JE LA REGARDE – Prologue

Prologue

Elle est devenue ma drogue, ma dépendance et je la déteste autant que je l’aime ! Je pense à elle à longueur de journée !

J’imagine comment je vais la baiser dès qu’elle franchira la porte. Je la fantasme dans des positions toujours plus complexes et acrobatiques, et je deviens dingue à l’attendre. Je voudrais qu’elle arrête de travailler ; qu’elle reste à la maison et que je puisse avoir accès à son corps autant de fois que nécessaire pour pouvoir travailler sereinement. Je bande à longueur de temps ; j’en ai mal à la bite tellement je bande ! Je regarde mon ordinateur et les graphiques me font irrémédiablement penser à son corps ; ils reproduisent ses courbes, la pointes de ses seins, le galbe de son cul si gracieux ; ses longues jambes s’écartent dans les tableaux qui s’étalement sous mes yeux ; je monte un moment à l’étage dès que Sonia a le dos tourné, et je me branle en pensant à elle. Parfois je jouis dans ses sous vêtements : j’enfouis mon visage dans son tee-shirt qui traine au fond du panier à linge sale pour sentir encore son odeur. Cette odeur si douce et fraiche. Elle ne le sait pas, mais ces derniers temps, je ramasse ses culottes sales et je les planques dans la poche de mon jogging. Dès que je commence à paniquer devant la quantité de travail qui m’attend et que je n’arrive à absorber faute de concentration, quand l’angoisse me tenaille et ne me lâche plus depuis que les menaces deviennent tangibles, je la sors et la renifle longuement. L’entrejambe et sa petite trainée blanche me feraient presque éjaculer, rien qu’à les voir et à les sentir. Alors je file me soulager. Mais rien ne vaut les moments ou enfin je pose mes mains sur elle ! Où j’enfouis mon visage dans sa chatte, où je la pénètre, où je la possède, où elle est à moi !
Mais elle persiste à se dérober ; à vouloir travailler et ça me rend dingue ! J’ai peur pour elle et cette peur décuple mon désir de la posséder et de la garder contre moi ; de l’empaler pour qu’elle ne bouge plus ; qu’elle reste en place !
Elle bouge toujours ; Elle n’arrête pas de se déplacer ; Elle est toujours en mouvement ! Je voudrai qu’elle cesse ; qu’elle stoppe ; qu’elle m’obéisse quand je lui dis de rester, qu’elle est mieux à la maison ! Mais ces derniers temps, depuis les agressions, depuis le voyage à Dubaï, on dirait un feu follet ; elle ne tient pas en place. Malgré mes mises en garde, elle part tôt au boulot et rentre tard. Pourtant, elle se plaint constamment d’être fatiguée ; Elle veut dormir ; elle me repousse ! Elle a mauvaise mine, je dois le reconnaitre, mais cela ne calme pas mon envie de la baiser !
Ce soir, je l’attends depuis un long moment, je tourne en rond dans la maison. Le repas est près, Sonia y a veillé, et il n’attend plus que son retour, comme moi. Je suis énervé ; très énervé !
Notre voyage à Dubaï a généré beaucoup de tension et mon père commence à peine à se calmer. Il m’en a tellement voulu d’être intervenu dans ses affaires ; mais je ne pouvais pas le laisser continuer. Il se mettait en danger, et nous avec ! Ce fou de Sakaïev qui n’a pas respecté la trêve et a tenté de m’intimider à Dubaï ; et puis il y a les questions incessantes de Chloé auxquelles je ne peux donner de réponse sans mettre tout le monde en danger ! J’ai l’impression d’être pris en étau, de tenir tout ce monde en équilibre et parfois je ploie sous le poids de ces responsabilités. Je ne devrais pas avoir à régler les problèmes de mon père, mais ces derniers temps, il est devenu irresponsable !
Chloé m’a rendu fou avec ses excursions dans le désert ! Je voulais la trouver en rentrant, lui faire l’amour, une fois, deux fois, peu importe, autant de fois qu’il fallait pour que l’angoisse qui me tenaillait le ventre disparaisse. Mais elle n’en a fait qu’à sa tête !
Depuis le début, elle n’en fait qu’à sa tête. Je voulais la posséder et elle filait se promener alors que j’étais seul dans cette suite immense, fou de rage, de peur et de désir pour elle. Le premier jour où elle est parti, je me suis branlé deux fois pour décompresser avant qu’elle ne rentre, mais ça n’a pas suffit. La deuxième fois, je n’ai même pas essayé, ça ne me calmait plus ! Quand la nuit a été finit, durant laquelle aucune minute de répit ne m’a été accordé par mon cerveau tourmenté, j’ai eu envie de la tuer ; qu’elle meure ! Puis elle est rentré et…peu importe.
Donc, je l’attends à la villa, la nuit tombe et elle aurait dû arriver. Je guette ses phares dans la pénombre, puis dans la nuit. Toujours rien. La rage m’envahit telle une tempête qui se déchaine et que rien ne peut contenir. La peur aussi ! Pourtant tout est réglé ! Personne ne devrait plus s’en prendre à nous maintenant, encore moins à elle ! J’appelle l’hôtel, les hôpitaux, la morgue. Je deviens fou. J’appelle Sonia qui ne sait rien. Heureusement, elles n’ont jamais été très proches toutes les deux. Chloé se méfie de Sonia.
Chloé n’est nulle part ; personne ne l’a vue ; elle n’est pas allée travailler aujourd’hui et je n’en savais rien ! Je l’attends à la maison en pensant à son cul, à son sexe, à la manière dont je vais lui faire l’amour, à la douceur de sa peau, à son odeur…mais elle ne rentre pas. J’appelle Mon père qui ne sait rien ; il passe quelques coups de fil, mais la paix est signée ; nos accords ont mis un terme à la guerre qui s’annonçait. Mon père a capitulé et nous avons la garantie d’une sécurité que j’estime pour ma part, très relative. Martin est confiant. Les russes ont acceptés ; Nous ne sommes plus en danger.

Mais elle n’est jamais rentrée ! Elle s’est volatilisée comme un oiseau qui se serait envolé. Je ne comprends rien ! Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça ! Personne n’est en mesure de me fournir une explication ! La police me dit qu’elle est majeure et qu’elle a le droit de s’en aller si ça lui fait plaisir. Nous ne sommes pas mariés, elle n’a pas d’obligation envers moi ! Pas d’obligation ? Mais je l’aime ; c’est une putain d’obligation ça ! Je ne peux pas cesser de l’aimer comme ça ! Je deviens littéralement fou d’inquiétude, fou de douleur, fou de colère !
J’embauche des types que je connais, mais je n’en parle pas à Sonia parce qu’elle ne voudrait pas que je le fasse. Ce sont des russes, des types très dangereux. Mais je veux juste qu’il la retrouve. Je suis prêt à payer très cher.
J’ai payé très cher. J’y ai laissé un doigt. Un putain de doigt ! Ils m’ont coupé un bout de l’auriculaire, parce que je ne voulais pas payer ; Mais ils ne l’ont pas retrouvée ! Ils ont su qu’elle avait pris un avion pour Amsterdam, puis, après divers recoupements – sans mauvais jeu de mot – ils l’ont retrouvé à New York deux jours plus tard. Le temps qu’ils arrivent sur place, elle avait disparue à nouveau.
Ils avaient sa nouvelle identité, alors ils ont suivi sa piste jusqu’à Los Angeles où elle avait atterri la veille, mais elle était introuvable. Les taxis, les hôtels, personne ne l’avait vu ! C’est là qu’elle a vraiment disparue.
J’ai longtemps pensé qu’elle vivait quelque part à Los Angeles, alors, j’y ai séjourné, essayant d’imaginer quel restaurant lui plairait dans cette immense ville ; dans quel quartier aurait elle choisit de s’installer ; Quel travail elle aurait pu trouver. Puis le temps a passé et cinq années plus tard, j’en étais au même point.
Enfin pas tout à fait ! Quelques mois après son départ, alors que je trainais encore à Los Angeles, hantant les boites branchées et me soulant toutes les nuits, mon père est mort ! Comme ça, d’un coup ! Un infarctus à cinquante huit ans ! Tout seul dans son splendide appartement de la Place des Vosges. Je suis rentré en France pour son enterrement, mais il reposait déjà dans le caveau familial. Ils l’avaient enterré sans m’attendre ! Le notaire, les avocats ; ils étaient tous là pour m’accueillir et m’enrober de condoléances hypocrites. Même Monsieur Laglère était là ! Le type chez qui travaillait Chloé à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Ils avaient tout réglé. Je n’ai eu qu’à signer les documents relatifs à la succession et m’acquitter de frais faramineux !
Pour en revenir à mon père, il était mort tout seul ! Alors qu’il avait tant d’argent, tant d’amis…ça m’a fait réfléchir. Je me suis demandé comment j’allais mourir moi aussi : comme lui, tout seul, parce que j’avais oublié de vivre ?
J’ai hérité de toutes ses entreprises et j’ai tout bazardé. Je ne voulais plus jamais entendre parler de cette saloperie de boulot ; de ce milieu de requin. J’avais assez d’argent pour vivre dix vies mais je n’avais plus de vie !
J’ai sombré encore plus : alcool, drogue, putes de luxes ; c’était facile ! Se détruire semblait la solution ; Un soir j’ai rencontré un gars bizarre qui m’a parlé de paix, d’amour et toutes ces conneries…mais j’étais mort, alors je ne craignais plus rien.
Je suis parti en Inde avec lui faire une retraite. C’était étrange. Une sorte de temple plein de gens déboussolés comme moi, qui priaient à longueur de journée. Il ne fallait pas parler, il fallait méditer à longueur de temps, rien à bouffer, une chambre…enfin une pièce où on dormait à quatre sur des nattes à même le sol ; mais ça m’a plu ! Penser à soi ; penser aux autres ; penser au monde ; contempler ; se taire ! Je crevais de faim, ça c’était dur ! Mais j’en suis sorti différent.
Je ne voulais plus rentrer en France. Je ne savais plus où étais ma place ! Alors j’ai voyagé ; autrement. J’ai pris le temps de regarder autour de moi, les gens, la nature. J’ai dormi dans le désert, moi aussi ; et je l’ai traversé ; et j’ai pleuré, sué, saigné, mais j’ai grandit. J’ai survécu. C’est comme ça que je me vois : un survivant. J’ai survécu à mon père, à ma mère et à moi-même ; et j’ai compris que Chloé m’avait apporté tout ce bonheur sur un plateau et que je l’avais cassé comme un gosse possessif et capricieux. J’ai compris pourquoi elle avait fui ; j’aurai fait pareil ! Je me serai fui aussi si j’avais su comment faire !
J’ai arpenté le monde et j’ai vu tant de belles choses, tant de belles personnes, et tant de misère aussi ! Alors, j’ai créé une fondation : la Fondation « Fleur du désert ». Au début je me suis investi moi-même sur le terrain. J’avais toujours un truc en tête : Que ferait Chloé face à ça ? Que dirait-elle ? Comment agirait-elle ? Et toutes mes décisions étaient prises en fonction d’elle, de sa gentillesse, de sa capacité à s’émouvoir pour les autres ! C’est toujours comme ça d’ailleurs : quand je dois prendre une décision, je me demande toujours ce qu’elle choisirait ; et je sais ; alors c’est simple !
La fondation est devenue importante, très importante ; des donateurs ont voulu apporter leur contribution et j’ai du embaucher pleins de gens pour aller sur le terrain parce que je n’arrivais plus à être partout à la fois ; et puis je ne voulais plus jamais être médiatisé ; plus jamais me retrouver à la une de la presse à scandale avec une fille à mon bras dont je ne connaissais même pas le nom mais qui allait me sucer comme une reine pour essayer de prendre mon cœur ! Si elles avaient su toutes que mon cœur était mort, qu’il était parti avec Chloé, elles ne se seraient pas donné autant de mal ! Tant de nuit à se déhancher sur ma bite pour rien ! Tant de nuit à m’offrir leurs culs alors que je ne les regardais pas ; je voyais Chloé partout et aucune n’arrivait à sa hauteur ; c’était impossible ; on ne remplace pas une femme comme elle !
Bref, la fondation a pris tant d’ampleur que je me suis retiré de plus en plus loin pour ne pas apparaitre, pour ne pas être à nouveau happé par ce monde que j’avais fui ; les mondanités dont je me fous, les faux sourires plaqués sur des dents trop blanches, les galas de charité ! Je n’ai pas fait ça pour que tout ce cirque recommence, mais il semblerait qu’on soit plutôt doué pour l’argent dans ma famille, parce que quoi qu’on fasse c’est le jackpot !
Pour l’amour par contre, on est vraiment mauvais ! Mon père a détruit ma mère, et moi j’ai abimé Chloé ! Parce qu’il n’y en aura jamais d’autre ; ça je le sais maintenant, et si je suis honnête avec moi-même, je l’ai toujours su ; je pensais frimer ce premier jouer sur la plage avec mon baratin, mais c’était vrai ; c’était elle, la femme de ma vie !

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