JE LE REGARDE – Chapitre 5

Chapitre 5

Je le regarde parler. Il est docte et compassé. Il parle à Jeff comme à un enfant rétif. Nous ne sommes pas installés à table depuis cinq minutes que les hostilités ont commencées entre les deux hommes.

Charles Vaucanson reproche entre autre à son fils, son irresponsabilité, son manque d’intérêt pour les affaires familiales, son égoïsme et son dilettantisme. Jeff répond en l’accusant de ne lui laisser prendre aucune décision, de tout régenter, de contrecarrer chacune de ses initiatives…tout cela sous les yeux blasés des associés et des avocats de la famille. Je suis la seule femme à table et mon arrivée a fait sensation auprès de ces messieurs. Seul le père de Jeff m’a regardé surpris, puis légèrement hautain. Pourtant Jeff n’a pas ménagé ses efforts pour me transformer en ce qu’il imaginait être la compagne idéale pour séduire son père. Une coiffeuse et une maquilleuse se sont succédées, après mon réveil, pour veiller à ce qu’à l’intérieur de cette somptueuse robe de velours, j’atteigne la perfection. Je me suis trouvée sublime dans l’immense miroir de la salle de bain, mais un peu irréelle. Mon arrivée dans le restaurant à fait tourner les têtes et arrêter les conversations, mais cela n’a pas impressionné Charles Vaucanson qui m’a vite jaugée pour ce que j’étais : une jeune fille grimée pour l’occasion. Son dédain flagrant a blessé Jeff plus que moi qui connait le regard de ce genre d’homme. Si j’avais su qui était son père, j’aurai opté pour une autre tenue. Une robe beaucoup plus sobre et des chaussures moins hautes auraient bien plus impressionnés Monsieur Vaucanson père, qui en a vu d’autres. Mais Jeff redevient un enfant en sa présence et perd visiblement tout contrôle. Je subis donc un repas heureusement assez bref, durant lequel les piques succèdent aux longs silences. A un moment, l’homme assis à ma gauche me demande ce que je fais dans la vie. Je lui réponds que je danse nue avec des serpents dans un cabaret à Barcelone tout en fixant Charles droit dans les yeux. Jeff étouffe un rire et Charles sourit pour la première fois. Je ne sais si je l’ai surpris ou amusé. Le repas se termine enfin, et les hommes se lèvent en même temps que moi. Charles Vaucanson serre la main de son fils puis garde la mienne un moment. Son regard me scrute comme s’il lisait mon âme.

– Mademoiselle Laforge, ce fut un plaisir de vous rencontrer ; un réel plaisir ! ajoute t’il en accentuant la pression de sa main sur la mienne. Puis il fait demi-tour, emmenant sa troupe dans son sillage. Jeff m’entraine hors du restaurant et nous retournons à l’hôtel où nous nous affalons un moment dans le canapé d’où je contemple la tour Eiffel s’illuminer de petits diamants scintillants.

– viens, dit Jeff, allons nous changer, je voudrais sortir ! 

Je me débarrasse en vitesse de ma robe longue et demande à Jeff où nous allons.

– En boite ! me répond-il. Dans la boite la plus branchée de Paris ! J’espère y retrouver des amis ! Je vois à sa mine renfrogné qu’il est contrarié. Plus que cela même, vraiment malheureux. Cette rencontre a été telle qu’il l’avait appréhendée : catastrophique. Son père et lui ne sont tombé d’accord sur rien et il semblerait que pour une part de son avenir, cela est une grande importance. Pour lui faire plaisir, j’enfile la robe courte en lamée dorée. Des escarpins assortis complètent la panoplie. Un chignon bricolé dont s’échappent de nombreuses mèches me donne un air canaille. J’enfile par dessus le splendide manteau long en laine bouclée, car la nuit est froide. Jeff a enlevé sa cravate et a rajouté un manteau par-dessus sa veste. La voiture nous attend et nous amène jusqu’à une boite de nuit sur les Champs Elysée. La queue devant le club est ahurissante. Ce soir un DJ célèbre organise une soirée happy few. Jeff demande au chauffeur de nous déposer devant la porte et sous les sifflements de la foule mécontente, nous entrons dès que les videurs nous repèrent sur le trottoir. Jeff leur serre la main en distribuant des billets, et en retours ils nous souhaitent une bonne soirée. Nous pénétrons dans ce temple de la nuit déjà bien rempli. Des gens dansent sur plusieurs pistes, à des hauteurs différentes. Jeff me conduit à travers la foule à une partie de la boite réservée aux VIP, dont visiblement il fait parti. Des banquettes et des tables basses garnissent le lieu. De splendides jeunes filles, probablement des mannequins, sont affalées ça et là, sirotant des cocktails. Des hommes, à leurs côtés, discutent entres eux. Jeff serre des mains, embrasses des joues, me criant le nom des personnes qu’il salue. Je n’entends rien et n’en reconnais aucune, même si certain visages me semblent familiers. Nous nous asseyons à coté d’une très jeune fille qui parle russe et connait quelques mots d’anglais – je parierai sans risques qu’elle est mineur – et d’un homme plus âgé qui se présente comme son agent. Jeff discute un moment avec lui pendant que je contemple la marée humaine qui danse sur la piste. La musique est si forte que je me demande comment les gens font pour se parler, mais les corps eux sont expressifs. Les danseurs crient, lèvent leurs bras…la grande parade a commencé, et les jeux de séductions sont foisons dans cette foule qui scande les paroles d’une chanson connue. Puis un silence suivi d’un rugissement qui culmine dans les aigus : le DJ vient d’arriver au commande des platines ; la fête peut commencer. On dirait que la foule a subi un électrochoc. La jeune fille à mes coté se dresse et titube sur des talons immenses jusqu’en bord de piste où elle se trémousse dans un rythme incertain. J’aimerai la rejoindre, mais il y a trop de monde et cette foule m’affole un peu. Je reste assise, buvant le plus lentement possible mon cocktail sans alcool commandé en hurlant dans l’oreille d’une serveuse à moitié sourde, en attendant que Jeff s’intéresse à moi ou décide de partir. Mais rien de cela ne se produit. A la place, je sens avant même de le voir, un grand corps s’affaler à mes côtés et un homme aux cheveux bruns et bouclés, extrêmement élégant, me dit à l’oreille :

– vous devez être Chloé n’est-ce pas ? Je suis Martin. J’espère que Jeff vous a parlé de moi, parce que sinon j’en serai très vexé ! Son sourire doux contraste avec son regard sérieux. Il me regarde un moment comme s’il me jaugeait puis me tend la main.

– bonjour Martin, je lui réponds en lui serrant la main en retour, en effet je suis Chloé et Jeff m’a parlé de vous.

– vous vous ennuyez, n’est-ce pas ? 

– terriblement ! 

– voulez vous que nous allions ailleurs ? 

– je ne peux pas partir sans Jeff ! 

– mais si vous le pouvez ! Ne vous inquiétez pas pour lui, il sait où nous trouver. Ici, il ne vous voit pas ! Il ne me voit pas non plus, si cela peut vous rassurer…

Martin prend ma main et m’entraine à travers la foule vers le vestiaire où je récupère mon manteau et mon sac. Nous sortons dans le froid vif du début de l’hiver et Martin m’entraine dans un taxi en maraude. Il dit :

–  au Ritz, s’il vous plait.

Le chauffeur démarre et à cet instant, je vois Jeff qui s’extrait de la foule. Martin l’a vu aussi et rigole.

– Il semble énormément tenir à vous, je ne pensais pas qu’il aurait si vite remarqué notre absence ; Ne vous inquiétez pas, il y sera probablement avant nous.

Notre taxi s’arrête rapidement devant l’hôtel et Martin m’emmène au célèbre bar Hemingway. Nous nous installons dans de confortables fauteuils. Martin me regarde des pieds à la tête. J’en fais autant, puis je lui souris et lui dit :

– Jeff ne m’avait pas dit que vous étiez homosexuel.

– touché, dit-il, vous êtes très observatrice. Ma mère ne le sait toujours pas !

– je n’en crois rien, mais elle ne vous l’a probablement pas dit…

– aïe, une femme intelligente et subtile ; voilà le secret. Mais comment êtes vous devenue si perspicace, belle Chloé ? 

– je fréquente les hommes depuis suffisamment longtemps pour savoir quels sont leurs préférences, et pas qu’en matière de genre. Martin grimace :

– vous m’intriguez ; que voulez vous dire ? 

– ce qu’ils boivent, quel type de femme les attirent, quelles positions les excitent… j’ajoute provocante. Martin siffle doucement.

– une perle rare dit-il, et qui n’a pas froid aux yeux, voilà ce qu’il fallait pour dompter mon Jeff !

Celui-ci arrive à cet instant apportant l’odeur du froid hivernal avec lui.

– Martin, tu n’avais pas le droit de faire ça ! Je voulais te présenter Chloé moi-même dans un lieu plus calme !

– tu l’avais abandonnée à son triste sort et moi avec, mon chéri ! dit-il, accentuant volontairement la féminité de son ton. Jeff le regarde interloqué puis me regarde.

– ne t’inquiète pas, mon choux, ta douce m’a démasqué en deux secondes, puis reprenant une voix normale il ajoute :

– Tu te joins à nous ou tu vas te coucher ? 

Jeff se laisse tomber dans un fauteuil et nous attendons que le serveur ait déposé nos boissons sur la table pour reprendre notre conversation.

– alors, ce repas ? dit Martin s’adressant autant à Jeff qu’à moi.

– comme d’habitude, répond Jeff,  rien à en tirer !

– Et toi Chloé ? me demande Martin, qu’as-tu pensé de Monsieur père ? 

– un homme intéressant ; inflexible, têtu et arrogant, mais pas dénué d’humanité ; il faudrait juste lui laisser un peu de temps.

– du temps, il en a eu plus qu’il n’en fallait ! rétorque Jeff en colère, il ne veut rien entendre ! Puis il tombe dans un profond silence et entreprend de saouler consciencieusement, pendant que Martin et moi continuons à discuter. Finalement Martin se lasse et dit :

– Jeff, j’en ai assez de te voir répéter tout le temps les mêmes erreurs. Tu ne devrais pas infliger ça à Chloé. Sortons ! Allons-nous promener ! Tu as ton chauffeur dans le coin ? 

Jeff hoche la tête et montre une personne assise à l’entrée. Martin se lève et va lui parler, puis il revient nous informer que la voiture sera là dans cinq minutes.

Nous sortons après avoir payé royalement nos consommations, et nous montons tous les trois à l’arrière de l’énorme véhicule. Jeff demande au chauffeur de nous emmener dans tous les endroits historiques de la capitale, et c’est ainsi que nous sillonnons Paris, tournant autour de l’Arc de triomphe, redescendant les champs Elysées puis direction l’Opéra, la tour Eiffel en passant par les quais de Seine, les invalides, l’assemblé nationale ; j’ai l’impression d’être dans un car de tourisme japonais. Cela fait rire Martin quand je le lui dis. Je m’aperçois que Jeff s’est endormi, la tête sur l’épaule de Martin qui la lui maintien doucement dans les virages. Martin me regarde ; ses yeux expriment une grande détresse et je comprends à son regard qu’il est amoureux de Jeff, et que cela ne doit pas dater d’hier. Je lui souris en retour et lui dit :

– il est irrésistible, n’est-ce pas ? 

– oui, soupire Martin, irrésistible mais inaccessible ! Désespérément hétéro ! C’est une véritable torture depuis des années.

– est-ce qu’il le sait ? 

– pas à ce point là, souffle t’il, je le perdrais probablement s’il le savait.

– je ne crois pas. Jeff te voue une grande admiration et un amour très fort. Je pense qu’il comprendrait.

– merci Chloé, tu es définitivement une fille bien ! 

Nous retournons à l’hôtel ou nous couchons Jeff comme nous pouvons. Je le déshabille un peu, sous le regard attentif de Martin, puis nous nous installons tous les deux dans le grand salon et nous parlons un moment. Je dis à Martin d’où je viens, je lui raconte succinctement  mon histoire; je lui confie des évènements de ma vie dont je n’ai jamais parlé à personne. Je sens instinctivement que je peux lui faire confiance. Martin m’écoute attentivement puis se raconte aussi. Ses premières expériences avec les filles, puis les garçons. Sa bisexualité qui vire de plus en plus à l’homosexualité. Jeff et leurs frasques ensemble. La souffrance qu’il a enduré toutes ces nuits où il a regardé Jeff faire l’amour à des filles, pendant que lui, piètre amant, fantasmait sur Jeff pour parvenir à l’orgasme. Finalement, au petit matin, il me demande s’il peut dormir dans la chambre adjacente, ce que je lui accorde volontiers. Je me couche à coté d’un Jeff agité et ronflant, sentant l’alcool à plein nez. Je suis si fatiguée que je m’endors à peine déshabillée.

Le lendemain, Jeff tient à se faire pardonner et nous emmène manger au Jules Verne, au troisième étage de la tour Eiffel. Le repas est délicieux et la vue splendide quand elle se dévoile à travers la brume qui s’accroche aux toits parisiens. J’aime tellement cette ville ! Son architecture, ses théâtres, ses musées, ses soirées. Y vivre pourrait me tenter mais le soleil est mon point faible. Vivre sans lui me parait difficile.

Depuis que j’ai quitté mes parents, j’ai toujours privilégiée les endroits ensoleillés. La côte d’Azur, sur ce point, rempli parfaitement mes attentes, même si elle comble moins mes besoins culturels. Mais avec Jeff et son jet, il est envisageable d’aller à une première au théâtre et d’être rentré à la maison en début de nuit ! J’y fais allusion durant le repas mais ma suggestion n’attire que peu l’attention de ce dernier qui s’est plongé dans une discussion passionnée avec Martin sur les différents produits financiers disponibles sur le marché. Je devrais me lever et les laisser à leur conversation totalement absconse pour une néophyte comme moi, mais je n’en fais rien, et me tourne résolument vers la ville qui me nargue, drapée dans la brume, ne dévoilant que partiellement des ilots d’immeubles pour les escamoter aussitôt. Je joue ainsi à cache-cache avec le Grand Palais et me fait la réflexion que cette vue blanche et morne serait peut-être plus agréable de nuit, où les lumières donneraient un peu de couleur à l’ensemble.

Nous quittons finalement Martin à la fin du repas, et nous faisons un saut chez Vuitton où Jeff insiste pour m’acheter toute la panoplie de malles et de valises possible. Un joli sac besace complète le tout, qui doit être livré à l’hôtel dans l’après midi. Nous retournons à notre chambre et nous arrivons en même temps que nos bagages. Je m’apprête à décrocher les vêtements des cintres pour les ranger, mais Jeff m’entraine dans la chambre et me demande de ne pas m’inquiété de tout cela. Il me demande comment était ma nuit et quand je lui raconte que j’en ai passé une partie à discuter avec Martin, un voile passe dans son regard. De la jalousie ? J’ai du mal à le déterminer et il ne m’en laisse pas le temps. Il reprend :

– tu sais qu’il préfère les hommes, n’est-ce pas ? Il te l’a dit ? 

– oui bien sur, nous n’avons parlé pratiquement que de cela ! 

– oui mais, il t’a dit qu’il aimait aussi les femmes ? 

– je n’ai pas compris ça, non ! 

– j’en étais sur ! C’est un petit malin, Martin ! Il m’en a piqué plus d’une avec son petit discours d’homo qui aimerait bien s’assumer mais qui n’y arrive pas ! 

– je ne comprends pas où tu veux en venir, Jeff ? Qu’est ce que tu cherches au juste ? 

– rien, je ne cherche rien ! Je suis juste intrigué que tu ais pu passer la moitié de la nuit à discuter  avec lui ! 

– pourquoi ? Tu ne me crois pas capable de soutenir une conversation plus de deux minutes, c’est ça ? 

– non, c’est juste qu’avec moi, tu ne parles pas autant, c’est tout ! 

– peut-être devrais-tu te demander si tu m’écoutes quand je te parle ! M’as-tu jamais demandé d’où je venais, ce que j’avais fait avant, t’es tu intéressé à moi ? 

– Il me semble que tu n’as jamais voulu répondre à une seule de mes questions ! 

 Cette dernière assertion violente me clou le bec car il a raison. J’ai volontairement éludé toutes les questions de Jeff depuis que nous nous sommes rencontré. Je n’avais pas envie de m’épancher sur ma vie avant lui.

– peut-être étions nous trop occupé à faire l’amour ! Je lui réponds en m’avançant vers lui en signe de réconciliation. Il me regarde arriver. Je vois dans ses yeux qu’il hésite. Mais quand j’enlève mon pull et commence à dégrafer mon chemisier pour dévoiler la brassière drapée qui masque mes seins comme un bandeau, il vient à ma rencontre et enfouissant son visage dans mes seins il dit :

– tu ne t’en tireras pas toujours de cette manière ! 

– alors disons que c’est la dernière fois ! Je lui rétorque en descendant légèrement le bandeau pour dégager mes tétons qui l’attendent, déjà excités. Il y fait glisser sa langue, allant de l’un à l’autre lentement, les suçotant alternativement, puis il dégrafe mon pantalon qui tombe sur la moquette et dont je me dégage prestement. La culotte ne l’arrête pas longtemps, et je me retrouve rapidement nue devant lui. Il prend un peu de distance, me contemple, puis me retourne et ouvrant sa braguette, sort son sexe qu’il balade entre mes fesses un moment. D’une main délicatement posée dans mon dos, il me pousse jusqu’au lit où je m’allonge docilement sur le ventre. Il me caresse le dos de ses deux mains larges et puissantes, massant mes épaules nouées par le manque de sommeil, puis, ayant assez perdu de temps en préliminaires, il écarte mes jambes de ses mains fermes et s’installant, entreprend de préparer mon anus. Un doigt mouillé s’insinue et je geins un peu, puis son sexe déjà lubrifié arrive et tourne un moment à l’entrée, sans presser ni forcer. Il se plante résolument dans ma rondelle et laisse sa verge pénétrer lentement. Mon corps l’aspire malgré lui, excité par la chaude présence de son gland. Il commence à bouger lentement pour ne pas me faire mal et pendant que je commence à gémir, il dit :

– voilà ce que Martin fait aux femmes ! Je voudrais l’éjecter et lui dire ce que je pense de ses manières mais le plaisir prend le dessus ; Jeff est vraiment doué quand il s’agit de souffler le chaud et le froid ; surtout le chaud ! Il va et vient maintenant sans retenue et mon plaisir monte de plus en plus fort accompagné de mes cris violents. Arrivée au paroxysme du plaisir, je jouis longuement, au rythme de ses coups de reins puissants, jusqu’à ce que je l’entende crier lui aussi dans mon dos. Puis il se laisse tomber lourdement sur moi et cale sa tête à la hauteur de mon épaule, sa bouche contre mon oreille :

– Tu aimes que je te sodomise, Chloé ? 

– oui, avec toi, j’aime ça ; avec toi j’aime tout ! Tu peux faire de moi ce que tu veux, tu ne m’apporte que du plaisir ! 

– ne me tente pas, ma belle ! J’ai tout un tas d’idées que je pourrais mettre en pratique ! 

– Jeff, je t’aime ! Arrête de te comporter comme un salop ! Tu ne l’ais pas ! 

– tu as raison, mon amour ; je t’aime trop pour te faire du mal ! Que dirais tu si nous rentrions chez nous ? 

– Avec plaisir, lui dis-je en sentant son sexe se retirer, ou peut-être qu’on pourrait… je me retourne et lui présente mon entrejambe écartée et offerte. Jeff me sourit puis y donne quelques coups de langues rapides auxquels je réponds en gémissant, avant de me pénétrer et de me faire l’amour en m’embrassant passionnément. Nous faisons durer le plaisir le plus longtemps possible puis nous jouissons ensemble, bouches emmêlées. Enfin, nous nous séparons et prenons une douche rapide avant d’enfiler les vêtements éparpillés sur le sol. Quand nous arrivons dans le salon, tous nos bagages sont prêts, et j’ai une pensée fugace pour la ou les personnes qui se sont activées dernière notre porte pendant que nos cris de plaisir résonnaient dans la chambre.

En fin de journée, nous retournons à l’aéroport et nous rentrons sur la Côte d’Azur.

Pendant le vol, je dis tout de même à Jeff :

 – j’adore Martin, tu sais, c’est un homme absolument charmant et délicieux.

– n’y prends pas trop gout ! me dit-il, Je souris mais Jeff ne le vois pas, et je me garde bien de lui raconter les confidences de Martin.

A notre arrivée au studio, le problème des bagages se pose. En effet, la bagagerie Vuitton est énorme. Même les vêtements sans les malles et les valises, ne rentrent pas dans mon logement. Jeff propose de les prendre chez lui en attendant que nous résolvions le problème, et m’invite à venir me servir quand je veux.

Je le soupçonne d’avoir fomenté cela pour me forcer à revenir à son hôtel d’où il semble ne pas vouloir bouger.

– tu sais, dit-il, comme s’il lisait mes pensées, je pense que je vais louer une villa ; que dirais tu du cap d’Antibes, ou de Cannes ? 

– Je croyais que tu n’étais que de passage sur la côte ?  lui dis-je pour le taquiner.

– c’était le cas, jusqu’à ce que je te rencontre, et tant que tu y résideras, je resterai ici ! Mais si tu décide de changer de région ou de pays, dis le moi assez tôt pour que je m’organise. Il plaisante mais je sens une certaine anxiété dans sa voix.

– ne t’inquiète pas, mon amour, je reste ici, et je veux y être avec toi ; c’est juste que c’est difficile pour moi de passer de ma vie de célibataire à une relation sérieuse. Je n’ai encore jamais vraiment vécu avec quelqu’un. C’est pour ça que je souhaite garder mon travail et mon studio. Il me faut du temps.

– prends ton temps ma belle, dit-il en glissant sa main derrière ma nuque, prends ton temps, je suis là ! puis il m’enlace tendrement et nous nous embrassons un long moment.

– de toute façon, il faut que je te ramène à la villa, rappelles toi, tu y as laissé ta voiture. Une partie des bagages restent à l’aéroport ou « quelqu’un » m’a dit Jeff, va venir les chercher. Les quelques valises de vêtements que je peux garder sont chargées dans le coffre et Jeff me ramène à Saint-Jean. Devant la villa, pas de trace de Monsieur. La maison semble fermée. Dans le studio je trouve un mot de véronique me disant que Monsieur est reparti immédiatement après moi et qu’elle ne l’a pas revu.

Jeff s’allonge sur le lit et me demande s’il peut dormir là ce soir ; ce voyage a été rapide et épuisant. Je lui accorde qu’il est tard et que nous sommes fatigués. Mais quelque chose le tracasse :

–  pourquoi ne dors-tu jamais dans une des chambres, quand ils ne sont pas là, plutôt que de rester dans ce studio tout petit ? 

– je ne sais pas. Je ne me suis jamais posé la question ; c’est comme ça. Ici c’est chez moi ; à coté c’est chez eux, et je ne les aime pas assez pour aimer leur maison ! 

– viens ! dit Jeff, Choisissons une chambre et installons-nous pour la nuit. Juste cette nuit, s’il te plait ! Pour moi !

Je suis fatiguée, il est tard et je sais que Jeff est entêté, aussi j’accepte sans plus opposer de résistance. Jeff me tend un déshabillé en soie crème qu’il vient de choisir dans la petite valise que nous avons emporté avec nous. C’est un ensemble composé d’un petit short échancré très haut sur les hanches et d’une nuisette assortie, fendue en deux sur le ventre et bordée de fourrure. Le corsage est en gaze extensible légèrement froncé par un élastique ; il moule mes seins sans les écraser ; ils semblent nus à travers le voilage. J’enfile la tenue et la recouvre d’un long peignoir de soie assorti. Puis nous nous dirigeons tous les deux dans le couloir de la villa en quête d’une chambre susceptible de plaire à Jeff. Déambuler de nuit dans les couloirs de cette maison me mets mal à l’aise. Je me sens comme une voleuse, une usurpatrice ; je voudrais retourner dans le studio mais Jeff n’acceptera jamais et je n’ai pas envie de me disputer avec lui. Comment lui dire à quel point cet endroit me déplait à cause des gens qui l’habitent ? Comment lui dire à quel point Monsieur me répugne ? À quel point madame m’exaspère ? Pendant ce temps, Jeff ouvre les portes, allume les lumières, jette un œil et referme. Il élimine les deux chambres d’ami ainsi que la chambre de Monsieur et jette son dévolu sur la chambre de Madame dont le lit est immense. Je n’aime pas cette chambre dont la décoration est pourtant irréprochable, mais je l’y revois me donnant des ordres, alanguie dans des déshabillés voyants et peu seyants.

– Celle là sera parfaite pour cette nuit ! dit-il en sautant dans le lit.

– oh, Jeff, Je la déteste ; on ne pourrait pas retourner dans mon studio. Je me sens comme une voleuse ici !

– Non, cette nuit on dort ici. Viens, dit-il en rendant sa voix cajoleuse, viens te coucher à coté de moi que je te rejoue la belle au bois dormant et son prince !

Je souffle mais viens m’allonger à ses coté sous la grosse couette blanche. Le lit est très haut. Un coffre banquette lui sert de pied de lit. Dans cette chambre, tout est blanc, du parquet aux murs en passant par les rideaux et les draps. La seule note de couleur est donnée par un immense et somptueux bouquet de bambous qui s’étirent jusqu’au plafond, sortant d’une titanesque jarre verte.

Jeff reste tranquille cinq minutes, savourant le plaisir d’être allongé dans ce grand lit, juste le temps pour moi de me dire que je vais enfin dormir et que ma tenue n’est pas adaptée au sommeil. Mais il finit par se redresser et fait glisser la couette doucement sur mon corps, le révélant à son regard.

– que tu es belle ! Le blanc te rend encore plus séduisante et excitante, on dirait une jeune mariée le soir de ces noces. Et je vais la dévorer ! ajoute t’il comme s’il se parlait à lui-même.

Il dénoue mon peignoir qu’il écarte pour dégager la nuisette. Ensuite il s’assied à califourchon sur mes jambes et commence à titiller mes seins du bout des doigts à travers le fin tissu qui les recouvre. Il les palpe, les soupèse, les malaxe, les embrasse, les mords doucement, puis faisant glisser la gaze en dessous, les révèle en les faisant remonter grâce au tissu qui les soutien.

– voilà qui est mieux dit-il en commençant à les lécher à grand coup de langue.

Mes tétons doux et large deviennent rapidement durs et tendus. Sa langue continue à râper ma poitrine tendrement, pendant qu’il la malaxe de ses mains nerveuses. Il n’a gardé que son caleçon et je sens son sexe battre contre mon pubis. J’ai décidé de le laisser faire et cette passivité est très excitante. Je dois me réfréner pour ne pas le toucher. Il me regarde et dit :

– je vois, tu veux jouer à ça ! D’accord ! Attend toi à un vrai festival, ma beauté !

Il enlève prestement son caleçon, révélant son sexe roide et viens le balancer sous mon nez. Il caresse lentement mes lèvres avec son gland dont la sève perle et coule sur ma bouche. Il le tient dans sa main et le branle pendant un long moment pour qu’il coule un peu plus sur mon visage. Le liquide transparent se répand sur ma bouche et descend le long de mon cou. Jeff s’impatiente et force l’entrée de ma bouche dans laquelle il s’introduit. Je ne bouge pas. Ma langue folle rêve de s’enrouler autour de lui mais je l’en empêche. Il s’agite un moment, puis se retire déçu.

– d’accord, dit-il, c’est vraiment ce que tu veux ?  Je ne réponds pas.

Il se redresse, me contemple un moment, puis sauvagement, déchire la fine nuisette. Il s’allonge sur moi et vient frotter vigoureusement son sexe sur ma poitrine, l’écrasant de tout son poids ; enfin, enserrant sa queue entre mes deux seins qu’il tient pressé, il commence à se branler. Il pince mes tétons forts avec ses doigts, provocant une douleur qui se mêle au plaisir. Il ahane au dessus de moi et j’ai envie de l’étreindre, de lui pétrir les fesses, de l’embrasser, de sucer son gland qui tape contre mon menton régulièrement. Il suffirait que j’ouvre la bouche, que je tende ma langue et il viendrait s’y poser. Mais je ne fais rien, et mon excitation augmente. Mon sexe est dégoulinant et le petit short en satin est trempé. Cela n’échappe pas à Jeff quand il me lâche, après s’être arrêté au bord de l’orgasme. Il déchire le short avec la même violence, faisant pénétrer la couture dans ma fente. Il me dégage des restes de tissu, puis écartant mes jambes et soulevant mon bassin à bout de bras, il lèche mon sexe déjà échauffé. Je frémis mais n’émets pas un bruit. Sa langue fouille, retourne, s’introduit dans mon vagin et dans mon anus. Je regarde le plafond d’un œil terne, m’efforçant de ne pas réagir à la profusion de sensations qui envahissent mon corps. Fatigué de mon manque de réaction, il me laisse tomber sur le matelas et s’installe confortablement entre mes jambes. Il introduit ensuite délicatement un doigt dans mon vagin, puis dans mon cul qu’il lutine un moment de la pulpe, avant de l’enfoncer brusquement. Je ne réagis toujours pas. Le doigt s’agite ; Un deuxième doigt le rejoint et tourne lentement à l’intérieur. Malgré moi je gémis et Jeff sourit. Un troisième doigt et le plaisir se transforme momentanément en douleur.

– je pourrais y mettre le poing, tu ne bougerais pas, espèce de garce ! me dit-il, mais je ne vais pas faire ça ! Je vais te ramoner jusqu’à ce que tu hurle de plaisir, et crois moi, tu vas crier parce que je ne m’arrêterai pas avant ! il me pénètre rapidement et me laboure de son pénis énervé tout en mordant mes mamelons irrités. L’orgasme vient vite et je dois fermer les yeux très forts pour jouir sans émettre un son. Jeff s’arrête. Il a senti les spasmes de mon vagin, mais je n’ai toujours pas bougé ni crié. Il me regarde un moment, puis me retourne comme une poupée de chiffon. Il m’installe la tête en bas, le cul en l’air. De son pousse, qu’il a d’abord passé dans ma fente, il huile mon anus dans lequel il s’introduit ensuite, sans brutalité, mais sans ménagement. Son membre rentre en forçant un peu, mais coulisse assez vite. Il recommence son va et vient, arcbouté à mes hanches. Je me laisse faire, désarticulée. Ma tête a glissée sur le coté et mes bras gisent le long de mon corps. Mes chairs se déchirent un peu sous ses coups violents. La douleur devient intense elle fait monter des larmes à mes yeux vides. Jeff les voit et radouci son mouvement. Il glisse une main entre mes cuisses et trouvant mon clitoris, le malaxe doucement en le faisant rouler entre ses doigts. La douleur redevient plaisir et je sens un nouvel orgasme arriver. Celui là est beaucoup plus fort et je ne suis pas sure de pouvoir garder le silence. Jeff accélère et mon cul s’enflamme, mon clitoris cède le premier m’emportant dans un orgasme localisé mais puissant. Je gémis involontairement et Jeff accélère encore ; alors j’implose de l’intérieur. La jouissance est si forte qu’un hurlement de plaisir jaillit de ma bouche, suivis de nombreux autres que je ne peux contrôler, tant le plaisir est intense. Jeff s’acharne en émettant des cris rauques à chaque poussée et éjacule enfin, rendant ses mouvements plus fluides. Le sperme brule mes muqueuses irritées mais l’orgasme se prolonge. Jeff me pilonne toujours alors que la porte de la chambre s’ouvre sur Monsieur dont les yeux exorbités contemplent le spectacle. Jeff ne l’a pas vu et continue ses coups de boutoir, perpétuant nos cris de plaisir. Ce n’est que quand il se laisse enfin tomber sur moi qu’il l’aperçoit. Il se redresse lentement, s’appuyant du coude sur mes fesses, et dit :

– bonsoir, Monsieur ! Comme vous pouvez le voir, je baise votre femme de ménage, j’espère que vous n’y voyez pas d’inconvénient ? Je vous en aurai bien proposé un peu, mais je crois qu’elle est cassée ! dit-il en se retirant de mon anus et en me faisant rouler sur le coté, m’offrant ainsi entièrement nue au regard lubrique de l’homme. Je vois qu’il bande à travers son pantalon, mais la fureur et l’humiliation prennent le dessus, et il hurle de sa petite voix nasillarde :

– dehors ! Sortez de ma maison tous les deux ! Immondes pornographes ! Sortez et que je ne vous revoie jamais ! Il s’époumone pendant que nous passons devant lui, nus et hurlant de rire.

Nous avons à peine le temps de récupérer quelques affaires, talonné par Monsieur qui continue à s’égosiller et nous sautons dans la voiture de Jeff, à moitié rhabillés.

– voilà qui règle le problème des bagages ! dit Jeff philosophe.

 

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