UN BAISER OU LA MORT Chapitre 5

Le lundi je retrouvais Jacob et Alicia à l’arrêt de bus. Elle sourit à Jacob et m’ignora, se glissant entre lui et moi comme si je n’étais pas là. J’avais mis mes écouteurs et je pus donc m’épargner sa conversation. Mon  livre à la main je lisais tranquillement en attendant le bus.

Je n’avais toujours aucune stratégie à lui opposer mais il me semblait que commencer à l’ignorer me ferait du bien. Je m’installais au fond du bus comme à mon habitude et Alicia entraina Jacob à ses côté dans les rangées de devant. Peu à peu le bus se remplis de collégiens et de lycéens et l’ambiance devint vite électrique. Le lundi était toujours le matin le plus excité. Tout le monde voulait raconter son week-end.  Au fur à mesure que la semaine défilait, les conversations s’étiolaient sauf quand une télé réalité retenait l’attention de certains.

Le début de semaine fut plutôt calme. Alicia ne quittait pratiquement plus le bras de Jacob et avait pour un temps cessé ses brimades à mon égard et moi je les ignorais tous les deux. (Comment avais-je pu imaginer que ce garçon me porterait un peu d’intérêt, qu’il serait différent des autres et qu’il échapperait à l’attraction d’Alicia ? Il valait mieux que je reste concentrée sur mes études).

Le mercredi midi quand je rentrais à la maison, je trouvais ma mère attablée avec Marina. Elles avaient visiblement beaucoup parlé et sympathisé et après que j’eus avalé en vitesse les pâtes et le yaourt que ma mère m’avait préparé, j’allais monter dans ma chambre pour faire mes devoirs quand Marina dit en souriant :

– on y va ?

Allez ! dit ma mère, d’un ton enthousiaste que je ne lui avais pas entendu depuis longtemps.

– vous allez où ? Je demandais intrigué car ma mère n’avait jamais eu beaucoup d’amis elle non plus.

– tu verras bien et tu viens avec nous, répondit ma mère d’un ton sans appel.

Je les suivis en trainant les pieds. J’avais un devoir de philo, des math et une grosse leçon de science à réviser.

– tes devoirs peuvent attendre un peu dit ma mère, ce qui me surpris car elle tenait habituellement le discours inverse.

Nous embarquâmes dans le gros 4×4 de Marina qui nous conduisit jusque dans un grand centre commercial qui regroupait à lui seul toutes les boutiques d’un centre-ville. Ma mère semblait particulièrement détendue et cela me fit plaisir car ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Je décidais de faire un effort pour être agréable histoire qu’elle garde cette bonne humeur un peu plus longtemps. Marina nous entraina dans une boutique plutôt chic où je trouvais tous les prix délirants. Ma mère et Marina farfouillèrent un moment et revirent toutes deux avec plusieurs robes très habillées.

– viens ! me dit ma mère, maintenant c’est toi qui travaille !

– quoi ? Je dis en tombant des nues, mais de quoi vous parlez ? Qu’est-ce qui se passe ?

– tu ne vas pas aller à la fête d’Alicia avec ton jean et ton tee-shirt à manches longue ?

– certainement pas, je répliquais piquée au vif, parce que je ne vais pas à la fête d’Alicia, jamais de la vie, j’en ai marre de lui servir de paillasson ! Et puis j’ai rien à faire avec ces gens. Je ne les aime pas et ils me le rendent bien.

– Jacob y va, tu ne voudrais pas qu’il se retrouve tout seul ? me dit Marina en souriant.

J’allais lui répondre que Jacob m’avait à peine adressé la parole depuis le week-end et qu’il trainait maintenait avec Alicia et sa bande mais je me retins. Marina était trop gentille pour que je m’en prenne à elle. Alors je les suivis dans les cabines où j’enlevais mes vêtements après avoir fermé le lourd rideau derrière moi. J’éliminais d’entrée toutes les robes longues aux décolletés trop prononcés et finalement j’enfilais de mauvaise grâce une première robe lie de vin à l’encolure carrée, à la taille cintrée et à la jupe bouffante. Elle était magnifique et me serait allé parfaitement malheureusement ses manches courtes ne cachaient pas les marques sur mes bras (Marina ne pouvait pas savoir, quand à vous, il vous faudra patienter un peu, je ne suis pas prête à tout vous raconter) et je n’osais sortir de la cabine. Je sentis des larmes couler sur mes joues et je ne vis pas le rideau s’écarter. Marina passa la tête me détailla, elle vit les larmes qui ruisselaient le longs de mes joues puis avisant mes bras, elle dit :

– je crois que j’ai vu exactement la robe qu’il te faut. Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ! Et elle disparut, emportant avec elle toutes les robes dos nues et sans manche.

– ça va ? dit ma mère en passant elle aussi la tête par le rideau.

– ça va je lui dit en essuyant mes joues mouillées. Et pour la première fois depuis des mois ma mère sortit un mouchoir de son sac et essuya délicatement mon visage puis ayant posé un baiser sur ma main, elle ressortit. Son geste tendre, le premier depuis longtemps, me toucha tellement que je faillis me remettre à pleurer mais je retins mes larmes. Ce n’était ni le lieu ni le moment. Marina arriva portant comme un trophée une ravissante robe très courte composée d’un bustier empire brodé, de manches en mousseline terminées par des poignets brodés et d’un plissé qui partait de la poitrine en s évasant jusqu’à mi-cuisses, le tout dans un étonnant ton bleu nuit que je trouvais incroyablement beau. J’enfilais la robe et j’ouvris le rideau en me tortillant, gênée du regard admiratif qu’elles me lancèrent toutes les  deux.

– c’est ravissant dit ma mère,

– tu es magnifique renchérit Marina. J’ai une paire de chaussure à talon parfaitement assorties, je te les prêterais pour la soirée.

– tu pourras prendre mon collier en perle et mes boucles d’oreille, ajouta ma mère.

– tu vas être splendide, s’écria Marina, visiblement enchantée.

– mais je ne veux pas aller à cette soirée, je m’exclamais, déjà un peu moins affirmative. J’avais l’impression que la robe faisait de moi une nouvelle personne. N’étais-ce pas exactement le but d’un déguisement ? Au lieu de me costumer en Cat Woman ou en Lara Croft, j’allais me déguiser en mystérieusement jeune fille.

– j’ai un loup noir avec de la dentelle qui fera parfaitement l’affaire. Avec du maquillage et tes cheveux relevés, personne ne te reconnaitras, si c’est bien ce que tu veux ? me dit Marina en me regardant.

Je me contenais de hocher la tête puis je jetais encore un coup d’œil à mon reflet dans le miroir. La robe était magnifique et pour la première e fois je me trouvais jolie. Elle mettait en valeur mes grandes jambes, ma poitrine était soulignée par le bustier carré et mes bras étaient couverts. Je me pris à rêver un instant que je pourrais enfin apparaitre au grand jour, autrement que comme l’affreuse surdouée inlassablement vêtue d’un jean et d’un tee-shirt à manches longues. (Ne rêves pas trop, me dit ma tête, dès qu’ils sauront que c’est toi, ils te traiteront comme d’habitude, comme la paria que tu es !).

Je refermais le rideau et remis mes vêtements. Quand je sortis de la cabine, ma mère me prit la robe des mains et partis vers les caisses. Marina la rejoint et elles régleraient chacune leurs achats.

Nous rentrâmes dans un silence étrange. Marina chantonnais parfois, ma mère semblait perdue dans ses pensées et moi j’écoutais de la musique pour fuir le silence.

Nous nous séparâmes en descendant de la voiture mais Marina lança en ouvrant la porte de sa maison :

– à demain pour les essayages !

– nous y serons, compte sur nous lui dit ma mère. Et nous rentrâmes.

(Quels essayages ? Je n’avais pas assez passé de temps dans une cabine ?).

Je filais sans demander mon reste et m’absorbais dans mes devoirs et ma dissertation de philo qui portait sur le Désir : « Faut-il libérer le désir ou se libérer du désir ? » dans mon jean et mes baskets, j’aurais plutôt eu tendance à me libérer du désir mais avec cette nouvelle robe qui me donnait accès à une identité inattendue, peut-être allais-je pouvoir libérer le désir (bien entendu, je ne marquais rien de tout cela dans ma dissertation). Je rendis un devoir très scolaire qui me valut une notre très moyenne. Je m’y attendais mais cela me vexa quand même. Comment ne pas parler de soi dans un devoir de philo ? C’était une question que j’allais devoir résoudre d’ici la fin de l’année si je voulais avoir une bonne note au bac.

Le lendemain en descendant du bus Jacob me dit :

– au fait, ma mère m’a dit que tu passais à la maison ce soir ?

– Tu peux pas laisser Jacob tranquille ! l’interrompit Alicia en s’accrochant à son bras.

Je vis le visage de Jacob se rembrunir mais il ne dit rien et continua à marcher à ses côtés. Je ne comprenais pas ce qu’il était en train de faire. À voir son air fermé, je n’arrivais pas à croire qu’il apprécia sa compagnie, pourtant il avait cessé de la reprendre ou de la repousser.

Quand j’arrivais devant ma porte, je bifurquais sans un mot et je montais dans ma chambre faire mes devoirs. Pendant une heure je m’absorbais dans mon devoir de math pendant que Jacob fendait l’eau de sa nage rapide. Puis, alors que je fermais enfin mon livre, je le vis apparaitre par la fenêtre, torse nue et ruisselant d’eau. (Ça n’était pas très compliqué de rester concentrée sur mes études avant son arrivée mais depuis qu’il exhibait son corps parfait sous mon nez quotidiennement, mon esprit avait tendance à vagabonder. J’aurai pu écrire un formidable devoir sur le désir rien qu’à le regarder…). Il me dit :

– Colette, ma mère t’attend…ta mère est là aussi…ajouta-t-il comme si tout cela l’étonnait lui aussi. Puis il disparut, laissant derrière lui la persistante rétinienne de son torse musclé.

Je soufflais. Je n’avais aucune envie de recommencer la séance d’essayage mais je ne voyais pas comment m’y dérober. Alors, je soupirais et lançais à la fenêtre vide : 

– dis leur que j’arrive…

Je me levais, enfilais mes baskets et me rendis chez les Anderson. Ma mère et Marina était installée sur la terrasse et sirotais un apéritif en bavardant. Quand elle me vit Marina s’exclama :

– ah, la voilà enfin ! Viens, me dit-elle en me tendant la main tout en se levant. Elle m’entraina dans l’escalier suivie de près par ma mère. Nous longeâmes le couloir jusqu’au bout et je découvrir la chambre des Anderson. Elle était immense. Une terrasse privée surplombait le jardin. Une porte située au fond de la pièce donnait sur immense dressing où Marina me fit entrée en me montrant la robe, pendue à un cintre et les escarpins les plus hauts que j’ai jamais vus.

– je ne peux pas mettre ça ! Je m’insurgeais. Je n’arriverais jamais à marcher !

– essaies les, on verra après, me dit Marina en refermant la porte derrière moi.

Ce dressing devait ressembler à une caverne d’Ali Baba pour une fille comme Alicia et même moi, je ne pus m’empêcher de détailler les étagères sur lesquelles des piles de vêtements parfaitement plié s’empilaient jusqu’au plafond.

J’entendais ma mère et Marina parler derrière la porte alors j’obtempérais. J’enlevais mes vêtements en vitesse et me réfugiais dans la robe. Les trois miroirs installés au fond du dressing me renvoyèrent une image tridimensionnelle très déconcertante. Je m’assis sur un pouf qui semblait se trouver là pour cet usage et enfilais les escarpins. C’était des Louboutin (je ne m’intéresse peut-être pas à la mode, mais je sais quand même reconnaitre des « twelve » de Louboutin).Les chaussures étaient parfaitement assorties à la robe. Elles étaient heureusement montées sur un plateau d’au moins 5 cm ce qui enlevait un peu de hauteur et une fine bride se refermait autour de la cheville. Je me redressais et tentais quelques pas en direction de la porte. Je vacillais un peu mais finalement je m’aperçus qu’elles étaient bien plus stables que je ne l’avais craint. Quand j’ouvris la porte, leurs regards me firent rougir. Ma mère me regardait, éberluée, peut-être me trouvait-elle affreuse ?

– Ma chérie, dit Marina, tu es splendide. Je savais que cette robe t’allais bien mais avec les chaussures, on dirait que tes jambes n’en finissent pas…viens t’assoir là, dit-elle en tapotant le dossier bas d’une chaise installée devant une coiffeuse luxueuse. Je chaloupais jusqu’à la chaise qui me semblait minuscule du haut de mes douze centimètres supplémentaires. Ma mère était petite, Marina aussi. Le monde était très étrange de là-haut. Je me sentais grande pour la première fois, pas uniquement grâce aux centimètres supplémentaires, grande comme quelqu’un qu’on reconnait pour ce qu’il est, quelqu’un qui compte, qu’on ne peut ignorer.

Je me posais sur la chaise, mes genoux remontant très hauts. Marina entreprit de me coiffer. Elle lissa mes cheveux rebelles et les attacha en un savant chignon serré mais élégant. Ensuite, elle me maquilla avec soin, masquant les ombres sous mes yeux et les ourlant d’un mascara quasi indécent. Un rouge à lèvre rouge sang paracheva la transformation et quand je me levais enfin, j’étais une autre. Grande, svelte, élégante, le décolleté carré mettant en évidence ma poitrine sans la rendre vulgaire. Marina revint avec un loup de velours noir qui couvrait mes yeux et dont le bas était constitué de dentelle qui ne découvrait que ma bouche.

– va jusqu’au bout du couloir et revient, me dit-elle.

Je sortis de la chambre prudemment, je n’étais pas encore parfaitement à l’aise sur ces talons démesurés et tentais de trouver une démarche plus naturelle, ce qui n’était pas simple. Je suivis le couloir jusqu’au bout et m’apprêtais à faire demi-tour quand je vis Jacob à moitié redressé sur son lit qui me regardait comme si j’étais une extraterrestre.

– quoi ? Je dis sur un ton bien plus agressif que je ne l’aurais souhaité.

– tu es…tu es…

Les mots ne venaient pas mais son regard admiratif fit accélérer mon cœur. C’était cela qu’on ressentait quand on était jolie et que les garçons vous dévisageaient. C’était cela qu’on ressentait quand on était Alicia !

– laisse tomber, je ne suis même pas sure d’avoir envie d’y aller…

Alors il se leva et s’approcha prudemment de moi comme s’il ne voulait pas faire fuir un oiseau posé sur le bord d’une fenêtre, un oiseau rare qu’on ne veut pas voir disparaitre.

– tu es absolument…à tomber…ce serait une erreur de ne pas aller à cette fête, tu n’es pas obligée de dire qui tu es…et d’ailleurs…est-ce que tu veux bien que je sois ton cavalier ?

Il avait le souffle un peu court et je vis dans ses yeux qu’il craignait que je refuse.

Malheureusement pour lui, la seule chose qui sortit de ma bouche fut un éclat de rire incontrôlable. J’explosais de rire bien malgré moi car c’était la dernière chose au monde que je m’attendais à entendre de sa part ou de la part de n’importe qu’elle autre garçon. Je n’avais jamais imaginé de situation où cela serait susceptible de se produire. Un fou rire irrépressible me prit, des larmes noires de mascaras coulaient sur mes joues et même s’il se rembrunit momentanément mon fou rire fut plus fort et il nous emporta tous les deux. Jacob dû me soutenir car je chancelais sur mes talons.

– désolée, je bafouillais à plusieurs reprises en continuant à rire à gorge déployée. Ce fou rire était comme une libération et Jacob dû comprendre qu’il n’avait rien à voir avec lui car il rit lui aussi de bon cœur rapidement.

– Qu’est-ce qui vous arrive tous les deux demanda Marina en passant la tête dans le couloir.

J’essayais de retrouver mon calme et quand j’y parvins à peu près, j’articulais entre deux rires :

– Jacob vient de m’inviter à aller à la soirée avec lui.

Je me remis à rire et mon pied glissa, je trébuchais et atterris dans les bras de Jacob qui grogna mais me releva. Perché sur ces talons, mon visage était presque à la hauteur du sien. C’était surprenant de le voir de si près. Son menton fraichement rasé sentait le savon et ses lèvres roses étaient…sensuelles, je ne voyais pas d’autre mot pour les décrire. J’aurais pu l’embrasser sans avoir à me mettre sur la pointe des pieds.

Soudain je réalisais que j’étais pratiquement blottie dans ses bras et que je fixais sa bouche avec une attention évidente. Je me dégageais et filais dans la chambre de Marina où je me réfugiais dans le dressing. Je me déshabillais en hâte et enfilais mes vêtements de tous les jours en ayant l’impression d’être une cendrillon qui remettrait ses hardes (même si mon tee-shirt Hugo Boss blanc pouvait difficilement être considéré comme un haillon). Quand je ressortis, Marina me tendis des lingettes démaquillantes que j’attrapais avec plaisir. Il me tardait de me débarrasser de ce masque, ce n’était pas moi, il me conduisait à espérer des choses qui n’arriverait jamais. (Je ne devais plus jamais me laisser aller à penser que je pouvais plaire à un garçon comme Jacob, que je pouvais être séduisante, attirante ! Quelle folie ! Toute cette mascarade pour une seule soirée où je ne pourrais même pas être moi-même, où je serais obligé de jouer le rôle d’une autre ! Comment avais-je pu me laisser entrainer là-dedans ?). Je m’enfuis presque et retrouvais ma chambre avec bonheur. Pour éviter toute confrontation, je fermais la fenêtre et tirait les rideaux.

J’entendis ma mère rentrer peu après mais elle ne monta pas à l’étage et je me sentis aussi triste que soulagée. Pourtant, durant le repas, je surpris plusieurs fois ses regards appuyés. Elle était songeuse comme elle l’avait été de multiples fois auparavant. Finalement elle prit une grande respiration et se lança :

– Tu sais Colette (ça commençait très mal…), au départ, je n’étais pas emballée par l’idée de Marina mais quand je t’ai vu cet après-midi dans cette robe de princesse, quand j’ai vu à quel point tu étais devenue…jolie…j’ai eu honte de ne pas m’en être aperçue plus tôt…je t’ai laissé tomber Colette, je m’en rends bien compte maintenant. J’étais tellement encombrée par mes problèmes que je n’ai pas vu que tu n’allais pas bien et même si je lui en veux un peu, je suis reconnaissante que Marina s’en soit aperçue et qu’elle t’ait proposée son aide pour te rendre à cette soirée. Je veux que tu y aille, je veux que tu le fasses pour moi, que tu le fasses pour toi. Je veux qu’on tire enfin un trait sur le passé et que tu puisses te développer comme la jeune fille que tu devrais être.

Elle avait dit tout ça d’une traite et je la vis reprendre son souffle. Ma tête tournait un peu. Ma mère ne m’avait plus parlé autant depuis tellement longtemps. Je ne savais que lui répondre. J’aurai voulu lui dire que j’allais bien, même si je savais que ce n’était pas vrai, j’aurai voulu lui dire de ne pas s’inquiéter pour moi, que je m’en sortirais, même si je ne savais pas comment. J’aurai voulu trouver des arguments pour lui démontrer que je ne devais pas aller à cette soirée mais je n’en avais aucun de valables.

La robe m’allait à ravir (je devais l’avouer), j’avais un cavalier, (et pas n’importe lequel). Un cavalier que toutes les filles allaient m’envier, et je disposais d’une identité nouvelle que personne ne percerai à jour si j’étais vigilante. Quelles raisons valables pouvais-je trouver maintenant pour refuser ?

Aucune, j’irai à la soirée avec Jacob et adviendrait ce qu’il adviendrait. Parfois, il fallait que j’apprenne à ne plus tout contrôler.

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