UN BAISER OU LA MORT Chapitre 19

Quelques jours après la dernière épreuve, alors que je paressais au lit, profitant de l’apaisement que m’avaient apporté les examens, je reçu un texto inattendu. Alicia m’invitait à une fête qu’elle organisait le samedi suivant, omettant visiblement le bachotage dans l’attente d’un éventuel rattrapage.

Je ne l’avais pas revue durant les semaines précédentes car nous n’allions plus au lycée depuis déjà quelques temps et elle n’avait jamais été dans les mêmes salles que moi durant les épreuves. Je n’avais donc aucune idée de la manière dont s’était passé son bac. J’imaginais qu’elle devait être plutôt sure d’elle puisqu’elle organisait une fête.

J’envoyais un texto à Jacob qui me confirma qu’il était lui aussi convié à cette soirée. Je savais que ma mère ne me permettrait pas d’y aller aussi je conçu un nouveau plan d’évasion avec Jacob qui incluait une escale chez lui afin que je me change. Marina m’avait assurée qu’elle aurait toujours des tenues à ma disposition si j’en avais besoin.

Alors que ma mère paressait dans le salon, portes ouvertes pour laisser l’air du soir tenter de rafraîchir la maison, le filais par la gouttière et me glissais chez les Anderson où Marina m’accueillit en m’embrassant. Puis elle m’entraina dans sa chambre où elle posa diverses tenues sur son lit, toutes pourvues de manches. Je laissais mon regard errer sur les ensembles et les robes et je m’arrêtais sur un tailleur noir absolument somptueux. Marina qui suivait mon regard me dit :

– excellent choix, c’est un de mes préférés.

Immédiatement elle entreprit d’ôter le pantalon glissé dans le cintre. Ensuite elle dégrafa la veste de costume croisée qui descendait bas.

– mais je n’ai pas de chemise pour aller avec…je dis après l’avoir détaillé.

– Elle se porte à même le corps, dit Marina en souriant. Essaies-là et tu me diras ce que tu en penses.

D’un geste de la main elle m’invita à rejoindre le dressing que je commençais à connaitre. J’enfilais le pantalon qu’on aurait dit taillé pour moi. Il montait haut et était assez large avec des plis marqués et un revers au bas. Ayant enlevé mon éternel tee-shirt, j’enfilais la veste et la boutonnais. Les pans se croisaient au niveau du ventre, juste à la lisière du pantalon, découvrant le nombril. Mais les bords de la veste étaient travaillés de manière à descendre bien droit, sans dévoiler la poitrine qu’il soulignait d’une pince. La coupe très stricte était époustouflante. Elle me faisait une silhouette que je ne me connaissais pas, longue, fine et très élégante. Une allure de garçonne ultra chic. Je sortis du dressing et je vis le regard appréciateur de Marina qui s’arrêta cependant sur mon soutien-gorge en coton blanc.

– il y a deux façon de le porter, dit-elle, soit tu mets un soutien-gorge noir, soit tu n’en mets pas…

– mais…je ne peux pas retourner chez moi pour en changer…je ne pensais pas…

– alors enlève-le. Tu verras, l’intérieur de la veste à des adhésifs qui collent à la peau. Même quand tu bouges, elle reste en place.

J’hésitais un moment, peu sure d’être capable de sortir sans mes sous-vêtements puis je réalisais que c’était peut-être ma dernière occasion de m’habiller avec d’aussi beaux vêtements et de participer à une fête. Alors, je retirais mon soutien-gorge et Marina brossa mes cheveux pendant que je me maquillais légèrement.

– tu devrais laisser tes cheveux détachés, me recommanda-t-elle, ils sont magnifiques et ils vont bien avec l’ensemble. Ça tempère son côté masculin.

Comme d’habitude Marina avait raison et un dernier coup d’œil dans la glace, perchée sur des talons aiguilles qu’elle m’avait prêté, me le confirma. Je ne me ressemblais pas…

Jacob, vêtu lui aussi d’un costume sublime, me le confirma d’un long sifflement admiratif.

– je ne vais jamais oser me tenir à côté de toi, on dirait une star de cinéma…et cette veste, murmura-t-il, on en reparlera plus tard, ajouta-t-il en m’escortant jusqu’à la voiture qu’il avait garé à la droite de sa maison, là où ma mère ne pouvait la voir.

Avant de démarrer il se tourna vers moi et m’attira contre lui dans un long baiser passionné que nous n’avions plus eu l’occasion d’échanger depuis quelques jours. Il en profita pour glisser une main dans la veste et je sentis mon cœur battre plus vite et mon ventre prendre feu.

Il se détacha de moi à regret et après un dernier regard qui me fit frissonner, il démarra la voiture.

Comme la fois précédente, la maison d’Alicia retentissait d’une musique assourdissante. Les lumières étaient installées mais la nuit n’était pas encore complètement tombée. Un vigile gardait l’entrée et nous laissa passer quand il eut vérifié que nous étions inscrits sur la liste.

À l’intérieur une immense bannière flottait suspendue au-dessus des immenses portes fenêtres ouvertes.

On pouvait y lire « Vive la Suisse ! ».

Le motif de cette soirée était clair maintenant, on fêtait le ratage du bac d’Alicia et son entrée dans l’école dont finalement elle semblait rêver.

La fête avait déjà commencé et beaucoup de jeunes du lycée dansaient au bord de la piscine alors que d’autres, surtout des filles, barbotaient en sirotant du champagne.

Alicia était vêtue d’une robe de voile blanc totalement transparente sous laquelle elle portait un string blanc. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon flou qui lui allait parfaitement, elle était pieds nus et resplendissante. Il était évident qu’elle avait commencé la fête depuis un moment. Son verre tressautait dans sa main, renversant du champagne sur son corps ce qui l’amusait. Achille qui l’avait courtisée toute l’année, semblait avoir enfin atteint son objectif car il la tenait par la taille et la dévorait du regard. Alicia paraissait heureuse et détendue ce qui me rassura. Nous n’allions pas encore avoir droit à une énième confrontation.

Elle me jeta toutefois un regard peu amène mais choisit de se retourner vers son amoureux pour l’embrasser ce qui lui permit de ne pas nous saluer.

Jacob m’entraina rapidement vers le buffet somptueux et me tendit une assiette.

– mange un peu, la soirée va être longue, murmura-t-il à mon oreille, faisant grimper d’un cran le plaisir anticipé que je ressentais déjà.

Je piochais dans les crudités et les petits sandwiches et mangeais lentement en regardant les couples se coller langoureusement aux sons vibrant d’une techno pleine de basses qui faisaient battre les cœurs trop vites. Jacob mangeait lui aussi en sirotant une coupe. Il semblait détendu et je me fis la réflexion que ce soir était un moment à part dont je devais profiter à chaque seconde car nous n’aurions peut-être plus jamais l’occasion de nous revoir dans ces circonstances. Peut-être ne nous reverrions nous plus jamais…aucun de nous ne pouvait prédire ce qui allait nous arriver dans les semaines à venir.

carpe diem, lançais-je en sifflant ma coupe de champagne d’un trait. Ce soir, je profite de tout, et surtout de toi, dis-je à Jacob en me collant insolemment à lui.

 Il m’enlaça immédiatement et répondit à mes avances par un baiser plein de fougue.

– je t’aime Colette, tu es la fille la plus étonnante que j’ai rencontré…je ne veux pas te perdre…

– pas ce soir Jacob, demain si tu veux nous pleurerons sur nos sorts respectifs même si le tien n’est pas si terrible mais ce soir nous profitons.

– tu as raison, dit-il en m’entrainant dans un slow lascif.

Nous dansâmes longtemps tout en buvant du champagne. La nuit était tombée et les spots lumineux coloraient le ciel de leurs rayons puissants. L’air était doux et nous étions jeunes et plein d’espoirs.

À un moment dans la soirée, Jacob m’entraina à l’étage comme je l’avais fait la fois précédente et nous entrâmes dans une chambre inconnue où il me fit tomber sur le lit pour mieux me déshabiller. Je le laissais faire, savourant le bonheur d’être aimé par un être aussi formidable que lui. Notre étreinte fut longue et pleine d’amour, de passion et de tendresse mêlés.

Quand je me relevais finalement, j’étais échevelée. Je lissai mes cheveux avant de remettre mon pantalon et ma veste pendant que Jacob se rhabillait lui aussi. Puis nous descendîmes au rez-de-chaussée ou la fête commençait à tourner à l’orgie. Des couples s’embrassaient goulument sur les canapés ou dans la piscine. Alicia assise sur les genoux d’Achille, le laissait jouer avec sa poitrine sans aucune retenue.

– viens, dit Jacob, je voudrais qu’on aille prendre l’air avant de rentrer, nous n’avons plus rien à faire ici.

Il me tendit la main et je la pris sans hésitation. Nous quittâmes la fête sans un regard en arrière. Je ne savais pas à ce moment-là que je ne reverrais jamais Alicia et que je ne reviendrais jamais dans cette maison. Aussi je la quittais sans réfléchir, plutôt satisfaite de m’éloigner de ces gens qui n’avaient jamais été mes amis. (Pourquoi réalisons-nous trop tard ce que nous avions, me demanderai-je plus tard). Pour le moment je filais avec Jacob, la voiture glissant sur la route comme si elle fendait la nuit de ses phares puissants. Il me conduisit sur l’esplanade qu’il m’avait fait découvrir quelques mois auparavant et nous fîmes l’amour sur le banc en contemplant les lumières de la ville. Cette soirée était parfaite. Jacob était parfait et je me sentais libre comme je ne l’avais jamais été depuis des semaines.

L’aube commençait à poindre quand nous nous séparâmes à regret. Je devais rentrer avant que ma mère ne se réveille. Le trajet du retour me parut beaucoup trop court. Je me changeais dans la voiture et je laissais le tailleur et les chaussures sur le siège arrière. Nous nous embrassâmes longuement avant de nous quitter puis je filais vers ma maison dont la façade ouest était encore dans la nuit.

Au moment où j’allais agripper la gouttière pour monter, je sentis une main me tirer violemment vers le bas. En une fraction de seconde j’imaginais Jacob me retenant avant que je disparaisse. Mais il n’aurait jamais été aussi brutal. Ma mère qui aurait découvert ma fuite et qui me prendrait sur le fait. Mais elle aurait probablement crié et elle n’avait pas autant de poigne. Puis je reconnus l’odeur caractéristique de cigarettes, d’alcool et son parfum que je connaissais trop bien et je fus saisit d’une envie de vomir qui faillit me plier en deux. Il me cola contre le mur et murmura, soufflant son haleine fétide et avinée sur mon visage :

– comme on se retrouve. Tu ne t’attendais pas à ça hein ? Tu pensais t’être définitivement débarrassée de moi. Et bien je suis là maintenant et crois-moi, je ne vais plus te laisser faire la pute comme tu l’as fait ce soir.

J’aurais voulu me débattre mais mon père était beaucoup plus grand et bien trop trapu pour que je sois de taille à lui résister. De toute façon, toute vie m’avait désertée dès l’instant où je l’avais reconnu. Je savais qu’il était vain et dangereux de lui résister. Aussi comme une poupée de chiffon je le suivis, docile quand il m’entraina vers la porte d’entrée qu’il ouvrit tout en tenant mon bras derrière mon dos au cas où dans un sursaut j’aurai tenté de m’enfuir. Je ne l’avais plus fait depuis qu’il m’avait cloué au sol d’un coup de poing plein de haine des années auparavant.

À l‘instant où nous franchissions l’entrée, Jacob arriva en hurlant :

– lâchez-la !

Ses bras en avant, il essayait de s’interposer entre mon père et moi. Je n’eus pas le temps de le mettre en garde. D’une droite précise d’une violence inouïe, mon père le heurta en plein visage et Jacob s’effondra sur le sol comme désarticulé. Je poussais un gémissement d’effroi. J’espérais qu’il était encore vivant mais mon père ne me laissa pas le temps de le vérifier,

– entre là-dedans espèce de trainée, me cria-t-il en me poussant durement à l’intérieur et en claquant la porte derrière nous.

Je m’étais préparée à son arrivée. Je savais qu’elle serait brutale et violente mais rien ne vous prépare réellement à affronter la violence folle quand elle vous tombe dessus. Tous les conseils que je m’étais prodigué durant tous ces mois à espérer qu’il ne me retrouve jamais, avaient été anéantis en une seconde. Celle où j’avais compris que cette main était la sienne. La peur me nouait les tripes mais pour la première fois je n’étais plus la seule en danger. Dehors Jacob gisait sur le sol et je sus que je devais me libérer pour lui porter assistance. Pourtant, à la manière dont mon père me tenait, collant son corps contre mon dos, mon bras toujours retenu en arrière, tirant sur mon épaule douloureuse, je n’arrivais pas à imaginer comment j’allais réussir à le repousser et à rejoindre Jacob.

Dans un coin de mon champ de vision, j’aperçus ma mère en haut des escaliers. Un espoir fulgurant me traversa aussitôt anéantit par son visage figé. Telle une statue elle nous regardait et je savais à son regard mort, qu’elle ne bougerait pas, comme elle avait refusé de bouger ou d’intervenir quand elle avait compris ce qui se passait quelques années auparavant.

J’étais seule, seule face à un homme forcené dont je connaissais le sadisme et personne ne viendrait à mon secours. Cette pensé me terrifia tellement que je m’affaissais sur le sol dans un cri de désespoir. Pourquoi fallait-il qu’il revienne maintenant alors que j’allais probablement obtenir des notes époustouflantes à mon bac, alors qu’un garçon merveilleux était amoureux de moi et qu’une famille entière veillait à mon bien-être ? Pourquoi maintenant que j’avais commencé à baisser ma garde, à rebâtir un monde où l’espoir était possible ?

Je sentis mon épaule se déboiter alors que je m’affaissais sur le sol, incapable de tenir sur mes jambes. La douleur eut le mérite de détourner mes pensées du désespoir absolu qui commençait à m’envahir.

Soudain, dans un fracas étourdissant, la porte s’ouvrit à la volée et Marina apparu. Elle portait un survêtement noir ce qui faisait ressortir son visage pâle et ses cheveux d’un blond très clair. Elle tenait un pistolet à bout de bras. On aurait dit qu’elle arrivait tout droit d’un film d’action comme une héroïne vengeresse. Les bras tendus devant elle, elle visait mon père en s’écriant :

-lâchez-la immédiatement ou je vous tue.

– vous n’oserez pas, dit mon père en s’approchant dangereusement d’elle. Mais Marina avait l’air de savoir ce qu’elle faisait, elle recula d’un pas pour rester hors de portée.

À l’extérieur j’entendis la voix de Hans s’écrier :

–  il va bien, il est juste sonné, puis il ajouta, j’ai appelé la police, viens Jacob on rentre.

Ensuite Jacob protesta mais je ne sus pas ce qui se passait dehors car mon père avança encore vers Marina, menaçant, ses mains tentant d’attraper l’arme.

D’un coup sec, elle le frappa au visage avec la base de l’arme, faisant exploser sa pommette. Il recula et lui jeta un regard éberlué. Personne n’avait jamais frappé mon père auparavant.

– je vous ai dit de la laisser. Viens là Colette, me dit-elle en se tournant vers moi, viens, n’ai pas peur.

Je tentais de glisser vers elle, rampant sur le sol plus que je ne marchais quand mon père m’attrapa par les cheveux et essaya de me relever. Mais je ne voulais pas lui servir de bouclier, aussi, dût-il m’arracher les cheveux, je resterais au sol. Il tirait pourtant mais je résistais.

Marina qui s’impatientait, tira un coup en l’air et le silence qui suivit fut terrifiant. Ensuite elle s’écria :

– si vous pensez une seule seconde que j’hésiterais à tirer vous vous trompez. J’ai tué mon père à dix-sept ans parce qu’il était comme vous ! Il pensait qu’il avait le droit de se servir de moi. Alors, même si je dois finir ma vie en prison je ne vous laisserais pas toucher à Colette, je sais ce que vous êtes et je préfère vous savoir mort que vivant !

Puis elle stabilisa sa posture et cala son arme en direction de la tête de mon père qui grogna. Ma mère poussa alors un gémissement épouvantable et se mit à crier :

– Tirez Marina, débarrassez nous de ce fou ! Je n’ai jamais eu la force de le faire !

Mon père regarda ma mère toujours debout en haut des escaliers et je fis de même. Il en profita pour m’arracher du sol et me plaquer contre lui, enserrant un bras autour de mon cou pour m’étouffer. Je commençais à suffoquer immédiatement sans trouver la force de me débattre. J’étais épuisée et plus aucune énergie salvatrice ne semblait m’habiter. J’entendis Marina lui intimer l’ordre d’arrêter mais mon père avait perdu tout contrôle. Il éructa :

– elle est à moi, je ne l’abandonnerai jamais !

Son bras se resserra encore autour de mon cou. Je sentais mes forces me lâcher peu à peu et une douce torpeur m’envahir. Peut-être était-ce la solution à mon problème me dit mon cerveau qui manquait d’oxygène. Aussi, quand une voix masculine lui intima l’ordre de me lâcher, je ne réagis pas. Je sentis mon corps s’affaisser lentement, pesant lourdement sur le bras de mon père qui resserrait encore sa prise. Soudain sa tête explosa près de moi, me couvrant de sang et d’une matière visqueuse et chaude. Il s’effondra en m’entrainant avec lui.

Je suis morte, me dis-je en fermant les yeux pendant qu’une poigne puissante m’attrapait et me tirait loin de lui.

– vous allez bien ? Me demanda une voix d’homme que je ne connaissais pas. Mais je ne pouvais pas répondre. Mon père avait dû endommager quelque chose dans ma gorge car j’avais du mal à respirer. Je sentis Marina se précipiter vers moi et ses bras m’entourer :

– Colette, tu vas bien ? Colette, je t’en prie réponds moi !

– je crois qu’elle ne peut pas parler, repris la voix alors que je roulais des yeux pour tenter de reprendre de l’air.

– oh ma chérie, dit-elle, je suis tellement désolée, j’aurais dû intervenir plus tôt.

– heureusement que vous ne l’avez pas fait, reprit la voix, c’est vous qui seriez au sol maintenant.

Alors je vis que l’homme était en uniforme et je compris que la police était intervenue. J’eus le temps de me dire que j’étais contente que Marina n’ait pas tué mon père. Je préférais que ce soit ce policier que je ne connaissais pas. Puis mon corps lâcha et je m’évanouis.

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