe mon corsage, bouton après bouton, tout en embrassant délicatement ma poitrine qui se dénude. Ayant enfin dégagé totalement mes seins, elle rabat ma veste en arrière, m’entravant définitivement. Le client continue à se caresser en nous regardant. Vanessa se penche lentement en avant ; soulevant ma jupe, elle descend habilement ma culotte qu’elle fait glisser le long de mes escarpins pour les en dégager. Elle saisit ma jambe gauche qu’elle pose sur son épaule, plaçant ainsi sa bouche à la hauteur de ma vulve. Son cul se tend vers le client qui en profite pour descendre prestement la fine dentelle de son string sur ses chevilles. Vanessa embrasse maintenant délicatement chaque partie de mon sexe. Le pourtour d’abord, qu’elle parsème de baisers délicats, puis les grandes lèvres, qu’elle fait rouler dans sa bouche. Le client continue à se branler, les yeux rivés sur la fente de Vanessa, pendant que de sa langue elle entrouvre mon sexe. Avec la pointe, elle entame une douce palpation des petites lèvres. Un plaisir coupable mais délicieux m’envahit. Sentant mon trouble, Elle remonte avec une lenteur exaspérante jusqu’à mon clitoris qui palpite déjà. Elle s’arrête immédiatement après l’avoir effleuré, me procurant une onde de jouissante. A ce stade, je n’oppose plus aucune résistance ; en ai-je opposé au commencement ?

Le client commence à fouiller avec ses doigts le sexe de Vanessa qui grogne. Elle se redresse et m’embrasse goulument, remontant ainsi ma jambe pratiquement au dessus de ma tête. Sa bouche a un gout de sexe ; mon sexe ; et c’est bon ! Elle frotte ses seins contre ma poitrine ; le contact de ses mamelons sur les miens me fait mouiller tant que je sens mon sexe ruisseler.

– tu ferais ça si bien ma petite Chloé chérie, bien mieux que lui !  me murmure-t-elle à l’oreille alors que le client fouille toujours sa chatte tout en se branlant. Puis elle redescend lentement vers mon sexe béant, jambes écartelées. Pendant ce temps, le client a déboutonné son pantalon et après avoir déroulé rapidement un préservatif sur sa verge, s’apprête à enfiler Vanessa. Il tâtonne à l’entrée de son vagin puis je vois le préservatif disparaitre entre ses fesses. Elle pousse un soupir et se replonge bouche en avant dans mon sexe qui l’attend. Ses lèvres charnues et pulpeuses viennent s’écraser contre ma vulve quand le client la pénètre et je les entends gémir ; lui de plaisir, elle de mécontentement. Elle me lèche alors sans retenue, agrippée à mes hanches, pendant que l’homme s’agite dans son dos. Il tend ses mains et commence à pincer mes seins. Vanessa ne peux pas le voir et je le laisse faire. La langue de Vanessa s’emballe en même temps que le client accélère ses coups rapides et brutaux. Les pincements deviennent torsions, mes mamelons sont maltraités mais à ma grande honte, cela m’excite encore plus. La langue de Vanessa a allumé un feu qui inexorablement prend possession de tout mon corps. L’orgasme arrive par vague, au rythme de sa langue et de la douleur soutenue des pincements de l’homme. Je jouis dans la bouche de Vanessa, en un cri silencieux, pendant que le client termine dans un dernier ahanement. Il se laisse tomber sur le canapé, satisfait et repu. Vanessa, quand à elle, nettoie ma chatte à petit coup de langue pour prolonger le plaisir. Mon corps, saisis de spasme, se tord au rythme de Vanessa qui prolonge la jouissance aussi longtemps que possible. Quand je m’affaisse, épuisée, elle dégage ma jambe de son épaule et se relève, puis détache mes mains de leurs sangles de velours et voit alors les marques rouges sur mes seins. Elle jette un regard mauvais au client et embrasse délicatement ma poitrine tuméfiée. Celui-ci s’est rhabillé et sort deux billets de deux cent euro de son portefeuille. Il nous en tend un à chacune. Vanessa glisse le sien dans le string qu’elle vient de remettre. Je me rhabille rapidement, réajuste ma perruque et sort. Je fonce en coulisse où Vanessa me rejoint peu après. Pendant qu’elle enduit ses lèvres parfaites d’un stick rouge et brillant, Je lui tends le billet.

– c’est pour toi, lui dis-je. Je ne vais quand même pas me faire payer ! Vanessa me regarde ulcérée :

– je ne suis pas une pute ! dit-elle, oubliant ce qu’elle vient de faire, je ne veux pas de ton argent ! Tu veux me payer ? Donnes moi du plaisir, Chloé, je suis raide dingue de toi, tu le sais ! Je sais que tu n’aime pas les femmes, mais juste une fois, pour moi, fais-le ! Je ne te le demanderai plus jamais ! Une fois ! Je veux sentir ta langue dans mon sexe ! Chloé ! Il faut que tu me fasses l’amour parce que je sais qu’avec toi ce sera formidable !

C’est mon éternel problème, toujours le même ! L’amour que me portent les autres me rend redevable. Je retourne en salle et continue mon service. Vanessa est appelée pour danser devant une table de jeunes gens passablement échauffés mais trop inexpérimentés pour demander des faveurs. Leur jeune âge ne les a pas encore amenés à rétribuer des services sexuels qu’ils doivent pouvoir obtenir gratuitement sans grande difficultés. Ils sont là pour fêter un événement heureux pour l’un deux, et leur hardiesse se cantonne à glisser des billets dans le string de Vanessa qui me jette régulièrement des coups d’œil éperdus. Peu avant la fin de la soirée, nous nous croisons dans l’étroit couloir qui mène aux loges. Elle se frotte à moi et en profite pour me voler un baiser goulu auquel je réponds sans même y prendre garde. Son corps collé au mien, elle m’embrasse passionnément, et la chaleur envahit mon sexe.

Alors, arrêtant de me poser des questions inutiles, je la prends par la main et l’entraine dans les douches. Je ferme la porte à clé et je la déshabille lentement. D’abord le soutien-gorge en dentelle puis le string en organza noir, et enfin la perruque. Je me déshabille rapidement et j’ouvre trois robinets de douches qui diffusent immédiatement des jets d’eau chaudes. Je la pousse doucement sous l’eau et avec le gel posé sur un rebord et un gant que j’ai attrapé au passage, je commence à la laver. D’abord le cou, les bras, puis lentement les seins autour desquels je tourne doucement. Je descends ensuite sur son ventre. Vanessa s’est adossé au mur de faïence blanche et l’eau ruisselle en cascade sur son corps. Elle a fermé les yeux et gémit doucement. Ma main gantée descend jusqu’à son entrejambe qui s’écarte pour me laisser passer. Je frotte doucement son cul puis les pourtours de son vagin. Ma bouche se rapproche de la sienne et je l’embrasse à nouveau tendrement, collant mes seins contre les siens. Je les frotte longuement sur son corps et j’imagine que j’embrasse Jeff ; mes baisers deviennent langoureux. Abandonnant mon gant, je lui caresse les seins ; leur contact est si agréable sous ma main ; sa peau est ferme, ils sont rebondis et dressés. Ma bouche glisse jusqu’à eux et je les tète avidement. Vanessa se tend et gémit plus fort. Je suce un moment ses tétons réceptifs, amplifiant ses gémissements ; puis je laisse glisser ma bouche sur son ventre, suivant le ruissèlement de l’eau, et m’arrête à la limite de sa fente épilée. Je décale légèrement son bassin pour que l’eau s’écarte. Mes lèvres hésitantes se posent enfin sur sa vulve qui dans une convulsion, s’ouvre, offerte. Je contemple son sexe. Les grande lèvres gonflées, pâles et rosées, les petites, plus foncées, et au sommet, le clitoris, dressé. Ma langue lèche, hésitante, le contour de son sexe ; puis, m’enhardissant, je pose ma langue sur les petites lèvres qui se contractent. Vanessa pousse un long gémissement. Je les suçote un moment pendant qu’elle se tortille au dessus de moi. Je sais ce qu’elle veut mais j’ai du mal à m’y résoudre. Finalement je me dis que j’ai déjà le visage dans son sexe, alors, je remonte doucement jusqu’à son bouton rose que j’embrasse délicatement. Vanessa pousse un cri. La vapeur a envahit les douches et je la distingue dans la buée. Elle est vraiment belle, ses longues jambes, son ventre plat et musclé, ses seins que j’aperçois par en dessous, comme deux fruits lourds. Mes mains remontent le long de son corps, et viennent se poser sur sa poitrine que je taquine du bout des doigts. Son corps tremble et son bassin se tend vers moi en une invite que je ne peux lui refuser. Je replonge ma langue dans sa chatte et la positionnant sur son clitoris, la lèche en petits cercles, tout en lui pinçant délicatement les aréoles qui sont maintenant dure et pointues comme deux petits sexes en érection. Elle gémit de plus en plus fort et de plus en plus vite. Fort heureusement, les cascades d’eau masquent ses cris. Ma langue accélère puis s’arrête chaque fois qu’elle va jouir. Je recommence ainsi à plusieurs reprises, la laissant au sommet, sans la libérer. C’est comme une douce torture ; Elle s’est laissé légèrement glisser le long du mur, jambes écartées. Agenouillée devant elle, mes mains toujours arrimées à la pointe de ses seins, mon visage enfouie dans son sexe, je reprends mes mouvements de langue sur son clitoris qui palpite et se contracte. Il est gonflé et forme une petite boule dure dans ma bouche, comme un téton que je lèche goulument pendant que les cris de Vanessa atteignent leur paroxysme. Une dernière aspiration de mes lèvres avides et elle jouit bruyamment, son corps entier secoué de tremblements irrépressibles, projetant dan ma bouche un long jet de cyprine que j’avale, stupéfaite. Ses cris ne cessent pas et je continue à lécher sans retenue son clitoris convulsé pendant un long moment. Elle finit par se laisser tomber à mes coté. Ses yeux sont presque révulsés. Elle tend les mains vers mon visage, l’attrape et m’embrasse amoureusement.

– je t’aime Chloé, je t’aime ! C’était si bon ! Embrasse-moi ! Je lui accorde un dernier baiser puis me relève. Ma soirée est finie. J’attrape le gel de douche et m’en savonne le corps rapidement. Vanessa se redresse et vient poser contre mon dos, insinuant sa main entre mes cuisses, mais je la repousse. Je ne veux plus. J’ai envie de rentrer chez moi et d’être seule. Elle se recule. Je vois à son regard qu’elle est blessée mais je ne peux rien pour elle. J’ai apprécié ce moment. J’ai aimé lui donner du plaisir, j’ai même été excitée quand elle a jouit dans ma bouche – je comprends mieux maintenant ce que ressent Jeff – mais je n’ai pas d’attirance réelle pour elle ; c’est un jeu et je ne veux pas la faire souffrir. J’ai répondu à sa demande, voilà ce que je me dis pour me dédouaner d’y avoir pris autant de plaisir. C’est une découverte que je ne suis pas prêt d’oublier, mais mon orgueil m’empêche de le lui dire.

Je me rhabille en vitesse et rejoint ma voiture les cheveux encore mouillés. La longue route pour rentrer à la villa calme mes émotions troublées. J’aspire à être seule. Mais le téléphone sonne dans la voiture. C’est Jeff. Il est excité comme un gosse.

– Chloé, j’ai tout organisé, il faut que je te voie !

– écoute, Jeff, j’ai eu une soirée très fatigante, je voudrais dormir. Il est déjà cinq heures. Je te verrais à mon réveil. J’entends à sa voix qu’il est mécontent, il n’a pas l’habitude qu’on lui résiste.

– allez Chloé, s’il te plait, j’ai besoin de te voir !

– non Jeff,  pas ce soir ; Demain ! Ma voix est dure et pleine de colère.

Je voudrais qu’on me laisse tranquille. J’ai l’impression que tout le monde attend quelque chose de moi mais que personne ne se souci de ce que je veux vraiment. Jeff veut me parler ; Jeremy veut me violer ; Vanessa veut que je l’aime ; et moi ? Qui s’intéresse à ce que je veux ? Je veux dormir et oublier !  Oublier Jeremy et sa folie ; oublier Vanessa et la douceur de son corps, oublier à quel point elle m’attire ; oublier Jeff et la passion que je ressens pour lui ; oublier cet amour qui a envahi ma vie et que je tente de fuir en faisant n’importe quoi !

– Demain promis ! je rajoute plus doucement, bonne nuit mon amour.

Je raccroche et mets la musique à fond ; la voix de Chis Martin emplie la voiture. Il chante « life in technicolor » et même si en cet instant je ne vois qu’un camaïeu de gris, la musique entrainante me fait du bien et je me mets à chanter avec lui de tout mon cœur.

J’arrive à la villa pour découvrir la voiture de Monsieur garée à son emplacement habituel. Il ne manquait plus que ça ! Il va falloir que je me lève dans deux heures pour m’occuper de lui. Je file dans mon studio par l’escalier extérieur et m’endors aussitôt sous la couette. Je suis exténuée.

Je suis réveillée par des coups vigoureux frappés sur la porte de séparation entre le studio et la maison. J’entends la voix aigrelette de Monsieur qui dit :

– Chloé, vous ne vous êtes pas réveillée ! Chloé, debout ! Mon petit déjeuner n’est pas prêt ! Je vous attends dans la cuisine !

Je me lève et réalisant que je suis toujours en survêtement, descend directement au rez-de-chaussée où Monsieur s’est assis. Il attend en pianotant nerveusement sur le rebord de la table de la cuisine. Je lui dis bonjour et lui présente mes excuses pour retard. Je lui explique que mon réveil est cassé et que je dois aller en acheter un autre aujourd’hui.

Pendant ce temps je m’active. J’ai mis une poêle à chauffer, sorti les œufs et le bacon et mis le café à couler. Le pain est décongelé en une minute et je peux rapidement  lui servir son assiette d’œufs au bacon et son café brulant.

Pour la première fois depuis que nous nous connaissons, il ne me dit pas merci et ne m’adresse pas la parole. Son regard est fuyant. Il mange vite. Puis s’apercevant que je suis planté là devant lui me dit :

– allez ! Vous reviendrez nettoyer quand je serai parti ! 

Je m’en vais, vexée. Je remonte dans ma chambre par l’escalier intérieur, ce qu’il déteste ; Madame encore plus, qui m’oblige à faire le tour par l’extérieur tous les matins, même quand il pleut. Arrivée dans ma chambre, je m’affale sur le lit et attend patiemment que Monsieur s’en aille pour faire le ménage. Après je pourrai peut-être dormir un peu si Jeff…oh, j’ai oublié Jeff qui veut que je parte à Paris avec lui. Aucune chance qu’il me laisse tranquille aujourd’hui. Je me rendors sans même m’en rendre compte. Je suis à nouveau réveillée par des coups frappés à ma porte. Il est deux heure de l’après midi et Jeff s’impatiente à l’extérieur.

Je le fait entrer et lui dit :

– Jeff, j’ai un problème ! Mon patron est arrivé hier soir sans prévenir ! Je ne vais pas pouvoir m’absenter pendant quelques jours !

Jeff me regarde puis m’embrasse comme si je n’avais rien dit. Il porte un long manteau qui couvre une bonne partie de ses jambes. Sa coupe élégante met en valeur sa longue silhouette. Il apporte avec lui une odeur de froid et de propre ; je me sens immédiatement rassurée sans en comprendre la raison ; comme si grâce à lui tout allait reprendre du sens !

– bonjour mademoiselle malpolie. Monsieur est arrivé, grand bien lui fasse ! Nous allons trouver quelqu’un pour te remplacer quelques jours. Il est hors de question que tu ne viennes pas avec moi, j’ai tout prévu ! Tu verras ce sera magique ! A part ce repas barbant avec mon père, mais ça ne sera pas long !

– Jeff, lui dis-je exaspérée, je ne peux pas ! Je dois trouver quelqu’un pour nettoyer la piscine… Il m’interrompt ; sa voix se fait dure, cassante :

– Chloé, tu m’as promis ! J’ai tout organisé et il n’est pas question que nous ne partions pas tout les deux ! Je me fous de Monsieur et de ses problèmes, je me fous de la piscine ! Je trouverai tout le personnel de maison que tu veux en un coup de fil ! Alors arrête de me parler de ça !

Je ne l’ai jamais vu en colère contre moi ; Il tremble ; Je ne sais pas ce que je dois faire ! Je l’aime tellement ; il est devenu si important dans ma vie que je capitule.

– d’accord, je viendrai avec toi. Laisse moi juste faire le ménage aujourd’hui et m’organiser, d’accord ?  Il hoche la tête satisfait et calmé, et va s’allonger sur le lit défait.

– attends moi là, j’en ai pour une heure et je reviens.

Je me glisse discrètement dans la villa et descend rapidement le grand escalier de pierre. Dans la cuisine tout est tel que Monsieur l’a laissé. Je fais rapidement la vaisselle, la range, nettoie la table, puis monte à l’étage. Dans la chambre de Monsieur, je ramasse les affaires éparpillées par terre ; sous vêtement, chemise, pantalon, trainent sur le sol. Je les mets dans le grand panier en osier que je porterai après à la buanderie. Je change les draps qui rejoignent les vêtements dans le panier, et refait rapidement le lit. Je m’attaque ensuite à la salle de bain, attenante à la chambre ; elle est en bois sombre et en pierre blanche. Une grande baignoire taillée dans la pierre trône au milieu de la pièce, telle une conque géante. Je la récure rapidement, ainsi que les lavabos assortis, posés sur un meuble en bois ajouré ; je nettoie les toilettes, puis lave consciencieusement les nombreux miroirs qui recouvrent les murs ainsi que l’immense vitre qui sépare la douche du reste de la pièce. Cette salle de bain est plus grande que mon studio ; on y accède en traversant le dressing garni d’immenses placards de part et d’autre. Une fois les portes ouvertes, on découvre des penderies remplies de vestes et de manteaux, des tiroirs, des meubles à chaussures, des étagères dont les pulls et les tee-shirts sont pliées au carré et rangés par couleurs et par matières.

L’épaisse moquette crème qui recouvre le dressing rend le lieu très intime.

C’est aussi elle qui estompe les pas de Jeff que je retrouve collé contre moi. Une onde d’angoisse me saisit puis je reconnais son odeur et sa présence douce et attentionnée.

– tu es sexy quand tu fais le ménage ma belle, me dit-il à l’oreille, dont il lèche le lobe doucement. Tu m’avais abandonné tout seul dans cette chambre ; tu me manquais trop ! Ce disant il glisse ses mains sous mon tee-shirt et masse mes seins doucement. Une vision fugace me traverse l’esprit : les mains du client tordant douloureusement mes seins, ma douche avec Vanessa, son sexe rose et béant…Je la chasse rapidement ! bien que me sentant coupable d’avoir cédé à la tentation, je ne peux pas en parler avec Jeff. Je ne peux pas lui parler de Jeremy non plus. Alors je ne parle pas ! Je laisse ses mains courir sur mon corps et sa bouche parsemer mon cou de baisers enflammés. Il me fait tourner lentement vers lui et nous nous embrassons passionnément. Un très fort sentiment d’amour m’envahit, effaçant toutes mes préoccupations, annihilant Vanessa et Jeremy dès le premier baiser. J’aime cet homme comme je n’ai jamais aimé personne avant lui. Pour la première fois de ma vie je suis profondément et irrémédiablement amoureuse. Je ne sais pas comment il a réussit à briser mes résistances en si peu de temps, mais je sais à cet instant, que je ne pourrai plus me passer de lui. Je le lui dis :

– je t’aime, Jeff. Je t’aime ! Je ne sais pas comment tu m’as ensorcelé mais je suis amoureuse de toi ! Il soupire :

–  moi aussi Chloé, je t’aime ! Et je t’avoue que c’est une expérience très nouvelle pour moi !

Nos baiser reprennent, plus profonds et sincères encore. Jeff m’a peu à peu fait reculer et je suis adossée à la porte du dressing. Il soulève mon tee-shirt, tire sur mon soutien-gorge pour dégager mes seins et très doucement frotte son torse contre le mien. Ce contact peau à peau est tendre et plein d’amour. Il descend nos pantalons et nous frottons ainsi nos corps entiers l’un contre l’autre, doucement. Puis, son sexe ayant sa logique propre, il se fraie un passage jusqu’à moi. Jeff doit me soulever légèrement pour pouvoir me pénétrer et son entrée est aussi douce que nos baisers qui ne cessent. Nos langues s’enroulent l’une autour de l’autre, elles parcourent chaque centimètres de nos bouches pendant que d’un long va et vient Jeff s’introduit en moi. Soudain j’entends la porte d’entrée claquer. Monsieur vient de rentrer et le bruit de sa voiture a été étouffé par nos gémissements. Il sifflote en montant les escaliers. J’ai éjecté Jeff, et remontant prestement mon pantalon, calcule nos chances de parvenir jusqu’au studio sans être vue. Impossible ! Monsieur et déjà dans le couloir ; il s’apprête à entrer. Sans réfléchir, j’ouvre la porte de la penderie qui coulisse silencieusement sur ses rails et y pousse Jeff. Je m’apprête à refermer  la porte sur lui – Monsieur sera contrarié mais pas étonné de me trouver là – quand il m’attrape par le poignet, m’attire vers lui et referme la porte doucement. Monsieur entre dans la chambre et passe devant nous pour se rendre dans sa salle de bain. Nous l’entendons uriner bruyamment et j’ai envie de rire. Nous sommes dans le noir, collé l’un à l’autre, entouré par les manteaux et les vestes de Monsieur qui sentent son eau de toilette capiteuse et lourde. Puis nous entendons le bruit de la chasse suivi rapidement par celui de la douche. Il est probable que Monsieur reparte vite. Nous n’aurons pas à attendre longtemps. Par contre il est impossible de sortir sans être vu. Le dressing est entièrement tapissé de miroirs qui se reflètent dans ceux de la salle de bain. Dans ces multiples reflets, Monsieur nous verra. Je pose mon doigt sur la bouche de Jeff qui glousse doucement. Il ouvre la bouche et se met à sucer mon doigt, puis avec des gestes d’une lenteur calculés pour ne faire aucun bruit, il relève mon tee-shirt et recommence à me caresser. Protester ferait encore plus de bruit. Sa bouche descend jusqu’à ma poitrine et ses lèvres s’accrochent à la pointe de mes seins qu’il lèche avec délicatesse. J’espère qu’il va s’arrêter là mais ses mains descendent le long de mon corps et font à nouveau glisser mon pantalon. Nous revoilà où nous nous étions arrêté. Il est toujours en érection et se frotte lentement contre moi. Je grimpe sur une paire de basket qui traine au fond du dressing pour me mettre à sa hauteur. Monsieur sifflote toujours sous la douche et je l’imagine en train de savonner son crane chauve ; j’imagine son petit corps blanc et mou, son sexe recroquevillé caché dans ses poils touffus, ses petites bourses qui pendent, leurs poils allongés par l’eau qui ruissèle, comme un long pinceau effilé et entortillé, pendant que je viens délicatement m’empaler sur le membre raide de Jeff qui laisse échapper un petit souffle de plaisir. Bouger est un problème. Les manteaux bruissent autour de nous. Tant que la douche retentie en cascade, nous accélérons le mouvement avec ardeur, mais quand celle-ci s’arrête, nous stoppons net. L’orgasme est proche et la frustration n’en est que plus forte. Jeff tente quelques lents mouvements du bassin, mais une grosse gabardine crisse contre son épaule. Nous restons donc immobile, enchâssé l’un dans l’autre, incapable de bouger. Monsieur traverse le dressing pour se rendre dans sa chambre ; ses pieds frottent sur la moquette. Le sexe de Jeff palpite à l’intérieur de moi et la sensation de plaisir s’intensifie. Je ressens chaque millimètre de sa peau, son souffle chaud dans mon cou, sa main agrippée à mon sein, son bras dans mon dos qui me plaque contre lui, son gland qui s’évase à chaque contraction de sa bite, mon vagin qui l’enserre en retour. Monsieur a ouvert des portes de l’autre coté ; j’entends des tiroirs qu’on ouvre et qu’on ferme. Je l’imagine choisissant ses chaussettes et son slip, sa chemise et son pantalon. S’il sort diner il prendra un pantalon habillé et une veste…Une veste ! Nous en sommes entourés ! Jeff commence à trembler. Son corps immobile fatigue ; je le sens ramollir en moi ; je ne veux pas qu’il s’arrête ! Je ne veux pas qu’il sorte ! Je l’embrasse doucement en enfonçant ma langue au plus profond de sa bouche, mettant dans mes baisers l’ardeur que nous ne pouvons exprimer avec nos corps. Mes seins se tendent en avant, s’écrasant encore plus contre lui ; Sa verge s’allonge à nouveau et il se remet à bouger si lentement que chaque millimètre prend une éternité. Une éternité de plaisir ; Cette lenteur imposée est une exquise torture et elle provoque en moi un plaisir puissant, exacerbé par le besoin inassouvi qu’il me ramone vigoureusement. Monsieur doit-être en train de s’habiller ; soudain nous sommes éblouis par les puissants spots qui tapissent le plafond du dressing ; une peur violente me saisit, contractant mes muscles autour de la verge qui suspend son mouvement. Jeff laisse échapper un gémissement heureusement étouffé par le chuintement de la porte. J’ai peur que nous soyons découverts mais Monsieur a ouvert une porte, provocant l’allumage automatique de tous les éclairages. Immobiles à nouveau, nous attendons ; mais la peur et l’excitation qu’elle provoque nous rendent imprudent et Jeff, plantant ses yeux dans les miens, s’arrime plus fermement à moi et reprend son lent mouvement. Son bassin bouge à peine ; seule la contraction de ses muscles fessiers lui permettent un va et vient de quelques centimètres. Je lui réponds en resserrant mon vagin au même rythme.

Pendant ce temps Monsieur farfouille. Il semble hésiter sur le choix de sa tenue vestimentaire. S’il ouvre la penderie où se trouvent ses vestes, il aura devant lui le spectacle surprenant d’un homme nu, fesses rebondies, faisant l’amour à sa femme de ménage. Jeff bouge toujours avec une lenteur insupportable. Chaque millimètre me procure des sensations violentes. J’ai envie de crier, de lui hurler de bouger, mais je me contrains à me taire, à rester immobile. Son pouce excite mon téton, sa verge empli mon sexe, sa main m’écrase contre lui. Nos regards sont rivés l’un à l’autre. Nous partageons les mêmes sensations, le même plaisir ; nos corps qui tremblent d’excitation et de jouissance contenues, sont en parfaite harmonie. Jeff prend sa respiration, bouche ouverte, sans bruit ; son regard s’intensifie, il cherche mon assentiment ; je hoche la tête imperceptiblement. C’est le signal : juste une accentuation de la pénétration, imperceptible mais plus profonde, plus intense, et nous laissons nos corps s’abandonner au plaisir ; nous jouissons ensemble, silencieusement, délicieusement, pendant une longue minute, réprimant tous sons, tous mouvements incontrôlés, ce qui prolonge d’autant notre orgasme. Je sens Jeff éjaculer tout autant qu’il me sent jouir dans les spasmes de mon vagin. Notre orgasme simultané cèle entre nous quelque chose que plus tard il qualifiera de pacte d’amour. Puis je pose délicatement ma tête sur son épaule, il se tient toujours à moi pour ne pas perdre l’équilibre. Sa verge est toujours en moi et elle ne débande pas. Nous restons un moment immobiles, espérant que Monsieur finisse par s’en aller.

Quelques instants plus tard les lumières s’éteignent. Il repart enfin, claquant la porte de sa chambre. Cette fois ci, malgré l’éloignement, nous entendons le moteur de sa voiture vrombir et démarrer. J’ouvre lentement la porte, rallumant les lumières. Jeff est toujours arrimé à moi et ne semble pas vouloir me lâcher. Il m’attrape par la taille et remonte mes jambes sur ses hanches, puis péniblement, son pantalon sur les chevilles, il me porte comme un pingouin encombré, jusqu’au grand lit de Monsieur sur lequel il m’allonge. Il m’embrasse longuement, avec fougue, il murmure des « je t’aime » comme une litanie, puis il se met enfin à bouger ; d’abord lentement, comme pour reprendre un rythme abandonné, puis il accélère. Dressé sur ses bras, il me domine ; son regard est planté dans le mien et je n’y vois que de l’amour. Il accélère encore et ses mouvements se font de plus en plus profonds et intenses. Il enfonce profondément son sexe en moi et le retire tout en murmurant « je t’aime » à chaque mouvement ; ces mouvements qui nous ont tant manqués nous procurent un indicible plaisir ; j’ai l’impression que nous nous abreuvons enfin après une longue période de sécheresse. J’ai pris son visage entre mes mains et je soutiens son regard ; je veux me noyer dans ses yeux ; je veux qu’il me regarde jouir pour qu’il sache à quel point je l’aime, à quel point je tiens à lui. Je gémis doucement et mon chant s’envole au rythme de ses vas et viens. Il accélère encore et j’ai l’impression que son corps entier s’enfonce en moi. Le plaisir me prend par surprise, il monte en moi, inexorablement et je jouis en gémissant sans quitter Jeff des yeux. Lui n’a pas jouit, il continue à accélérer et à me marteler, ses mouvement deviennent saccadé, son rythme s’emballe et enfin, dans dernier coup de rein libérateur, il jouit en criant. Il jouit les yeux ouverts, sans me lâcher du regard et ses cris s’intensifient encore ; son orgasme semble ne plus s’arrêter. Ce plaisir réactive mon sexe en feu et provoque une nouvelle onde orgasmique qui m’emporte au même rythme que lui.  Je le sens éjaculer encore et ses mouvements continuent, son cri diminue à peine. Il bouge toujours, et nous jouissons ensemble ; bientôt, il n’a plus de rythme ; ses mouvements sont saccadés mais son sexe est toujours dur. Il ahane au dessus de moi, comme s’il ne pouvait plus s’arrêter. Malgré le sperme qui sert de lubrifiant, je commence à ressentir une brûlure. L’orgasme qui me tendait jusqu’à présent se transforme en souffrance. Je voudrais qu’il s’arrête mais il continue ses à-coups désordonnés sans relâcher la pression qu’il exerce sur mon corps.

– Jeff, arrête, tu me fais mal, Jeff, c’est fini ! 

 Alors, comme s’il revenait de très loin, il ralenti puis s’arrête enfin. Je le pousse doucement sur le coté et il tombe mollement sur le lit. Des larmes roulent sur ses joues. A cet instant, je ne sais plus exactement ce qu’il ressent, mais un sentiment d’amour si fort m’envahit que je me blottie contre lui, collée à sa peau pour qu’il se calme. J’embrasse son visage, je lèche ses larmes, je baise ses yeux, j’embrasse sa bouche tendre pendant un long moment. Je me serre contre lui et prenant sa tête entre mes mains, viens la poser sur ma poitrine pour qu’il s’apaise.

Nous avons du nous endormir car il fait nuit quand j’ouvre les yeux. Jeff est blotti contre moi. Je me lève vivement, me rhabille, range rapidement tout ce que j’ai laissé trainer en faisant le ménage, puis je réveille doucement Jeff qui dort à moitié et le conduit jusqu’à mon lit où il replonge dans le sommeil. Je retourne dans la chambre, arrange le lit que nous n’avons pas défait, emmène le panier à linge dans la buanderie et met la lessive à tourner.

Je viens à peine de remonter à l’étage quand la voiture de Monsieur se gare devant la maison. Je me faufile jusqu’à mon studio dont je ferme la porte à clef. Jeff dort profondément. Je regarde l’heure : il est vingt trois heures. Je pourrais aller travailler mais je serai très en retard et je n’ai pas vraiment envie de faire une heure de route, ni de voir Vanessa. J’appelle Monsieur Simon et lui dit que je suis malade et que je le préviendrai dès que j’irai mieux. Je m’allonge à côté de Jeff et m’endors, épuisée.

Le lendemain matin, je me réveille tôt et après une douche rapide, descend préparer le café dont je m’octroie une tasse bien méritée. Je m’aperçois alors que je n’ai pas mangé depuis deux jours. Monsieur n’est pas encore descendu, j’en profite pour engloutir deux énormes tartines beurrées. J’entends son pas trainant avant de le voir entrer. Son petit déjeuner et prêt et il condescend à me dire bonjour.

Je n’aime pas la relation qui s’est instaurée entre nous. Nous n’avons jamais été proche, ni ami, mais nos relations étaient polies et de confiance. Je lui dis :

– j’espère que vous avez passé une bonne soirée, et je vous prie encore de m’excuser pour hier matin. Comme vous avez pu le constater, j’ai résolu mon problème de réveil et cela ne se reproduira plus. Je suis contente de vous voir, j’ajoute hypocrite, mais vous auriez du me prévenir, je vous aurais préparé un repas.

– je vous pardonne Chloé ; c’est oublié ; en fait je n’aurai pas du être là, je devrais être à Paris. Mais mon avions faisait escale à Nice et j’ai eu envie de vous voir, enfin de voir la maison ! De me reposer un peu ! Je suis allé au club hier soir, ajoute t’il dans un murmure, mais vous n’y étiez pas.

– en effet, j’étais souffrante ; je suis restée à la maison et j’ai dormi.

– vous étiez ici ? dit-il étonné. Je repense à l’après midi de la veille et à cette folie qui nous a amener à faire l’amour dans son dressing alors qu’il se tenait à quelques pas de nous. S’il savait ! Je commence à débarrasser et à nettoyer car je n’aime pas la tournure que prend cette conversation. Pendant que je fais la vaisselle je sens monsieur se glisser derrière moi et me frôler ; sa main passe à la hauteur de mes fesses, mais il repart aussitôt.

– j’ai quelques affaires à régler aujourd’hui Chloé, je vous verrai ce soir. Préparer donc un repas pour nous deux. Nous pourrons ainsi prendre le temps de parler un peu…

– Je suis désolée Monsieur, je ne pourrais pas être là ce soir, je pars à Paris pour deux jours. Mais ne vous inquiétez pas, véronique, la jeune fille qui me remplace, est prévenue. Elle viendra cette après midi faire le ménage et préparera votre repas.

Monsieur se retourne vivement :

-vous partez tout de suite ? Mais qu’allez vous faire ? Ajoute t’il oubliant que je ne lui doit aucune explication. 

– je dois rendre visite à ma mère qui est souffrante, elle m’attend cet après midi, j’improvise sans me démonter.

– vous ne pouvez pas décaler d’un jour, j’aurai tant voulu passer un peu de temps avec vous Chloé, dit Monsieur, en s’approchant dangereusement de moi. Je peux vous payer plus si vous voulez ! Vous pourriez arrêter de travailler dans ce club sordide et vous occuper un peu plus de moi et de la maison, bien entendu ! Ce disant il a tendu les mains vers moi, d’abord implorantes, elles me touchent presque maintenant.

– j’ai beaucoup pensé à vous depuis la dernière fois Chloé, et je voudrais tant vous aider. Je le peux si vous me faites confiance !

Il est si près que je sens son haleine chargée de café. Son corps effleure le mien. Je recule vivement mais me retrouve coincé par le plan de travail. Monsieur s’approche encore, et bien qu’hésitant, fini par poser les mains sur mes seins. Il pousse un profond soupir. Je n’ai pas mis de soutien-gorge et le contacte de ma poitrine qu’il malaxe maladroitement, l’électrise. Il devient frénétique ; ses mains s’agitent pour tenter de se glisser sous mon tee-shirt, pendant que j’essai de me dégager sans le brutaliser. Son corps vient s’appuyer lourdement contre le mien ; mais quand il murmure à mon oreille :

– tu aimes ça, ma petite cochonne, tu aime que les hommes te touches ! Je lui balance un grand coup de genou dans les testicules et pendant qu’il choit sur le carrelage, je lui réponds :

– non, je n’aime pas cela du tout, je vous l’ai déjà dit ! Restons en là si vous le voulez bien ! Pour ma part je vais oublier cet épisode lamentable ; j’espère que vous en ferez autant ! et je m’en vais, le laissant là, gémissant.

Je remonte en vitesse à l’étage ou je réveille Jeff avec une tasse de café et des biscottes beurrées que je garde dans mon petit garde-manger. Il a l’air heureux et reposé.

– nous ne devons pas partir à Paris aujourd’hui ? lui dis-je

– oh mais si ma toute belle, nous partons ! Juste le temps pour moi de te dire bonjour, de dire bonjour à ton petit minou et on s’en va ! Qu’y a-t-il ? Ajoute t’il me voyant me raidir.

– rien, je lui réponds, j’ai été un peu trop sollicité ces derniers temps et j’aimerai pouvoir me préparer.

– C’est à cause de ce qui s’est passé hier soir ? me demande t’il.

– Non ! Je lui réponds. C’est vrai que tu étais un peu étrange, mais tu avais juste besoin de dormir, ça n’a rien à voir ; ou peut-être si ! J’aimerai beaucoup que notre relation ne soit pas uniquement sexuelle.

– D’accord Chloé, va préparer une petite valise, nous achèterons ce dont nous avons besoin sur place.

– A quelle heure est notre avion ? 

Il éclate de rire :

– Nous n’avons pas d’heure, mon amour, nous partirons quand nous serons prêts.

En effet, deux heures plus tard, nous pénétrons en voiture dans l’enceinte de l’aéroport mais au lieu d’aller se garer au parking, Jeff tourne sur la gauche et emprunte une allée grillagée qui longe les pistes. Nous sommes arrêtés à un poste de sécurité par un vigile qui garde une barrière. Après vérification de nos identités, la voiture redémarre et Jeff nous conduit au pied d’un avion privé, prêt à l’embarquement.

Un homme nous ouvre ma portière et m’aide à descendre. Il nous escorte ensuite au pied de l’escalier qui mène à l’avion. En haut, une hôtesse et le Commandant de bord nous attendent. Jeff grimpe allégrement les marches, tenant ma main et dit :

– bonjour Commandant, je vous présente Mademoiselle Chloé Laforge.

– Bonjour, nous répond l’homme en retour, je vous souhaite la bienvenue à bord. Je vous laisse vous installer, nous allons bientôt décoller.

Jeff me guide jusqu’à un large et confortable fauteuil en cuir. L’habitacle ressemble à un petit salon. Tables basses, fauteuils, petit bureau avec ordinateur ; Cuir fauve, bois blond et veiné, habitacle crème ; tout est pensé pour un confort maximum.

Jeff s’assied dans un fauteuil à mes cotés après avoir parlé un moment avec le personnel de bord. L’hôtesse s’assure de notre confort et nous demande d’attacher nos ceintures puis elle disparait derrière un rideau. Les moteurs de l’avion commencent à vrombir et je le sens rouler sur la piste. Par le hublot je vois l’asphalte défiler de plus en plus vite puis s’éloigner de nous comme si elle se rétractait sous les roues de l’avion. Le jet qui a décollé vers la mer, entame maintenant une large boucle qui nous permet de contempler la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat, la baie de Nice, le cap d’Antibes, les Iles de Lerens et la baie de Cannes ; je vois même au loin se profiler l’Esterel. L’avion met ensuite le cap au nord et nous entamons un vol assez court vers Paris.

Jeff me dit, d’un air taquin :

– je t’aurais volontiers fait l’amour, ma belle, mais tu sais à quel point je déteste me montrer nu en public… je vais plutôt te proposer une coupe de champagne, ajoute t’il.

Jeff sait que je ne bois jamais d’alcool et aime me taquiner à ce sujet. L’hôtesse m’apporte un jus de fruit dans un verre à cocktail et je bois avec délectation le breuvage au gout de mangue, pendant que Jeff sirote une flute de champagne à mes côtés.

– qu’allons-nous faire à Paris ? 

– Nous allons d’abord t’habiller, ma belle, car il te faut une robe appropriée à la circonstance. Nous irons donc faire quelques emplettes parce qu’il me semble que tu n’as pas emporté beaucoup de vêtements, et je ne voudrais pas que tu prennes froid, ajoute t’il en riant.

– Jeff, j’ai pris une ou deux robes qui feront très bien l’affaire. Je ne veux pas que tu m’habille comme une poupée.

– ne t’inquiète pas ma Chloé ! Pour une fois, laisse-moi m’occuper de toi et prendre en charge tout ce séjour ; je ne te traiterais pas comme une poupée mais comme une princesse ! Ma princesse ! Nous allons rencontrer beaucoup de gens et il est important qu’ils te voient telle que tu es : splendide. Je te présenterai Martin, mon plus vieil ami. Nous nous connaissons depuis que nous sommes enfants. Nous habitions dans le même immeuble à Paris et nous sommes allés dans les mêmes écoles. Nos pères sont en affaire depuis longtemps et à la différence de moi, Martin à repris l’affaire familiale et s’en tire plutôt bien. Tu vas l’adorer, c’est le type le plus gentil que je connaisse !

– d’accord ! J’abdique ! Je te laisse faire ! Cela fait si longtemps que quelqu’un ne s’est pas occupé de moi ; je ne suis pas habituée.

Jeff m’embrasse tendrement et jusqu’à l’atterrissage, il garde ma main fermement dans la sienne.

Après avoir débarqué, nous montons dans une énorme  voiture ; un gros 4×4 noir aux vitres teintés qui nous conduit, malgré les embouteillages, dans un grand l’Hôtel, place de la Concorde. Il ne fait pas encore nuit mais le bâtiment est déjà illuminé par des projecteurs qui mettent en valeur sa façade historique. A l’intérieur, le hall de marbre, les boiseries et les dorures font concurrences aux velours rouges des fauteuils. Une réception immense derrière laquelle se tient un homme distingué en costume trois pièces. Il dit sobrement :

– bon séjour chez nous, Monsieur Vaucanson. Votre suite est prête. Puis se tournant vers un groom qui attend, aux ordres – conduisez Monsieur Vaucanson à la suite Bernstein. Un ascenseur silencieux, un long couloir spacieux entièrement moquetté, des fleurs fraiches dans d’immenses vases posés sur des consoles aux pieds tarabiscotés, une porte gigantesque ; Le groom introduit une carte ; la porte s’ouvre sur un immense salon rouge, un piano à queue, des canapés, des fauteuils, une cheminée ; j’ai le tournis tant la pièce est vaste. La suite donne sur une terrasse. Je me précipite dehors malgré le froid et je contemple avec un indicible bonheur la vue splendide de Paris. Pratiquement à portée de main, la tour Eiffel, encore visible malgré le crépuscule, qui s’éclairera bientôt de mille feux ; à ses côtés, le dôme du Grand Palais et Paris illuminé. Jeff me rejoint et m’enlace.

– Rentre vite ! Il fait froid et tu n’es pas assez couverte ! Il m’entraine à l’intérieur et m’amène jusqu’à une chambre gigantesque meublé d’un des plus grand lit que j’ai vu. Tables basses et fauteuils, cheminée et terrasse.

Je me jette au cou de Jeff et l’enlace passionnément.

– c’est magnifique ! Merci Jeff ! Je n’avais jamais vu un endroit aussi beau !

–  j’étais sûr que tu apprécierais, et tu n’as pas encore vue la salle de bain, je pense que tu pourrais nager dans la baignoire, ajoute t’il en riant. Oh Chloé, si je m’écoutais je te ferais l’amour là tout de suite, mais nous avons d’abord des petites choses à faire pour le diner de ce soir, viens ma belle, allons dépenser de l’argent ! 

Nous embarquons à nouveau dans l’immense véhicule noir et nous nous dirigeons vers les avenues bordées de boutiques de luxe. Nous commençons par les boutiques de l’avenue Montaigne ou Jeff tient absolument à m’offrir une somptueuse doudoune blanche ceinturée à la taille, agrémentée d’une capuche bordée de fourrure. Elle est chaude et confortable, légère et moelleuse. C’est une splendeur.

– Comme ça tu pourras dormir sur la terrasse si tu veux, je ne craindrais pas que tu t’enrhume.

Il en profite pour ajouter quelques chemisiers, tee-shirts, pantalons et pull, sans me demander mon avis ni même me consulter sur la taille. Je le laisse faire ; je me sens comme une petite fille dans un magasin de jouet. Il choisit ensuite plusieurs manteaux de teintes différentes qu’il me demande d’essayer. Il arrête son choix sur un très long manteau bleu nuit en laine bouclée, rebrodé au col et au poignet, puis un trois quart, taupe, au col châle. Arrive ensuite tout un portant de robes de soirée, plus élégantes les unes que les autres. Jeff m’en fais essayer plusieurs, et en retient trois, aussi magnifiques que différentes. Je les aime toutes et ne proteste même plus quand il passe à la caisse et que je vois le montant astronomique s’afficher. Nous repartons, chargés de paquets blanc siglé du célèbre logo noir. Quelques boutiques plus bas, le véhicule stoppe devant un chausseur tout aussi réputé.

Jeff insiste pour m’acheter plusieurs paires de bottes et bottines avec et sans talons, ainsi que plusieurs paires d’escarpins à talons vertigineux.

– comme ça tu auras le choix, tu pourras assortir à volonté ! Et maintenant nous allons nous occuper des dessous me dit-il malgré mes protestations, laisses moi te faire plaisir, Chloé ! Je n’ai jamais été aussi heureux de dépenser de l’argent. Si tu veux, tu choisi un modèle et moi un autre, d’accord ? Résignée, j’acquiesce en m’attendant à passer un temps très fastidieux à choisir de la lingerie.

A ma grande surprise, la boutique est spacieuse et très intime. Les cabines d’essayages sont de véritables boudoirs fermées par une porte et garnies de fauteuils, de canapés et d’une table. Jeff me montre différents modèles de lingerie. Il a un faible pour les plissés qui semblent à la mode ; plus pragmatique, je leur préfère des modèles sobres qui ne marquent pas sous les vêtements. Nous nous retrouvons en cabine avec une dizaine de modèles de culotte et soutien-gorge, tanga, string, brassières, ainsi qu’une improbable combinaison body en dentelle, à manches et jambes longues, échancrée en corolle sur les seins ; Je me demande à quelle occasion je pourrai porter un vêtement pareil ! Après avoir ôté son manteau, Jeff s’installe confortablement dans un spacieux fauteuil. Je me déshabille rapidement et enfile un premier modèle : une culotte qui monte très haut sur les hanche pour un effet ventre plat, et un soutien gorge drapé dans le biais d’une fine dentelle couleur sable. L’ensemble est splendide et me fait une taille très fine en galbant mes hanches d’un arrondi flatteur. Jeff siffle doucement.

Il me tend un autre modèle : un string en cuir pêche, garni de petites fleurs en dentelle à la ceinture, comme des roses en boutons. Le soutien gorge, un balconnet très échancré agrafé devant, est muni de fines brettelles. Les dentelles fleuries masquent à peine mes seins. Je me regarde dans le miroir, on dirait barbarella en fleur. Jeff tend la main et caresse doucement ma cuisse puis se redressant vient se placer derrière moi. Il passe ses bras autour de mon corps et pose ses mains sur ma gorge. Je sens son sexe dur contre mes fesses à travers le tissu de son pantalon. Ses mains descendent le long de ma poitrine et se glissent sans difficulté dans le balconnet qui s’écarte pour laisser ses doigts s’égarer sur mes seins. Il les saisit à pleine main et regarde son reflet les malaxer tendrement dans la glace pendant qu’il frotte sa verge contre mes fesses en embrassant mes épaules et ma nuque.

– Chloé, dit-il, tu me rends fou ! Tu es si belle !  Son excitation est communicative et, en même temps qu’une irrépressible démangeaison, mon sexe se mouille. Pourtant j’ai bien conscience que nous sommes dans une cabine dont les cloisons sont probablement très minces. Je voudrais l’arrêter, lui demander d’attendre que nous soyons rentrés à l’hôtel, mais le désir est trop fort et je ne peux réprimer un soupir de volupté qui propulse mes seins en avant, les expulsant définitivement du soutien gorge bien trop échancré. Je tortille mon derrière contre la braguette de Jeff pendant qu’il descend lentement une main qu’il vient caler dans mon string. Il forme une coque avec ses doigt autour de ma vulve qu’il caresse doucement avant d’introduire un doigt dans ma fente trempée qu’il remonte ensuite lentement jusqu’à mon clitoris. Nous sommes là, immobiles et nous nous regardons dans la glace. Je vois ses yeux fiévreux contempler mon corps, une main pinçant un mamelon, l’autre titillant mon bouton. Nous sommes beaux incontestablement, et je comprends le plaisir qu’il éprouve à nous voir dans la glace. Il dégrafe le balconnet qui s’écarte pour libérer me seins contraints. Il descend ensuite mon string qui tombe sur le sol. Puis il écarte légèrement mes jambes de sa main, afin de rendre ma vulve visible et reprend lentement sa caresse. Le plaisir monte vite et je commence à haleter au même rythme que Jeff qui se frotte toujours contre moi. Me voir jouir est une expérience auto-érotique absolue, aussi je garde les yeux ouverts durant le long orgasme qui me secoue peu après. Quand les spasmes s’atténuent, je me retourne vers lui et je l’embrasse longuement. Je déboutonne sa chemise et son pantalon. Il se dégage rapidement de ses vêtements et apparait nu et magnifique. Je me penche, dos à la glace, prenant soin d’écarter les jambes pour qu’il puisse voir mon sexe pendant que je lui lèche le gland lentement du bout de la langue, comme une boule de glace. Il pousse un gémissement étouffé. Je prends sa bite dans ma bouche et commence à le sucer en faisant bouger tout mon corps au rythme des mouvements de mes lèvres. Jeff attrape mes seins qu’il garde dans ses mains. Il palpite de plus en plus fort dans ma bouche et je m’apprête à le faire jouir quand Il m’arrête. Il se dégage, et me faisant me retourner face au miroir me pénètre rapidement, puis tirant légèrement sur mes épaules pour que je me redresse, me colle contre lui. Je lève les bras et les croisent derrière sa nuque. Nous sommes debout l’un dans l’autre, mais nous ne pouvons pas bouger. Jeff attrape mes cuisses, m’incitant à remonter d’abord une jambe puis l’autre, de telle sorte que je vienne accrocher mes pieds à l’arrière de ses cuisses, puis me saisissant par les hanches, il me soulève et me laisse tomber sur son sexe. Mon reflet me renvoie l’image d’une figure de proue arrimé à son navire. Mes seins tressautent chaque fois que je viens m’empaler sur son membre. Je vois sa queue entrer en moi à chaque mouvement, je vois son visage concentré, ses mains qui me maintiennent fortement, imprimant des marques rouges sur ma peau. Jeff a volontairement débarrassé cet acte sexuel de tous gestes de tendresse, le rendant ainsi, grâce aux miroirs, totalement pornographique. Nous ne sommes que chairs qui tressautent, poils qui s’engluent, sexes qui s’emboitent rouges et visqueux ; un bruit de succion mouillé accompagne chacun de nos mouvements ; chatte ventouse, bite  foreuse ! Nous gémissons le plus silencieusement possible au rythme de l’onde orgasmique violente qui monte en nous. J’ai le sentiment d’une connexion purement sexuelle entre nous ; nos yeux se cherchent, se défient, s’accrochent puis se détachent, grâce aux reflets des miroirs. Je vois son regard s’attarder sur les pointes de mes seins, dures et vibrantes, mon clitoris saillant encore après les caresses, mon sexe à l’intérieur duquel disparait sa queue, puis revenir vers mon visage, ma bouche et enfin mes yeux.

– jouit! dit-il sourdement contre mon oreille, déclenchant une décharge de plaisir dans nos deux corps simultanément. Nous nous regardons jouir longuement, nous regardons sa bite s’enfoncer profondément dans mon vagin. Finalement, nos jambes flanchent, et nous nous retrouvons par terre, pris d’un irrépressible fou rire. L’ensemble en cuir est trempé, je dégouline de sperme, Jeff aussi. Nous restons ainsi un moment enlacés sur la moquette moelleuse de la cabine, nous embrassant enfin tendrement, amoureusement ; puis Jeff me fait remarquer que nous n’avons pas terminé.

Nous nous rhabillons en vitesse ; il saisi la totalité des sous vêtement qu’il emporte à la caisse en déclarant qu’il prend tout. Je passe devant les vendeuses, tête basse, gênée ; mais elles ne bronchent pas et me saluent fort poliment ; nous sortons pour nous engouffrer à nouveau dans la voiture. Jeff me dit :

– il te manque une paire de Louboutin. Pas de sorties parisiennes sans Louboutin ! Rue du faubourg saint honoré ! dit Jeff au chauffeur.

Il nous dépose devant un passage. La boutique fait l’angle. Elle est petite mais chaleureuse. Une vendeuse s’avance et me demande ce que je désire.

– Je veux tout ! Lui dis-je pour rire, réalisant aussitôt que Jeff est capable de me prendre au mot. Après avoir lentement fait le tour du magasin et regardé chaque modèle présenté comme des bijoux, Je lui désigne plusieurs paires d’escarpin et de bottine. La vendeuse revient chargée de boites, et comme je l’avais crains, Jeff prends tous les modèles au fur et à mesure que je les essaye.

Puis nous repartons. Le coffre regorge de paquets plus grands les uns que les autres. Enfin, Jeff m’emmène dans une boutique extrêmement luxueuse où il pense trouver la robe idéale pour cette soirée. Je lui fais remarquer que j’ai déjà trois magnifiques robes qui m’attendent dans le coffre, mais rien n’y fait ; Jeff en veut plus ! Il navigue à travers les portants, tâtant délicatement les matières, regardant les longueurs, les coupes. Puis il revient portant une dizaine de modèles. La plupart sont noirs. La première robe que j’enfile est un fourreau de velours noir avec un bustier sans bretelle. Elle descend jusqu’aux genoux où elle s’évase en une profusion de tulles en camaïeu de gris. Elle est splendide même si je doute de pouvoir m’assoir.

– Celle-ci sera parfaite pour ce soir. Tu vas faire sensation au repas !

– à condition de manger debout, ou de ne pas manger du tout…

Jeff rit :

– mon amour, si ta robe se déchire, tu n’en seras que plus belle… 

-ce n’est pas drôle Jeff ! Je n’ai pas envie de me ridiculiser devant ton père ! Il se rembrunit.

– tout se passera bien, fais moi confiance, cette robe est faite pour toi !

Puis il m’en tend plusieurs autres. Dans le lot, je repère une superbe robe en cuir beige et tulle de soie bleu nuit. Une merveille ! Jeff, les pose sur mon corps, puis fait une moue, ensuite il les met sur une pile à sa droite pour celle que nous prenons, à sa gauche pour celles qui ne lui plaisent pas. Je comprends que je n’ai pas mon mot à dire, mais décide quand même d’en choisir une toute seule. J’opte pour une robe noire très simple qui met ma silhouette en valeur et dont le décolleté discret s’ouvre en cœur entre les seins. Elle est d’une rare élégance et je me sens vraiment belle dedans. Elle séduit moins Jeff qui la qualifie de trop sage ; je lui demande s’il faut que j’aie les seins à l’air pour qu’une robe lui plaise. Il sourit et me tend une robe en lamé doré, très courte, dos nu jusqu’à la raie des fesses. Elle plonge devant en un grand plissé dont les bords extérieurs s’accrochent à mes seins parce qu’ils sont volumineux. Si je me penche en avant, elle me dévoile jusqu’aux hanches. Seul le bandeau qui couvre mon bassin et fait office de jupe, est serré contre mon corps. J’improvise quelques pas de danse, révélant alternativement mon sein droit puis mon sein gauche. La robe finie par caler ses plissés entre mes seins et le résultat est totalement ridicule. Mais il ne fait pas le même effet à Jeff qui s’empresse de venir palper ma poitrine ainsi dénudée. Il me faut des trésors de persuasion pour qu’il ne me prenne pas là, à même la moquette, dans la cabine close par un élégant mais léger rideau.

Nous rentrons enfin à l’hôtel où une femme, dont le visage me semble familier, s’affaire à ranger tous les vêtements. Après son départ, j’ouvre les portes du dressing et découvre que la penderie est pleine à ras bord ; on dirait que nous habitons là depuis des semaines.

Jeff est descendu un moment pour régler différentes affaires. J’en profite pour ouvrir en grand les somptueux robinets de la gigantesque baignoire de la salle de bain en marbre. Je la rempli de bain moussant et m’y prélasse un moment. Puis entendant Jeff rentrer, je sors de l’eau, me sèche et enfile la doudoune blanche et une paire d’escarpin compensés, brodés de perles noires et argents, dont les talons me grandissent d’une douzaine de centimètres. Je le rejoins dans le salon en chaloupant légèrement sur l’épaisse moquette. Il s’est installé dans un des canapés et feuillète un épais dossier. Je me plante devant lui, emmitouflée et encapuchonnée et le regarde fixement.

– laisse-moi un moment Chloé, dit-il d’un ton las, je dois d’abord lire ce truc indigeste.

– d’accord, ce n’est pas grave…je dis en commençant à faire lentement glisser la fermeture éclair de la doudoune, libérant ainsi ma tête puis mes cheveux qui tombent en cascade. Jeff me jette un œil et se replonge dans sa lecture. Je fais glisser un peu plus la fermeture éclair dévoilant la naissance de mes seins ; Jeff soupire :

– Chloé, non… 

– je sais, Jeff ! Et je descends encore un peu la fermeture. Je glisse mes mains dans la doudoune et commence à masser ostensiblement ma poitrine. Les pointes durcissent sous la caresse mais Jeff ne bouge pas. Son regard fait cependant des allers et retour entre son dossier et mon corps. Je pose alors un escarpin sur son entrejambe, écrasant délicatement ses testicules du bout de la chaussure pendant que j’ouvre encore un peu la doudoune, laissant apparaitre la naissance de mes poils pubiens. Son regard s’attarde. Je me campe sur mes deux jambes car les talons sont vraiment très hauts et j’ouvre totalement le blouson. Je fais glisser mes mains le long de mon corps, caressant mes seins et mon ventre, puis descends jusqu’à mon sexe. Je mouille un doigt dans ma bouche et écarte délicatement les petits poils qui couvrent ma vulve pour aller chercher mon bouton enfoui.  D’une lente rotation du majeur je commence à me caresser ; Jeff arrête de lire et sourit, mais il ne bouge pas. Son regard est comme un défi. J’accélère légèrement le mouvement, et de mon autre main, je pince mon téton déjà dressé. Le plaisir monte peu à peu ; il est décuplé par mon audace et le regard narquois de Jeff qui ne me quitte plus. Je remarque la bosse de son pantalon. Il suit mon regard puis, comme le client de Vanessa il y a quelques jours, commence à  masser son sexe à travers le tissu. Le plaisir me fait cambrer les reins, l’orgasme monte pendant que Jeff délivre sa verge de sa braguette et commence à se branler lentement. A la vue de sa main qui tient fermement son membre raide dont le gland disparait à chaque remonté, ma caresse devient brulure et l’orgasme explose dans ma vulve et dans mes seins puis irradie dans tous mon corps pendant que je regarde la main de Jeff continuer à branler. Encore palpitante de l’orgasme que je viens de me procurer, je m’approche de lui, l’oblige à se lever et le conduit dans la chambre. Mon vagin est contracté par des spasmes que seul son sexe apaisera. Jeff baisse rapidement son pantalon, dénudant ses fesses pendant que je m’allonge sur le dos, jambes écartées et relevées, sans prendre la peine d’ôter la doudoune ni les chaussures :

– viens, je lui dis, prends moi maintenant !

– avec plaisir ! dit-il dans un rictus. Il s’allonge sur moi et dès la première pénétration je commence à crier ; l’orgasme reprend, s’amplifiant à chaque poussée de sa bite grosse et dure. Je sens chaque centimètre de sa peau, les plis de sa queue qui se tendent et se détendent, la boule dilatée et soyeuse de son gland ; Il va et vient ainsi pendant de longues minutes durant lesquelles je continue à jouir de plus en plus fort et quand enfin il me rejoint, son éjaculation explose en moi. J’ai l’impression de me désintégrer tant le plaisir est intense et dans un brouillard, j’entends Jeff crier lui aussi longuement. Je m’endors instantanément, avant même qu’il soit sorti de mon corps.

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