JE LE REGARDE – Chapitre 8

Chapitre 8

Je le regarde parler. Monsieur Dumont tient un conciliabule discret et quasi silencieux avec la gouvernante. Mon avenir tient dans cette discussion chuchotée où il est question de mes compétences et de mon implication.

Elle s’en va enfin, sans un regard pour moi et Monsieur Dumont me demande de le suivre dans son bureau. Je suis toujours éblouie par la perfection de la pièce au sol de marbre blanc, dont les murs sable, mettent en valeur le splendide bureau et le fauteuil de cuir beige. Une armoire de même facture orne un pan de mur. Une console, sur laquelle est posé un splendide vase remplis de camélias blancs épanouis, lui répond en symétrie entre deux immenses fenêtres. Aucun autre meuble ne vient déparer cette harmonie claire et luxueuse mis à part un tableau impressionniste représentant le grand canal de Venise que je trouve plutôt quelconque. Monsieur Dumont suit mon regard et sourit.
– vous aimez ?
– …pas vraiment. Mais aucune reproduction ne rendra suffisamment hommage à Venise.
– bien ! Vous avez voyagé et vous êtes honnête. Savez-vous jeune fille que vous êtes la première à oser me dire que ce tableau est laid ? Figurez vous que je le sais mais je dois le laisser là ; c’est une sorte de tradition. Tout peut bouger ou changer dans ce bureau, même moi, mais pas ce tableau ! Il a été installé là par le premier propriétaire de l’hôtel qui vouait un amour immodéré à la cité des Doges et il semblerait que chaque fois qu’il a été décroché au fil du temps, un malheur soit arrivé à l’hôtel ou à la personne qui l’avait dépendu. Les traditions sont fortes dans ce genre d’établissement, alors je le laisse. Je me contente de lui tourner le dos ! Bien, venons-en à vous. Il semblerait que votre première semaine ait fait très bonne impression à notre gouvernante qui pourtant est difficile à contenter. J’avais envisagé de vous affecter un temps aux cuisines, puis au service des voituriers, mais je crois qu’une journée dans chacun de ces lieux vous permettra de les appréhender rapidement car vous apprenez vite. Donc voici votre programme : aujourd’hui, un tour en cuisine, vous aiderez, ferez ce qu’on vous demandera ; je vous connais, vous ne ménagez pas votre peine, alors je ne me fais pas trop de souci ; sachez cependant que le travail est dur et ingrat et que notre chef ne fait aucun cadeau ! De plus, si vous avez le malheur de lui déplaire, vous pouvez dire adieux à votre carrière chez nous ! Mardi vous accompagnerez les voituriers qui vous montreront le système d’enregistrement des voitures, la réception des clients et de leurs véhicules, ainsi que l’intendance, le service de lavage et le garage. Moins difficile, mais plus fastidieux. Mercredi, un tour à la lingerie pour voir ce que devient le linge que vous avez passé la semaine à ramasser – à ce propos, il semblerait que vous ayez acceptez de l’argent de deux messieurs forts occupés ; sachez que cela ne se fait pas chez nous. Je ferme les yeux pour cette fois, mais à l’avenir, refusez poliment et allez vous en ! Jeudi vous me suivrez comme mon ombre ; je vous montrerez l’étendue des tâches que requière la gestion d’un établissement tel que le notre, et vendredi vous commencerez à vous familiariser avec l’accueil. Si vous survivez à cette semaine, nous verrons le programme de la semaine suivante. Et maintenant, direction la cuisine ! Le chef vous attend. Ne me décevez pas, Mademoiselle Laforge, j’ai placé beaucoup d’espoir en vous !
Je quitte le bureau, contente et inquiète à la fois, et me dirige vers les cuisines qui fourmillent déjà d’une activité débordante. A peine entrée, on me tend un grand tablier et on me dirige fort peu aimablement vers une table où sont entreposées des cagettes de légumes. Ma consigne du jour : éplucher ! Ce à quoi je me prête sans grand plaisir mais avec toute la dextérité dont je suis capable afin de ne mécontenter personne. Au bout d’un moment, un commis vient récupérer les légumes et m’assigne à la plonge qui s’effectue dans d’immenses éviers métalliques qui débordent déjà de marmites en cuivre et de poêles en fonte. La cuisine ressemble à une ruche prise de folie. Des commis s’activent partout, souvent rudoyer par des cuisiniers peu aimables et tout aussi afférés. Le chef, portant toque et tablier blanc, règne en maitre et parfois en tyran sur tout ce petit monde qui baisse la tête et courbe l’échine à son passage. Cependant, dans la vapeur de l’eau brulante qui rougit mes mains, je ne peux m’empêcher de constater qu’il porte un soin attentif et quasi maniaque à tous les plats qui sortent de la cuisine. Cet homme aime son métier et cela me le rend presque sympathique. Ma semaine commence sur les chapeaux de roue et se poursuit ainsi tous les jours. Chaque service m’oblige à apprendre de nouvelles connaissances parfois ennuyeuses : la gestion du logiciel des voituriers par exemples, ne m’intéresse pas le mois du monde, mais j’ai le plaisir de monter dans une Lamborghini, ce qui illumine ma journée. Les voituriers sont plutôt amusants et me régalent de blagues de plus en plus salaces au fil de la journée.
La journée dans la lingerie est d’une longueur interminable. Il faut étiqueter chaque vêtement, chaque sous-vêtement, chaque chaussette au fur et à mesure qu’on les sort des paniers portant le numéro des chambres. Le linge repart, propre, repassé, plié et ensaché ! L’odeur de blanchisserie me donne la nausée et au bout de plusieurs heures de repassage et malgré les machines sophistiquées à notre disposition, j’ai mal au dos et aux bras ; mes jambes me portent à peine. On m’a assigné au repassage des draps et des taies d’oreillers car cette tâche ne requière pas de compétence spécifique. Je plie et pose les draps sur la presse puis rabat la poignée du lourd couvercle qui laisse échapper des volutes de vapeurs dans un chuintement réjouissant les deux premières fois et insupportable dès la troisième. Je répète inlassablement le même mouvement et la vapeur, associée aux apprêts qui empèsent le linge, m’irrite les yeux. Je rentre à la maison, fourbue, les yeux rouges et dégoulinants et Jeff, pris de pitié, me porte un repas au lit et me laisse dormir après m’avoir sagement embrassé sur le front.
Plus jamais la lingerie ! C’est ma dernière pensé avant de sombrer dans un sommeil sans rêves.
Le lendemain, encore endolorie, je rejoins Monsieur Dumont dans son bureau. Il me tend un bloc et un stylo et durant toute la matinée me trace un historique de l’hôtel, m’explique en détail les diverses responsabilités qui sont les siennes en tant que directeur puis me donne un cours magistral sur la gestion et le management. Je note fébrilement tout ce que j’arrive à retenir. Certaines de ces tâches sont fastidieuses – la gestion budgétaires par exemple – d’autres bien plus intéressantes. Ses fonctions le conduisent à intervenir dans tous les services de l’hôtel et à en connaitre, de fait, le fonctionnement sur le bout des doigts. Le personnel est bien sur sous sa responsabilité et il doit veiller à ce que chacun effectue correctement son travail. Il est heureusement secondé par des responsables de service ayant en charge une branche spécifique de l’activité de l’établissement. Je vois à peine passer la journée et Monsieur Dumont semble satisfait des questions que je lui pose et de l’intérêt que je porte à tout ce qu’il m’explique et me montre.
A la maison, notre rythme s’organise autour de mon emploi du temps. Nous mangeons ensemble et faisons l’amour, avant, après, parfois pendant. Durant le repas où je lui raconte ma journée avec les voituriers, Jeff décide de déguster ses nouilles chinoises sur mon ventre et m’oblige à lui servir de table vivante. Je me prête au jeu avec d’autant plus de plaisir que le jus dégoulinent, l’obligeant à lécher mon intimité et à happer les nouilles qui ont glissées entre mes cuisses. D’autres soirs, nous nous mettons plus sagement au lit ou nous faisons l’amour tendrement, comme de vieux amants fatigués. Les journées se succèdent et j’apprends vite.
La semaine suivante, Monsieur Dumont m’affecte enfin à l’accueil, et me voilà installée, portant tailleur et talons hauts, derrière l’immense comptoir de marbre qui cache des trésors de technologie. Des ordinateurs derniers générations permettent la gestion des réservations et des occupations de chambre ; plusieurs machines incrémentent les cartes magnétiques. L’accueil des clients est particulier car il demande un mélange de déférence et d’autorité, de courtoisie et de respect.
Il faut savoir adapter son discours à chacun, et répondre précisément et rapidement à toutes les demandes. Autant dire que je suis vite à mon aise à ce poste où l’humain condescendant vient réclamer les choses les plus inattendues.
Monsieur Dumont à veillé à ce que je sois supervisée les premiers jours, mais les automatismes viennent vite ; l’utilisation du logiciel s’avère aisé et je me retrouve rapidement autonome derrière le grand comptoir où nous œuvrons à plusieurs. L’automne se termine et la saison est calme ce qui me permet de prendre mon temps et de prêter attention et intérêt à tous les clients. Ainsi, mais je n’en dit rien à Jeff, je repère un jour son père qui pénètre dans le hall et se dirige vers le bar où l’attend une femme large d’épaule et plutôt masculine avec laquelle il a une longue conversation murmurée. Installés dans les fauteuils confortables du bar accueillant et feutré, ils parlent longuement. Je ne peux m’absenter très longtemps de mon poste, aussi j’effectue de fréquents allers et retours discrets, espérant qu’il ne m’aperçoive pas. Cependant, au moment de sortir de l’hôtel, il se retourne et laisse son regard glisser négligemment sur le personnel. Il ne me regarde par réellement mais je suis sure qu’il m’a vue. Il disparait, emporté par les vitres tournantes de la lourde porte à tambour aux montants de cuivre reluisant et aux vitres sans tâches, suivi peu après par la femme qui a posé une large casquette sur sa tête, masquant ainsi son visage. Je ne l’ai vu que de dos et ne pourrait la reconnaitre. Que venait-il faire à Cannes ? A-t-il rencontré Jeff ? L’a-t-il prévenu de son passage sur la côte ? Autant de question qui reste sans réponse car Jeff ne semble rien savoir de la présence de son père où ne m’en parle pas.
Au bout d’une semaine, je suis parfaitement à mon aise derrière mon comptoir et je prends un immense plaisir à me rendre à mon travail. Mon ancienne vie ne me manque plus et même si quelques souvenirs gourmands de Vanessa viennent parfois parasiter ma vie domestique, je suis heureuse de ce changement qui s’accompagne d’une promotion sociale.
Je sens que Jeff est épaté, mais aussi contrarié, que je m’adapte si bien à ce nouvel emploi. Je lui rappelle gentiment que je serai encore au club si nous n’avions pas poussé le jeu trop loin entre nous, ce qui le calme momentanément.
Cependant, il a décidé que nous irions célébrer les fêtes de fin d’année dans une station de ski, mais il n’a pas encore arrêté son choix. Il hésite entre Courchevel et Gstaad. Pour ma part, j’avoue ne pas m’intéresser particulièrement à ce problème qui semble pourtant cornélien. Jeff voudrait y inviter un certain nombre d’amis et s’inquiète de savoir ce qui leurs conviendrait le mieux. Quand je lui fais remarquer que les fêtes approchent et qu’elles vont coïncider avec ma prise de poste officielle, il s’énerve en répliquant que je n’ai qu’à arrêter ce boulot stupide.
Je me fâche, prend mes affaires, et pars travailler sans plus lui adresser la parole. Nous passons deux jours dans le mutisme le plus total, ce qui, tout comptes fait, me repose de mes journées à l’accueil. Finalement, Jeff me supplie de prendre quelques jours entre ma période d’essai et mon contrat officiel, et me dit que tout est organisé, que nous partons à Courchevel et que Martin sera là. Nous n’avons pas fait l’amour depuis deux jours et la perspective d’une réconciliation amoureuse, et la présence de Martin à Courchevel, moi qui ne skie pas, brise ma résistance et mon silence. J’accepte de l’accompagner si Monsieur Dumont m’y autorise. Jeff capitule un peu vite, et comme je le soupçonne d’essayer de rentrer en contact avec Monsieur Dumont, je le menace de ne pas venir s’il intervient. Jeff est un grand enfant capricieux mais il sait s’arrêter quand il met ses intérêts en danger. Au moins, nous avons repris le dialogue et Jeff en profite pour me sauter dessus et me faire l’amour sauvagement dans différentes pièces de la maison que nous n’avons pas encore étrennées et où il me poursuit nu et en érection. C’est ainsi que je découvre l’inconfort de la table de billard dont l’ardoise froide me glace à travers la feutrine pendant que Jeff me baise bruyamment ; que je me retrouve à quatre patte sur la pierre froide dans le grand hall, vigoureusement ramonée par son membre surchauffé, et finalement étalée sur un tapis, dans la salle de sport, où nous nous baisons réciproquement en nous mordant et en nous griffant comme des chats en colère. Cette soirée mouvementée, riche en cris et en rires, se termine par une fellation et un cunnilingus sur le canapé du salon. Nous nous retrouvons enfin, emboité l’un sur l’autre, nos proportions s’accordant parfaitement. Quand Jeff enfoui sa bouche dans mon sexe, sa verge se cale entre mes seins et ses couilles se posent sur mes lèvres. Je n’ai qu’à les ouvrir pour lui lécher les testicules pendant que son membre s’agite entre mes seins. Jeff adore que je le branle de la sorte. Il éjacule régulièrement des petites coulées de sperme qui vont se perdre sur mon ventre. Nous commençons à bien connaitre nos corps et certains automatismes s’installent entre nous malgré la diversité des positions et des lieux dans lesquels nous nous retrouvons. Jeff aime à différencier les fois où il me baise de celle ou nous forniquons ; quand à celles ou nous faisons l’amour, elles sont sacrées car ce sont des moments de communions intenses. Nous mélangeons fréquemment ces différentes manières subtiles de nous donner du plaisir ; je sais comment le sucer pour l’amener au bord de l’extase et l’y maintenir, il sait m’emmener au septième ciel en suçotant mon clitoris et reconnait mes déhanchés violents et involontaires quand j’appelle son sexe de tout mon corps. Pour éviter que la routine nous gagne, nous multiplions les lieux, mais aussi les accessoires.
Un matin où je ne travaille pas, Jeff m’emmène dans un immense magasin qui ressemble à un hangar, dans une zone commerciale proche, temple des accessoires sexuels et de la lingerie. Les culottes fendues côtoient les combinaisons en latex et le choix des sex toys est si vertigineux qu’il est difficile de tous les regarder. Jeff a choisit pour moi une sorte de petit engin, pratiquement plat, dont partent deux pattes rabattables, le tout muni d’une télécommande. Il m’explique que cela se pose sur la vulve, si possible contre le clitoris ; la télécommande sert à le mettre en marche et à choisir l’intensité et le rythme de la vibration ; l’engin se fixe à l’intérieur d’une culotte. Je ne vois pas bien à quel occasion nous allons l’utiliser mais Jeff le met résolument dans le panier. Il choisit aussi quelques petits canards de bain dont l’intérêt me semble tout aussi limité étant donné la fréquence de nos relations sexuelles et mon aversion pour l’eau dans ces moments spécifiques. Je contemple longuement plusieurs engins longs et laids sensé vibrer, masser, pénétrer, aller et venir tout seul, mais j’avoue à Jeff mon peu d’intérêt pour eux. Jeff en choisit pourtant quelques uns, la plupart translucides et colorés, ce qui les rend déjà plus amusant. Mon œil est cependant attiré par un long manche couleur chair sans grand intérêt esthétique, si ce n’est que chaque extrémité est munie d’un gland parfaitement reproduit et que les plis des deux verges sont très réalistes. Je le prends et le met dans le panier sous l’œil réprobateur de Jeff qui me demande à quoi cela va bien pouvoir nous servir.
– nous n’allons pas faire venir ta copine Vanessa, de toute façon elle n’aime pas les hommes ; tu comptes recommencer une expérience avec une copine ? me dit-il mi- moqueur, mi- provocateur.
– je pensais plutôt à nous ; à toi en fait. Nous pourrions essayer quelque chose comme cela ! lui dis-je en lui montrant les dessins au dos de la boite qui fort explicitement, montrent les diverses utilisations de ce godemichet conçu pour deux. Jeff se récrie en déclarant catégoriquement que jamais il ne laissera ce truc rentrer dans son anatomie.
– on en reparlera, mon amour ! je lui réponds. Il laisse alors tomber dans le panier, avec un regard en coin, différentes sortes de liens et bandages, des menottes et des baillons. Ces accessoires me font craindre le pire car je sais Jeff excessif, et crains de me retrouver ligoter au lit toute une journée.
En quelques jours nous dévorons toute la lingerie comestibles, et nous testons quelques un des godemichets que Jeff à choisi. Le mien est encore dans son emballage et je ne sais pas s’il en sortira un jour. A fil des jours, je m’aperçois que les accessoires ont surtout tendance à apparaitre quand Jeff est contrarié, souvent pour une raison qui m’échappe. Son besoin de me dominer ressort alors. C’est dans ces moments qu’il dit qu’il me baise.
Quand je vois apparaitre les menottes pour la première fois, je suis saisie d’une immédiate envie de fuir, mais Jeff me jure qu’elles s’enlèvent facilement et me permet de les tester plusieurs fois avant de me menotter au lit. En effet elles s’enlèvent facilement quand on attache les deux mains rapprochées, mais Jeff est plus rusé et m’a menotté bras écartés, m’empêchant de la sorte d’activer le poussoir qui les ouvre. Je rue et me débat, le suppliant de me libérer, au lieu de quoi, il glisse dans ma culotte la petite pieuvre translucide. Puis il sort du sac deux petites pinces que je ne connaissais pas. Elles viennent enserrer le bout de mes seins, leur imprimant leur marque de caoutchouc dur. La sensation est forte et plutôt agréable mais je suis révoltée par la manière dont il s’y est pris. Je hurle que je ne jouirai pas et que je résisterai à tout ce qu’il pourra me faire. Il s’assied face à moi dans le fauteuil, un grand sourire sur le visage et ouvrant son pantalon, dégage sa bite qui se redresse lentement dans sa main, puis commence à se masturber lentement.
– vois-tu Chloé, s’il y a une chose que je sais sur toi, c’est à quel point ton clitoris est réactif ! Tu auras beau faire, tu ne résisteras pas ce petit joujou !
Et ce disant, il le met en marche grâce à la télécommande. Au début, je sens un simple échauffement et je me dis que je peux y résister même si Jeff a pris soin d’écarter mes lèvres pour positionner la partie centrale exactement au point le plus sensible de mon sexe. Mais il modifie les réglages en même temps que sa main accélère le va et viens sur sa verge. J’adore le regarder se branler. La façon délicate qu’il a de saisir la base de son sexe à pleine main, la manière posée dont il remonte la peau jusqu’au dessus de son gland, la répartition de ses doigts sur sa verge afin d’optimiser la pression et la surface couverte ; tout cela m’excite ; Jeff le sait et s’offre donc à mon regard, pleinement conscient de l’effet qu’il me fait. Il a enlevé son tee-shirt et je vois les muscles de son abdomen bouger en même temps que sa main se balade. La vibration s’intensifie dans ma vulve et le contact direct sur mon clitoris affaibli ma résistance. Jeff me regarde droit dans les yeux et continue à se masturber en appuyant encore une fois sur la télécommande. La vibration devient plus forte et le rythme s’accélère. Malgré moi je gémis. C’est si bon ! C’est totalement irrésistible même ! Mes seins durcis sont pincés plus fortement par les petits accessoires de caoutchouc et la pression douloureuse descend directement dans mon sexe. Je tente de résister mais je n’arrive pas à détacher mon regard du membre de Jeff qui perle d’une goutte épaisse. J’aimerai pouvoir y passer ma langue, faire disparaitre son gland dans ma bouche pendant que sa main s’active, mais je ne peux bouger et l’excitation augmente. Je finis par m’abandonner aux sensations que me procure la pieuvre, et l’orgasme qu’elle déclenche est absolument parfait et impossible a arrêter tant que Jeff ne l’interrompra pas. Mon clitoris ainsi sollicité jouit sans retenu tout le temps que l’engin vibre ; mes cris de plaisir ont suffisamment émoustillé Jeff pour qu’une longue giclée de sperme tombe en pluie sur la moquette. Je geins en me convulsant, jusqu’à ce que Jeff reprenne ses esprits et arrête l’engin. Il vient alors s’allonger à coté de moi et détache les pinces de mes seins qu’il embrasse tendrement ; il me dit :
– le problème, Chloé, c’est qu’aucun accessoire ne parviendra à me donner du plaisir comme tu sais le faire, et même si j’aime te regarder jouir, le contact de ton corps me manque. Je ne crois pas que ce genre d’appareil nous serve à nouveau. Garde le quelque part où tu l’utiliseras quand tu seras en manque de moi !
– d’accord, promis ! Détache-moi maintenant s’il te plait Jeff ! Faisons l’amour normalement, nous n’avons pas besoin de tout ça !
– je vais déjà retirer cet appareil de ta culotte, et d’ailleurs je vais aussi retirer ta culotte, tu seras mieux sans ! ajoute-t-il, joignant le geste à la parole.
Me voilà donc totalement nue, bras écartés et menottés au dessus de la tête et Jeff ne semble pas décidé à me libérer malgré mes suppliques.
– non ! Finit-il par dire, je n’en ai pas terminé avec toi ! Il remonte mes jambes le long de son torse et soulevant mon bassin, m’enfile prestement. Mon orgasme à m’a lubrifié et la pénétration est rapide et aisée. Puis il trouve un rythme et prenant tout son temps, me baise. Au début, je ne sens rien parce que mon énervement est plus fort, mais on dirait que son sexe a un pouvoir magique sur moi parce que bientôt je me retrouve en train d’accompagner ses mouvements avec mon bassin pour optimiser la pénétration et le sentir le plus profondément possible. Comment fait-il pour me faire jouir même quand je lui en veux autant ? Je n’en sais rien ; ce que je sais, c’est que je gémis de plus en plus fort et que mon corps l’aspire de plus en plus loin. Mon vagin s’embrase malgré mes résistances et je commence à crier ; Alors Jeff replie mes jambes jusqu’à ce qu’elles viennent écraser ma poitrine, puis se décide à accélérer et éjacule bruyamment. Ensuite il s’effondre sur moi me léchant un sein au passage et je sais que nous n’en avons pas encore fini. Comme il refuse toujours de me détacher, les positions sont limitées. Mais cela ne l’arrête pas. Il m’attrape à bras le corps et prenant soin de ne pas me faire mal, me retourne sur le ventre. Dans la manœuvre, mes bras se sont croisés et mes épaules sont douloureusement étirées. Je ne peux prendre aucun appui ; je suis totalement à sa merci. Il a décidé de m’utiliser comme une poupée de chiffon et n’accorde donc aucun intérêt à mes seins qu’habituellement il prend le temps de stimuler pour faciliter la monté du plaisir. Au lieu de cela, il lubrifie mon anus un moment, l’écartant délicatement en y faisant pénétrer de plus en plus profondément un doigt puis un deuxième qu’il tourne pour assouplir le muscle, puis s’étant assuré de sa dilatation, il m’encule. A ce stade, je ne proteste plus, je sais que cela ne sers à rien. Plus je me débattrais, plus longtemps le jeu durera et je risque de passer la nuit attachée au lit à supporter ses fantasmes ; en même temps, je ne peux nier que tout ce qu’il fait me procure du plaisir, et ce malgré ma colère. A ce moment précis je le hais et pourtant mon cul lui répond. Ses coups de reins embrasent mon anus. Cependant, ce n’est que quand je l’entends enfin jouir que je laisse l’orgasme monter en moi. Je hurle dans l’oreiller que je mords jusqu’à le déchirer, car jouissance et haine se mêlent, procurant un mélange troublant de plaisirs presque coupables. Alors, et seulement parce qu’il est rassasié, il accepte de me détacher et me permet de dormir. Je lui tourne le dos et rabattant la couette sur ma tête, je ne lui souhaite pas bonne nuit. Je suis réveillée par la sonnerie du réveil et par Jeff, qui d’une main douce caresse un de mes seins et de l’autre s’insinue entre mes cuisses pour les écarter et me faire l’amour ; je le repousse violement et file dans la salle de bain où je me douche et me prépare. Quand je sors du dressing, le lit est vide. Jeff m’attend dans la cuisine où le petit déjeuner est prêt. Je passe devant lui sans un regard et file à l’hôtel.
La journée est épuisante, les clients exigeants et je suis irritable. Monsieur Dumont me reprend à plusieurs reprises, me demandant de faire preuve de plus de courtoisie à l’égard de la clientèle.
– quoi qu’il puisse se passer dans votre vie privé, Mademoiselle Laforge, la clientèle ne doit en aucun ca en faire les frais ni même en avoir connaissance ; n’oubliez jamais que vous êtes à leur service. Votre travail consiste à les contenter et non à les morigéner même quand ils se conduisent avec irrespect !
Je me ressaisie et continue mon travail dans une bonne humeur factice mais qui semble cependant faire illusion. Je réponds sans grande difficulté aux exigences des clients, même si, en comparaison, celles des messieurs qui fréquentaient le club, étaient formulées avec bien plus de politesse et d’affabilité. Mais dans un hôtel, les gens se savent de passage. Ils n’ont aucun état d’âme à exiger d’être servi sur le champ ; ils ne supportent pas d’attendre leur tour, leurs cartes, leur note ; ils s’impatientent au moindre retard ; se plaignent dès qu’un bagage chancelle sur le chariot qui les mène à leur chambre. La couleur des rideaux, la moquette, les draps, tout est discuté et sujet à mécontentement. Heureusement, tous ne sont pas ainsi, et c’est un plaisir de rendre service aux clients souriants, ceux qui ont compris que la politesse était une arme bien plus redoutable que la colère. Je ne peux cependant me départir de l’idée que le prix astronomique des chambres favorise cet excès d’exigence et de mépris envers le personnel. L’argent facilite peut-être la vie de ceux qui en ont, mais rend bien difficile celle des travailleurs qui les côtoient ! Pourtant, je ne devrais plus me sentir concernée ; Jeff est d’une générosité sans limite et son argent est à ma disposition sans que j’aie même besoin de le lui demander ; malgré cela, je me sens toujours mal à l’aise quand je l’utilise. Quand il est avec moi et qu’il me fait des cadeaux, je me sens choyée comme une petite fille sage et gâtée ; mais quand il se débarrasse de moi en me donnant sa carte de crédit, je me sens sale et illégitime. On nait riche mais il est difficile de le devenir sans voir se transformer en soi des valeurs et des modes de vie qui pourtant faisait notre singularité et donnaient un sens à nos actes. Je m’interroge quelque fois, quand je suis si fatiguée le matin et que je me traine jusqu’à ma voiture en baillant sans arrêt : pourquoi continuer à aller travailler alors que je pourrais rester à la maison, céder aux fantasmes sexuels d’un Jeff de plus en plus exigeant et me contenter d’attendre que tout se fasse sans que j’ai besoin de lever le petit doigt. Depuis que nous sommes installés à la villa, je n’ai pas eu l’occasion de me baigner ; je sais que Jeff nage de longues heures tous les jours pour s’entretenir et délasser son corps tendus ; je pourrais paresser au soleil de l’hiver et contempler la vue ne lisant des magazines ; je pourrais dépenser mon énergie dans une salle de sport et aller faire su shopping sur le chemin du retour. Il y a tant d’activité qu’il est possible de trouver quand on est une femme oisive ! Mais je n’en suis pas capable ! Je ne suis même pas capable d’imaginer vivre de la sorte. Travailler donne un sens à ma vie et me permet de conserver ma liberté et mon indépendance ! Tant que j’aurai un emploi, je ne me sentirais pas esclave de la relation que Jeff est entrain d’instaurer entre nous! Alors je me lève en titubant et je prends le volant dans la nuit noire, sans me plaindre, parce que je sais que c’est le prix quotidien que je dois payer pour conserver ma liberté.
Avant de quitter le travail, ce jour là, je me rends dans le bureau de Monsieur Dumont pour lui demander si je peux m’absenter une semaine durant les fêtes. Il réfléchit un moment puis accepte tout en me disant qu’il n’est pas ravi que je ne sois pas là durant le rush de la fin d’année, mais comme je ne suis pas encore employée par l’hôtel, il m’accorde ces quelques jours.
Je rentre à la maison plutôt satisfaite de ma journée mais craignant de trouver Jeff implorant et se confondant en excuse. Mais la villa est silencieuse. Le séjour est vide ainsi que son bureau. Je fais rapidement le tour du rez-de-chaussée et n’y trouve personne. Je grimpe à l’étage et découvre Jeff allongé, nu et menotté au lit. Il dort. Je me demande comment il a fait pour attacher la deuxième menotte. J’ai du faire du bruit car il ouvre les yeux et je m’aperçois que, loin du regard fanfaron que je m’attendais à voir, ses yeux expriment une infinie tristesse et un grand désespoir. Je reste un moment interdite. Deux possibilité me traversent l’esprit : soit je le détache et le console, donnant ainsi beaucoup d’importance à ce qui s’est passé la veille, soit je me prête au jeu et use de lui comme il a usé de moi. J’opte finalement pour la deuxième solution parce que je connais Jeff, et je sais qu’après de longues excuses et quelques jours de calme, un nouvel évènement se produira qui rallumera mon indignation. Je ne changerai pas cet homme. Je dois l’accepter tel qu’il est ou le quitter. Un fort sentiment d’amour m’empli pendant que je me défais de ma veste de tailleur et que je déboutonne un à un les boutons de mon chemisier plissé qui, une fois ôté, révèle un soutien-gorge cramoisi bordé de dentelle noire. Je laisse glisser ma jupe au sol qui découvre la culotte assorti ainsi que le porte jarretelle et les bas que Jeff m’oblige à mettre à la place des collants qu’il nomme des « tue l’amour ». Puis, posant un pied encore chaussé sur le lit, je taquine sa verge du bout de mon escarpin. Elle réagit mollement. Je pose alors mon pied entre ses jambes, la pointe de mon escarpin enfoncée dans ses fesses, et commence à me caresser les seins. Jeff ne me quitte pas des yeux et sa verge se redresse lentement. Je les caresse tendrement et m’extasie une fois encore sur leur grosseur. Ils sont durs et tendus et quand je les dégage de la dentelle, mes aréoles roses foncées sont larges. Elles durcissent rapidement quand je les fais rouler entre mes doigts. Elles pointent, dures, d’une taille impressionnante. Prise d’une soudaine inspiration, j’attrape un de mes seins et me penchant légèrement en avant, je porte le mamelon pointu jusqu’à ma bouche. La sensation est fantastique. La connexion entre mon sein et mon sexe est parfaite. On dirait une corde tendue sur laquelle je peux tirer à volonté, déclenchant des ondes d’excitation dans ma vulve embrasée. Je tète ainsi un moment mon sein dur et réceptif et je me dis que c’est ce que doivent ressentir les hommes qui arrivent à sucer leur gland. Cette image me fait sourire. Je ne suis pas assez souple pour aller mettre ma bouche dans mon sexe, mais l’idée, bien qu’étrange, est très érotique. Jeff suit un cheminement probablement différent du mien mais sa verge commence à battre sur son ventre et un filet de sécrétion coule dans les poils de son pubis. Je glisse une main le long de mon ventre, puis entre mes jambes, et masse doucement ma vulve à travers la dentelle. Le contact de mes doigts sur mon sexe, ajouté à la sensation que me procure ma bouche toujours accrochée à mon sein, est voluptueuse. J’enfonce encore un peu mon pied entre les fesses de Jeff qui gémit. Je dois avoir atteint son anus avec le bout pointu de ma chaussure. Ses testicules reposent sur mon pied et je les vois rouler dans leur gangue de peau. M’enhardissant, j’écarte la dentelle de la culotte et introduit un doigt dans ma chatte. Mon vagin lubrifié mouille mon majeur que je pose sur mon clitoris. Je le branle rapidement, dans un petit mouvement tournant de la pulpe du doigt. L’effet est immédiat et je jouis doucement en gémissant. Jeff gémit en retour et sa verge s’agite. Je le contemple un moment, attaché, offert comme un cadeau ; mon cadeau ! Cet homme est un cadeau arrivé dans ma vie par erreur ou par hasard, et je ne veux pas le perdre malgré ses excès. Sa beauté, son intelligence, l’amour qu’il me porte, sont autant d’attaches qui me lient à lui. A ce stade de notre relation, je ne peux envisager ma vie sans lui. Il a réussit à franchir toutes les barrières de mes résistances et m’a transformé. Je n’ai pas toujours apprécié la façon dont il l’a fait, mais le résultat est là : j’habite avec le plus bel homme que j’ai jamais connu dans une maison somptueuse ; j’ai commencé à travailler dans un hôtel de luxe pour remplacer un poste de femme de ménage et d’hôtesse dans un club de striptease ; Je voyage en jet privé ; Je suis habillée de vêtements de marque si couteux que certains représentent plusieurs mois de salaire ; cet homme me fait l’amour comme un dieu, infatigable, jamais rassasié de mon corps ; Il prend soin de moi ; Comment ne pas l’aimer ? Comment ne pas lui rendre au centuple tous les cadeaux qu’il me fait ? Il m’aime, il aime mon corps. Qu’ais-je donc à lui offrir à par cela ? A cet instant je décide que je ne me révolterai plus ; que je me plierais à tous ces caprices. Je me débarrasse de mes sous-vêtements puis l’enjambe et m’accroupissant sur lui, lui fourre d’office un sein dans la bouche. Il l’accueille dans un soupir de plaisir et tète fortement la pointe déjà rougie. Mes seins semblent mener la danse depuis quelques temps car l’excitation est immédiate. Mon vagin l’appelle. Je m’abandonne un moment au plaisir de cette succion totalement animale puis, descendant lentement, je le prends dans ma bouche et le suce longuement, jusqu’à ce qu’il éjacule dans de longs râles de plaisir. Mon excitation est à son comble. Je m’allonge sur lui et l’embrasse passionnément. Le contact de sa peau contre la mienne est comme une brulure. En me laissant descendre lentement, je fini par trouver son membre sur lequel je m’empale en poussant un soupir de satisfaction. Je me penche sur Jeff qui halète déjà et je lèche ses tétons l’un après l’autre. Le droit semble plus réactif. Je m’emploi à le sucer jusqu’à ce qu’il durcisse et Jeff gémis encore plus fort. Puis n’y tenant plus je me redresse, assise parfaitement droite sur son sexe, et repliant mes jambes derrière moi et commence à bouger de plus en plus vite. Jeff crie de plaisir et je le tiens en haleine le plus longtemps possible mais l’orgasme qui monte en moi me force à accélérer et nous jouissons ensemble dans de longs hurlements ; je sens sa semence se répandre en moi comme un bain purifiant. Je reste un moment ainsi, assise sur Jeff qui ne ramolli pas, profitant du plaisir qui continu à vibrer en moi au rythme des pulsations de sa queue, puis, me décollant de lui, je le fais pivoter doucement, comme il l’a fait avec moi la veille. Je détache une de ses menottes pou lui permettre de prendre appui sur les montants du lit. Les bras tendus, relevé au dessus de sa tête, son corps étiré, les jambes serrées, les fesses proéminentes, il ressemble à une statue ; Une statue très vivante toutefois car sa verge palpite et continue à couler. Je me glisse sous son corps et écartant les jambes, m’offre à lui. Il n’a visiblement pas envie de jouer. Il me pénètre immédiatement et s’applique à me faire l’amour comme si sa vie en dépendait. Il va et vient dans un mouvement puissant qui amplifie la sensation de pénétration. Son sexe est totalement déployé, je sens son gland énorme aller et venir. Le plaisir est immense et je jouis fort et longtemps, bientôt rejointe par Jeff qui s’époumone au dessus de moi. Il continue longuement son mouvement de plus en plus saccadé, d’une verge de moins en moins dure, pendant que je continue à crier. Je ne m’arrête que quand il s’immobilise enfin. Il se laisse lourdement tomber sur moi et nous nous endormons immédiatement. Il doit avoir attrapé la couette pendant la nuit car au matin, toujours pleine de son sexe, je nous découvre au chaud. Je suis encore chaussée et cette sensation m’exaspère. Je fais glisser mes escarpins avec mes pieds. Ce mouvement des jambes réveille Jeff qui durcit immédiatement en moi et m’embrassant amoureusement, me dit bonjour. Joignant le geste à la parole il me fait l’amour tendrement jusqu’à ce que le plaisir nous emporte doucement. Pendant le petit déjeuner, qui est miraculeusement prêt quand nous descendons peu après, je l’informe que j’ai obtenu l’autorisation de m’absenter. Jeff est aux anges et me confie qu’il était très inquiet que je ne vienne pas. Il craignait que son attitude m’ait conduit à refuser de l’accompagner. Je m’enhardi à lui demander comment il se fait que le petit déjeuner soit toujours prêt au moment où nous arrivons le matin. Jeff affiche un sourire mystérieux mais ne répond pas. Agacée, je lui dis que j’aimerai bien savoir quel lutin se cache dans la maison pour que ces miracles se produisent, ou bien dois-je m’inquiéter d’une présence féminine dans la maison qui ne ferait pas que le petit déjeuner en mon absence. Devant ma visible irritation, Jeff capitule et dit :
– Sonia ?

Et une grande femme rousse, les cheveux tirés en une queue de cheval stricte, bâtie come un judoka et vêtue d’un survêtement blanc, sort de la cuisine. Elle affiche un air discret mais en la regardant attentivement je m’aperçois que je l’ai déjà vue souvent sans la remarquer vraiment. Elle était près de nous dans le club Parisien; elle mangeait, à une table voisine dans différents restaurants, et même dernièrement, quand nous faisions les boutiques, elle attendait devant ! Comment ais-je fais pour ne pas la remarquer plus tôt ? Elle est pourtant suffisamment imposante pour ne pas passer inaperçue ; et pourtant elle bouge, silencieuse comme un chat.
– c’était vous les petits déjeuners ? Lui dis-je en une question qui n’attend pas de réponse ; c’était vous les menottes ! Je savais bien qu’il n’avait pas pu les mettre tous seul. Puis m’adressant à Jeff : depuis quand dure ce petit jeu, Jeff ? Depuis quand vit-elle dans la maison ?
– Depuis toujours, mon amour. Sonia est partout où je vais ! C’est mon garde du corps ; mon homme à tout faire, en quelque sorte. Quand tu n’es pas là c’est elle qui conduit, elle qui pare à tous mes besoin quotidiens…sauf sexuels ! S’empresse t’il d’ajouter devant mon visage fermé. Sonia m’accompagne depuis des années ; c’est presque mon meilleur copain. Elle me bat à la course. En fait, elle me bat pratiquement dans tous les sports. Mais ne t’inquiète pas mon ange, Sonia a trouvé ta copine Vanessa absolument à croquer. N’est pas, So ?
Cette dernière baisse timidement les yeux et ne répond pas.
– je n’aime pas l’idée que quelqu’un soit toujours présent dans la maison, surtout quand nous y sommes ensemble. Comment, faites-vous ? Vous passez de pièce en pièce pendant que nous baisons et vous ramassez et nettoyez derrière nous ? Je lui balance furieuse.
Sonia s’apprête à répondre mais Jeff l’interrompt en levant une main.
– Je n’ai pas le choix, Chloé. Sa présence est nécessaire ; indispensable même. Tu ne réalises pas encore les enjeux, parce que tu ne connais pas la puissance financière que représente mon père, mais malgré les apparences, il tient à moi ! Je suis en quelque sorte son point faible, son talon d’Achille ! Sonia est là pour me protéger des autres…mais aussi de moi même. Je l’aime comme une sœur et tu oublieras vite sa présence. D’ailleurs tu ne l’avais pas remarqué, et si je n’avais pas été trop flémard pour descendre avant toi, tu n’aurais jamais rien soupçonné. Sonia peut disparaitre dans un désert de sable. Je te jure, elle est stupéfiante. Puis se tournant vers elle, il dit :
– c’est bon So, tu peux y aller.
Elle disparait en un clin d’œil et j’ai beau guetter, je n’entends pas un bruit. Peut-être est elle tapie juste derrière la porte attendant que je sorte pour m’étrangler.
– Jeff, j’aurai aimé que tu m’informe tout de même ! Nous vivons ensemble, tu te rappelles ? Je partage ton lit et une partie de ta vie. Il me semble qu’une information comme celle là méritait d’être révélée.
– je suis devenu prudent, mon amour. La présence de Sonia a tendance à faire fuir les femmes. Elle l’a voit comme une rivale alors qu’elle ne représente aucun danger.
– les femmes, mais de quelles femmes parles-tu ? Ont-elles été nombreuses à pénétrer suffisamment ton intimité pour avoir l’honneur d’être présentées à ton mastodonte ? »
– tu es injuste Chloé. J’ai trente deux ans ! J’ai eu une vie avant toi ! Et même si je n’ai pas rencontrée la femme de ma vie avant de te connaitre, j’ai eu une vie amoureuse. Ne fais pas de procès à Sonia avant de la connaitre, et ne la traite plus jamais de mastodonte si tu ne veux pas te retrouver ligoter dans ton lit un matin ; elle peut être taquine malgré les apparences. Bon, je dois travailler car nous partons bientôt ; bonne journée mon amour ! Et il clôt ainsi la discussion par un baiser plein de tendresse.
Je pars travailler, énervée ; mais au fil de la journée, je me calme et me dit que je peux tout à fait continuer à l’ignorer. La récente venue du père de Jeff me revient alors à l’esprit, et je me demande si Sonia pourrait être la femme avec laquelle il parlait ? Le gabarit correspond. La couleur des cheveux aussi ! Pourquoi s’être rencontré là, en secret, sans que Jeff en soit informé ? Et s’il l’était, pourquoi ne pas m’en avoir parlé ? Puis je réalise qu’il cache la présence de Sonia depuis des semaines. Elle doit habiter dans la maison que je n’ai même pas eu la curiosité de visiter entièrement. La pensé que cette femme, dont le visage ovale est totalement inexpressif, vit dans ma maison me déplait. Je déteste tous ces mystères et tous ces secrets !
Le soir quand je rentre, je suis encore en colère contre Jeff, ses cachoteries et ses jeux qui m’ôtent parfois mon libre arbitre. Et pourtant mon amour pour lui ne trouve pas de répit. Cet amour s’apparente de plus en plus à une dépendance qui trouve son expression dans un irrépressible besoin sexuel ! J’ai envie qu’il me baise, là, tout de suite ! Je monte dans la chambre et me déshabille, puis revêts un ensemble de lingerie fendue que nous avons acheté ensemble et qui a la particularité de s’ouvrir grâce à de jolis petits nœuds au niveau des mamelons et de la vulve. J’enfile par-dessus une robe moulante en laine entièrement boutonnée devant dont je défais les boutons jusqu’à la naissance du soutien gorge, puis je descend retrouver Jeff qui travaille dans son bureau. Je me colle derrière lui et l’embrasse dans la nuque en lui décoiffant les cheveux. Mais Jeff est concentré et n’a pas envie de jouer. Je fais pivoter son fauteuil et m’assieds sur lui à califourchon. Il soupire et détourne les yeux de son ordinateur un moment :
– bonjour, mon amour, il faut vraiment que je termine ça pour ce soir ! dit-il en répondant à mes baiser plutôt mollement.
– pas de problèmes ! Toi tu travailles, et moi je m’occupe ! Je déboutonne mon pull jusqu’à la taille, révélant la dentelle noire et les petits nœuds de satin rouge. Je caresse mes seins un moment et Jeff, qui tente de regarder ses graphiques par-dessus mon épaule, éprouve des difficultés à se concentrer ; je tire délicatement sur le lien de satin et le nœud se défait, laissant apparaitre mon téton déjà pointé. Je renouvelle l’opération avec l’autre, et mes deux seins apparaissent, gansés dans la dentelle, accessibles. Sentir mes seins nus et offerts à porté de lui m’excite tant que mon sexe se mouille immédiatement; mais Jeff n’est toujours pas décidé. J’approche alors ma poitrine de sa bouche et caresses ses lèvres avec mes seins tendus. Il écarte les lèvres et happe un mamelon qui durcit pour mieux répondre à sa succion. Abandonnant son ordinateur, il pose ses mains sur mes seins qu’il malaxe en soupirant fortement.
– Chloé, comment te résister ? Tu n’as pas le droit de faire ça ! Tu es si bandante, si splendide ! Tant pis je travaillerai toute la nuit !
Je me relève légèrement, et ouvrant entièrement la robe, découvre mon entre-jambe. Je guide sa main jusqu’aux deux petits nœuds qui ferment la culotte et l’incite à tirer dessus. Une fois ouverts, ils libèrent l’accès à ma fente qui s’offre à lui. Je descends le pantalon de coton que Jeff porte pour travailler et sous lequel il est nu, et dégage sa verge déjà raide. Sans aucun préliminaire, je m’assieds dessus. L’engin glisse en moi sans difficulté et Jeff pousse un long soupir de plaisir. Il attrape mes fesses et m’aide à aller et venir sur sa queue ; sa journée a du être dure parce que le plaisir monte vite et j’ai à peine le temps de le rejoindre quand il jouit en gémissant. Il me laisse ensuite tomber sur lui et nous restons ainsi un moment. Il semble vouloir retourner tout de suite à son travail mais je n’en ai pas finis avec lui. Je l’attrape par la main, et l’obligeant à se lever, l’entraine sur le canapé où je le fait basculer.
J’ai envie de provoquer Sonia, où qu’elle se trouve en cet instant précis. Le salon est une pièce stratégique par laquelle il faut passer, et d’où aucun mouvement ne passe inaperçu. Si elle est dans la cuisine, elle devra y rester jusqu’à ce que nous ayons terminé. Après tout, qu’elle se régale du spectacle, elle n’a qu’à contempler mon cul ! Si je savais à cet instant à quel point je me trompe sur elle, je n’imaginerai pas un instant me comporter de la sorte ; mais je n’en sais rien encore !
J’enlève ma robe en laine, devenue inutile, et m’installe sur Jeff, tête bèche. Je commence à le sucer tendrement en lui fourrant ma fente sous le nez. Il ne se fait pas prier et y introduit volontiers sa langue qui s’active. Je saisis sa bite et je la branle lentement tout en maintenant son gland dans ma bouche. Je fais monter son plaisir pendant un moment et je ne m’arrête que quand je sens sa verge commencer à pulser de plus en plus régulièrement. Je le laisse cependant téter mon bouton qui s’embrase rapidement et je jouis dans un long feulement de plaisir que j’interromps rapidement. Je me dégage de l’emprise de Jeff, cramponné à mes hanches et je glisse une main sous un coussin, d’où je sors un godemichet coloré comme un bonbon que j’y ai placé en descendant. Jeff me regarde un peu étonné. C’est plutôt lui d’habitude qui prépare ce genre d’accessoire. Je le promène entre mes seins puis le descend sur mon ventre pour l’introduire rapidement dans mon vagin. J’appuis sur le bouton qui le met en marche et m’offre au regard de Jeff pendant que l’engin vibre en moi. Dressée au dessus de lui, je me laisse aller au plaisir que me procure la rotation du godemichet, tout autant que sa vibration régulière et prononcée. Je gémis en enfonçant l’engin un peu plus loin, tout en attrapant la verge de Jeff que je branle un moment. Il me regarde faire et son plaisir monte inexorablement. Avant qu’il jouisse, je ressors le godemichet luisant et mouillé et je m’installe entre les jambes de Jeff et reprenant son sexe dans ma bouche pendant que d’un doigt délicat, j’écarte ses fesses et masse son anus. Jeff se contracte ; je pompe plus fort sur sa verge et maintien la pression de mon doigt. Nous réitérons plusieurs fois cette manœuvre jusqu’à ce que Jeff, dont le plaisir monte malgré lui, capitule, et laisse mon majeur s’introduire en lui. Il grogne un peu mais me laisse entrer lentement. Je sens son muscle puissant résister puis se détendre légèrement. La pression sur mon doigt est incroyablement forte et je me demande si ma tentative ne va pas échouer. De la pulpe du doigt, je caresse délicatement les muqueuse chaudes et tourne doucement à l’intérieur de son cul, puis, quand il a enfin cessé de grogner et de se cabrer, je retire délicatement mon doigt en veillant à ne pas lui faire mal et positionne le god sur son orifice sans cesser de pomper son dard que je maintien fermement avec mes lèvres. Jeff se contracte à nouveau à son contact, mais ma succion répétée et régulière l’empêche de se rebeller réellement. Je recommence lentement le même mouvement, mais cette fois avec le godemichet acidulé. Il résiste un peu, mais sa forme anatomique lui permet finalement de s’introduire dans son cul. Jeff se crispe. Il n’est pas vraiment à l’aise et sa verge ramolli un moment. Je laisse l’engin en place et me concentre sur son sexe, entreprenant à l’aide de ma bouche et de ma main, de lui redonner sa rigidité. L’engin semble avoir trouvé sa place et Jeff durcit à nouveau. Quand je sens monter sa sève dans sa queue, j’appuis sur le bouton qui déclenche la vibration. Jeff se fige, prêt à ruer, mais il doit être surpris par la sensation car il n’en fait rien. Sa verge s’est immobilisée. Je me remets à pomper vigoureusement tout en augmentant la puissance du godemichet dont le vrombissement grave et sonore retenti dans le silence momentané de la pièce ; puis Jeff laisse échapper un cri de plaisir et de surprise mêlées. L’engin vibre fort ; je sens ses pulsations mécaniques se répercuter dans son membre que je suce avec avidité. Le sperme monte, la pression augmente, les contractions se rapprochent et finalement Jeff éjacule en hurlant. Je le laisse remplir ma bouche puis me retire doucement pendant qu’il continue à crier. Il remonte instinctivement ses jambes pour que la sensation soit plus forte et me laisse attraper le god pour l’enfoncer plus profondément en lui ; il continue à gémir d’une voix plus rauque pendant un moment encore, puis son plaisir diminue et il retire l’engin de son cul en gémissant :
– tu n’avais pas le droit de faire ça Chloé ! Tu aurais du me prévenir ! Je me suis senti vraiment con ! Jouir comme ça, devant toi, ça me met mal à l’aise !
– tu ne devrais pas ; regarde ! Lui dis-je en mettant sa main dans ma fente trempée, j’ai adoré te regarder jouir, je sais à quel point ça peut-être bon si tu te laisses faire ; c’est toi qui me l’a appris, Jeff, et je voulais que tu connaisses ce plaisir là toi aussi !
– tu aurais du m’en parler avant ! répète Jeff buté. Voyant que nous ne nous en sortirons pas je lui dis, en lui présentant mon cul :
– vas y, venges toi ! Prends-moi sauvagement ! Mon ton théâtral le fait rire et je sais que le conflit est fini ; cependant, il se redresse et me tirant vivement en arrière, m’installe de telle sorte qu’il peut s’introduire en moi en se tenant debout dans mon dos, au pied du canapé. Il m’encule sans ménagement et me lime consciencieusement jusqu’à ce que je commence à haleter en frottant mes seins excités sur les coussins éparpillés. Ses déhanchées sont amples et puissants et le plaisir qui monte est tout aussi fort. Je hurle tant que mes oreilles se bouchent et se mettent à bourdonner ; je finis, gémissante, dans un brouillard auditif. Tous les sons semblent amortis, comme à travers du coton. Il me faut un moment pour que les acouphènes qui accompagnent cette surdité passagère, disparaissent.
– tu as retrouvé ta dignité, maintenant ? lui dis-je en plaisantant.
– ce n’est pas comparable, Chloé ! Je suis un homme et jamais personne n’avait introduit quoi que ce soit dans mon cul avant toi !
– tu veux me faire croire que tu ne t’ais jamais laissé tenter par personne ? Même par Martin pendant une de vos chaudes nuits ?
– non jamais ! Je te l’ai dis, je suis un homme et je me sens humilié !
– de quoi, Jeff, de t’être laissé sodomiser ? Ou d’avoir aimé ça ? Et je clos la conversation en remettant ma robe et en me rendant dans la salle à manger.
Un repas nous attend. Sonia doit être dans le coin, mais je suis trop déçue par l’attitude de Jeff pour y penser. J’espérai plus de tolérance de sa part et moins d’amour propre. Je l’ai regardé jouir et je sais qu’il a pris son pied ; il ne peut le nier ; il a aimé ça et il déteste devoir le reconnaitre.
Jeff me rejoins quelques minutes plus tard. Il sent bon. Il a pris une douche et a enfilé des vêtements propres. Il s’assied en face de moi et commence à manger en silence puis n’y tenant plus dit :
– Ok, tu avais raison, Chloé, j’ai aimé ça ! C’était même extrêmement bon et ça m’a surpris. Je m’attendais à avoir mal ; à être dégouté, et j’ai jouis ! Tu avais raison sur toute la ligne ; mon amour propre était blessé mais j’ai réfléchis, comment puis-je te donner du plaisir comme ça et ne même pas essayer ? Alors finalement, c’est fait et je ne le regrette pas. Je ne suis pas sur de vouloir recommencer mais tu avais raison ; maintenant, excuse-moi, mais comme je te l’ai dit, je dois travailler. Bonne soirée mon amour ; je te retrouverai au lit. Il m’embrasse et part dans son bureau après avoir picoré quelques légumes dans son assiette.
Il est tôt et je suis désœuvrée. Je m’installe dans le salon et faisant apparaitre l’écran masqué derrière un tableau grâce à une télécommande, je passe un moment à zapper de chaine en chaine, sans rien trouver qui retienne mon attention. Les actualités sont sanglantes et les films commencent trop tard ; j’ai sommeil. Je monte dans la chambre et prend un long bain reposant et soporifique. Après m’être séchée et habillée pour la nuit – j’ai choisis une nuisette rose pales dans laquelle je me fais l’effet d’un bonbon prêt à déballer parce que je commence à connaitre Jeff, et je sais qu’il y aura une suite, cette nuit – je me couche et lis un long moment jusqu’à ce que le sommeil me gagne. Pourtant, je le sens à peine se glisser dans le lit à mes côté et je suis réveillée par la sonnerie stridente de mon réveil. Il est 5h30 et je dois me lever. Jeff dort à mes coté, calme, détendu comme un enfant. Il a dû finir son boulot; je m’étonne pourtant qu’il ne m’ait pas réveillé pour me faire l’amour comme il le fait souvent quand il se couche très tard. Il a souvent besoin d’évacuer la tension nerveuse et le stress causé par la concentration. Il ne réagit pas quand je me lève ni quand je prends ma douche et m’habille. En bas, le petit déjeuner et prêt, et je me demande si cette fichue bonne femme n’a pas placé une caméra dans notre chambre pour être aussi incollable sur nos horaires. Peut-être en a t’elle mit partout et nous surveille t’elle tout le temps ? Dans ce cas, elle a du en voir depuis que je suis avec Jeff ! Je pars au travail sans avoir vu personne; je m’aperçois que c’est la première fois que cela arrive et je me sens triste. Avons-nous fais le tour de notre histoire ? N’avons-nous plus envie de nous surprendre, de nous voir tout le temps ? J’aime l’embrasser avant de partir, me blottir contre lui, m’imprégner de son odeur pour l’emporter avec moi. J’ai envie de ses mains sur mon corps et de son sexe en moi, de toutes les façons qui lui feront plaisir. Peut-être suis-je allée trop loin hier soir ? Peut-être ne me le pardonnera t’il pas finalement ?
Je travaille toute la matinée comme un robot et Monsieur Dumont, qui s’en aperçoit, me demande si je vais bien ; je le rassure en lui disant que tout va bien, quelques petits problèmes personnels mais rien de grave. Cependant, la journée et longue et requière beaucoup de tact et de patience. Nous réceptionnons un groupe de touristes japonais qui parlent un anglais parfait. Ils ont exigé d’avoir des chambres au même étage; une sorte d’instinct grégaire je suppose ! Mais la consigne a été mal enregistrée et les voilà éparpillés dans tout l’hôtel. Il est impossible de leur réattribuer des chambres car une grande partie est déjà occupée. Monsieur Dumont se creuse la cervelle pour essayer de déplacer quelques personnes mais y renonce. L’hôtel a une réputation à préserver et on ne déplace pas des clients déjà installés sans raisons valables. Il se lance donc dans des négociations complexes avec le responsable du groupe, et finit par proposer – après que je le lui ai glissé à l’oreille – d’inclure dans leur forfait, tous les repas du soir dans le superbe restaurant de l’hôtel. C’est une stratégie efficace car ils acceptent tous après concertation avec un enthousiasme très asiatique. Quelques hochements de têtes, de fins sourire et les voilà enfin installés. Monsieur Dumont est soulagé et me remercie de cette proposition ; je lui fais alors remarquer que cela ne coutera pas grand-chose à l’hôtel car le groupe a réservé des bus pratiquement tous les soirs pour les emmener dans différents restaurants et boites de nuit de la cote d’azur ; Une excursion à Saint-Tropez est même au programme. Monsieur Dumont me regarde, admiratif, et me dit que j’irai loin avec des idées de génie comme celle là. La journée se termine et je file enfin dans ma petite voiture toute neuve, dernier cadeau de Jeff pour remplacer ma vieille guimbarde qui ne voulait plus démarrer. Je grimpe le long des collines, négociant avec un plaisir enfantin les virages en épingles à cheveux qui se succèdent pour parvenir à la maison. Je me gare sur l’esplanade gravillonnée dans un dérapage qui fait partir des petits cailloux de toute part. Je sors de la voiture en courant, m’engouffre dans la maison, déniche Jeff dans son bureau et lui saute au cou en l’embrassant passionnément :
– tu m’as manqué ! Tellement manqué ! J’ai pensé à toi toute la journée !
– moi aussi j’ai beaucoup pensé à toi Chloé, mais nous en reparlerons tout à l’heure ; je dois finir ce boulot et cette fois-ci aucune échappatoire possible ! Je te vois au diner ! dit-il en me faisant un petit geste de la main, comme s’il congédiait une domestique importune.
Je me replie dans la chambre, d’abord déçue, puis fâchée ; mais après un moment de réflexion je décide de ne pas réagir bêtement et lui accorde qu’il a le droit de travailler à des horaires différents des miens. Depuis le début de notre relation, il s’est toujours calé sur mon rythme de travail et ne m’a que très rarement imposé le sien. Je me douche, me coiffe, me maquille et enfile une robe noire dont le sage décolleté contraste avec l’immense ouverture dans le dos qui se termine à la taille par un gros nœud. C’est lui qui tient la robe fermée. Il suffit de tirer dessus pour qu’elle s’ouvre. Je chausse des escarpins élégants qui me rehaussent de douze centimètres et m’obligent à marcher à pas compter, que je ne peux me permettre au travail ; ils m’apportent toutefois la satisfaction d’une silhouette de mannequin ; et me voilà prête. J’ai omis volontairement les sous vêtements pour le plaisir de surprendre Jeff. Je dois reconnaitre que la sensation d’être nue dans une robe évasée est très excitante.
Je descends dans le salon et commence à feuilleter un magazine de décoration qui traine sur la table ; je m’aperçois avec étonnement et plaisir que notre maison y figure. Les photos sont antérieures à notre emménagement, mais rien n’a changé. Le papier glacé la magnifie et je suis fière d’y habiter. Je me sens comme ses femmes riches et inactives qui feuillètent des magazines en attendant le bon vouloir de leurs maris. La sensation est nouvelle, très momentanée et donc plutôt agréable.
Jeff fait son entrée d’un pas lent et sur et me voyant ainsi vêtue, sagement assise sur le canapé, siffle d’admiration. Son œil brille d’envie mais il se retient. Il me demande si je souhaite qu’il aille s’habiller – il traine encore avec son pull et son pantalon de survêtement mais je le trouve extrêmement sexy dans cette tenue. Ce que je ne lui dis pas, c’est que le pantalon de coton, bien qu’épais, laisse deviner son sexe au repos, ce qui ne cesse de me fasciner. Nous passons dans la salle à manger où un repas asiatique nous attend. Baguette à la main, Jeff me raconte sa journée de travail ; les difficultés qu’il a rencontré et les solutions qu’il a trouvé. Je lui raconte les clients insatisfaits, les exigeants, les pénibles, les drôles, les dragueurs. Je lui brosse un portrait que j’espère amusant de cette faune étrange qui hante les palaces de luxe. Jeff souris et rit même à certaines descriptions fort détaillées que j’accompagne de mimes, mais je le sens préoccupé. Il finit par me dire qu’il souhaite reparler de la soirée d’hier ; Je lui propose de le faire à l’étage. Je n’ai pas envie que Sonia, qui doit être tapie quelque part, assiste à cette discussion. Je le précède dans les escaliers, appréhendant la conversation qui va avoir lieu. Jeff est embarrassé ; il ne semble pas savoir comment commencer. Je ne l’ai jamais vu ni hésiter ni douter de lui et je m’inquiète de plus en plus. Il se racle la gorge, puis se lance :
– voilà ; hier, tu m’as pris par surprise ; c’est le cas de le dire ! ajoute-t-il avec une pointe d’ironie, et je ne l’ai pas très bien vécu, même si cela ne retire rien au plaisir que j’y ai pris. Mais aujourd’hui, j’ai réfléchis. J’ai eu l’impression de découvrir une part de moi que je ne connaissais pas, et ça, ça ne me pose pas de problème, mais ce que je n’ai pas aimé, c’est de ne pas pouvoir le partager avec toi. Tu étais spectatrice de mon plaisir et j’étais tout seul !
– un peu comme moi avec la pieuvre ! J’ajoute du tac au tac.
– oui tu as raison ; je n’aurai pas du faire ça, c’était égoïste ! Mais c’est bien, parce que tu peux comprendre ce qui m’a dérangé; c’est la même chose ! Maintenant, je voudrais te dire autre chose… Il s’arrête un moment et je sens une boule d’angoisse se former dans ma gorge.
– je t’écoute…
– en fait, je voudrais qu’on recommence, mais qu’on partage ça ensemble !
J’avoue que je m’attendais à beaucoup de choses mais certainement pas à cette demande. Mon sourire revient et je lui dis :
– mais avec plaisir, mon amour, c’est vraiment le cas de le dire et je crois que j’ai exactement ce qu’il nous faut, attend moi !
Je file dans mon dressing où sont entreposés tous les accessoires que nous avons acheté ensemble et en sors l’horrible godemichet à deux têtes, couleurs peau blafarde. Il n’est même pas déballé. Je le sors de sa boite et suivant les instructions le lave une première fois à l’eau tiède et savonneuse avant de le rincer abondamment et de le sécher. Il est vendu avec un petit flacon de lubrifiant huileux. J’emmène le tout dans la chambre. Mais je l’ai gardé dans mon dos pour ne pas effrayer Jeff.
– ne le vois pas tel qu’il est, mais plutôt comme l’outil le mieux adapté à ta requête, lui dis-je en lui montrant l’engin immensément long. Jeff le regarde avec dégout et dit :
– je ne crois pas que ça va marcher !
– mais à quoi avais tu pensé alors ?
– je ne sais pas ! En fait je n’avais pensé à rien de concret, surtout pas d’aussi concret que ça ! dit-il en désignant le god posé sur le lit.
– je ne vois pas de meilleure manière de réponde à ta suggestion ; là nous partagerons vraiment tout, puisque nous vivrons la même chose au même moment. Regarde, il peut rester droit ou se plier presque sur lui-même. Il a deux boutons indépendants pour l’intensité et le style de vibration, ce qui fait qu’il s’adaptera à nos sensibilités respectives. On peut peut-être essayer avant de décréter que ça ne marche pas ?
– mais comment on s’y prend ?
– il vaudrait mieux que je te le mette d’abord, et après, moi je me débrouille !
– mais je vais avoir l’air d’un con avec ce truc dans le cul ! dit Jeff, d’habitude moins vulgaire.
– on a qu’à éteindre la lumière comme ça je te devinerai mais je ne te verrai pas ; ça te conviens ?
– d’accord ! Mais je vais avoir besoin que tu me chauffe un max pour que ça marche !
– pour ça fais-moi confiance, mon beau ! Je vais t’amener aux portes du paradis avant toute autres considération et cet engin, comme tu dis, sera l’apothéose de notre folle soirée d’amour !
– il n’est peut-être pas nécessaire d’être si emphatique ! dit Jeff, en s’avançant vers moi et en m’embrassant dans le cou tendrement.
– avec un outil pareil, toutes les démesures me semblent de rigueur, tu ne crois pas ?
– arrêtes de plaisanter, s’il te plait, ça me déconcentre ! me dit-il ; mais je vois qu’il sourit. Il semblerait qu’il ait réussit à se détendre ; cela m’apaise et je me livre sans retenue à ses lèvres qui me couvrent de baiser à la base du cou et descendent sur mes seins à travers le tissus épais et moiré de la jolie robe noire. Il me fait pivoter et embrasse mon dos largement dénudé, puis découvrant le gros nœud, tire dessus délicatement jusqu’à ce qu’il se défasse et permette à la robe de s’ouvrir entièrement. Il glisse ses mains à l’intérieur et attrape mes seins. Son contact est comme toujours une source de plaisir immédiat. Cet homme connait si bien mon corps, l’a exploré si souvent, qu’il sait exactement comment me rendre totalement dépendante de lui. Je me cambre sous les caresses douces et répétées qui font se redresser mes seins et durcir leurs pointes. Je colle mes fesses contre son pantalon et sens son sexe dur battre lui aussi ; ah ! Les pantalons en coton, quelle invention géniale ! Nous restons ainsi un moment l’un contre l’autre, nous prodiguant des caresses d’une grande sensualité qui font monter chez chacun de nous une excitation à laquelle nous ne résistons pas longtemps. Jeff fais tomber la robe d’un rapide mouvement de main et elle vole à travers la pièce ; j’ai à peine le temps de me retourner qu’il est nu devant moi, sublime, musclé et palpitant. Je m’allonge sur le lit et écartant les jambes, l’invite à me pénétrer. Je pense que nous avons besoin de quelque chose de simple et d’excellent pour commencer. Jeff ne se fais pas prier et s’introduit sans difficulté dans mon sexe accueillant. Nous faisons l’amour passionnément jusqu’à ce que l’orgasme nous emporte ensemble dans un monde de plaisir rassurant. Je pense que nous avons besoin de nous prouver notre amour pour que notre petite fantaisie à venir ne tourne pas au drame. Je regarde Jeff, les yeux embrumé après l’orgasme puissant qui vient de me traverser. Il ne semble pas encore prêt. Il a beaucoup ramolli ce qui n’est pas son habitude. Je le fais rouler doucement pour me dégager de son étreinte. Il se laisse faire, docile, et me laisse m’installer à califourchon sur ses jambes pour mieux le contempler. Je le détaille un long moment, chaque partie de son anatomie est belle et harmonieuse ; en particulier son splendide membre qui pulse de nouveau devant moi. Sa peau souple et douce est une délectation pour mes mains électriques ; ses beaux yeux verts me fixent avec amour. Je pourrais me noyer dans son regard, disparaitre à jamais dans cet amour qu’il me porte. Du plus loin que remonte mes souvenirs, je n’ai pas ressenti autant d’amour pour un homme, ni eu autant envie de lui en permanence. Cette irrépressible besoin de sexe guide ma main jusqu’à sa queue palpitante et je commence à le branler en contrôlant mes mouvements tout en agitant mes seins au dessus de lui, le laissant par moment saisir un téton dans sa bouche. Je m’amuse ainsi un long moment avec son sexe, l’amenant, gémissant de plus en plus fort, au bord de l’orgasme à de nombreuses reprises. Son visage est si beau quand il s’abandonne au plaisir. Il n’y a que confiance et amour dans son regard quand il ouvre les yeux. Je lui dis :
– est-ce que tu veux jouir comme ça maintenant ou tu préfère attendre ?
– je ne sais pas, si je jouis maintenant, je crains de ne plus avoir envie de tenter l’expérience. Là, tel que tu me vois, il suffirait d’un battement de cil pour que j’explose ; fais comme tu le sens mon amour, et il éteint la lumière. Les volets qui sont restés ouverts laissent entrer la clarté permanente de la ville en contrebas, et la chambre est nimbée d’une douce lueur dorée. Je colle ma bouche sur son gland, lui arrachant un cri violent, lié autant à la surprise qu’au plaisir et je le suçote doucement, attentive au moindre de ses gémissements. Un peu de sperme coule en continue que je récolte pour engluer ma langue sur son dard vibrant. Ses cris montent en puissance. Continuer encore serait risqué. J’attrape le godemichet qui parait encore plus pale dans cette lumière et hésite un moment. Comment positionner Jeff pour que cela soit bon et fonctionne ? Finalement je me résous à lui demander de se mettre à quatre pattes. Il grogne :
– on ne peut pas faire ça autrement ?
– non, fais-moi confiance ! Je t’aime et je vais te faire jouir comme jamais tu n’auras jouis dans ta vie ! lui dis-je, peu convaincu par mon discours qui sonne comme un mauvais film porno. Jeff se retourne de mauvaise grâce, peu disposé à me présenter ses fesses, mais, comprenant que nous ne pourrons rien partager autrement, il finit par se redresser. Sa verge un peu molle, pend, longue et pale, entre ses jambes. Je me glisse sous lui et saisissant son sexe dans ma bouche le suce lentement, appuyant sur les zones sensibles pour lui faire rapidement retrouver sa rigidité. Pendant ce temps, j’ai attrapé le flacon d’huile et en verse sur les deux têtes tout en en renversant partout. Ce truc est poisseux et tiède. Je suce encore Jeff un moment jusqu’à ce que ses cris de reprennent comme auparavant. Alors, je me redresse et passant derrière lui, reprend un mouvement de va et vient avec ma main pour maintenir son excitation. Je me frotte contre ses fesses pour l’habituer au contact, puis y introduit un doigt huileux pour assouplir le muscle. Je tourne lentement pendant un moment. Après les premiers instants où il s’est figé, il se laisse faire. Mon doigt rentre bien et le muscle ne résiste pas longtemps. Sans cesser mon mouvement de main, j’introduis lentement une des deux verges dans son anus réticent. Je n’ai pas mis l’engin en marche car je dois encore me l’enfiler sans aucune préparation. Mais Jeff semble y avoir pensé car il me demande de venir devant lui et de lui présenter mon cul. Il halète un peu en parlant ; J’obtempère et me positionne devant lui à quatre pattes ; je nous imagine tel un petit train d’animaux, et l’image m’amuse. Jeff ne semble pas vouloir bouger, alors je dois m’approcher de sa bouche sans réellement le voir. Après quelques ratés, nous finissons par nous caler. Il introduit sa langue le plus loin possible et me lèche vigoureusement. Le contact est délicieux mais frustrant car je suis maintenant habituée à des pénétrations plus puissantes. Vite lassée par ses caresses douces mais peu efficaces, je me dégage et toujours à quatre pattes, viens me positionner derrière lui, fesses contre fesses. Mon cul, aidé de ma main, cherche le godemichet que je positionne sur mon anus. Je dois l’introduire en moi sans l’enfoncer trop profondément en Jeff ; il faut que je trouve un moyen de le faire entrer sans réellement pousse dessus. Le tenant fermement à la base, je le fait pénétrer lentement. Il n’a que peu bougé et Jeff a juste émit un petit grognement. Je pousse encore un peu puis dégage ma main ; nous nous retrouvons culs collés, reliés par le godemichet. Une irrépressible envie de rire monte en moi et je ne peux contenir le fou rire qui me gagne. Je ne sais plus ce que je dois faire. Jeff commence à rire aussi devant le ridicule de la situation. Nous ne pouvons ni nous voir ni nous toucher !
– je ne suis pas sure que nous avions imaginé ça ! lui dis-je entre deux éclats de rire.
– non ! répond Jeff, sans oser trop bouger, nous sommes totalement ridicule, n’est-ce pas ?
– oui ! je hurle de rire, ce qui pour effet de faire bouger le godemichet. La sensation est plutôt agréable mais je ne sais pas ce qu’en pense Jeff. Je lui dis :
– écoute, malgré tout, pour moi, c’est bon ! Si tu veux, on le met en marche et on verra ce qui se passe…Jeff arrête de rire instantanément.
– je ne sais pas, Chloé, je me sens stupide !
– oui, mais au moins l’avantage, c’est que je ne peux pas te voir !
– imbécile !
– ok, tu l’auras voulu, je l’allume !
– non, ahhh ! Arrête ce truc tout de suite !
– arrête le toi-même !
Mais il n’en fait rien, car la vibration renforcé par le mouvement de contraction de l’engin, qui, nous le découvrons ensemble, se plie et se déplie comme un accordéon dans nos culs respectifs, est immédiatement excitante. Jeff grogne un peu puis commence à gémir. Pour ma part, je suis déjà conquise par le mouvement et accentue même la vibration du mien. Je sens la main de Jeff tâtonner jusqu’au bouton de réglage; il se trompe une première fois et éteint mon god qu’il rallume sous mes protestations, puis il accélère le mouvement et la vibration au maximum.
– tant qu’à se faire enculer, dit-il, autant y aller à fond ! sa vulgarité m’électrise et je commence à crier de plaisir, je sens ses fesses contre les miennes, et comme c’est le seul contact qui nous est permis, je trouve cela particulièrement excitant. Je frotte un peu mon cul contre le sien mais le mouvement de mon bassin semble déranger Jeff qui se plaint.
– arrête de bouger, tu me défonce le cul ; laisse faire cette saloperie d’engin!
– d’accord, pardon ! Et nous repartons dans nos gémissements et nos cris, et finalement Jeff jouit le premier. J’imagine sa semence qui se repend sur le lit et cette vision déclenche mon orgasme. Puis Jeff gémis immédiatement :
– arrêt ça ! S’il te plait ! J’obtempère et me retirant délicatement pour me libérer, lui ôte lentement le godemichet géant. Nous nous laissons tomber sur le lit et Jeff se colle à moi en me serrant fort dans ses bras. Il dit, en attrapant le sexe en plastique qui traine sur le lit et le projetant à l’autre bout de la pièce :
– c’était vraiment n’importe quoi ! On ne recommencera jamais ça, d’accord ?
– tu as raison, c’était une mauvaise idée. Ce truc est fait pour des gens qui ne s’aiment pas !
– pourquoi dis tu ça ?
– parce qu’on n’est pas obligé de se voir ni de se toucher, et qu’en plus on peut se faire mal !
– c’est vrai ! C’est un engin pervers et sans intérêt ; quitte à se faire sodomiser, autant que ce soit par quelqu’un !
– tu ferais ça toi ?
– non, je parlais de toi et moi !
– oui mais d’habitude c’est toi qui me sodomise, et toi alors ?
– quoi, moi alors ? Qu’est-ce que c’est que cette conversation absurde ?
– mais c’est toi qui en a parlé ! Pas moi ! Tu as dit, je te cite : autant se faire sodomiser par quelqu’un ! Tu parlais bien de toi ? Moi je me fais déjà sodomiser par quelqu’un !
– Chloé, cette conversation m’agace ! Elle n’a aucun sens ! Je vais te violer comme ça tu arrêteras de parler ! Et joignant le geste à la parole, il me pénètre aisément et commence à bouger tout en maugréant :
– je t’en foutrais moi de la sodomie ; c’est vraiment une idée stupide !
– je te rappelle que c’était la tienne, et puis je ne la trouve pas du tout stupide, surtout quand il s’agit de ta bite dans mon cul !
– allumeuse !…Tu vas arrêter de parler deux minutes ?
– non, je vais dire tout ce qui me passe par la tête…ahhh !
– je savais bien que j’arriverai à te faire taire !
– je t’aime !
– moi, aussi, je t’aime !
Et nous nous endormons emboité l’un dans l’autre après un dernier orgasme.
Le lendemain, je m’arrête devant les grands containers poubelle en contrebas de la maison et j’y jette l’affreux godemichet emballé dans un sac en plastique. Une voiture au vitres teintées est stationnée un peu plus haut et je m’étonne de sa présence si tôt le matin. Il fait encore nuit et la lumière blafarde des réverbères ne me permet pas de voir si elle est occupée. Probablement une voiture volée pendant la nuit et abandonnée dans cet endroit reculé après un rodéo nocturne ; C’est un sport fréquent dans ces collines. Je pars travailler, heureuse et amusée de notre aventure sexuelle de la veille. J’apprécie que Jeff s’abandonne un peu avec moi. Il est toujours si sur de lui, si fort. Il aime avoir le contrôle et notre relation n’y a pas échappé jusqu’à présent. Mais cette tentative plutôt drôle lui a permis de montrer un aspect plus vulnérable de sa personnalité ; J’ai enfin vu une faille. Une petite faiblesse, et je l’en aime encore plus.
Toute la journée je me débats avec le groupe de japonais qui va et vient en permanence, réclamant plus de serviettes, plus d’oreillers, plus de tout ce qui se trouve habituellement dans les chambres en quantité raisonnable. On dirait qu’ils stockent ! Ce que me confirme Monsieur Dumont en m’expliquant qu’ils partent avec pratiquement tout le contenu de la chambre, parfois même avec les couvres lits et les bibelots ! Tout leur est facturé, mais cela leur est égal parce que ce sont leurs entreprises qui assument les frais de ces voyages. Ils rapportent chez eux tous les souvenirs qu’ils peuvent caser dans leurs bagages ! La journée passe vite et je suis pressée de retrouver Jeff. Je grimpe dans ma voiture, heureuse de rentrer à la maison et de retrouver mon amour. Il fait déjà nuit quand j’attaque la route sinueuse en chantant à tue tête « We are young » de Fun; je croise une ambulance qui descend, sirène hurlante déchirant la nuit, troublant mon enthousiasme et stoppant net ma chanson. Sans savoir pourquoi, je suis saisie d’une peur panique. Je grimpe la côte si vite que je laisse des traces de pneus dans les virages. A la maison, le portail est ouvert et les gyrophares des voitures de police me glacent. Plusieurs véhicules sont stationnés au hasard sur l’esplanade. Jeff ! Comment va Jeff ?
Je sors de la voiture en courant et me précipite dans la maison où je suis brutalement interceptée par un policier qui m’attrape par la taille et m’immobilise, plaquée au mur. J’entends Jeff qui crie mon nom et le policier me relâche instantanément. Je me précipite dans ses bras et il gémit en me réceptionnant. Il porte un gros pansement sur la tempe et une de ses mains est bandée.
– qu’est-ce qui se passe ? Tu es blessé ? C’est stupide, bien sur qu’il est blessé ! Mais c’est tout ce que je suis capable de dire !
– ça va, je n’ai rien ; une petite entaille sur le visage et je me suis amoché une main en donnant un coup de poing.
– quoi ? Tu as cogné sur qui ? Je hurle sans m’en apercevoir et Jeff me serre dans ses bras pour me calmer.
– ca va Chloé ! Ne t’inquiète pas ! Je vais bien ! Tout le monde va bien !
– mais non ! Tu es blessé et j’ai croisé une ambulance, j’ai cru que c’était toi ! Il y avait qui dedans ?
– calme toi Chloé, s’il te plait arrête de crier j’ai vraiment mal à la tête ; allons nous assoir, je vais tout t’expliquer. Il m’entraine dans le salon qui se vide aussitôt de ses occupants. J’aperçois Sonia qui discute avec plusieurs policiers dans la cuisine. Ils semblent tous détendu et je les entends rire. Puis je vois le bureau de Jeff dont les meubles sont détruits. L’ordinateur a explosé et des petites pièces électroniques sont éparpillées partout sur le sol ! J’ai l’impression de pouvoir saisir tous les détails mais de n’avoir aucune vue d’ensemble. Je m’inquiète des débris sur les dalles, craignant pour les pieds nus de Jeff. Je vois Sonia secouer la tête et sa queue de cheval se balance en rythme, déplaçant l’air autour d’elle. L’homme qui lui fait face lui donne une bourrade dans l’épaule et elle ne bronche pas. Jeff est assis, un peu replié ; Il semble fatigué. Je devine qu’il souffre à la contracture de son visage qui marque des plis profonds sur ses joues et son front. Des tableaux ont été décrochés des murs et certains meubles du salon sont renversés, juste renversés, comme si on les avait fait tombé d’une main négligente ; de nombreuses traces de pas marquent le sol clair et me donnent envie de laver au plus vite pour que tout redevienne propre; pour faire disparaitre les problèmes…finalement je dis à Jeff :
– Explique moi : qu’est-ce qui s’est passé, ici ?
– Nous avons été cambriolé ! Ce matin, après ton départ, Sonia est sortie faire des courses. Je travaillais à mon bureau quand ils sont entrés ; Ils étaient trois ; je ne sais pas comment ils ont fait, je n’ai rien entendu. Ils ont dû couper l’alarme. Enfin ! J’ai essayé de me défendre ; c’est comme ça que je me suis abimé la main, dit-il en me montrant son bandage, mais ce n’est rien. Je suis nul au corps à corps ; j’ai visé le menton mais ma main à glissé et j’ai tapé dans le mur ! Ensuite ils m’ont obligé à m’assoir et ils ont commencé à dévaliser la maison. Heureusement Sonia est arrivée et elle leur a réglé leur compte rapidement. Tu l’aurais vu ! Ils ne faisaient pas le poids ! Elle en a envoyé un voler à travers la pièce ; tu as vu mon bureau : explosé !
Jeff a l’air de trouver tout cela plutôt amusant, et plus il parle, plus je suis épouvantée à l’idée de ce qu’ils auraient pu lui faire si Sonia était arrivé plus tard ou si elle n’avait pas pu les arrêter !
– mais qu’est-ce qu’ils voulaient ?
– je ne sais pas, Chloé ; je suppose qu’ils venaient dévaliser la maison !
– en plein jour, alors que tu étais là ?
– ils ont du penser que la maison était vide ; je n’en sais rien ! En tout cas ils ne feront plus de mal à personne ; en particulier celui que Sonia a secoué un peu plus que les autres !
– Jeff, ce n’est pas drôle, tu aurais pu être gravement blessé, ils auraient pu te tuer !
– mais non ! Mort, je ne leur servais à rien !
– pourquoi tu dis ça ?
– Oublie ce que je viens de dire ; c’était stupide ; ce que je veux dire, c’est que c’étaient des cambrioleurs, pas des assassins. Quand ils ont vu que j’étais là, ils m’ont ligoté, ils n’ont pas cherché à me faire du mal. Ils portaient des masques de toute façon. Je ne pouvais pas les reconnaitre !
– pourquoi portaient-ils des masques s’ils pensaient que la maison était vide ?
– Chloé ! Arrête de poser des questions ! Je ne sais pas ! Et puis c’est fini maintenant ; ils sont en prison et ils vont y passer un long moment, crois moi ! Je vais me coucher maintenant ; je suis fatigué. Il se lève et monte péniblement l’escalier ; Il se tient les côtes en marchant. Je devrais le suivre, mais la conversation qui se déroule dans la cuisine m’intrigue. Je me lève discrètement mais dès que je m’approche, Sonia me regarde et la conversation s’interrompt immédiatement, comme si elle les avait arrêtés net. Un homme en jean et blouson de cuir marron se tourne vers moi et me tendant la main, se présente. C’est un lieutenant de police, jeune et plutôt beau. Il me dit que nous sommes en sécurité et que nous avons de la chance d’avoir un garde du corps comme Sonia, puis il ajoute à l’intention de cette dernière, qu’il la tiendra informée de la suite de l’enquête. Soudain je me souviens de la voiture garé en bord de route ce matin.
– je crois que je les ai vus ce matin ; du moins j’ai vu leur voiture. Je me suis arrêtée pour jeter une poubelle et j’ai vu cette BM noire garée un peu plus haut. Mais je n’ai pas pu voir s’il y avait quelqu’un à l’intérieur parce qu’elle avait les vitres teintées.
– ne vous inquiétez pas, Mademoiselle Laforge, nous avons emmené le véhicule à la fourrière, me répond le lieutenant ; puis se détournant, il dit au revoir à Sonia en lui serrant longuement la main et ils s’en vont tous ; je me sens stupide et inutile.
Je reste un moment immobile ; je regarde Sonia qui baisse la tête ; j’aimerai lui parler mais je ne sais pas quoi lui dire alors je me contente d’un « merci » à peine murmuré et je monte voir Jeff. Il s’est allongé et l’effort a dû lui couter car il n’a pas ôté ses vêtements et a maladroitement tiré la couette sur son corps.
– tu ne devrais pas aller à l’hôpital, Jeff ? Tu as pris des coups !
– ne t’inquiète pas, Chloé, le médecin m’a examiné et je n’ai rien. J’aurais juste quelques bleus demain ; rien de grave.
– tu veux que je t’aide à te déshabiller ?
Il hésite un moment, un peu long à mon gout, puis il acquiesce. Il se redresse et je commence doucement à tirer sur son tee-shirt quand je m’aperçois qu’il a un gros bandage au thorax.
– Jeff ! Qu’est-ce que tu as ? C’est quoi cette bande ?
– c’est rien, quelques cotes froissées, rien de grave !
– mais arrête de dire que tout va bien ; tu es blessé et nous avons été cambriolés ; tu as été agressé ; ce n’est pas rien et tout ne va pas bien ! J’ai peur ; j’ai eu peur pour toi en voyant l’ambulance et encore plus en arrivant ici, avec tous ces policiers. Mais vous semblez tous si tranquille, comme s’il ne s’était rien passé !
– parce que c’est fini, mon amour, dit-il d’une voix douce ; aide moi à me rallonger s’il te plait et calme toi ; crier et s’énerver ne sert à rien !
– d’accord, j’arrête pour ce soir mais nous en reparlerons demain !
– nous n’en reparlerons jamais ! Sa voix est si dure que je sursaute ; tu entends, nous n’en reparlerons jamais ! C’est fini, terminé ! Maintenant je veux dormir !
Je l’aide à se remettre au lit, éberluée par cette réaction froide et violente. Je ne comprends rien à ce qui se passe et j’ai l’impression confuse qu’il me manque des éléments, mais Jeff souffre réellement, alors je décide de le laisser tranquille pour ce soir.
Le lendemain matin, il dort encore quand je me lève et je renonce à le réveiller. Je descends dans la cuisine à pas de loup. Elle est vide. Une cafetière brulante attend sur le bar à coté d’une tasse et d’une baguette de pain frais, mais Sonia est invisible. Je fais le tour de la maison, ma tasse à la main et constate que tout ce qui n’était pas cassé a était remis en place ; le bureau a disparu ainsi que les restes de l’ordinateur.
Tout ça dans un silence absolu ! Même moi, qui suis efficace, je n’aurai pas réussi à tout ranger et débarrasser sans faire le moindre bruit ! Cette Sonia m’intrigue de plus en plus !
Je pars travailler sans réponse et je n’en obtiens aucune quand je téléphone a Jeff dix fois dans la journée pour prendre de ses nouvelles ; pas plus que le soir quand je rentre et que je le trouve attablé devant un nouveau bureau, scrutant les graphiques sur l’immense écran d’un nouvel ordinateur qui ressemble à une télévision. Sonia n’est nulle part ; je ne sais même pas où elle dort. Peut-être dort-elle en boule devant la porte ! Jeff souffre quelques jours puis la douleur s’estompe et la vie reprend son court sans explication. Malgré mes questions répétées, je ne sais pas ce qui s’est réellement passé et plus il refuse de me répondre et élude ou banalise l’évènement, plus j’ai le sentiment que quelque chose de grave va se produire sans que je puisse identifier la menace.

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