JE LE REGARDE – Chapitre 9

Chapitre 9

Je le regarde parler ; son ton péremptoire et son air buté ne devrait plus me surprendre, mais je ne peux m’empêcher de penser que cette fois ci il a tort de s’entêter.

Nous sommes arrivés à l’aéroport de Nice vers dix-huit heures pour embarquer en direction de Courchevel, mais il semblerait que les conditions météos ne soient pas bonnes dans les Alpes. Nous sommes le vingt-quatre décembre et dans trois heures, le repas du réveillon que Jeff a soigneusement planifié doit commencer. Il parlemente avec le commandant de bord qui fait valoir de mauvaises conditions de sécurité et refuse de décoller. Mais Jeff l’arrête, catégorique. Nous devons être à Courchevel en début de soirée et il n’est pas question que nous ne décollions pas. Il retourne dans la voiture où j’ai trouvé refuge, et parlemente un moment avec Sonia qui a pris le volant au départ de la maison – elle fait maintenant officiellement partie de notre vie. Elle déploie son grand corps hors du véhicule puis, composant un numéro sur son téléphone portable, discute brièvement d’une voix calme. De l’intérieur de l’habitacle, je ne peux entendre ce qu’elle dit mais je vois ses lèvres bouger lentement, et en deux ou trois phrases courtes et quelques hochements de tête, elle a terminé sa conversation. Peu après le commandant de bord reçoit un appel qu’il prend de mauvaise grâce. Il doit déjà savoir ce que l’on va lui demander. Il acquiesce, raccroche, et se tournant vers Jeff d’un air visiblement mécontent, nous fait savoir que tout est réglé mais que nous devons décoller rapidement avant que les conditions ne s’aggravent encore, rendant tout accès à la station impossible. Je me tourne vers Jeff et lui demande s’il ne fait pas courir un énorme risque à tout le monde en s’obstinant de la sorte. Il hausse les épaules et ne daigne pas me répondre. Nous courons tous les trois sur le tarmac pour échapper aux rafales de vents qui balaient la piste et nous nous engouffrons dans le Jet ; Sonia s’installe au fond, en retrait, et une image d’elle me revient alors à l’esprit, exactement à la même place, durant notre vol pour Paris. Cette femme est un véritable caméléon. L’avion prend rapidement de l’altitude et fonce vers les Alpes enveloppées d’épais nuages sombres. Le pilote a raison d’être inquiet ; nous subissons un vol épouvantable durant lequel nous sommes le jouet des turbulences qui nous projettent d’un coté et de l’autre de la carlingue, nous contraignant à rester attachés tout le vol. Quelques trous d’air pour agrémenter cette heure agitée et nous nous posons enfin sur un petit aérodrome. Là, loin d’être arrivé, nous montons dans un gros hélicoptère qui nous attend, et nous nous envolons vers les sommets. Les vents violents font défiler les nuages le long de l’appareil, comme si un géant fou déchirait d’immenses morceaux de cotons gris. Nous nous posons finalement sur l’héliport de Courchevel, prit dans un début de tempête de neige, où nous attend l’inévitable véhicule noir qui pourrait contenir une équipe de foot. Nous roulons un moment dans la blancheur immaculée des remparts de neige qui bordent la route, si hauts que tout vue est impossible, entourés de flocons tourbillonnants aux rythmes des vents qui se déchaînent sur les montagnes, pour finalement stopper devant un immense chalet de bois qui doit bien faire trois ou quatre étages, entièrement éclairé de lumières colorées, comme une image de conte de fée.

– nous sommes arrivé ! dit Jeff satisfait ; tu vois, il n’y avait pas de raison de s’inquiéter ! ajoute-t-il en me regardant.

Il me tend la main et m’aide à descendre de l’immense voiture. J’ai revêtu pour l’occasion une longue doudoune en fourrure, des Moon-boots et une Chapka assortis que Jeff a tenu à m’acheter avant de partir ; J’ai l’impression de ressembler à un yeti. Je pénètre dans le chalet que j’ai pris pour un hôtel et m’aperçois que nous entrons en fait dans un immense salon où une cheminée, qui occupe tout un pan de mur et bien la largeur du canapé, ronfle joyeusement. De hautes flammes viennent noircir les pierres qui en parent le fond, au dessus de la plaque de fonte travaillée de grappes de raisins et de feuilles de vigne. Sur l’immense canapé recouvert de plaids colorés, sont installées plusieurs personnes dont une se lève d’un bond à notre arrivée et après une embrassade virile avec Jeff, me prend dans ses bras en me faisant pirouetter. Martin ressemble à cet instant à un chiot fou. Il bondit dans tous les sens, m’entrainant à sa suite, me présentant tous les invités. Après un rapide calcul j’estime que nous devons être une vingtaine à loger dans ce chalet et me demande combien de chambres nichent au dessus de nos têtes. Jeff remet de l’ordre dans l’agitation créée par Martin en me guidant vers l’étage où la chambre qui donne sur la façade, et que je suppose être la plus grande, nous est réservée. Sonia s’affaire déjà à ranger nos affaires et devant ma moue butée, Jeff me pousse dans la salle de bain en m’enjoignant de me faire belle. Je prends une douche, lave et sèche mes cheveux que je redresse en un chignon indiscipliné, me maquille puis m’aperçois que je n’ai pris ni sous-vêtement ni vêtement. Entrouvrant la porte, j’aperçois Sonia occupée à remplir les tiroirs de la commode située de l’autre coté de la chambre. D’une porte située près d’elle, on peut entendre Jeff siffloter sous des cascades d’eaux. Deux salles de bain, rien que ça ! Je me faufile discrètement jusqu’à la commode située de mon côté, et ouvrant les tiroirs du haut en sort un soutien-gorge bleu nuit sans bretelle et le string assorti. Je laisse tomber ma serviette par terre, soucieuse de ne pas perdre de temps, et enfile la fine lingerie qui drape mes seins et mes fesses. Le soutien-gorge doit être un peu petit car j’en déborde pas mal et il comprime mes seins douloureux. Nos récents ébats les ont laissés meurtris et excités ; leurs pointes raides réagissent au moindre effleurement. En levant la tête je m’aperçois que Sonia observe mon reflet dans le miroir. Son regard me dérange. Elle retourne à son rangement dès qu’elle s’en aperçoit.

Je fouille dans la penderie et trouve une robe sublime que je n’ai jamais eu l’occasion de porter. C’est une robe en cuir rose. Un bustier très cintré moule mes hanches et ma taille et forme une sorte de coque pour ma poitrine. L’ensemble est rebrodé de dentelles bleu nuit. Des fronces de tulle de soie du même bleu dépassent de la jupe assez courte et viennent frôler le sol. Elle est magnifique ! La taille fine, le long jupon, le bustier ajusté, forment un ensemble d’une grande élégance. Je dois cependant me résoudre à ôter le soutien gorge qui me blesse, en espérant que le cuir ajusté de la robe suffira à soutenir mes seins lourds. Je l’agrémente de deux rangs de perles, cadeau de Jeff, et de boucles d’oreilles assorties. Au même moment Jeff sort, vêtu d’un smoking noir sur une chemise noire, nœud papillon assortis, le tout en provenance directe d’un grand couturier italien. Il est beau comme un dieu. Il a plaqué ses cheveux indisciplinés en arrière, comme la première fois que je l’ai vu, ce qui fait ressortir le vert de ses yeux et la structure parfaite de son visage. Nous nous jaugeons un moment et le regard de Jeff vaut toutes les déclarations d’amour. Me faisant signe de la tête, il m’entraine hors de la chambre, et nous descendons le grand escalier, ma main posée sur son avant bras, comme les maitres de maison que nous sommes.

Tout le monde s’est changé, et l’assemblé est d’une rare élégance. Les robes longues rivalisent de sophistication et les hommes en smoking sont légions. Martin, qui aime à se distinguer, a glissé sous son smoking ajusté, une chemise en écossais gris et rouge. Il est magnifique lui aussi avec sa tignasse bouclé et son mètre quatre vingt dix. Il m’accueille avec un sifflement admiratif qui fait se retourner l’assemblée. Jeff s’immobilise un instant pour laisser à ses invités le temps de nous admirer et je le sens se gonfler de fierté. Puis il nous conduit dans une grande salle à manger située à l’arrière du chalet dans laquelle est dressée une immense table décoré à la perfection. Nappe blanche et serviettes artistiquement pliées font concurrences aux multiples bougies et aux fleurs blanches qui parsèment la table. Jeff, qui préside la table à une extrémité, place ses invités de part et d’autre de la table, me réservant l’autre l’honneur de siéger face à lui. Monsieur et Madame Vaucanson invite ! Malheureusement, nous sommes séparés par une dizaine de personnes et il répond à mon regard attristé par un sourire rapide. Heureusement, Martin est à ma droite. A ma gauche, un jeune banquier aux dents longues tente une conversation laborieuse sur la finance puis renonce devant mon évidente incompétence. Martin, qui a assisté à l’échange avec le sourire aux lèvres, en profite pour me monopoliser et m’interroge longuement sur la nouvelle maison, mon travail à venir, etc. Il semble au courant de tout. Je lui demande s’il est de la police, puis face à son air sérieux, entreprend de répondre point par point à toutes ses questions.

– c’est pour ça que je t’aime Chloé, dit-il quand j’ai fini mon résumé, tu es claire et concise. Et notre ami Jeff ? Ajoute-t-il, plus sérieusement, toujours aussi attentionné ? 

– oui, je lui réponds prudemment, très attentionné, je pense qu’on peut dire ça.

– ah ! À ce point ? Tu devrais t’en sentir flattée ! Je ne l’ai jamais vu aussi constant depuis longtemps. Il parle de toi à longueur de temps ! 

– mais quand parlez-vous de moi ? 

– tous les jours, ma belle ! Jeff et moi nous téléphonons tous les jours depuis des années ; nous parlons affaires bien sur, puisque nous gérons une entreprise ensemble, mais aussi de nos vies ! 

– et comment va ta vie, Martin ? 

– doucement…répond-il d’un air triste ; j’ai cru trouver le grand amour il y a quelques temps, mais il m’a mené en bateau. Enfin, je pourrais au moins dire que je me suis tapé un footballeur de l’équipe de France ! Son humour masque difficilement une grande lassitude.

– oh ! Tu ne vas pas me faire croire qu’un beau mec comme toi as du mal à trouver des amoureux ! 

– Je crains de ne pas être assez disponible affectivement pour permettre à une relation de durer. Je pense que je les fais fuir. Mon cœur est pris, douce Chloé, comme le tien. Mais le mien se desséchera faute d’être aimé en retours. C’est un amour impossible ! Si au moins je pouvais l’oublier ! 

– Martin, je donnerai tout ce que j’ai pour t’y aider. Je ne peux pas changer le cours des choses et honnêtement je ne le souhaite pas, mais sache que je compatis à ton chagrin. Si je devais un jour ne plus être aimé de lui, je crois que j’en mourrais ! 

– voilà à quoi j’en suis réduis alors, à mourir d’amour ! 

– je suis sure qu’un jour tu trouveras un homme qui saura t’apporter ce dont tu as besoin !

– ou une femme ! ajoute Martin avec un sourire taquin en me caressant le bras.

– si je n’étais pas déjà amoureuse, je t’assure que tu serais l’objet de toutes mes attentions ! 

– peut-être devrions nous essayer un jour, qu’en penses-tu ma belle ? 

– Martin, je te rappelle que je vis avec ton meilleur ami et que je l’aime ! 

– alors je ne peux avoir aucun de vous deux ? C’est désespérant ! 

– mais tu pourrais peut-être nous avoir tous les deux… J’ajoute d’un ton coquin.

– qu’est ce que tu raconte, Chloé ? dit Martin redevenu très sérieux.

– rien, je plaisantais, excuse moi, c’était stupide !

– Qu’est ce que vous manigancez tous les deux ? nous interpelle Jeff de l’autre bout de la table. Il faut dire que durant cette conversation, Martin et moi nous sommes rapprochés et nos corps sont collés l’un à l’autre. Je tiens la main de Martin dans la mienne pendant qu’il me caresse le bras.

– Nous parlons de toi, bien évidemment ! lui répond Martin du tac au tac.

– ce n’est pas l’impression que cela donne ; lâche donc un peu ma femme s’il te plait ! dit Jeff, mi sérieux mi plaisantant. Martin, piqué au vif, s’écarte prestement pendant que je fais remarquer à Jeff qu’il est fort incorrect. Mais Jeff semble avoir déjà beaucoup bu et l’alcool le rend agressif et querelleur.

– je ne suis pas incorrect quand je demande à mon meilleur ami d’enlever ses pattes de ma copine ! Vous trouvez ça incorrect vous ? dit Jeff à l’assemblé qui glousse, un peu embarrassée.

-«Jeff, ne penses tu pas qu’il serait temps de commencer à manger ? 

– regardez donc cette parfaite maitresse de maison ! Bien sur ma chérie, nous allons manger. Mes amis, ajoute Jeff, que la fête commence !  Il fait un signe a l’armada de serveur qui attend près de la porte de l’office, et pendant que les plats arrivent, Jeff en profite pour se lever et demander le silence.

– je voudrais porter un toast à tous mes invités et amis qui ont eu la gentillesse de répondre à mon invitation, ainsi qu’à ma ravissante, ma magnifique compagne, Chloé Laforge, qui illumine mes jours et embrase mes nuits ! 

–  A Chloé ! reprennent les invités à l’unisson. Je me lève à contre cœur et tend mon verre avec les autres. Pour l’occasion, j’ai décidé de mettre mes résolutions de côté et de m’accorder quelques verres d’alcool, en espérant que les effets n’en seront pas incontrôlables, comme cela m’est déjà arrivé par le passé.

– je voudrais moi aussi porter un toast à notre hôte, dis-je, François Joseph Vaucanson, qui j’en suis sure, continuera à être l’homme que j’admire pour son intelligence, que j’aime pour sa gentillesse et sa générosité, et qui, en toute circonstance, fait preuve de modération et de respect ! À Jeff ! 

Les invités trinquent pendant que Jeff me jette un regard peu aimable par-dessus son verre qu’il descend ensuite d’un trait. Les mets les plus subtils et raffinées nous sont servis avec diligence. Les entrées traditionnelles – foie gras, huitres, caviar, saumon fumé – arrivent dans des assiettes individuelles, les unes après les autres, le tout servis avec un vin différent pour chaque plat. C’est ainsi que je me régale d’un excellent Sauternes millésimé avec mon foie gras et d’un blanc plus sec, dont je ne retiens pas le nom, pour accompagner mon saumon. La vue des huitres provoque une immédiate envie de vomir que je fais passer en finissant le champagne rosé servi peu avant. Puis se succèdent des cuisseaux de chevreuil, de la dinde aux marrons ; Un immense poisson est apporté entier dans la salle et un serveur expérimenté en détache des filets qu’il nous sert, le tout agrémenté de juliennes de légumes, de ballotins de pommes de terre, de mousse de légumes, de timbales de riz sauvage. Le plateau de fromage est suivi d’une composition de buches superposées, décorées avec grand art. Le gâteau est gigantesque et luisant de chocolat noir.  Cependant, malgré la profusion de nourriture et leurs qualités incontestables, le repas s’éternise ; Tellement que je finis par m’ennuyer ferme. J’ai ôté mes chaussures, dont les brides croisées m’entaillent les chevilles et, promenant mes pieds sous la table, rencontre la chaussure de Martin. Celui-ci se tourne vers moi, étonné.

– désolée ! lui dis-je en retirant vivement ma jambe.

– ne le sois pas, c’était plutôt inattendu mais cela pourrait être divertissant ! répond –il en me regardant droit dans les yeux.

– Crois-tu ? Ce contact m’a rendu étrangement euphorique, et même si je sais pertinemment que ce sont les effets de l’alcool, je décide de ne pas y prêter attention.

– comment le saurais-je maintenant que c’est terminé ! dit Martin, provoquant.

Je cherche sa chaussure du bout du pied et viens me poser dessus, mes orteils frôlant le bas de son pantalon. Je regarde Jeff dont les yeux me cherchent régulièrement, et lui souris innocemment. Martin, à qui mon manège n’a pas échappé, dit doucement :

– mais tu es une coquine, je n’aurais pas cru ça de toi ! 

– ah bon ! Et que croyais-tu sur moi ?  Dis-je en remontant mon pied lentement le long de son tibias.

– que tu étais amoureuse et sage, Voyons ! 

– mais je le suis. C’est juste que je m’ennui et que j’ai bu beaucoup d’alcool, ce que je ne devrais jamais faire ! je murmure en retours, tout en remontant mon pied qui viens se poser sur son genou. Martin se tourne légèrement vers moi. Je sens la rotation de ses jambes sous la table, même si son buste a peu bougé. Mon pied glisse le long de sa cuisse et vient atterrir sur la chaise, entre ses jambes. Il me jette un bref regard, plisse les yeux d’un air concentré, puis tourne résolument la tête vers sa voisine avec laquelle il entreprend une conversation qu’il tente de maintenir animée. M’enhardissant, je pousse mon pied plus loin, jusqu’à ce qu’il vienne buter contre sa braguette. Mes orteils caressent le renflement significatif de son entre-jambe pendant que je sens mes seins se tendre à l’intérieur du bustier en cuir. J’ai une formidable envie de faire l’amour et si je ne me retenais pas, je lui sauterai dessus. Je ne sais pas si c’est la relation que j’entretiens avec Jeff et la multiplicité de nos orgasmes qui provoquent en moi cette irrépressible envie de sexe, mais depuis quelques temps, j’ai l’impression d’être excitée en permanence. Je me tortille un peu sur ma chaise pour essayer de trouver un peu de confort, mais je ne parviens qu’à introduire profondément mon string dans ma fente, ce qui ne me rend pas vraiment service. Martin, a senti mon pied bouger ; il se penche un peu plus encore vers sa compagne de table et éclate d’un rire forcé. Je commence à frotter mon pied sur la bosse de son pantalon qui s’arrondie encore. Il ne doit pas porter de sous vêtement car je sens sa verge se redresser et remonter jusqu’à la ceinture de son pantalon où elle vient cogner. Ayant trouvé ma cible, j’entreprends de frotter ma plante de pied sur l’engin dressé, mais je manque de précision. Je me résous finalement à utiliser mes orteils pour le branler en rythme. Je dois tressauter sur ma chaise car Jeff me regarde longuement. Mais les deux hommes qui m’encadrent sont occupés à parler avec d’autres. Jeff est perplexe. Je vois dans ses yeux qu’il envisage de venir me voir mais, happé par la jeune femme à sa gauche, il doit finalement renoncer.

Martin glousse, visiblement en complet décalage avec la conversation. Moi je sais qu’il est dans mon rythme. Mon pied, qui a affirmé sa position, s’enhardi, et par moment je vois la pointe de mes orteils dépasser de la nappe. Heureusement, Martin est placé de telle manière que Jeff ne devrait pas nous voir. Nos voisins de table peut-être…Il glousse de plus en plus fort, excité par la pression que j’exerce sur son sexe, puis dans un éclat de rire, pousse un long soupir en rejetant la tête en arrière. Sa voisine de table le regarde, stupéfaite. Elle doit se demander ce qu’elle a bien pu dire qui a déclenché une telle hilarité chez lui. Martin reprend ses esprits, et laisse adroitement tomber le verre qu’il tient à la main. Celui-ci glisse entre ses jambes et se répand sur son pantalon.

– oups, dit-il, je crois que je me suis tâché ! Excusez moi un instant, il faut que j’aille me changer ! Il se lève, et tout le monde aperçois l’auréole mouillée de son entre-jambe.

– et bien, lui dis-je, tu ne t’es pas raté, Martin !

– comme tu dis Chloé ! Mais parfois, c’est rafraichissant ! Puis il sort, et malgré le brouhaha ambiant, j’entends l’escalier grincer quand il grimpe les marches quatre à quatre. Jeff me regarde interrogatif ; Je hausse les épaules dans un geste d’incompréhension. Alors il se lève et vient vers moi. Il se penche, et après m’avoir embrassé sur les lèvres me demande si je vais bien.

– je m’ennuis un peu…je lui soupire à l’oreille ; je m’ennui beaucoup même ! Je m’ennui de toi, mon amour… Il me regarde interloqué. J’approche ma bouche de son oreille et lèche son lobe tendre et doux. Ma poitrine bondit dans la robe, gonflant encore le bustier déjà très tendu. Jeff a remarqué le mouvement de mes seins. Il m’embrasse délicatement sur la bouche puis me prend par la main et s’adressant à ses invités dit :

– excusez nous un petit instant, Chloé ne se sens pas très bien ; je crois qu’elle a un peu trop bu ; passez donc au salon ! Nous revenons immédiatement et nous ouvrirons nos cadeaux !

Sous les exclamations ravie des invités, je me laisse entrainer par Jeff, pied nu, jusqu’à l’escalier. Il commence à monter, mais je ne peux plus attendre et je le tire en arrière, l’embrasse sauvagement, collant mon corps brulant contre le sien et ceinturant sa taille de mes jambes dénudées. Il soupire profondément en me rendant mon baiser fiévreux et m’entraine vers une porte derrière l’escalier. Elle s’ouvre sur un immense placard dans lequel sont rangés les skis, les après skis et les manteaux.

– ça ne et rappelle rien ? dit-il en riant, pendant que je dégrafe fébrilement son pantalon, extirpant son sexe qui grossis dans ma main et arrachant sa chemise dont les boutons tombent en cascade sur le sol; puis je relève ma courte jupe, écarte mon string et viens me frotter à lui en poussant des petits gémissements incontrôlables. Jeff n’a pas pour habitude de se compliquer la vie. Renonçant aux explications, il m’attrape par les fesses, me colle au mur et m’empale de son membre. Je geins bruyamment et il doit coller sa bouche contre la mienne pour étouffer mes cris. J’attrape le haut du bustier que je fais rouler laborieusement pour dégager mes mamelons tendus et excités que je frotte sur sa poitrine nue. L’intensité de mon plaisir en est décuplé et son sexe toujours en action a déjà fait monter les prémisses de l’orgasme qui approche. Jeff, sentant mon excitation à son comble, gobe un de mes tétons et l’aspire de sa bouche avide, déclenchant une onde électrique qui met le feu à mon sexe labouré par ses vas et viens réguliers et j’explose en long cris de plaisir pendant que Jeff, que je sens jouir en moi plus silencieusement, m’étouffe de sa bouche pour amoindrir mes hurlements d’extase. Mon orgasme dure longtemps et malgré les protestations de Jeff, je fais un boucan d’enfer. Je finis par m’abandonner contre lui, pantelante. Je tente de reprendre pied, mais ne parvient qu’à faire dégringoler plusieurs anoraks qui forment des tas à nos pieds. L’espace est restreint et nous devons nous en extirper mais, l’excitation, le plaisir, l’alcool ou leur mélange, me rendent incapable du moindre mouvement. Je veux rester empaler sur lui et ne plus bouger !

Empêtré de mon corps et de ses vêtements débraillés, Jeff ne sait plus ce qu’il doit faire. Il décide finalement, face à mon inertie, de m’emmener dans notre chambre pour que nous nous rhabillions. Il m’arrime à lui en me tenant fermement par les fesses pendant que je resserre mes jambes autour de sa taille, ma tête posée sur son épaule. Il ouvre la porte du placard et nous sortons sous les regards ébahis de nos invités qui ont obéis docilement à Jeff et se sont répartis sur les confortables canapés et fauteuils du salon. Jeff est décoiffé, sa chemise pend les boutons arrachés, et son pantalon ne tient que parce que mes jambes l’enserrent. Quand à moi, je n’ai pas remonté mon bustier et ma poitrine s’écrase, rebondie, sur son torse. Il sourit à l’assemblé et dit :

– une compagne exigeante, que voulez-vous !  Puis sans se démonter, il entreprend de monter l’escalier en me tenant contre lui. Il nous conduit jusqu’à la chambre où il me dépose délicatement sur le lit. Il s’apprête à se dégager de mon étreinte pour remettre de l’ordre dans sa tenue, mais je gémis et me tortille :

– j’en veux encore, Jeff, il m’en faut encore ! S’il te plait mon amour, fais moi jouir encore ! Jeff me regarde un instant.

– ah ! L’alcool ! Tu ne devrais vraiment pas en boire ! 

– tu peux parler toi, baise moi au lieu de dire n’importe quoi ! Jeff n’attend pas davantage. Il relève ma jupe le plus haut possible, arrache mon string, puis léchant mes seins tendrement, introduit un doigt agile dans ma fente pour tester ma réactivité. Je sursaute au contact de son doigt sur mon clitoris en poussant un soupir de ballon qui se dégonfle. Il rit :

– ma Chloé, tu es déchainée ce soir !  Il m’embrasse langoureusement puis, troussant mon jupon, descend lentement de mes seins à mon sexe avec ses lèvres douces et mobiles. Quand il arrive à ma chatte brulante, je suis saisie de longs spasmes et il doit me maintenir fermement avec ces mains pour arriver à stabiliser sa langue. Je crie déjà en me contorsionnant et Jeff tente de me calmer en attrapant mes seins à pleines mains. Je me cambre encore plus.

– Chloé, j’ai l’impression d’essayer de monter un cheval sauvage ! Calme-toi, ma belle ! On ne va jamais y arriver ! pour toute réponse je grogne, écartant encore plus les jambes. Jeff cale sa tête entre mes cuisses et me maintenant fortement les fesses – tant pis pour mes seins, je me débrouillerai toute seule – entreprend de me lécher vigoureusement. Je commence à jouir dès que sa langue frotte mon bouton et continue longuement à chanter en ondulant du bassin sous la langue assidue de Jeff qui ne me lâche pas. Il s’extirpe enfin de mon entrecuisse après un dernier hululement de plaisir, et vient s’allonger près de moi. Son visage luit de sécrétion et j’entreprends de le lécher pour le nettoyer avant même qu’il ait pu dire quoi que ce soit. Je me retrouve rapidement penchée sur lui, mes seins frottant contre son torse. Mes mains folles s’égarent vers son pantalon que je descends suffisamment pour en sortir son sexe prêt à l’action. Je l’enfourne dans ma bouche et le tète tendrement. Je lui parle un peu aussi, comme dans un micro, tout en le branlant d’une main légère. Jeff rit doucement :

– tu es folles ce soir mon amour ! Continue, c’est délicieux ! Je suçote un moment son gland, jouant avec le bout de ma langue puis, l’entendant gémir – Jeff, pas le gland – je le prends dans ma bouche et le nettoie de haut en bas goulument pendant que ma main s’agite autours de ses testicules. Une première giclée de sperme au fond de la gorge et les cris de Jeff résonnent pendant que ma bouche se rempli de lui. Il reste un moment les yeux fermés puis ne m’entendant pas bouger, me regarde ; Je me redresse ; Du sperme coule de ma bouche, je l’avale et lui dit :

– je me nourri de toi mon amour ! Jeff m’attrape et me basculant sur le lit murmure :

– moi aussi je me nourris de toi et je ne serai jamais rassasié ; je pourrais te croquer à longueur de temps ! et il me pénètre à nouveau d’un puissant coup de rein qui résonne dans mon bas ventre comme une nouvelle invitation au plaisir. Je pousse un cri à cette entrée vigoureuse et continue pendant qu’il pompe fort, à long coup de rein passionnés. L’alcool a sur lui des vertus insoupçonnées ; je ne le pensais pas capable de recommencer après cette fellation plutôt réussie.

– plus fort !

–  je suis là, Chloé ! répond t’il, en me pénétrant encore plus puissamment. Jai l’impression que son sexe me traverse de part en part. C’est délicieux. Je suis pleine de lui et j’adore ça. Il me comble totalement et je le lui prouve en me laissant emporter par un orgasme bruyant et ravageur. Jeff colle sa bouche à la mienne pour jouir avec moi et nous nous abandonnons au plaisir jusqu’à ce qu’il s’affaisse, m’écrasant de tout son corps.

– Jeff, je ne peux plus respirer, tu m’écrase la poitrine ! 

– là ?  dit-il en attrapant un sein ;

– oh, je t’en prie, non, ne me touche plus ! Sinon tu vas devoir tout recommencer ! 

– l’idée est tentante, dit-il en me lâchant immédiatement, mais on nous attend. Les cadeaux leurs feront oublier notre comportement…cavalier. Dépêche-toi de te changer ! me dit-il pendant qu’il laisse tomber ses vêtements au sol pour enfiler un nouveau costume plus décontracté.

– ma robe est très bien, pourquoi veux tu que j’en change ?  mais Jeff me montre du doigt une longue trainée poisseuse qui coule le long du jupon.

– je descends, on se retrouve en bas !  ajoute t’il en sortant après m’avoir embrassé tendrement. Je m’aperçois qu’il a laissé la porte entrouverte mais n’ai pas le courage d’aller la fermer. Je me débarrasse de ma robe, puis je me rends dans la salle de bain où je prends une douche rapide, veillant de ne pas mouiller mon visage ni mes cheveux. Enfin, drapée dans une immense serviette, je farfouille dans la penderie soigneusement rangée par Sonia, à la recherche d’une robe. Je finis par arrêter mon choix sur une superbe robe dorée. Elle s’enfile sans difficulté car c’est un dos nu plongeant jusqu’aux fesses, qui s’attache autour du cou comme un bijou ; de longues pendeloques de perles dorées l’agrémentent. Elle laisse ma poitrine en liberté, ce qui me soulage grandement tant mes seins me font mal, mais elle galbe ma taille et mes hanches, partant dans un découpé vaporeux dont l’arrière se termine en une traine. Elle est sublime ! Pendant que je farfouille dans le tiroir à la recherche d’un string assorti, j’entends en léger grattement à la porte. Je me retourne, Martin est là, debout. Il me regarde ; je suis nue ; Il me contemple. Ses yeux parcourent mon corps de haut en bas, s’arrêtant sur mes seins, puis comme attiré par un aimant il s’approche de moi. Je recule un peu mais bute contre la commode. Martin est tout près maintenant. Il reste un moment encore immobile, puis fouillant dans la poche de sa veste, sort un petit sachet en plastique, un petit miroir de poche et une paille qu’il pose sur le meuble à coté de moi. Son bras frôle mon sein et je frémis malgré moi.

– qu’est-ce que c’est ? je lui demande un peu interloquée.

– du plaisir, rien que du plaisir ! 

Il étale méthodiquement la poudre sur le miroir qu’il réparti en petites lignes, et à l’aide de la paille qu’il a délicatement introduit dans sa narine, il aspire la poudre. Il renouvelle l’opération avec l’autre narine, puis relevant la tête, me dit :

– tu devrais essayer, tu vas adorer ! 

– non, je ne veux pas faire ça Martin, je suis déjà assez bourré comme ça ! 

– ça pour être bourré…dit-il en éclatant de rire. Je le regarde un moment, hilare, sa main tendu vers moi, la paille au bout des doigts.

– je ne sais même pas comment on fait ! 

– c’est simple : tu rentre la paille dans ton petit museau et tu aspire fort ! Vas-y ! C’est géant ! Je saisis la paille, regarde les lignes blanches sur le miroir, puis m’approchant trop près, en fait voler une partie en soufflant dessus par mégarde.

– tu le fais exprès ? S’emporte Martin,  tu es complètement conne, ma pauvre fille ! 

– non, je ne suis pas conne, je suis maladroite et j’ai trop bu, et puis je t’emmerde, pédale ! et j’aspire résolument la poudre blanche qui me fait immédiatement suffoquer. J’ai l’impression qu’elle est directement montée dans mon cerveau ; Je suis prise d’une envie de vomir, puis tout aussi vite, d’un immense sentiment de bien être, totalement inexplicable. Je me retourne vers Martin qui me regarde, puis approche sa main de mon nez et essuie une trace de poudre sur ma narine :

– une autre ? 

– je crois que ça suffit comme ça ! 

– tu te dégonfle ? 

– non, jamais, pas avec toi en tout cas ! et j’aspire la deuxième ligne dont l’effet est tout aussi surprenant. Je me sens pleine d’une énergie nouvelle, d’une envie de bouger, d’une folle envie de baiser !

Je me colle conte Martin, et lui embrassant le coin de la bouche lui dit :

– Ouaouh ! Quel pied d’enfer ! Tu ne veux pas me baiser un petit coup, histoire qu’on en termine avec ces conneries de Jeff, et tout ça ? 

Il hésite, puis pose une main sur mon sein.

– j’ai toujours été intrigué par la fascination que les hommes ont pour les seins des femmes, dit-il, mais quand je vois les tiens, leur beauté, leur symétrie, je comprends qu’on puisse les trouver attirant. Tu es une des plus belles femmes que j’ai vues, Chloé ! Tu es somptueuse ! Tu le rends fou ; je ne peux pas lutter contre toi !

– mais je ne suis pas en compétition avec toi Martin, je suis ton amie ! je l’enlace et me pend à son cou.

– j’aimerai le croire, mais nous aimons le même homme, et même si j’ai apprécié le petit divertissement de tout à l’heure, vous regarder faire l’amour et t’entendre hurler comme une bête en rut, a été une épreuve terrible ! 

– Tu nous a regardé faire l’amour ? Et alors, tu nous as trouvé comment ? Pas mal non ? Plutôt bête de sexe, hein ? ! Tu sais qu’il ne sera jamais à toi n’est-ce pas ? Si tu ne l’as pas compris ce soir, tu ne le comprendras jamais ! En même temps, rien ne t’obligeait à nous espionner ! Tu dois en assumer les conséquences, mon bonhomme !

– …ou changer le cours des choses, Chloé, on peut le faire ! Je peux le faire ! Dit-il en accentuant la pression de sa main sur mon sein.

Soudain, je veux m’en aller, mais je ne peux pas. Son contact, même s’il représente une menace, me trouble et m’excite. Je reste immobile en me demandant ce qu’il va faire, et pourquoi je le laisse faire. Serais-je devenue si obsédée par le sexe que je ne puisse résister à aucun homme ? Est-ce la drogue qui a fait tomber mes dernières inhibitions ? Ou suis-je particulièrement attirée par les relations compliquées en ce moment ? On dirait que Jeff a ouvert en moi une brèche qui révèle une personnalité que je ne me connaissais pas. Martin, dont les pensées cheminent en même temps que les miennes, pose sa deuxième main sur ma poitrine et commence à la palper. Il a les mains très douces, comme du velours, son contact est très sensuel d’autant plus qu’il n’y met aucune intention réellement sexuée, comme s’il prenait connaissance de mon corps. Il descend ensuite sa main sur mon ventre dont il caresse la peau douce et les muscles légèrement saillant au niveau de l’abdomen. Il glisse vers mon pubis, effleurant la naissance des poils épilés presque jusqu’à ma fente, et je frémis sous la caresse. Il hésite, et comme s’il mettait sa main dans une flamme, se glisse entre mes cuisses et tâte doucement ma vulve, mais il retire très vite sa main dès qu’il me sent frémir sous la caresse.

– ça, c’est trop pour moi ! dit-il.

– tu veux dire que tu n’as jamais fourré ton nez dans un petit minou ? 

– non ! Et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer ! Pas avec toi ! 

– pourquoi, pas avec moi ? Je ne te fais pas bander ? Lui dis-je en montrant du doigt son pantalon qui commence à gonfler. Il suit mon regard et dit :

– Si, et c’est paradoxal ! Je n’aime pas les femmes, mais de temps en temps je suis attiré par leur beauté ; c’est le cas ce soir ; tourne toi, s’il te plait ! J’obéis, hypnotisée, et lui présente mon dos. Il pose ses mains sur mes épaules et recommence son osculation ; il descend lentement le long de ma colonne vertébrale pour arriver jusqu’à mes hanches arrondies et mes fesses bombées. Il les palpe un moment, puis m’attrape par le bassin et me fait reculer pour que mon cul s’avance vers lui. A ce stade, je suis tellement excitée que je geins en me trémoussant sur place. Je crains qu’il n’aille pas jusqu’au bout et me laisse ainsi, inassouvie. Quoi qu’il fasse, je sais que je ne lui résisterais pas. J’entend sa braguette descendre, puis il insinue son doigt entre mes fesses et masse mon anus.

– je peux ? dit-il.

– Montre-moi ce que tu sais faire, Martin… je lui réponds d’une voix enrouée.

– ne dis pas mon nom, salope, ne dis pas mon nom !

– d’accord …

– dis que tu veux que je te baise !

– je veux que tu me baise ! ma voix tremble d’excitation. Il malaxe mon anus pour le distendre et celui-ci régit immédiatement. J’entends un bruit d’emballage qui se déchire ; il me lâche un instant, puis ayant vérifié une nouvelle fois mon cul, il s’introduit. Sa verge est différente de celle de Jeff. Elle est plus longue mais plus fine et son gland doit être moins proéminent car je ne le sens pas réellement. Sa pénétration est délicate et m’arrache immédiatement un gémissement. Je suis maintenant habituée à la sodomie et j’y réagis très vite sans plus ressentir de douleur. Il commence un mouvement de va et vient rapide pendant que ses mains s’accrochent à mes hanches. Il grogne dans mon dos mais ne s’approche pas de moi et ne m’embrasse pas. Quand je commence à geindre il m’ordonne de me taire, de ne pas faire un bruit. Ce silence qu’il m’impose, la cocaïne qui circule dans mon organisme, la contrainte de ses mains sur mes hanches et son sexe long qui m’enfile dans un mouvement très rapide, font monter une nouvelle fois un plaisir très violent. Je me sens humiliée et utilisée, et j’adore ça ! Il accélère encore, en grognant, plus rapidement ; je le sens vibrer à l’intérieur de mes muqueuses et la pression de son sperme qui monte, me fait partir. Je jouis en silence, bouche grande ouverte, en un cri qui ne doit pas sortir, en contractant les muscles de mon anus, ce qui provoque l’orgasme de Martin, qui halète bruyamment dans mon dos et plante ses ongles dans ma peau, y apposant des marques rouges et profondes ; puis il se retire et se laisse tomber sur le lit. Il me regarde et ses yeux sont troubles ; il dit :

– désolé Chloé, je n’aurai pas du te parler comme ça !

Je m’assieds à coté de lui, pratiquement avachie sur le lit. Je m’aperçois alors que Martin a enfilé un préservatif. Je lui en suis reconnaissante et le lui dit. Il l’enlève, le noue et le glisse dans sa poche :

– je ne crois pas que Jeff comprendrais…

– non, en effet, et pour ma part je ne lui dirai rien ! puis après un silence je dis :

– c’était bon Martin, tu m’as vraiment fait jouir ! 

– pour moi aussi c’était bon ! dit-il d’une voix étranglée. Il peine à me regarder en face. Je l’embrasse doucement sur la bouche, j’ai des visions de sexe qui me traverse l’esprit en permanence. J’ai envie d’engloutir son membre ramolli dans ma bouche, mais quand je m’en approche, il se lève vivement et se dirige vers la porte en refermant sa braguette. Il me dit de me  rhabiller et sort de la chambre. Je reste un moment abasourdie par ce qui vient de se passer puis, prise d’un regain d’énergie, j’enfile la robe que j’avais laissé tomber sur le sol et me bagarre un moment avec son accroche au niveau de la nuque.

Alors, deux mains fermes viennent m’aider et quand je me retourne je vois Sonia. Je ne l’ai pas entendue entrer, je ne sais pas d’où elle arrive. Elle est là, c’est tout, et je l’a remercie. Elle baisse les yeux et repars par la porte de la chambre qui s’ouvre et se referme sans bruit. Je décide de ne pas m’interroger sur ce qu’elle a vu et entendu, et surtout sur ce qu’elle en pense ! Je refais mon chignon en vitesse, vérifie mon maquillage, enfile quelques bijoux assortis et une paire d’escarpin doré, et rejoins tout le monde dans le salon. Je descends l’escalier et traverse la pièce sous les regards admiratifs et légèrement concupiscents des hommes, et celui plus méprisants des femmes présentes. Je viens me lover à coté de Jeff qui s’est approprié un angle de canapé et discute finance et politique avec un homme d’une quarantaine d’année. Au bout d’un moment, lassée par leur conversation j’interviens :

– mais dites moi, la finance et la politique, c’est la même chose finalement ? Ce sont les banques qui gouvernent le monde maintenant ! Aucun homme politique, à part un dictateur, parce qu’il serait le patron de sa propre banque, ne s’amuse à tenir tête au monde de la finance. Il n’y a qu’à voir la vaste plaisanterie que représente le débat stérile sur les taxations financières. La taxe « Tobin », parlons en ! Qui aura le courage de l’imposer dans ce monde de dingue ? 

Jeff me regarde éberlué et furieux. :

– Mais de quoi parles-tu, Chloé ? Qu’est ce que c’est que ces amalgames stupides ? Tu mélange tout et tu confonds tout ! Bien sur que les hommes politiques ont encore du pouvoir et l’exercent ! Simplement ils ne sont pas idiots ! Ils ont bien compris que le capitalisme sauvera le monde de l’anéantissement.

– je ne pense pas que Chloé fasses des amalgames stupides ; elle a raison et  tu le sais ! dit la voix de Martin, tu t’engraisse sur le dos des pauvres, et cela ne te dérange pas le moins du monde ; mais si on s’avise de toucher à un centime de ton précieux capital, ce sera la révolution ! D’ailleurs, je suis sur que tu as quelques petits magots planqués un peu partout !

– Mais qu’est ce que vous avez tous les deux ce soir ? C’est une coalition ? Je refuse d’avoir cette conversation maintenant ; elle est tout à fait inappropriée ! Allons plutôt ouvrir les cadeaux !

Jeff se lève dans le brouhaha de la foule excitée, et se dirige ver l’immense sapin décoré de guirlandes colorées et clignotantes. Il est splendide ; comme tout ce que veux Jeff, comme tout ce que fait Sonia…A ses pieds, des dizaines de paquets dorés portent chacun un ravissant petit carton plié. Je n’ai pas mis de culotte sous ma robe décolletée et j’ai une furieuse envie de sexe, encore ! Je me tortille, debout à côté du sapin et de Jeff qui distribue les paquets aux uns et aux autres ; et chacun pousse des petits cris de ravissements, en recevant de ses mains des cadeaux entourés de ruban de velours à motif rouge et or. Il me tend trois paquets de formes et de tailles différentes. Je les ouvre sous son regard attentif et découvre une superbe montre en titane et céramique blanche, entièrement garnie de diamant. Je n’en reviens pas ! Je n’aurais jamais imaginé posséder un jour un si bel objet tout en ayant le sentiment diffus qu’il est bien trop beau et trop cher pour moi. Je remercie Jeff d’un baiser amoureux, et enfile la précieuse montre à mon poignet où elle est du meilleur effet.  

 

– je me suis dis qu’elle te servirait. Chaque fois que tu te réveilles, tu es obligé de regarder le soleil pour connaitre l’heure ! Mais le jour où il pleut…

 Je suis touchée qu’il ait remarqué ce détail et je regarde le bijou précieux avec ravissement tout en me collant à Jeff qui me sourit.

J’ouvre ensuite une enveloppe dont je sors des réservations pour une suite de luxe dans un prestigieux hôtel de Dubaï. Je regarde Jeff interrogative ; il me murmure à l’oreille :

– Tu vas adorer, c’est un endroit absolument magique !  Je garde pour moi ce que je sais du droit des femmes dans ce pays, et le fait que j’aurai préféré n’importe quel endroit au monde où j’aurais pu bronzer nue, tranquillement, sur une plage de sable fin où nous aurions fait l’amour toute la journée. Mais je n’en dis rien, et feins un enchantement loin d’être réel. J’ouvre enfin le dernier paquet. C’est encore un bijou ; une très fine chaine en or à laquelle sont reliées d’autres fines chaines qui se rejoignent et s’entrelacent. C’est un bijou de corps. Jeff m’explique que c’est une jeune créatrice parisienne qui les fabrique. Ils se portent sous les vêtements et ne sont fait que pour être vu dans l’intimité, sauf si l’envie m’en prend de me promener uniquement vêtue de mon collier.

– ne me tente pas ! je lui susurre à l’oreille.

– ne t’inquiète pas, je te donnerai de nombreuses occasion de me le montrer ! 

Jeff pour sa part, a reçu différents cadeaux luxueux : un briquet en or, même s’il ne fume pas ; un Filofax en cuir noir et gris, de ma part, parce que j’ai remarqué que le sien commençait à tomber en morceau, et diverses cravates et écharpes de marques émanant d’amis qui ne prennent pas de risque. Pendant qu’il déballe ses cadeaux, je sors le collier de sa boite et l’attache autour de mon cou. Les deux premières chaines sont sensées entourer mes seins, la troisième se noue autour de la taille. Mais, sur la robe, le résultat n’est pas très spectaculaire ; alors, sans réfléchir, je la dégrafe et pendant qu’elle tombe sur le sol, arrange délicatement les fines chaines d’or pour qu’elles se positionnent sur mon corps. Leur contact est fantastique. Je me sens presque habillée, puis je m’aperçois que tout le monde a les yeux rivés sur moi.

Jeff me regarde ; Il semble très mécontent. Il m’attrape par les bras et m’enjoint de me rhabiller immédiatement.

– quoi ? Je fais honneur à ton cadeau ! Lui dis-je en tournant sur moi-même en me prenant les pieds dans ma robe ; Je m’affale sur le sol ; Jeff s’empresse de me rattraper et m’entraine dans une pièce attenante, ma robe à la main.

-« mais qu’est-ce qui t’arrive ce soir, Chloé ? »

– c’est la coco, coco, coco…Je chante ;

– quoi, la coco ? 

– c’est rien, un peu de poudre ! C’est rien que du plaisir, il a dit ! 

– qui ? 

– ton ami, le PD qui n’est pas PD ! 

– mais qu’est-ce que tu racontes ? me demande Jeff, quel ami ? 

– Martin, bien sur ! 

– tu as pris de la cocaïne avec Martin ? 

– Ouaouh, quel pied ! Tu savais que c’était aussi génial ? 

– merde, Chloé, qu’est-ce que tu fous ce soir ? Tu bois de l’alcool, tu prends de la cocaïne ! 

– et alors, c’est Noël non ? C’est la fête ? Je n’ai pas le droit de m’amuser moi, avec tes amis coincés du cul ? 

Pendant ce temps là, quelqu’un a mis de la musique, et les invités se mettent à danser. Les femmes se trémoussent dans leurs longues robes ; certaines retirent leurs chaussures, les hommes enlèvent leurs vestes et les rejoignent.

– je veux danser, moi aussi ! Dis-je en me dirigeant vers le salon, toujours nue ; mais Jeff me rattrape, me prend dans ses bras et, me couvrant de ma robe, m’emmène dans notre chambre malgré mes protestations véhémentes ; il entreprend de me coucher. Cela ne pose pas trop de problème vu qu’il ne me reste que mes chaussures et que je suis ravie d’être allongée dans un lit avec lui.

– il faut que je redescende parler aux invités ! me dit-il pendant que je me pends à son cou, l’empêchant de se relever.

– Lâche-moi, Chloé ; je dois au moins aller leur fournir une explication ! 

– on s’en branle ! Tiens d’ailleurs, c’est une bonne idée ça, viens là que je te branle, parce que machin a pas voulu !

– non, Chloé, je ne peux pas, pas maintenant ! dit Jeff qui a fait l’impasse sur « machin ».

– si, maintenant ! Sinon je redescends et je danse toute nue toute la soirée ! Et puis je te viole devant eux ! Lui dis-je en enroulant mes jambes autour de sa taille et en fourrageant dans sa braguette pour l’ouvrir.

– non, Chloé ! Non !  Mais je sens que sa voix flanche ; ou alors en vitesse ! ajoute-t-il en cessant de résister.

Je l’extirpe de son pantalon et me régale un moment de son gland dans ma bouche, mais mon sexe affamé ne tien plus, et je le laisse glisser en moi dans un cri d’extase. Jeff, cet amour, a bien compris qu’il m’en faudrait beaucoup pour me contenter, aussi s’applique t’il à me procurer un orgasme si puissant, largement décuplé par les effets de la drogue, que je m’endors immédiatement après, repue.

Je me réveille au milieu de la nuit avec une très forte migraine. Jeff dort à coté de moi d’un sommeil paisible. Le souvenir très distinct de tout ce que j’ai fait et dit durant la soirée me revient cruellement à l’esprit, et je suis taraudée de honte et de remords ; j’ai tout de même trompé Jeff avec son meilleur ami ; dans le genre cliché, on ne peut guère faire pire et il est possible que Sonia l’en informe ; en même temps j’aimerai pouvoir parler avec Jeff de la baise avec Martin. A quel point c’était évident et absurde à la fois ; A quel point c’était bon aussi ! Mais je ne peux pas ! Je me lève, incapable de me rendormir. Tant que la nuit dure, demain n’existe pas. Je me couvre avec ce que je trouve et sors sur la terrasse enneigée. Eh oui ! Nous avons une terrasse couverte de neige sur laquelle je laisse des empreintes de pieds nus dans la couche blanche immaculée. La nuit est splendide. Le chalet domine la vallée et le village scintille de lumières multicolores. On dirait un paysage de conte de fée.

Les montagnes enneigées qui nous dominent sont illuminées par une lune blanche et claire. Je passe un moment dehors, malgré le froid, à contempler ce paysage idéal. Même les immeubles dans lesquels les familles s’entassent à douze dans des studios, semblent beaux dans l’éclairage de la nuit. Je regarde aussi le chalet qui est encore plus grand que je ne l’avais vu au départ. Plusieurs balcons se détachent à des hauteurs différentes, lui donnant un petit air tordu qui ne permet cependant pas d’oublier à quel point il est grand, trapu et luxueux. Quand je rentre, Jeff dort toujours. J’ôte la doudoune enfilée en vitesse et me glisse contre lui pour profiter de sa chaleur. Il geint un peu et me prend dans ses bras. Je niche ma tête dans son cou parfumé et le respire longuement. J’aime cette homme passionnément, alors pourquoi ais-je coucher avec Martin ? Quelle idée tordue ou perverse m’est passée par la tête ? J’ai l’impression de perdre le contrôle depuis quelques temps, comme si quelque chose m’échappait, quelque chose d’important, d’essentiel même ; mais sur lequel je ne peux mettre ni image, ni mot. Il faudra bien que je comprenne car je ne veux pas continuer à me comporter comme je l’ai fais ce soir ; une chienne en chaleur prête à tout pour un coup de bite. Voilà la dernière pensée consciente que j’ai ce premier soir en m’endormant dans les bras de Jeff qui a enfoui son visage dans mes cheveux.

Je me réveille très tard. La matinée doit être bien entamée car je vois le soleil briller à travers les cœurs découpés dans les volets de bois. Jeff dort encore. Je me recule légèrement pour le regarder. Il est si beau, sa perfection est presque insupportable. Il est encore plus beau dans le sommeil car sa bouche endormie s’ourle de deux lèvres voluptueuses, comme si en se relâchant, elles s’épanouissaient. Je meurs d’envie de l’embrasser, de le toucher, de le baiser. Je frotte doucement un sein contre son biceps, et l’excitation monte immédiatement. Je pose ma main sur son ventre et je ressens une brulure dans le pubis ; j’imagine sa bite allant et venant en moi comme si je nous regardais faire l’amour. J’imagine les muscles de son dos qui se contractent en même temps que ses fesses musclées impriment un mouvement à son bassin. Jeff dort toujours, inconscient de mes fantasmes éveillés. Je glisse ma tête sous la couette et pose mon visage près de ses poils pubiens. Je suis en ébullition ; je regarde son sexe long et tendre qui repose endormi sur son ventre. Je tends la langue et effleure le prépuce qui le recouvre. Il ne se passe rien. Je réitère un coup de langue plus appuyé ; Le bel engin semble s’allonger très légèrement et dans les plis du prépuce, je vois apparaitre un petit bout de gland rose. Je le lèche doucement pour le décoller de la peau qui se retire peu à peu pour le laisser émerger partiellement. La gangue de peau est encore accrochée au bord du champignon qui grossi lentement. Je le prends dans ma bouche et j’ai le plaisir de pouvoir enfourner la totalité de sa bite encore molle. Je reste ainsi sans bouger, les sens en feu. L’effet est assez rapide ; je sens sa verge se déployer, et bientôt, ayant atteint une longueur critique pour ma bouche, je dois la libérer pour n’en garder que l’extrémité. Je ne bouge toujours pas, même si je frémis d’impatience, mais je veux réveiller Jeff en douceur. Son sexe commence à palpiter et je sens quelques contractions annonciatrices, mais il respire toujours lentement et profondément. Son sexe semble réagir indépendamment de lui. Pourrais-je dormir pendant qu’il lèche mon clitoris ? Pourrais-je y prendre du plaisir dans mon sommeil? Je ne crois pas. Je me décide à sucer le gland qui grossi encore ; son membre n’est pas encore totalement dur mais la rigidité s’installe peu à peu. Je suce en enroulant ma langue autour du gland et le long de sa verge qui commence à battre. Jeff dort. Alors, n’y tenant plus, j’attrape sa bite de la main et commence à l’astiquer lentement tout en pompant plus fortement. Il gémit mais ne bouge pas. Je suis tellement excitée et frustrée que mon sexe ruisselle. Je l’enjambe, et me mets à califourchon au dessus de lui en positionnant mon sexe près de son visage. Je l’imagine, ouvrant les yeux et découvrant ma chatte offerte et mon cul rebondi. Je pompe de plus en plus fébrilement et j’entends enfin sa voix endormie :

– mais qu’est-ce que tu fais Chloé ?

Cette question n’appelant aucune réponse, je continue pendant que Jeff gémis de plus en plus régulièrement. Je sens sa semence pulser dans sa verge, maintenant totalement rigide, et je sais qu’il va bientôt jouir.

– arrête, dit-il, arrête, Chloé, je vais jouir, c’est trop rapide ! mais je n’arête pas et les gémissements s’intensifient, puis Jeff explose dans ma bouche en criant. Il s’est agrippé à mes hanches et me retient comme s’il craignait que je disparaisse. Après un long moment de silence il dit finalement :

– j’adore que tu me réveille comme ça Chloé, tu es une reine, tu es ma reine ! Puis il rit doucement :

– et maintenant on fit quoi ? demande t’il.

– devine ! je lui réponds d’une voix étouffée par la couette. J’ai froid aux fesses mais cela ne fait pas retomber mon excitation. Je sens son souffle sur ma vulve quand il parle ; on dirait des friselis délicieux. Il extirpe une main de sous les draps et me caresse le derrière. Il palpe ses rondeurs, son galbe et il dit :

–  il faut reconnaitre que ce n’est pas la pire des vues pour se réveiller ! L’autre main sort enfin et toutes deux flattent ma croupe un moment :

– j’aime ton cul, il est plein et ferme ; mais ce que j’aime par-dessus tout c’est la blancheur de ta peau ; ça change des bronzages en cabine.

– qui bronze en cabine ? je marmonne la bouche pleine de lui et de son sperme.

– personne, je disais ça en général, c’est une image !

– ouais, c’est ça ! Du moins, c’est ce que je dis mais Jeff doit plutôt entendre :

– mouaf mouaf mouaf ; Il semble se désintéresser de cette conversation et commence à se concentrer sur mon anatomie :

– ton trou du cul est beaucoup plus rose que quand je t’ai connu et plus large aussi. Tu le savais ? Je ne réponds rien. Que pourrais-je dire ? Tout d’abord je ne le vois pas, et ensuite, que cela me rappelle cruellement la soirée de la veille et mon incartade avec Martin.

– ta chatte est vraiment jolie. On dirait un papillon rose et brun ; un drôle de papillon ! Mais je ne crois pas qu’ils s’écartent quand on les caresse, eux ! dit-il sans bouger pour autant.

– Je ne pense pas qu’ils deviennent tout mouillés à l’idée qu’on les touche non plus ! Qu’en penses-tu Chloé, tu crois que les papillons aiment qu’on introduise un doigt dans leur fente, comme cela ? Tu crois qu’ils gémissent eux aussi, si on enfonce un doigt juste là ? Tu n’en sais rien, n’est ce pas ? Tu ne connais rien au papillon ! Alors écoute bien, je vais t’apprendre quelques petites choses que je sais sur eux ! Par exemple, ils se contractent quand on passe un doigt le long de leur fente ; ils réagissent ! C’est étrange n’est-ce pas ? Ils aiment ça ! Ils aiment aussi qu’on atteigne ce petit point là, tu sens, là ! Exactement là ! Et qu’on le frotte délicatement comme pour le faire reluire. Il faut toujours faire reluire les papillons ; c’est important. Ils aiment aussi qu’on les lèche, mais ce n’est pas la leçon du jour. Aujourd’hui c’est les doigts. Si je mets mes doigts là, tu vois, de part et d’autre, et que j’écarte ces drôles de bourrelet de chair rose, j’aperçois la partie sensible du papillon. Il a deux petites ailes cachées à l’intérieur qui ne demande qu’à s’envoler. Il faut les caresser doucement pour qu’elles s’ouvrent. Voilà, comme ça ! C’est exactement ce que je disais ; et là, apparait le papillon ouvert, ailes déployées. Il met à découvert sa fragile petite tête qu’il faut traiter avec beaucoup de douceur, comme cela : en tournant légèrement autour pendant un moment, sinon on l’effarouche et il s’envole trop vite. Tu vois comme je tourne, doucement, sans aller top vite, jamais ! Puis quand tu l’as suffisamment mis en confiance, tu peux commencer à la caresser toute seule, juste la tête, tu vois, comme ça ! Tu poses ton doigt dessus et tu la masse ; mais il faut être précis et rigoureux ! Si tu masse à coté, tu l’énerve et il ne s’envole plus. Donc, je reprends, on tourne un peu autour ; ah ! Attend, j’oubliais, prendre de l’eau au puits aussi, il faut le faire car il faut l’abreuver. Donc je prends de l’eau dans le puits et pour ça, tu vois, j’enfonce délicatement mais profondément mon doigt dans le puits pour recueillir le plus de liquide possible, et puis je vais le déposer sur sa têt. Arrête de bouger, tu n’écoute rien ! Et fais moins de bruit ! Tu cries trop fort, tu vas rater la moitié de l’histoire ! Je te raconte quelque chose de vraiment important ! Il est bien maintenant ! Il est luisant et heureux ! Je peux recommencer à le masser pour lui faire plaisir. Je masse, encore et je l’entends qui chante. Il a une belle voix, aigüe mais belle. J’adore cette voix, tu as remarqué que cette voix faisait se dresser la queue du chien ? Je te suggère de sucer la queue du chien délicatement sans insister trop, elle a encore des choses à faire après quand le papillon se sera envolé. Je crois que nous allons bientôt assister au décollage de notre sublime papillon. Je le vois frémir, il se contracte ! Là c’est important, c’est un moment très important, il ne faut pas qu’il rate son envol, alors il faut masser un peu plus vite et un peu plus fort, mais pas trop, pour qu’il ait vraiment plaisir à décoller, sinon il replie ses ailes et tout est à refaire. Tu vois, Chloé, j’accélère un peu et il chante de plus en plus fort, Chloé ! Veux-tu bien arrêter de hurler s’il te plait !

Mais je ne peux plus m’arrêter ; Jeff m’a emmener au paradis et je ne compte pas en redescendre avant un moment. Alors je crie, et tant que je crie, Jeff continue à me caresser…et cela dure un longtemps jusqu’à ce que je m’effondre sur lui, convulsée et comblée. Jeff me fais rouler sur le côté et je m’affale sur le matelas. Je suis prise d’une soudaine envie de dormir, si forte, si brutale, que je pense que je me rendors instantanément. Quand je me réveille enfin, je suis seule dans le lit et Jeff a du me couvrir avec la couette car je suis au chaud.  La maison est silencieuse.

Je me lève lentement, maudissant les effets secondaires de l’alcool et de la drogue cumulés. Une migraine me vrille la tête et, quand je me lève, saisie par le froid, j’ai le vertige. Je revêts des vêtements chauds et confortables et descends au salon ; il est vide ; Je traverse la salle à manger, la bibliothèque, la salle de billard, puis les communs avec leur gigantesque cuisine entièrement chromée, la buanderie, le garde manger ; c’est immense et vide ! Une machine tourne et j’en déduis que Sonia ne dois pas être loin. Je n’ai pas le courage de faire le tour des chambres, je ne sais pas combien il y en a ; je risque de déranger des gens, et je n’ai pas envie de monter dans les étages. Je retourne dans la cuisine, renonce sans trop savoir pourquoi à boire du café, et à la place, fais chauffer de l’eau pour me faire du thé ; Je trouve ensuite du pain, du beurre et de la confiture et m’installe à la longue table qui sert à préparer les repas. Le silence me fait du bien après l’agitation de la soirée. Je traine un moment dans la cuisine puis dans le salon qui, je le découvre en fouinant, dispose d’une immense télé.

 Je zappe, sans grand intérêt pour ce que je regarde, puis je finis par m’étonner que Jeff m’ait laissé seule ici sans même un mot. Je remonte dans ma chambre et trouve un papier plié sur son oreiller, malencontreusement recouvert par la couette. Jeff m’écrit qu’ils sont partis skier et qu’ils rentreront tous vers cinq heures, dès que la nuit sera tombée. Oubliant la sublime montre qui orne maintenant mon poignet, Je regarde dehors et vois le soleil se coucher sur la partie ouest de la vallée. Les montagnes sont roses, tirant sur le fuchsia, rehaussées par le bleu foncé du ciel qui s’assombri derrière elles. Leurs pointes crénelées et noires dessinent une démarcation précise entre la neige rose et le ciel sombre. La lumière est sublime et je regarde longuement la couleur s’estomper et l’obscurité s’installer dans un dégradé qui passe peu à peu du bleu au gris, puis au noir. Les lumières qui se sont peu à peu allumées dans la vallée, brillent maintenant comme des petites bougies éparpillées, oubliées sur les montagnes basses. Le village est nimbé d’une lueur dorée. Soudain le chalet s’illumine et les alentours apparaissent nettement à sa lumière. Il n’y a plus qu’une seule voiture devant la maison, là où hier étaient garés cinq gros engins noirs. Même cela a du être prévu par Jeff. Je m’étonne encore de sa capacité à pourvoir au mieux aux besoins des autres, quand je vois des phares éclairer la neige. Ils arrivent. Je monte à l’étage en vitesse, et m’habille d’un pantalon en laine et d’un pull fin mais chaud sous lequel, la dentelle du chemisier apparait. Ainsi apprêtée, je redescends accueillir les skieurs, épuisés, hilares et trempés. Chacun s’égaie dans sa chambre pour prendre une douche et je me retrouve seule en bas. Je rejoins Jeff dans notre chambre ; il est sous la douche. Il chante en se lavant les cheveux. Je rentre dans la salle de bain et il commence à me raconter leur journée de ski et me promets de m’emmener skier demain.

– j’aurai voulu que tu viennes Chloé, mais tu dormais si bien, que même quand j’ai voulu te faire l’amour, tu ne t’es pas réveillée.

– ah bon, mais tu as fais quoi ? 

– je t’ai caressé les seins, je t’ai lécher, je t’ai parlé et j’ai même mis un peu ma bite en toi, mais juste un peu, et comme tu ne réagissais toujours pas, je t’ai couverte et je suis parti.

– tu as osé faire ça ? 

– dit la fille qui m’a réveillée en me pompant la queue ! Alors toi tu peux, mais pas moi ? C’est ça ? Hein, Chloé ? Toi tu as des droits que je n’ai pas ? J’entends au ton de sa voix qu’il plaisante. Je pense que son réveil ne lui a pas déplu du tout, et qu’il faudra recommencer, et puis je pense aussi que j’ai envie de l’embrasser là tout de suite, je pense à ce sexe qui est rentré en moi et dont je n’ai même pas profité. Alors sans réfléchir, je le rejoins sous la douche et me colle à lui en l’embrassant passionnément. L’eau ruisselle sur mes vêtements, les collant contre mon corps. Le chemisier transparent et le pull fin laissent apparaitre la dentelle de ma lingerie qui n’échappe pas à Jeff et mon pantalon en laine s’alourdi d’eau. Je tiens Jeff fermement par le cou et l’embrasse passionnément. J’enfonce ma langue loin dans sa bouche et il me répond. Puis il laisse vagabonder ses mains sur moi et fini par défaire mon pantalon dont le contact mouillé est désagréable. Il tombe au sol dans un bruit mou. L’eau cascade sur nos têtes et la mousse de Jeff coule sur moi pendant que je l’embrasse. Il attrape le bas de mon pull trempé et le tire pour le faire passer par dessus mes épaules, il peine un moment mais fini par y parvenir. J’ai une pensée pour Sonia qui va probablement se demander si on fait un concours pour mouiller, salir, ou déchirer le plus de vêtement possible ; Mais Jeff a déjà les mains sur mes seins dont les pointes se dressent à travers les tissus qui les recouvrent encore. Il tente de défaire le chemisier patiemment mais les minuscules boutons recouverts de satin beige résistent, gorgés d’eau ; n’y tenant plus, il arrache tout et le chemisier béant rejoint le sol. Le soutien-gorge cède vite et ma poitrine enfin libre, je me colle contre son torse. Jeff rajoute du gel moussant entre nous et nos corps glissent l’un contre l’autre, produisant de la mousse parfumée. Puis il m’attrape et me collant à la paroi de la douche me murmure à l’oreille :

– je n’ai pas eu l’occasion de rendre visite à ton joli trou du cul ce matin, il était pourtant fort alléchant ! J’ai un mouvement de recul qui ne lui échappe pas puis me ressaisissant, le laisse décider. Il dit :

– c’est à cause de l’eau Chloé ? Je sais que tu n’aime pas faire l’amour dans l’eau ; viens, allons dans le lit. Mais je refuse de la tête, et lui tend mon cul encore revêtu de dentelle. Il me regarde, puis s’agenouillant entre mes jambes, il repousse le tissu et dégage mon anus qu’il se met à lécher. L’eau qui dégouline sur nous rend l’opération peu agréable et lassé de boire la tasse, Jeff me fais pivoter et changer d’appuis. Je pose mes mains sur le robinet, conservant ainsi le haut du corps sous le jet pendant que Jeff n’est plus aspergé d’eau. Il lèche ma rondelle un moment et elle se dilate rapidement. Encouragé par cette réaction, il passe délicatement un doigt sur le pourtour puis se relève et présente son sexe à l’entrée de mon orifice déjà bien ouvert. Il rentre lentement en glissant presque, et j’ai l’impression de ne plus offrir aucune résistance. Le plaisir est immédiat. Le mouvement de Jeff, l’eau qui cascade sur ma tête et mon dos, m’emmène dans un univers aquatique ou rien ne m’atteint, mis à par les grands coups de reins de Jeff qui m’encule bruyamment. Il grogne en s’accrochant à mes hanches et je geins sous les poussées répétées. Le plaisir est fort et monte crescendo. Je ne sais pas vraiment où il en est parce que l’eau couvre en partie ses bruits, mais je sens finalement son sperme chaud m’envahir et je jouis à sa chaleur. Je le laisse aller et venir longtemps pour que son sperme m’enrobe totalement. J’ai quelque chose à laver, quelque chose à nettoyer, et même si je sais que c’est mon âme qui est la plus salie, je fais de mon mieux pour réparer mon erreur. Jeff, qui semble totalement excité par la position et la situation particulière, ne ramolli pas et pour la première fois depuis longtemps, enchaine deux orgasmes à la suite. Je ne l’ai pas senti arriver, aussi je le laisse jouir seul, l’accompagnant avec mon bassin, contractant mes muscles pour enserrer sa verge et faire durer son plaisir. Il s’arrête enfin et me serre contre lui. Il attrape ma poitrine qu’il tient à deux mains pour que mon dos se colle à son torse. Je sens son membre ramolli glisser lentement hors de moi, et il me retourne et me serre encore plus fort en m’embrassant.

– tu n’as pas jouis, mon amour ? 

– si, très fort, tu ne m’as pas entendue ? 

– non, je parle de la deuxième fois !

– non, je n’ai pas eu le temps, tu es allé plus vite que moi.

– il faut réparer ça immédiatement, viens allons à la recherche de ton orgasme oublié. Et Jeff m’entraine dans le lit ; nous sommes tous les deux trempés alors il me couvre de la couette et se met à lutiner mon clitoris. Mais, on dirait que quelque chose s’est éteint en moi, et aucun de ses coups de langue ne parviens à m’arracher plus qu’un petit gémissement. Au bout d’un moment, inquiet, il s’allonge à mes coté et me dis :

– ce n’est pas bon, Chloé, tu n’aime pas ce que je te fais ? 

– si Jeff, ça l’est mais je n’y arrive pas ! Et je me mets à pleurer. Alors Jeff me console en me prenant dans ses bras et en me couvrant de baiser ; mais mes pleurs ne s’arrête pas ; je ne peux rien y faire, les larmes coulent et les sanglots redoublent.

– mais que se passe-t-il à la fin Chloé ? Est-ce que j’ai fait quelque chose qui t’a blessé ? C’est parce que je suis parti aujourd’hui et que je t’ai laissée seule ici, c’est ça ? Mais quel imbécile je fais ! Comment ais-je pu t’abandonner toute seule dans cette grande maison ;  excuse moi mon amour ! 

Je pleure de plus en plus fort ; plus il s’excuse et plus ma culpabilité augmente. Alors n’y tenant plus je lui raconte mon aventure avec Martin. Je lui cache tout de même l’incroyable plaisir que j’y ai pris car Jeff s’est reculé et m’ayant repoussé loin de lui, me regarde déjà avec assez de haine.

– alors tu as recommencé ; d’abord Vanessa, et maintenant Martin. Mais rien ne t’arrête alors ? Comment vais-je pouvoir regarder Martin en face sans lui casser la gueule ?

Je sanglote toujours. J’ai peur de le perdre et je réalise, maintenant que c’est imminent, que je n’y survivrai pas. Peut-être était-ce le but recherché par Martin ? Cette pensée me traverse l’esprit un instant puis je me souviens que c’est moi qui ai commencé avec mon pied sous la table. Il m’a baisé parce que je le voulais bien, et même si je sais à quel point il est malheureux et jaloux, il ne l’a fait que parce que j’étais consentante.

– Non, tu ne feras rien à Martin, c’est ton meilleur ami ! Je suis sure que vous avez déjà partagé des filles. Ne lui en veux pas ! Je vais partir ! Je serai partie demain matin, punie moi Jeff ! Pas lui. Il est si malheureux ! 

– mais de quoi est-il malheureux ? Il baise ma copine et il est malheureux ! Et moi alors ? Vous avez pensé à moi en faisant ça ? Quand je pense qu’il a mis sa bite dans ton cul ! Comment avez-vous pu me faire ça ? 

– c’est de ta faute ! je crie devant sa colère ; tout ça c’est de ta faute ! Tu es tellement préoccupé par toi-même que tu n’as même pas vu, pendant toutes ces années, que Martin se meurt d’amour pour toi. Oh, merde ! Je n’aurai jamais du te le dire ! Oublie le s’il te plait, il ne supportera pas que tu le saches ! 

– parce que c’est plus grave que ce que vous m’avez fait en couchant ensemble ? Martin, amoureux de moi ? N’importe quoi ! Martin n’a jamais été capable d’aimer quelqu’un d’autre que lui-même ! 

– c’est faux Jeff, il t’aime éperdument, et aucun autre homme ne trouve grâce à ses yeux à cause de cet amour ! Jeff reste un moment silencieux. Il réfléchit, alors je ne bouge plus. Je voudrais disparaitre, devenir invisible !

– non, je ne peux pas Chloé, c’est insupportable ! T’imaginer avec lui est insupportable ! 

– je serai partie demain, je te le jure. Jeff, je m’en vais, je ne te ferais plus de mal !

 A ces mots Jeff se met à pleurer ; les larmes coulent le long de ses joues et son visage se contracte en une douleur silencieuse.

– je ne veux pas que tu partes Chloé, je ne veux pas ! Et en même temps ta présence m’est insupportable ; oh, mon dieu, comment vais-je faire ? Sanglote t-il.

Je voudrais le prendre dans mes bras pour le consoler mais je sais qu’il ne faut pas que je le touche. Alors je me lève, m’habille chaudement et emportant ma doudoune, sors de la chambre. Dans le salon, quelques personnes sont en train de boire des chocolats chauds ; je les regarde à peine, enfile mes moon-boots et sors dans la nuit. Je marche droit devant moi, entrant rapidement dans le canyon de neige qui descend au village. Je n’ai ni but ni destination. Je viens de tout perdre en une soirée. J’ai perdu l’homme de ma vie par bêtise. Je pourrais accuser l’alcool et la drogue tant que je veux, cela ne changera rien au fait que je savais ce que je faisais et que je le voulais. Martin est certes un manipulateur qui a usé de moi pour me blesser et atteindre Jeff, mais je me suis prêtée à son jeu et je l’ai même initié. Comment ais-je pu être aussi stupide ? Comment me suis-je retrouvé dans une situation où Jeff ne pourra jamais me pardonner ? Toute ma vie s’effondre et j’imagine les murs de neige qui m’entourent, tombant sur moi et m’ensevelissant définitivement. Ce serait peut-être la solution… Je ne l’ai pas entendu arriver, mais Sonia marche à coté de moi. Je lui dis :

– c’est bon, Sonia, je ne vais pas me perdre ni disparaitre dans la nuit, je veux juste prendre l’air ; vous pouvez, rentrer ! Jeff a plus besoin de vous que moi !

– Jeff n’a besoin de personne, mais il ne le sait pas ! C’est la première fois que j’entends sa voix ; elle est douce et posée.

– pourquoi dites vous ça ? 

– je le connais depuis qu’il est adolescent ; je le surveille et l’accompagne depuis qu’il a quinze ans ; je l’ai tiré de quelques mauvaises passes, mais dans l’ensemble, Jeff a surtout besoin d’un public. Ne vous y trompez pas ! Je l’aime, mais il se laisse rarement détruire par les autres ! Jamais, en fait. Par contre il détruit beaucoup de choses autour de lui. Je suis inquiète pour vous Chloé, il va se passer des choses dans vote vie qui vont vous prendre par surprise et je ne voudrais pas que vous fassiez de mauvais choix.

– vous êtes médium ? Qu’est-ce que vous me racontez Sonia, que va-t-il se passer ? Je ne comprends rien à ce que vous venez de dire !et même si je veux bien croire que Jeff puisse être destructeur, là, c’est moi qui lui ai fait du mal ! »

-« croyez-vous ? Lequel de vous deux est le plus blessé, Chloé ? Ne vous laissez pas abusez par les apparences. Jeff va vous pardonner, il le fait toujours ! Mais vous, parviendrez vous à vous pardonner ? 

Puis elle ne dit plus rien et nous marchons un long moment en silence le long de la route qui descend au village. Nous avons dû faire un ou deux kilomètres, difficile d’évaluer entre ses murs blancs, quand une voiture en provenance de la maison arrive et s’arrête à notre hauteur.

 – Montez, toutes les deux, il gèle ! Venez vous mettre au chaud ! Jeff ouvre la portière avant et Sonia me pousse doucement pour que je monte. Elle s’installe à l’arrière, silencieuse. Il est obligé de rouler jusqu’au village car aucun endroit ne permet de faire demi tour sans faire chavirer la voiture dans un talus ou la coincer dans la neige. Arrivé sur la place principale, il nous invite à aller boire un vin chaud dans un café. Sonia décline l’invitation et dit qu’elle a quelques achats à faire, mais je vois, en entrant dans le pub savoyard, qu’elle reste à proximité de la voiture. Nous nous asseyons à une table et après avoir attendu nos boissons, nous les sirotons un moment en silence, puis Jeff dit :

– je pense que je m’en remettrais, Chloé ; c’était dur sur le moment parce que je ne m’attendais pas à ça de ta part ; mais, même si je ne comprends toujours pas tes motivations, je sens bien que tu ne l’as pas fais pour me blesser. Je comprends que Martin te touche ; c’est comme ça qu’il se rend séduisant. Peut-être pourrions-nous essayer de repartir à zéro, avant cette soirée folle où tu as visiblement accumulé les conneries ; qu’en penses-tu ? 

– oh, mon amour, je ne demande pas mieux ! Mais je ne sais pas si tu pourras réellement me pardonner, et je n’ai pas envie que notre vie devienne un enfer de reproche et de culpabilité…

– ça n’arrivera pas, Chloé, je te l’assure. Je tiens tellement à toi que je ne peux accepter de te perdre ! Tu t’es égaré hier soir ; tu as cédé à Martin qui sait user de son charme. Je ne t’en veux plus…presque plus… je sais que je peux oublier, par amour pour toi. Promets-moi juste que cela ne se reproduira plus jamais ! Nous partageons tout, dorénavant ! Jamais l’un sans l’autre, d’accord Chloé ? 

Je ne sais pas pourquoi j’entends comme une alerte, un avertissement dans cette demande, mais je me résous à l’accepter parce que je n’ai pas le choix et que j’aime tellement Jeff que j’ai cru mourir à l’idée de l’avoir perdu.

Nous rentrons dans le silence. Sonia conduit pendant que Jeff et moi sommes installé à l’arrière ; mais malgré les discours, le cœur n’y est pas ; pas encore ; je tente de m’en persuader.

Quand Sonia arrête le véhicule devant le chalet, elle vient nous ouvrir les portières ; d’abord celle de Jeff qui sort et file se mettre au chaud sans m’attendre, puis la mienne. Pendant que je descends elle glisse à mon oreille :

– ne buvez plus une goutte d’alcool Chloé, plus une goutte à partir de maintenant. Puis elle ferme la portière et disparait. Est-ce que je deviens paranoïaque ou ils sont tous en train de me  menacer ou de me mettre en garde !

Je rentre dans le chalet et grimpe en vitesse dans la chambre. Je suis désemparée. Je devrais m’habiller pour aller rejoindre les autres en bas, mais je n’ai pas envie de les voir. Je voudrais rester seule mais je ne peux pas faire ça à Jeff ; je pourrais prétexter une migraine, un rhume… . A cet instant, quelqu’un frappe à la porte, et la tête de Martin apparait.

– vas t’en, lui dis-je, je ne veux pas que Jeff nous trouve ensemble ! 

– c’est lui qui m’a demandé de venir te chercher, ma belle ! Il semble d’humeur joyeuse. Serait-il possible que Jeff ne lui ai rien dit ?

– tu vas bien ? dit-il ; on ne t’a pas vu aujourd’hui, on se faisait du souci pour toi !

– non, je ne vais pas bien ! Ce séjour est un enfer, et j’ai hâte de rentrer à la maison loin de ces complications !

– comme tu y vas ! Un petit rail de coke, un petit coup de bite en ami, tu appelles ça des complications ?

– tu es un sale con Martin ! Tu t’es servi de moi sans chercher à savoir quelles conséquences cela aurait ! 

– Et il y en a eu ? 

– non ! Si ! Moi, je vais mal ! 

– dommage pour toi, ma belle ! Moi je vais très bien ! Ton petit cul m’a ravi et Jeff a été un amour toute la journée avec moi et ce soir il est plus que charmant ! Pourvu que ça dure ! Et il part en chantonnant.

Un profond sentiment de haine me noue les tripes. Je voudrais lui courir après et lui faire ravaler sa morgue, mais mon abattement me reprends et je m’effondre sur le lit en pleurant. Sonia entre alors. Elle porte des vêtements dans ses bras qu’elle dispose devant moi. Un pantalon en laine noire et un chemisier noir cintré au décolleté plongeant.

– Je vous fais confiance pour trouver ce qui va avec. Levez vous, et faites vous belle ! Quand le combat a commencé il faut lutter et pas s’effondrer !  Et elle disparait, aussi silencieuse que d’habitude.

Je suis touchée par sa sollicitude, même si je ne comprends pas bien pourquoi elle prend ma défense et pas celle de Jeff. J’enfile les vêtements qu’elle a déposé à mon intention ; le choix est excellent : sage et sexy à la fois. Je farfouille pour dénicher les chaussures qui mettront en valeur mes longues jambes, puis les bijoux discrets qui compléteront la tenue et ainsi caparaçonnée, je descends dans le salon où tout le monde s’apprête à vivre une deuxième soirée. Nous sommes le vingt cinq décembre et Jeff a commandé un repas de Noel plus familial que la veille. Nous nous attablons bruyamment. Les skieurs fatigués décident de ne pas faire d’excès afin d’être en forme pour le lendemain et le repas se termine vite. Les invités se dispersent ; certains montent se coucher, d’autres partent jouer aux billards et quelques uns, dont je fais parti, trouve un jeu de société et s’installent dans le salon. Il s’agit d’un Trivial Poursuit dont les questions portent sur les années 90. Je redoute un peu de ne connaitre aucune réponse, pour finir par m’apercevoir que ma culture générale est plutôt bonne et que je suis en mesure de répondre à beaucoup de thématiques, excepté le sport, auquel je ne connais absolument rien. La partie s’éternise et je finis deuxième, ce que je trouve honorable. Enfin, vient le moment de monter dans les chambres. Jeff, parti jouer au billard, arrive à ce moment là et nous montons ensemble. Il m’embrasse et me demande :

– as-tu passé une bonne soirée mon amour ? 

– meilleure que je ne l’avais crains.

– j’en suis heureux ; et ce n’est pas fini, la nuit va être longue !  conclut-il avec un drôle de sourire.  

– tu ne compte pas aller skier demain ? Je croyais que c’était pour cela que vous vouliez vous coucher tôt ? 

– Eux oui ! Mais moi j’ai du temps à rattraper ; j’ai perdu trop de temps parce que je ne voyais rien ! Mais maintenant je sais ; je sais ce que j’ai à faire ! 

– Si tu veux que nous reparlions de ce qui s’est passé, je préférerai que nous fassions cela demain ; la journée a été éprouvante ! 

– nous n’allons pas parler, nous allons agir ! 

– tu me fais peur Jeff, que veux-tu dire ? 

– oh, ne t’inquiète pas, tu y trouveras ton compte, et ainsi tout le monde aura ce qu’il voulait !

– je n’aime pas qu and tu parles par énigme. Tu ne veux pas m’expliquer ce qui se passe ? 

– pas la peine, mon amour ! Tu vas bien voir ! il s’avance vers moi et me dit :

– déshabille-toi ! Enlève ton pantalon et ce somptueux chemisier ; nous allons arrêter de bousiller des fringues hors de prix !

Je dégrafe mon pantalon et déboutonne mon chemisier, mais j’ai du mal à me défaire de mes vêtements ; une fois que je serais nue, je serais à sa merci.

– allez, dépêche toi, qu’est-ce qui t’arrives ce soir, tu n’as plus envie de baiser ? 

– Jeff, tu me fais peur, arrête !

– non Chloé, je n’arrête pas ! Tu t’es arrêté toi ? Tu as réfléchis avant que Martin t’encule ? Non ! Tu l’as laissé faire, et je suis sure que tu l’as même allumé ! 

– arrête Jeff, je ne veux pas jouer à ça ! 

– tu ne veux pas ? Mais il fallait y réfléchir avant ! Tu as un coup d’avance sur moi, maintenant c’est à mon tour de jouer ! 

– mais ça n’est pas un jeu Jeff, il s’agit de notre histoire, de notre amour ! dis-je en commençant à pleurer.

– arrête de pleurer ! Il s’agit de cul et uniquement de cul ! Tu mélange tout ! Déshabille-toi ! hurle-t-il.

Alors, figée par la violence de sa voix, je laisse tomber mon pantalon et me défait de mon chemisier. Je porte un superbe ensemble de lingerie sable qui magnifie ma poitrine et je vois le regard concupiscent de Jeff s’attarder sur me seins.

– bien ! Maintenant, jure-moi que tu feras tout ce que je te demanderai sans poser aucune question ! 

– non, je ne peux pas, je ne sais pas ce que tu as en tête ; je ne peux pas ! 

– si, tu le peux ! Tu lui as offert ton cul, alors tu peux ! Jure-le ! 

On dirait un enfant capricieux emporté par un jeu trop prenant. La colère commence à prendre le pas sur la peur et je dis d’un ton froid :

– je le jure ! 

– maintenant, allonge-toi sur le lit !

Je m’allonge, jambes serrées, adossée très haut sur les oreillers.

– non ! Pas comme ça ! Plus bas, et écarte les jambes ! 

J’obtempère ; après tout, s’il ne s’agit que de baise, je peux le laisser faire. Quand il m’aura suffisamment humiliée, peut-être pourrons-nous passer à autre chose. Mon sentiment de culpabilité est encore très fort et j’entends l’homme blessé qui parle. Il s’approche de moi et me regarde de toute sa hauteur. Puis il ramasse sous le lit des liens que je n’avais pas vu et qu’il attache à mes chevilles. Ils ne m’empêchent pas de bouger mais ne me permettent pas de sortir du lit ; il fait la même chose avec mes poignets. Je ressemble à une marionnette rattachée à de grosses ficelles noires et Jeff est le magicien qui me manipule. Ayant finit, il dit :

– tu peux entrer Martin ! Celui-ci fait son apparition ; il devait attendre derrière la porte. Il semble plutôt réjouit de la situation et j’ai le sentiment soudain qu’ils ne jouent pas cette scène pour la première fois.

– qu’est ce que vous faites tous les deux ?  je demande inquiète.

– non, Chloé, la question est : qu’est-ce que vous aller faire tous les deux ?  Martin se rembruni :

– je ne crois pas que c’était ce que nous avions convenu ! dit-il d’une voix rauque.

– tu as changé la donne, Martin ! Alors je fixe les règles comme je veux et je les change quand je veux ! 

– va te faire foutre Jeff avec tes règles à la con ! 

– non, Martin ! Ici c’est toi qui va te faire foutre ! Tu es sur mon territoire et tu joues avec mes règles ! Tu le sais pourtant ? 

Martin se fige. Il est devenu pâle. Il ne dit plus rien. Je comprends bien que quelque chose m’échappe, qu’ils parlent par énigme, et j’ai l’impression de flotter en plein brouillard.

– Martin, c’est à toi maintenant !

– que veux tu que je fasse Jeff ? 

Sa voix est basse, presque un murmure ; sa soudaine soumission me surprend et je n’y trouve aucune explication.

– commence donc par te déshabiller pour nous montrer ta belle anatomie ; ça fait un moment que je ne t’ai pas vu nu ! La dernière fois tu baisais une belle noire, par derrière comme d’habitude ! En fait, c’est ça ton truc, baiser les gens par derrière ! 

– Jeff, tu vas trop loin ! 

– tait toi, Chloé, je ne t’ai pas autorisé à parler ! 

– Jeff ! 

–  tait toi ! Tu l’ouvriras toute à l’heure pour te rendre utile !

J’ai l’impression que Jeff est devenu fou alors je ne dis plus rien de peur de provoquer une réaction encore plus violente. Je commence à bouger mes mains et mes pieds le plus discrètement possible. Il faut que je me sorte de cet enfer avant qu’il se passe quelque chose d’irrémédiable ! Je pensais pouvoir me défaire facilement du système de liens qui m’entrave, ce qui m’avait tenu tranquille jusque là, mais il n’en est rien. Le nœud coulant qui enserre mes poignets et mes chevilles, se resserre chaque fois que je bouge. J’essai de saisir avec mes doigts les liens qui entravent mes poignets, mais n’y parviens pas. Pendant ce temps, Martin, effrayé par la violence de Jeff, se déshabille lentement. Il s’arrête avant d’enlever son caleçon mais Jeff, impitoyable, lui ordonne d’en finir. Martin obéit, et je le vois nu pour la première fois. Il est splendide ! les muscles de ses bras sont gonflés et arrondis, ses pectoraux saillants surplombent, bombés, un torse dont les abdominaux forment des petits carrés qui se prolongent  jusqu’à la pointe de son pubis dont le V est marqué par la finesse de son bassin. Une vision de calendrier…sauf qu’il est réel et nu devant nous, le sexe recroquevillé dans la toison pubienne.

– et maintenant ? Dit-il provocant ; sa voix s’est enhardi ; peut-être est-ce le fait d’être nu devant nous qui le galvanise ? mais Jeff nous surprends tous les deux en lui ordonnant :

– baise là, montre moi que tu es un homme !

Nous nous écrions ensemble :

 – non ! Jeff ! Non !

– vous en faites bien des manières ? Tu n’as pas pris plaisir à enculer ma femme, hier soir, Martin ? 

– Si ! non ! dit Martin, je n’y ai pas pris de plaisir !

– tu n’as pas jouis ? C’est ça que tu dis ? 

– si j’ai jouis, mais tu sais ce que je veux dire, on peut jouir et pour autant ne pas éprouver réellement de plaisir ! 

– tu veux dire que ce n’est pas un bon coup, c’est ça ? 

– non ; Jeff, je suis sure que Chloé est une compagne parfaite pour toi ; mais tu sais que je n’aime pas les femmes ! 

– alors pourquoi l’as-tu baisée ?  dit Jeff dont la voix tremble. Il semble au bord des larmes mais se ressaisit vite et reprend :

– regarde comment on s’y prend, Martin, regarde ! Il laisse tomber ses vêtements rapidement et apparait, déjà en érection. Il s’approche de moi et arrache ma culotte qui se déchire en me lacérant l’entrejambe, puis il se positionne au dessus de moi et me pénètre brutalement. Il me fait mal et il le sait. Mon sexe est sec mais Jeff commence quand même à aller et venir violement.

– j’ai mal Jeff, arrête, tu me fais mal ! 

– moi aussi j’ai mal, Chloé, alors ferme la !

Martin regarde la scène un moment, impuissant, puis, face à mes suppliques, tente de s’interposer en attrapant Jeff pour l’obliger à me lâcher. Mais Jeff le saisit et le bascule sur le lit, s’allongeant sur lui pour le bloquer. Peut-être envisage-t-il de le frapper ? Le corps de Jeff écrase celui de Martin, dont la verge durcit malgré lui à son contact. Jeff s’en aperçoit et hurle :

– ça n’arrivera jamais, Martin, tu m’entends, jamais ! 

Il le retourne violement, l’allongeant sur le ventre ; Martin se laisse faire. Jeff semble confus ; son regard est vide et je n’arrive pas à comprendre ce qu’il veut. Il me regarde durement, puis revient vers Martin qu’il écrase toujours de tout son poids. Finalement, comme un animal blessé, il lui mord violement l’épaule laissant une marque sanglante dans le haut de son dos. Martin crie de douleur mais ne bouge pas. Jeff relève la tête ; Il a du sang sur la lèvre ;  j’ai l’impression qu’il n’est pas réellement là ! Il introduit ses doigts dans l’anus de Martin et s’y fraie un passage. Martin se redresse légèrement, le visage toujours enfoui dans les draps. Son épaule saigne et goutte sur le lit.

Jeff s’apprête à le pénétrer quand Martin dit :

– mets un préservatif, Jeff, je t’en supplie, mets un préservatif ! Fais le pour toi ! Fais le pour Chloé !

Jeff hésite, puis tâtant les poche du pantalon de Martin tombé au pied du lit, en extrait quelques uns. Il a vite fait d’ouvrir l’emballage et de rouler le film translucide sur son sexe en érection.

– voilà, maintenant tu fermes ta gueule !

– d’accord, dit Martin docile, qui a profité de ce temps de répit pour se mettre à quatre patte, facilitant ainsi l’introduction de la verge de Jeff qui le pénètre tout aussi vigoureusement qu’il l’a fait avec moi précédemment. Je les regarde : Jeff dominant, fouillant Martin de toute sa puissance, pendant que ce dernier, le visage fermé, geint sous les coups. Jeff semble avoir du mal à trouver son plaisir et il ramone Martin longuement, de plus en plus fort. Celui-ci finit par ne plus pouvoir se retenir et se met à gémir crescendo. Plus ses cris s’amplifient, et plus Jeff le pilonne, comme s’il voulait le faire taire, lui faire mal. Mais Martin a atteint un seuil critique, je l’entends à sa voix, et un grand coup de rein de Jeff l’emporte dans un hurlement de plaisir et son sexe éjecte de longs jets de sperme chauds qui retombent près de moi sur les draps.

– ta gueule !  crie Jeff, dont les yeux commencent à papillonner ; ta gueule ! Et il se met lui aussi à jouir en grognant, comme s’il refusait ce plaisir.

Pourtant il continue ses mouvements un moment et ils jouissent tout les deux, décalés mais ensembles. Puis Jeff s’effondre entre nous, libérant Martin de son étreinte. Ils sont allongés à coté de moi et ne bougent plus. Je demande à Jeff de me libérer mais, pour toute réponse, il grogne. Martin pleure en silence, j’en suis sure, et Jeff est groggy ; Le préservatif pend entre ses jambes et commence à glisser, plein de son sperme. Il l’enlève et le jette loin de lui. Je l’entends tomber mollement sur la moquette. Alors, ne sachant plus quoi faire, j’éteins la lumière et tente de me glisser tant bien que mal sous un morceau de couette. Mon soutien gorge me fais mal et j’aimerai bien l’enlever mais je crains que Jeff ne l’interprète comme une provocation, alors je ne bouges plus. Au bout d’un moment, j’entends Jeff ronfler doucement, puis le souffle profond de Martin se fait entendre. C’est bien les hommes : quoi qu’il se passe, ils s’endorment sans aucun problèmes. J’ai toujours été sidérée par leur capacité à dormir même en plein drame.

Mon père pouvait faire ça ; s’endormir instantanément après des heures de disputes âpres et violentes avec ma mère. Elle, par contre, rongeait son frein toute la nuit, les yeux grands ouverts, la haine au ventre. Et moi ? Je m’assoupis finalement, toujours ligotée au lit. Jeff et Martin se son endormis sur les liens qui m’attachent et je peux à peine bouger.

C’est aussi à cause d’eux que je suis réveillée un peu plus tard, l’un des deux hommes en bougeant a du tirer sur un lien et cela m’a réveillé. Je les regarde et voit Martin tourné vers Jeff qui dort maintenant sur le dos, offert ; il le contemple. Je chuchote :

– Martin, tu peux me libérer s’il te plait ? 

Mais il m’ignore. Il est fasciné par Jeff, par son corps assoupi, par son sexe au repos. Il en approche sa bouche et je me fige. Je ne veux pas qu’il fasse ça ! Jeff est à moi ! Il n’a pas le droit ! Je voudrais protester mais je me rends compte que c’est exactement ce qu’à du ressentir Jeff en apprenant mon aventure avec Martin ; alors je me tais et décide de les laisser régler ça entre eux. Inexorablement la bouche s’approche et dépose un baiser sur les lèvres endormies qui frémissent à peine à son contact ; puis cette bouche descend le long du  torse pour venir embrasser le téton plat et foncé de Jeff qu’elle lèche avec application. Finalement, la tête de Martin descend inexorablement vers son but et j’oscille entre rage et excitation. Quand il atteint la verge au repos et y dépose un doux baiser, je suis prise d’une folle envie de faire l’amour. Je regarde fascinée Martin commencer à embrasser le sexe qui se redresse lentement sans réveiller Jeff, puis écartant délicatement les lèvres, y laisser entrer doucement le gland qui émerge. Je vois sa langue tourner autour, comme je le fais, puis commencer à sucer lentement et délicatement le membre de plus en plus dur de Jeff qui gémit dans son sommeil. Martin enfonce la verge au plus profond de sa gorge et elle y disparait presque totalement, puis il ne bouge plus ; ses yeux sont fermés et je comprends qu’il se rempli de ce moment dont il a toujours rêvé ; Il pompe un peu, juste pour faire gémir Jeff sans le réveiller ; enfin, d’une main délicate, il attrape la base du sexe qu’il commence à astiquer lentement. Il veut probablement maintenir Jeff le plus longtemps possible endormi. S’il pouvait jouir dans son sommeil, cela lui conviendrai sans doute parfaitement. Jeff geint et commence à s’agiter, puis il dit, attrapant la tête de Martin entre ses mains :

– Chloé, mon amour, c’est si bon, continue ! Martin s’immobilise et je vois des larmes embuer ses yeux. Il relâche alors le sexe de Jeff et s’allonge contre lui, appuyant sa verge sur celle de Jeff, comme pour profiter de ses derniers instants de sommeil. Jeff ouvre les yeux, regarde un peu ébahi autour de lui ; il voit  Martin et il a un mouvement de recul ; il vient cogner sur mon corps. Il se retourne, me regarde et me dit :

– Qu’est-ce qu’il se passe ?  Il se frotte les yeux, comme s’il sortait d’un long rêve, puis voit les liens qui me retiennent toujours prisonnière. Il saisit mon poignet et détends le nœud ; il fait de même avec l’autre et je retrouve enfin l’usage de mon bras gauche. Je l’étire un peu car il s’est engourdi pendant que je dormais. Jeff se retourne et voit Martin en train de pleurer, il contemple leurs sexes collés l’un à l’autre et dont les érections déclinent, puis se laisse tomber en arrière et pousse un long soupir.

– mais qu’est-ce que j’ai fais ? Putain, mais qu’est-ce que j’ai fais ? Chloé, mon amour, pourras tu me pardonner cette folie ? Dit-il en enfouissant sa tête dans mon cou. Chloé, mon amour, pardon ! Je n’aurai jamais du te parler comme ça, ni te faire vivre ça ! J’étais fou de jalousie. Je n’arrêtais pas de vous imaginer entrain de…enfin…j’étais obsédé et je voulais que tu ais mal, que tu souffre ! Mais je nous ais fais du mal et je ne sais pas comment réparer ! 

Puis se tournant vers Martin qu’il dévisage froidement :

– Que-ce que tu fais encore là ? Va-t’en ! Je ne suis pas sur de pourvoir supporter ta présence très longtemps. Va-t’en ! 

Martin se lève totalement décontenancé, attrape ses vêtements et sans un mot, sort de la chambre. Nous regardons la porte se refermer, puis Jeff m’aide à détacher mes chevilles toujours prisonnières. Il dégrafe ensuite délicatement mon soutien-gorge, me libérant enfin de ce supplice, et m’embrasse tendrement la poitrine.

– je ne comprends pas ce qui vient de se passer, dit-il ; comment as-tu fais pour me sucer alors que tu étais attachée ? 

– ce n’était pas moi, Jeff, c’était Martin…

– mais, tu l’as laissé faire ? 

– je ne savais plus ce que je devais faire ; tu as été si violent, si incohérent ! Je ne voulais plus me retrouver entre vous ! 

– Chloé, je ne te demanderai jamais assez pardon ! 

– non, Jeff, c’est moi qui te dois, et te devrais toujours des excuses pour ce que j’ai fait. Jamais je n’avais fait des choses aussi stupides avant de te connaitre ! Je ne voulais pas te tromper ni te blesser, mais c’était comme une sorte de fatalité ; je sais, ça peut paraitre facile de le dire comme ça, mais c’est vraiment ce que je ressens ; comme si ça devait se passer. Je crois que je l’ai su dès l’instant ou j’ai rencontré Martin. Nous allions forcément être en concurrence ! Alors, peut-être que j’ai pensé résoudre le problème comme ça ? Je ne sais pas ! 

– tu ne seras jamais en concurrence avec Martin ; je t’aime et lui je le hais de nous avoir fait ça ! 

– non, Jeff, il ne faut pas que tu lui en veuille ! Il t’a perdu ; c’est fini ! Mais vous travaillez ensemble, vous êtes amis depuis longtemps ! Il faudra que tu lui pardonne un jour. Tu me pardonne bien à moi ? 

– mais toi je t’aime ! 

– tu aimes aussi Martin, mais d’une autre manière. Il fait partie de ta vie, tu ne peux pas le chasser d’un revers de main ! 

– si je peux ! C’est ce que je suis en train de faire ! 

– on en reparlera plus tard Jeff, maintenant il faut qu’on dorme.

– d’accord, on va dormir, mais je dois faire un truc avant ! J’ai été odieux avec toi et je veux me faire pardonner ! 

– laisse-moi dormir…alors ! 

– ne t’inquiète pas Chloé, je vais te faire dormir comme une princesse !

Il m’embrasse tendrement ma poitrine; puis sa langue s’enhardi et il se met à téter mes mamelons qui réagissent aussitôt en durcissant sous sa langue. Cette réaction l’encourage à descendre sa bouche sur mon ventre qu’il embrasse délicatement pour se retrouver finalement le visage entre mes jambes. Il embrasse doucement ma vulve malmenée, puis la lèche délicatement comme s’il voulait la laver de ce qu’il lui a fait subir; enfin, il remonte et s’installant délicatement entre mes jambes, me pénètre doucement. Malgré la fatigue titanesque qui s’est abattue sur moi, Je l’accueil avec un soupir de soulagement. Mon Jeff est revenu. L’homme tendre et amoureux est de retour. Il me fait l’amour avec toute la délicatesse dont il est capable, s’attachant à épouser mes mouvements, à suivre la courbe ascendante de mon plaisir sans la brusquer et m’accompagne jusqu’à l’orgasme qui se répand en moi comme une vague de plaisir pur et tendre. Nous nous endormons enfin, blottis l’un contre l’autre, pour que plus rien ne nous sépare.

Au matin, nous découvrons que Martin a fait ses bagages et qu’il est parti pendant la nuit. Comme me glisse Sonia dans la journée :

–  bon débarras ! 

Le reste du séjour se passe dans le calme. Jeff veut absolument m’apprendre à skier, ce qui se solde par un fiasco retentissant car je suis incapable de tenir sur ses longues planches sans me casser la figure. Le ski sur les fesses me convient parfaitement mais il parait que ce n’est pas une discipline homologuée et que j’ai l’air ridicule, dixit Jeff. Je passe donc mes journées à me balader en raquette, accompagnée de Sonia, qui ne me quitte pas d’une semelle, sans pour autant me dire un mot. C’est comme si j’étais seule, mais à deux…Je prends des gouters somptueux dans un salon de thé avec chocolat chaud, brioches au beurre, petites mignardises à la crème, et je découvre les joies d’avoir du temps à moi ; de n’avoir ni contrainte ni obligation.

Le soir, nous prolongeons le repas par des jeux de société. J’apprends à jouer au billard, bien mieux que le ski…et Jeff et moi, nous ré-apprivoisons. Nous faisons l’amour tendrement, en évitant les positions scabreuses et les situations embarrassantes, et notre relation retrouve peu à peu son harmonie initiale.

Les amis de Jeff ne semblent pas me tenir rigueur de mon comportement cavalier et m’accepte finalement de bonne grâce. J’en surprends d’ailleurs quelques uns, de la poudre blanche autour du nez, et je m’en sens bêtement rassurée.

Nous fêtons la Saint Sylvestre dans une ambiance chaleureuse et détendue, plus agréable que le réveillon de Noel qui était trop guindé à mon gout. Après une soirée animée et cordiale, durant laquelle nous dansons follement au rythme de musiques très variés qui vont des standards « disco » des années 70, aux musiques électroniques actuelles, suivi d’une courte nuit, nous nous séparons dans la journée du premier Janvier.

Nous rentrons à Cannes par le même itinéraire qu’à l’aller, mais dans meilleurs conditions climatiques. Le retour à la maison me fait vraiment du bien car il signifie un retour à la normale. Je vais retourner à mon travail et signer mon contrat.

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