SUR LE FOND – Chapitre 6 – Amour, amour

Chapitre 6

Amour, amour

Je suis fatiguée de cette femme impassible. Fatigué de cet interrogatoire. Fatigué de cette affaire. Quand on l’a installé dans cette salle d’interrogatoire, j’ai pensé que j’allais enfin avoir des explications, mais elle m’embrouille en me racontant ses aventures amoureuses.

Est-ce que je la bassine avec ma vie privé moi ! Encore que j’en aurai à raconter.

Jenny, ma jenny ! Je crois bien qu’elle a pris mon cœur sans que je m’en aperçoive. C’est une voleuse, experte et méticuleuse parce que je ne l’ai pas vu venir. Je la prenais pour une distraction de province, et c’est ce qu’elle était au début. Un petit coup charmant ; un passe-temps pour oublier qu’il fait froid et gris, que je suis au purgatoire dans ce bled, attendant mon affectation au paradis. Mon petit coup qui commençait à apprécier nos ébats de plus en plus et qui en redemandait.

Mais je n’étais pas aussi disponible que je l’aurai voulu pour cette aventure qui commençait. Je me battais avec les dépositions du couple Rabatto et de leur entourage.Vanessa Rabatto nous avait déclaré être allé faire du sport dans une salle, le matin du meurtre. Alors nous avons interrogé le gérant et professeur de step: Sébastien Teulé. Il est arrivé au commissariat dans sa tenue de sport. Petit mais musclé, les cheveux légèrement grisonnant coupés court. Un bronzage parfait. La quarantaine éclatante. Il m’a indisposé dès le départ. Il s’est assis, tendu. Son survêtement d’un blanc éclatant faisait ressortir la lèpre qui rongeait lesmurs. La chaise en plastique beige tremblait au rythme des soubresauts nerveux et ininterrompus de ses jambes. J’aurai voulu y poser la main pour les stopper mais je me suis contenté de m’assoir en face de lui en laissant tomber lourdement le dossier Fauré sur la table. Le bruit l’a fait tressauter mais il n’a pas levé les yeux de ses mains qu’ils torturaient mécaniquement.

Il a mis du temps à cracher le morceau, arguant la perte de confiance de sa clientèle si elle apprenait qu’il racontait tout à la police. Je m’attendais à ce qu’il nous raconte des trucs utiles : trafics quelconques, prostitutions,mais rien de tout cela. Plutôt inattendu comme témoignage. Encore un qui allait compliquer les choses par la suite.

– alors c’est quoi ce gros secret, Monsieur Teulé ?

– Comment dire, c’est gênant. Normalement je n’ai pas le droit, mais là vous voyez, elle était si insistante et puis, il faut la voir dans son ensemble de sport, on a du mal à lui dire non.

– non pour quoi ?

– ben pour faire l’amour.

Je reste sans voix. Je ne l’avais pas vu venir celle-là. Je subodorais que Vanessa couchait avec la victime, mais le prof de sport, je n’y avais pas pensé. Je regarde Isabelle qui fait les yeux ronds. Ça me rassure, elle non plus.

– donc, vous aviez une relation sexuelle avec Madame Rabatto.

– oui, parfois, c’est arrivé.

– il va falloir être plus précis monsieur Teulé où je pourrais devenir plus radical.Ça ne veut rien dire mais ça marche presque tout le temps !

Il baisse la tête, son menton presque posé sur sa poitrine puis il jette entre ses dents :

– jene voulais pas être le dernier des cons. Vanessa, elle n’était pas farouche, vous savez. Au club, beaucoup de clients en parlaient. Elle était connue pour des rendez-vous un peu osé.

– pourriez-vous être plus clair ?

– ben, quand un homme lui plaisait, elle n’était pas contre une petite partie de jambe en l’air, si on le lui demandait gentiment.

– qui avait lieu où ?

– ça c’est embêtant. On ne peut pas s’en tenir là ?

– non, on ne peut pas. Elles avaient lieu où ces partie de jambes en l’air ?

– À l’arrière de la salle il y a un local assez grand où on range les matelas. Il y en a toujours quelques-uns qui trainent. Il fait chaud et c’est à l’abri des regards. Il suffit de pousser le verrou et on est tranquille.

– ah parce qu’il y a un verrou à l’intérieur ? Tiens donc, et pourquoi ?

– ben, c’est une demande des membres du club parce que trop de gens ouvraient la porte…comment dire…quand il ne fallait pas, si vous voyez ce que je veux dire.

– non, soyez plus clair.

– ben, mes tapis, il ne servent pas qu’au sport. Ils sont connus au club. Alors j’ai installé un verrou pour que les gens soient un peu tranquilles.

– et ça vous rapporte combien ?

– eh, mais non ! Ça se dit pas ça !

– ça se dit pas mais ça se fait !

– oui, peut-être, quelque fois. Vous savez, je suis qu’un petit prof de sport et j’ai une famille…et y a des gens qui aimentles endroits bizarres pour faire leurs trucs.

– comme vous ?

– non, moi c’est parce que je suis marié.

– ah, et pour épargner votre épouse, vous réservez vos infidélités au local de la salle de sport.

– ben…oui, en quelque sorte.

– donc, madame Rabatto…

– comment dire…elle avait une réputation, et puis, depuis qu’elle avait fait refaire ses seins, elle nous faisait tous tourner la tête, et pas que la tête, si vous voyez ce que je veux dire.

– non ! dit sèchement Isabelle, ce qui fait sursauter le gars qui n’en mène pas large dans ses baskets impeccables et son survêtement à bandes bleues.

– donc madame Rabatto vous attirait.

– voilà, c’est ça, elle m’attirait très fort et un jour je l’ai vu rentrer dans le local avec deux messieurs.

– deux ?

– oui, moi aussi ça m’a étonné. J’avais vu ça dans les films…vous savez…enfin…mais jamais en vrai.

– pourquoi, vous avez regardé ?

– non ! y-a pas d’ouverture. Mais il suffisait de rester dans le couloir pour entendre que ça rigolait bien là-dedans.

– et alors ? Il commence à m’agacer à nous le pondre mot à mot.

– et alors, un jour, elle m’a regardé avec ces yeux là, vous savez…

– oui, elle a deux yeux, comme la majorité d’entre nous, dit Isabelle exaspérée.

– non, mais les yeux qui disent qu’on peut y aller si on veut.

– et alors ?

– alors, j’y suis allé, tiens et j’ai pas regretté. Elle était vraiment canon et puis pas farouche. Elle m’a demandé de lui faire des trucs…j’aurais pas pensé ça d’elle.

– comme quoi, par exemple ? Isabelle se délecte. Le type se tortille sur sa chaise, mal à l’aise.

– maisc’est ma vie privée quand même.

– non, ici vous n’avez plus de vie privée. Vos secrets sont nos secrets, alors ?

– et ben elle aimait particulièrement par derrière, vous voyez ce que je veux dire…

– non. Qu’on la prenne en levrette, qu’on la sodomise ?

– oui, la deuxième, ça elle aimait beaucoup !

– et alors, vous l’avez fait ?

– et oui, bien sûr, plutôt deux fois qu’une. Y-en a pas beaucoup qui vous le demande. Même, c’est dur de l’obtenir de sa régulière, alors…

– alors vous en avez profité. Vous avez profité de cette pauvre femme désespérée et vous avez abusé d’elle.

Je reconnais que le procédé est assez bas mais le résultat ne se fait pas attendre :

– eh, non !C’est elle qui en redemandait ; elle était jamais satisfaite. Soit disant que son mari il s’occupait pas d’elle. Moi, j’aurai eu une femme comme ça, je lui aurais fait tout ce qu’elle demandait.

– c’est gentil pour votre épouse.

– mais c’est pas ce que je veux dire, mon épouse c’est pas une pute non plus.

– ah, parce que madame Rabatto s’en était une ?

– non, enfin, elle se faisait pas payer, si c’est ça que vous demandais, mais il défilait du monde dans les vestiaires.

– intéressant et vous n’étiez pas jaloux ?

– moi, non !J’étais loin d’être le premier et j’étais pas le seul.

– donc, si je vous écoute, votre salle de sport est un véritable baisodrome. Il suffit de payer sa cotisation pour pouvoir aller tirer un coup avec qui on veut. Vous tenez uneboite à partouze Monsieur Teulé !

– non, je vous interdis de dire ça ! Ma salle de sport a très bonne réputation !

C’est qu’il s’échauffe le petit prof de sport. Il est tout énervé dans son survêtement blanc qui fait ressortir son visage rouge.

– elle peut avoir bonne réputation, je rétorque, avec tout ce qui s’y passe. Mais faites attention, ça pourrait ne pas durer si vous ne nous dites pas tout.

– tout quoi ?

– le reste, ce que vous ne nous avez pas encore dit.

Je tente le coup, ce type est un bavard, un vrai, on met une pièce et on a deux parties gratuites.

– les films ? C’est de ça que vous parlez ?

– parlons en tiens !

Et voilà, je le savais qu’il lui en restait sous la semelle !

– C’était pas mon idée. Moi, je déteste ça mais c’est à la mode les « sextape », comme ils disent. Il mime des guillemets avec ses doigts en même temps. Vanessa elle voulait toujours qu’on se filme.

– uniquement vous ?

– non, avec tous. Elle posait la caméra sur un tabouret et puis elle essayait de rester dans le cadre. C’était contraignant parfois.

– et elle vous a dit ce qu’elle en faisait.

– vous vous doutez bien que j’ai demandé. J’avais pas envie de me retrouver sur internet. Mais elle m’a juré que c’était pour elle.

– et vous l’avez crue ?

– J’avais pas le choix. C’était soit la caméra, soit ceinture.

– Je comprends.

– ne vous moquez pas. Vous savez, c’était dur de faire ça avec l’œil rouge qui me regardait. J’avais l’impression que c’était ma femme.

– je vous plains.

– non, c’est pas ce que je dis, mais c’était difficile de l’oublier.

– Mais c’était le prix à payer…

– exactement !

– et ça en valait la peine ? Je vois Isabelle qui hausse les sourcils dans ma direction, mais je sais ce que je fais.

– oh oui alors, comme je vous disais, elle était plutôt inventive. Et prends-moi comme ci, et prends-moi comme ça ; on peut dire qu’on faisait du sport. Il s’autorise un rire un peu lourd qui s’étrangle dans sa gorge quand il voit le regard noir de ma coéquipière.

– et c’est tout ce que vous a confié madame Rabatto ?

– bon, au point où j’en suis…un jour qu’on avait bien…enfin…elle était satisfaite. Elle m’a raconté qu’elledonnait les cassettes à son mari. Parce que ça, ça marchait pour lui. J’ai pas vraiment compris mais y-a des gens bizarres.

– je vous le confirme !

– eh, attendez. J’ai rien fait de mal ! j’ai juste couché avec une femme que tout le club lui était déjà passé dessus !

– modérez vos propos Monsieur Teulé !

– pardon, mais c’est vous aussi, avec vos questions. J’ai pas l’habitude de parler de ça moi !

– mais de le faire, ça ne vous dérange pas ?

– mais non, c’est naturel.

– parlez-en à votre épouse alors. Je suis sûre qu’elle trouvera ça tout à fait naturel, dit Isabelle d’un ton caustique où l’agacement prédomine.

– je veux voir mon avocat.

– vous êtes ici pour un témoignage, vous n’êtes accusé de rien. Vous ne pouvez pas faire appel à un avocat.

– ah bon. Je croyais qu’on pouvait quand on ne voulait pas répondre.

– non, il suffit de ne pas répondre.

– mais vous avez dit…

– quoi, nous avons dit quoi ?Nous vous avons menacé de quelque chose ?

– alors j’aurais pu rien dire ?

– oui, mais nous l’aurions appris de quelqu’un d’autre et là vous auriez eu des problèmes.

– alors on s’en sort jamais avec vous ?

– nous sommes des policiers, monsieur Teulé, pas des assistantes sociales.

Le pauvre gars est lessivé et je ne vois plus de raison de le retenir. Il nous a donné quelques informations utiles et il n’a rien fait de mal. Entre adulte consentant…

Je le laisse partir, vouté, épuisé. Il se traine jusqu’à la porte, puis dans un sursaut de conscience il se retourne et dit :

– Ça restera entre nous, hein ?

– malheureusement je ne peux pas vous le promettre. Mais nous n’en parlerons que si cela sert l’enquête.

Il hoche la tête et s’en va.

Je le plains, finalement. L’amour c’est bien, et peu importe comment on le fait. Ce qui compte, c’est qu’on soit tous d’accord au départ.

Je crois que jenny me rend sentimental. J’ai tendance à voir la vie différemment depuis que je la fréquente. Je me surprends à attendre les nuits de repos avec une impatience croissante. Avant j’étais concentré sur le travail. Les aventures sexuelles venaient après. Mais avec elle, quelque chose a changé. Elle est douce, si douce. Elle ne se presse jamais. Elle prend son temps et j’y trouve mon compte. Toute la vie de jenny est basée sur les relations qu’elle entretient avec les autres. Elle aime les gens. Derrière son comptoir elle écoute pendant des heures les cœurs éplorés, les poivrots désespérés, les dragueurs impénitents. Elle écoute et elle conseille. Elle est toujours clairvoyante, avisée. Je découvre peu à peu une femme que je ne soupçonnais pas sous le maquillage et les moues enjouées. Son infini tendresse me touche un peu plus chaque jour. Sa capacité à comprendre, à pardonner me surprennent chaque fois que nous parlons. Et nous parlons de plus en plus souvent. Je voudrais discuter avec elle de l’affaire en cours mais je ne peux pas. Pourtant je suis sure qu’elle m’aiderait à comprendre ce qui s’est réellement passé dans cette cuisine. Tout ce que j’ai pu lui en dire, c’est ce qui se trouve dans les journaux. Un jour, elle m’a demandé si je pensais que Madame Fauré était coupable et je lui ai répondu que si elle n’était pas morte, ce que je craignais, elle serait en tête de liste des suspects. Elle a eu une petite moue étrange, comme si ça la chagrinait, mais elle n’a pas voulu en parler et elle s’est jetée à mon cou.

Depuis cette nuit où j’ai découvert son point sensible, je n’ai cessé d’y revenir et nous obtenons de bons résultats, de temps en temps.Ça ne marche pas à tous les coups. Des fois elle est trop fatiguée pour rester concentrée assez longtemps pour que le plaisir vienne. Des fois, c’est moi qui craque et qui éjacule en me maudissant. Mais dans l’ensemble, je la fais jouir pratiquement à chaque fois que nous faisons l’amour, à condition de ne pas attendre d’elle plus d’un orgasme par nuit. Elle dit qu’elle est heureuse et je la crois. Elle a un sourire qui me fait chaud au cœur et qui me donne envie de devenir meilleur. Pas que au lit, dans ma vie en général. Elle me regarde avec amour, même si elle ne dit rienet j’ai envie de décrocher la lune pour la lui offrir. C’est ridicule, je sais, mais je crois que je viens enfin de comprendre ce que ça fait d’être amoureux. C’est venu lentement. Du jeu, nous sommes passés à des regards tendres, à des moments partagés où le sexe devenait subsidiaire, pas totalement quand même, mais suffisamment pour que je prenne le temps de la regarder autrement que comme un challenge à relever ou une pouliche à monter. J’avais décrété, après mon divorce, que je ne ferai jamais plus confiance à une femme. La mienne, une belle fille comme on rêve tous d’en avoir une, une belle plante saine, sportive, de bonne famille, m’avait épousé jeune. Trop jeune, je le comprends maintenant. Mais j’y avais cru et je pense qu’elle aussi. Elle me pensait promis à un avenir paisible et heureux et j’avais démérité. J’étais entré dans la police après avoir raté mon CAPES d’histoire géo. Sur le moment, moi aussi je me suis demandé ce qui m’avait conduit à ce choix étrange, puis j’ai compris que toutes ces études m’avaient amenées à la conclusion qu’il fallait agir. Je ne me voyais pas en révolutionnaire, encore moins en terroriste, la politique ne me tentais pas, alors la police s’était imposée comme un choix presque philosophique. Faire régner l’ordre c’était déjà pas mal. J’aurai pu choisir la justice, mais j’en avais marre d’étudier. Je ne me voyais pas repasser des équivalences en droit et me fader à nouveau plusieurs années de fac. Alors la police, pourquoi pas ? Je m’étais dit. Mais elle n’avait pas accepté. À partir de là, une guerre silencieuse c’était engagée. Une vie de reproches, de petites réparties acides, de frustrations de toutes natures qui s’accumulaient entre nous comme grandit un tas de linge sale quand la machine est en panne. Voilà ce que nous étions devenue, une machine à laver en panne et le tas grandissait jour après jour. J’étais jeune inspecteur, je travaillais principalement de nuit. Je faisais les planques, les boulots chiants où on mâche le travail aux collègues de jour. Je n’étais pas très présent, je le reconnais, mais de là à coucher avec mon meilleur ami ! Au bout du compte, tout est affaire de sexe. Je les avais trouvés dans mon lit, bêtement endormis après une nuit un peu trop passionnée. Ils étaient gênés. Franck n’osait pas me regarder et Bérénice pleurait. Moi, je les ai contemplés en silence. J’ai pris un sac sur le haut de l’armoire, j’y ai fourré quelques affaires et je suis parti sans un mot. La procédure de divorce a été entamée peu après.Bérénice en a pris l’initiative et je l’ai laissé faire. Nous ne possédions rien et notre mariage n’avait plus de sens. J’ai vécu un temps à l’hôtel, puis j’ai loué un petit studio sous les toits et je me suis concentré sur ma carrière. Cinq ans plus tard, j’étais muté dans le nord et Bérénice et Franck attendait leur deuxième enfant. Ils avaient eu raison finalement. Même si je ne leur ai plus jamais adressé la parole, je les ai remerciés plusieurs fois silencieusement de m’avoir délivré de cette promesse idiote : dans la richesse et la pauvreté, passe encore,mais pour le meilleur et pour le pire, fallait arrêter de se foutre de la gueule du monde ! Moi je voulais le meilleur. Le pire je préférai de loin le laisser aux autres,ceux qui semblaient en vouloir, ceux qui croyaient à des lendemains qui chantent pour supporter la tristesse de leur quotidien.

Avec jenny, on s’en approchait peu à peu du meilleur, je le sentais. C’était récent mais quelque chose me disait que nous partions pour de longues aventures. J’ai eu envie d’y mettre un terme tout de suite puis je me suis dit : laisse faire Samuel, laisse faire. Tu ne sais pas où tout ça va te mener. Peut-être que le chemin sera plaisant,qui peut le dire ?Alors je l’ai laissé envahir mon espace. Quelques vêtements pour se changer, une brosse à dent qui reste, son peignoir rose et moelleux dont je défaisais la ceinture avec un bonheur anticipé pour découvrir son corps musclé et ferme. Ses seins encore mouillésm’attiraientimmédiatement l’œil. Puis je laissais mon regard courir jusqu’à sa toison blonde et quand elle le voulait bien, j’y fourrais mon nez avec délice. J’aimais son odeur sucré et acidulée.

Alors, quand j’entends Virginie Fauré ou Sappa, me parler de sa relation amoureuse avec son Thomas, je la laisse parler malgré moi.Parce que finalement ç a m’intéresse de savoir comment on négocie le après, après l’autre, celui qui vous a blessé. Même si nos histoires ne sont pas comparables. Au fond, je l’envie et je l’admire même quand je me dis qu’elle a probablement tué son mari. Parce que je ne vois aucune autre possibilité. Ça doit être elle, sinon, ça n’a pas de sens. Le truc, c’est qu’à l’heure de crime, elle a un alibi et pas des moindre. Elle a été filmée toute la journée dans les frigos du supermarché et malgré deux absences de cinq minutes chacune – rien de plus qu’un petit tour dehors pour se changer les idées – elle est  resté là tout le temps, triste et résignée. Si elle avait su que son mari était mort, elle aurait peut-être retrouvé le sourire.

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